Accueil

Échec à la peur

Lecture de Genèse 3 : 8-10 "Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur".

Lecture de Matthieu 14 : 22-27 "Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, pendant qu'il renverrait la foule. Quand il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne pour prier à l'écart ; et, comme le soir était venu, il était là, seul.

La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots, car le vent était contraire. A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer. Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés et dirent : C'est un fantôme ! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris. Jésus leur dit aussitôt : Rassurez-vous, c'est moi ; n'ayez pas peur !"

Qu'on l'admette ou non, personne ne passe sa vie sans éprouver l'anxiété, la crainte ou la peur dans l'un ou l'autre domaine de la vie. La vie des hommes est ainsi faite, elle est souvent un état d'appréhension perpétuel, constamment exposé à la peur. Et cela dans un début de millénaire où nous vivons dans l'un ou l'autre des dix pays les plus riches du monde, malgré un niveau de vie jamais atteint à aucun moment de l'histoire, où nous aurions mille raisons de ne rien craindre, où nous avons des assurances de toute espèce qui nous couvrent et nous protègent.

L'image du sauvage africain toujours heureux, toujours souriant, est peut-être plaisante mais elle est fausse. Un écrivain américain du nom de Lowell Thomas a écrit ceci : "Dès sa naissance l'Africain vit dans la crainte : crainte de ses ennemis, crainte de la maladie, crainte de la sorcellerie. Il a peur de la nuit, il a peur des esprits, et le soir il ferme les volets, non pas à cause des voleurs, mais à cause des esprits".

Il continue en disant : "Je m'attendais à ce que tout le monde en Afrique aille dormir tranquille, mais ce n'est pas vrai, tout le monde va se coucher dans la crainte. La crainte domine le monde. Elle pénètre la brousse africaine et atteint l'homme des citées modernes. Elle touche les îles enchanteresses de la Polynésie, aussi bien que les riches villes européennes et américaines."

Le monde entier connait la peur et je crois qu'il ne serait pas juste de ne pas en parler.

Il faut aussi écarter un autre malentendu : La peur serait une sorte de tare morale, une preuve d'infériorité, synonyme de lâcheté, de couardise. C'est ainsi qu'on exaltera le chevalier sans peur, qui cultivera le mépris du danger et l'affrontera avec le sourire aux lèvres. Là aussi l'image est séduisante, mais il faut s'en débarrasser parce que, dans certains cas et dans la situation de l'homme aujourd'hui, la peur peut être salutaire.

Il y a quelques années, dans la ville de Pau où se trouve une division aéroportée, le commandant de cette base à dit à ses recrues qui allaient faire leur premier saut en parachute : "Je sais que vous êtes tous des durs, mais aujourd'hui vous allez avoir peur. Apprenez ceci : Vous devrez surmonter votre peur ; et dans toutes les circonstances de la vie, vous devrez apprendre à la dominer".

N'apprend-on pas à nos petits enfants à avoir peur de l'eau, ou du feu et, dans certaines circonstances à avoir peur du précipice, de la foudre, de la circulation ? La vue d'un fil électrique dénudé ne nous pousse-t-elle pas à aller vite couper le commutateur central ? Correctement gérée elle peut être utile.

Un jour, un homme à moitié ivre, pour bien prouver qu'il n'avait pas peur, est entré dans la cage d'un lion. Il n'en n'est plus ressorti. Quel automobiliste n'éprouve pas la peur du gendarme ? C'est fou comme la vitesse diminue quand à l'horizon se profile un uniforme de gendarmerie. J'ai connu, petit garçon, la grande offensive de la Wehrmacht pendant la guerre, où tout était désorganisé. Plus de gendarme, plus d'autorité ; en quelques jours une nation civilisée était descendue à la loi de la jungle.

La peur peut aussi, dans certains cas, prendre des proportions démesurées. Elle peut devenir obsessionnelle. C'est ainsi qu'une femme, chaque nuit d'orage, avait tellement peur qu'elle ne pouvait pas rester dans son lit ; elle descendait dans sa cuisine où elle n'était pas moins en danger ou plus à l'abri que dans sa chambre, mais c'était irrésistible. Elle ne pouvait pas dominer sa peur : C'était une peur panique.

Une jeune et jolie personne a dit un jour à l'écrivain Jean Cocteau : "Monsieur Cocteau, si vous connaissiez mon anxiété à la pensée que j'approche du cap de la trentaine !" Malicieusement Jean Cocteau a répondu : "Ne craignez rien, chère Madame, bientôt vous allez vous en éloigner de plus en plus !" C'est une boutade peut-être, mais chez nous, une femme de quarante ans met son foyer en péril parce qu'elle a peur de vieillir et ne peut pas supporter l'idée de dépasser la quarantaine.

D'autres ont continuellement la crainte de tomber malade et font des efforts inouïs pour se maintenir en bonne santé.

D'autres développent des craintes d'ordre social : Ils ont peur de ne pas être traités avec toute la considération qui leur est due.

Les hommes d'affaires aussi ont peur : Peur de ne pas faire face à la concurrence, peur de perdre leur clientèle, peur de perdre leur argent.

D'autres développent des craintes dans le domaine politique : Nos hommes d'état ont peur de leurs adversaires et n'hésitent pas à faire des compromis de conscience et à sacrifier leurs principes moraux pour s'adapter à la mentalité des électeurs. C'est une vieille histoire.

La Bible nous rapporte que Ponce Pilate avait devant lui un innocent, il le savait très bien, mais quand on lui a dit "Tu n'es pas l'ami de César, de l'Empereur... !" Il n'a pas pu résister, il a capitulé moralement et a envoyé au supplice de la croix Celui qu'il savait être innocent.

D'autres ont peur de ne pas être au goût du jour dans leur apparence extérieure, et ils gaspillent le peu qu'ils ont pour avoir la dernière voiture du dernier salon, pour être vêtu à la dernière mode, et certains vont même jusqu'à immoler leur vertu sur l'autel de la mode où trône leur idole favorite.

---

Remontons aux origines de la crainte. Cela nous est décrit dans les premières pages de la Bible. La peur, c'est le premier fruit perceptible du péché, c'est la première réponse de l'homme à Dieu : "J'ai eu peur" (Genèse 3 : 10) La peur est née avec le péché. Le jour où, par son péché, il a en quelque sorte perdu Dieu, il a perdu sa sécurité. Et du coup, tout dans le monde, dans la nature et autour de lui, lui est apparu hostile. Il a vu des ennemis embusqués partout et la peur s'est étendue à tous les domaines de sa vie, au point de devenir parfois démesurée et de se transformer en peur panique, qui peut conduire à de graves traumatismes physiques et psychiques.

Le docteur d'un grand hôpital a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi les gens anxieux mourraient plus vite que les autres, mais que c'était là un fait indéniable. Un autre médecin a dit que la crainte était certainement l'élément le plus destructeur pour l'homme. Certains ont fait l'expérience suivante sur un chat : Ils lui ont donné un repas d'un certain type et l'ont passé devant un appareil appelé fluoroscope. On pouvait voir la nourriture brassées régulièrement en de belles vagues successives. Puis ils ont amené un chien dans la salle : immédiatement la digestion s'est bloquée et, quand on a répété l'expérience, le chat a commencé un ulcère. Si la peur produit ces choses sur un chat, que ne produit-elle pas sur la nature si sensible et si complexe de l'homme ?

Une institutrice qui avait développé des craintes obsédantes d'un certain ordre, en a récolté un ulcère. Lorsque la crainte fut vaincue, l'ulcère disparut. Un psychologue a dit : "Ce n'est pas la peur qui est naturelle à l'homme, c'est la foi ! Je suis créé de telle manière que la peur et l'anxiété sont comme des grains de sable dans ma vie psychique. La foi, au contraire, est comme de l'huile dans les rouages : Elle me permet de mieux vivre. Nous sommes constitués dans notre système nerveux et dans nos cellules cérébrales en vue de la foi et non de la crainte".

Abordons maintenant des craintes d'ordre plus graves : La peur de la mort, la peur du jugement, la peur de l'éternité.

La Bible nous apprend que c'est le péché qui a fait la séparation entre l'homme et son Créateur. S'étant mis dans le camp de l'adversaire de Dieu, tout va d'un coup changer pour lui : D'un ami que Dieu était, il va devenir quelqu'un qu'il redoute, et désormais retentira dans sa conscience ces phrases tirées du Nouveau Testament : "Notre Dieu est un feu dévorant" (Hébreux 12 : 29). Ou encore : "C'est une chose terrible de tomber entre les mains de Dieu" (Hébreux 10 : 31). Ou encore : "A moi la vengeance dit le Seigneur, à moi la rétribution !" (Romains 12 : 19).

La réaction est amorcée ; comme Caïn, le meurtrier de son frère, l'homme a souvent peur de son semblable en qui il craint de voir un justicier. Ayant mauvaise conscience il a peur de tout ; un bruit le rempli d'angoisse ; la sonnerie du téléphone le fait sursauter, et, comme le dit le livre des Proverbes : "Le méchant s'enfui sans qu'on le poursuive" (Proverbes 28 : 1).

Comme le gouverneur romain Félix accompagné de la belle Drusille, ce faux couple du livre des Actes, pratiquait l'amour libre comme il y en a tant qui le font aujourd'hui. Malgré leur fausse situation, ce faux couple a désiré entendre parler de l'évangile par la bouche du grand apôtre Paul. Mais quand celui-ci leur a parlé de tempérance, de justice et de jugement, effrayés ils dirent : "Nous t'entendrons là-dessus une autre fois" (Actes 24 : 25). Ils avaient peur de la voix de Dieu qui venait troubler leur conscience, comme elle l'avait fait pour le premier couple de la Bible.

Hérode aussi, le meurtrier de Jean-Baptiste, avait peur que son passé ne revienne à la surface. Ce qui trouble l'avenir de l'homme, c'est son passé. Comme Hérode, sa vie se peuplera de fantômes qui l'assailliront ; et ces fantômes issus d'une mauvaise conscience, lui feront craindre le silence. Il s'entourera de bruit, et quand cessera ce bruit, il trouvera le silence insupportable.

J'ai fait un camp de jeunes en Suisse dans un endroit splendide et calme entre Villars et Bretaye dans les Alpes. Il y passe un chemin-de-fer à crémaillère deux à trois fois par jour. Les gens montaient par ce train et redescendaient à pied. A mi-chemin ils s'arrêtaient à l'auberge pour "boire un pot". C'était tellement beau qu'ils ne tarissaient pas d'éloges et il leur arrivait de demander à l'aubergiste qui était un fin psychologue : "Est-ce que nous pourrions rester quelques jours ?" Il répondait : "Bien sûr, je suis là pour ça !" Alors ils prenaient pension pour une semaine.

Le premier jour tout était si beau. Le deuxième jour c'était encore beau. Puis le troisième jour ils venaient trouver l'aubergiste pour lui annoncer : "Nous venons de recevoir un avis de Genève, nous avons une tante qui n'est pas bien et nous devons rentrer". L'aubergiste qui n'était pas dupe leur disait : "Je suppose qu'il fait trop calme chez moi". Ils répondaient : "Oui... on n'y tient plus". La peur du silence... parce que quand le silence s'installe, on se retrouve seul avec soi même et on est bien obligé de réfléchir.

L'homme aura aussi peur de l'avenir, des grands évènements qui vont déferler sur notre monde : Guerres, famines, pollution, écroulement des valeurs. Et, comme l'a prophétisé le Seigneur Jésus-Christ pour des temps qui se sont dangereusement rapprochés : "Les hommes rendant l'âme de terreur, dans l'attente des choses qui vont se passer dans ce monde..." (Luc 21 : 26).

Et enfin, comme moi avant ma conversion, j'avais peur de la mort. Les orbites creuses de la camarde, quand elles me regardaient, me faisaient suer d'angoisse. La mort c'est la peur des peurs : La plus universelle de toutes, celle que la Bible appelle "Le roi des épouvantements".

A Liège en Belgique, j'avais une rencontre avec une douzaine d'universitaires. Ils étaient douze contre un, j'étais en infériorité numérique. Nous avons abordés différents sujets dont celui de la mort et de l'éternité ; mais, à les entendre, ils n'avaient peur de rien. Très tard le soir ou plutôt très tôt le matin, j'en ai ramené un chez lui avec ma voiture, une 2CV de l'époque. Et là nous étions non plus douze contre un mais un contre un ; c'est alors qu'il a lâché le morceau et m'a dit "C'est vrai, quand on pense à la mort, on tremble !"

Il est temps maintenant que je parle du remède, sinon je serais terriblement négatif et cette lecture n'offrirait aucune espérance. Toutefois il faut savoir qu'il ne peut y avoir de positif que s'il y a du négatif. C'est comme en électricité, le courant ne passerait pas s'il n'y avait que le pôle positif, il faut les deux.

Comme parade à la peur j'ai volontairement employé le mot remède. On sait que les médicaments qui sont mis sur le marché, ne le sont qu'après bien des analyses : On ne met en vente que des produits sûrs et garantis. Or, au remède à la peur il ne nous faut pas des paroles creuses, il nous faut une réponse réelle, quelque chose qui tient la route. Et la réponse de Dieu à notre problème de l'anxiété, c'est Jésus-Christ.

Si vous suivez sa vie qui nous est rapportée quatre fois dans les évangiles, vous remarquerez que, contrairement à nous, la peur n'avait pas de prise sur lui, Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'avait pas de péché. Il a regardé ses concitoyens dans le blanc des yeux et leur a dit cette parole formidable : "Lequel d'entre vous me convaincra de péché ?" (Jean 8 : 46) Personne ne pouvait mettre le doigt sur un élément négatif de sa vie.

Un jour qu'il traversait le lac de Génésareth dans une barque, il était à la poupe et dormait sur un coussin. Soudain il y a eu une tempête, des vagues énormes se jetaient sur le petit bateau. Parmi ceux qui étaient là, il y avait des vieux "loups de mer" au pied marin, mais ils étaient épouvantés... Et Lui dormait paisiblement. Le Seigneur n'était pas dominé par la tempête, mais il a dominé la tempête. Ils l'ont réveillé et il s'est adressé au vent en lui disant : "Tais-toi !" (Marc 4 : 39) et les éléments se sont calmés.

Si nous le suivons au tribunal qui allait décider de son sort - et quel sort affreux - sa sérénité a surpris Ponce Pilate, au point que ce haut magistrat fut dans la crainte et que sa crainte se transforma en frayeur à mesure que se déroulaient les débats du tribunal. Or, au tribunal, c'est toujours l'accusé qui a peur, jamais le juge. Mais là c'était le contraire.

Le Seigneur n'a jamais connu la crainte, parce qu'il ne connaissait pas le péché. Et pourtant, lorsque nous le suivons a la fin de sa carrière dans le jardin de Gethsémané, quelques heures avant le supplice, la Bible nous rapporte qu'il a connu une agonie morale telle, que les vaisseaux capillaires de la face ont éclatés et que sa figure a été inondée de sang : Une suée de sang ! Il était à l'article de la mort. La Bible nous dit qu'il commença à éprouver des frayeurs et des angoisses. Pourquoi ? Parce qu'il voyait s'approcher une coupe qui lui faisait horreur. Pourquoi ? Parce que tout ce que nous avons fait dans notre vie et qui nous condamne, tout ce qui produit la peur et la mort était dans cette coupe.

Devant cette coupe qui lui était tendue il a prié trois fois : "Père s'il était possible que cette coupe passe loin de moi sans que je la boive, toutefois non pas ma volonté mais la tienne" (Matthieu 26 : 39) Et là, non seulement le Seigneur a pris notre péché, mais aussi les conséquences du péché. Et la peur étant l'une des conséquences du péché, à la fois au jardin de Gethsémané et sur la croix, pendu par des clous entre le ciel et la terre, dans l'angoisse de l'agonie il a poussé ce terrible cri : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" (Matthieu 27 : 46).

Mes amis, toutes ces peurs dont nous avons parlé, qui nous viennent du fond des âges, elles ont fondu sur lui, car la Bible nous apprend que lui, le juste, "a été fait péché pour nous" (2Cor 5 : 21). Il les a portés pour nous, il les a pris à son compte pour pouvoir dire à ceux qui avouent leurs péchés et les confessent : "Je vous donne ma paix" (Jean 14 : 25), pour que l'apôtre Paul, conduit par le Saint-Esprit puisse nous dire : "Il n'y a maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ" (Romain 8 : 1).

Cette paix que Dieu donne, se trouve là où il a perdu la sienne, c'est à dire à la croix du calvaire. C'est là qu'il faut venir, devant cette croix, dans l'attitude de la repentance, dans la confession du gâchis de notre vie et dans la foi à ce qu'il a fait par amour pour nous. C'est là que la paix se trouve, la paix pour toujours.

Les résultats de ceux qui se tournent vers lui dans cette attitude ; tiennent alors du prodige. Je pourrais vous parler de mes propres peurs qui ont disparues au jour de ma conversion où j'ai été pardonné, où mon âme a été sauvée. Je pourrais vous citer de nombreux témoignages de gens qui, comme me l'a écrit cette femme : "A la pensée des choses qui vont nous nous tomber dessus dans notre siècle, cela me faisait suer d'angoisse...." Mais elle a trouvé le Prince de la paix, et son angoisse s'est envolée.

Je citerai plutôt le cas des premiers disciples : Leur Seigneur était pris, condamné, crucifié, et eux se cachaient avec leur peur derrière les portes fermées à double tour d'une chambre au premier étage. Et là, enfermés sur eux-mêmes, ils guettaient les bruits de pas dans la rue, le sommeil les fuyait car ils craignaient qu'une patrouille lancée à leur poursuite, les atteigne. Puisque leur chef avait été exécuté, ils pouvaient l'être à leur tour.

Tout à coup, le Seigneur qu'ils croyaient mort, leur est apparu vivant et sa première parole a été : "La paix soit avec vous" (Luc 24 : 36). Quand ils ont compris que leur Seigneur était vivant, qu'il avait triomphé même de la mort, que le pardon promis par Dieu était devenu une chose réelle ; quand ils ont reçu le Saint-Esprit de Dieu dans leur cœur, alors les poltrons d'hier se sont transformés en conquérants du lendemain. La peur, la crainte, l'anxiété étaient bannies de leur vie.

Etre battus n'était plus pour eux un sujet de crainte, mais un sujet de joie, heureux qu'ils étaient d'être estimés dignes de souffrir pour le nom du Seigneur ; mourir même n'était plus comme avant un sujet d'épouvante. Et l'un d'eux a écrit ceci : "Pour moi vivre c'est Christ, et mourir m'est un gain... absent du corps, présent avec le Seigneur" (Philip 1 : 21).

Tout en eux était bouleversé, parce que non seulement Jésus-Christ était vivant, mais parce que, par le Saint-Esprit qui était venu habiter en eux, Christ était vivant dans leur cœur. Ils étaient devenus des hommes nouveaux. Les choses anciennes qui appartenaient à la crainte, à l'anxiété, à la peur, étaient passées et avaient fait place à des choses nouvelles qui étaient la paix, la sérénité, et la certitude de la vie éternelle.

Le Seigneur est, dans sa personne et dans son œuvre, la réponse à ces problèmes d'anxiété. Vous qui tremblez encore devant l'avenir et la mort, venez au Prince de la Vie, au Ressuscité, au Vivant. Il a tout pris à son compte et Il peut entrer dans votre vie. Comment peut-il entrer direz-vous ? Comme les ondes pénètrent dans un transistor sans que nous les voyons, mais qui prouvent leur présence par des paroles ou des chansons que l'on entend. Oui, Christ est vivant : Jésus-Christ peut entrer dans votre vie et parler au travers de vous. Il est plus que la science, plus que des ondes hertziennes, il est l'Homme-Dieu qui peut entrer dans votre cœur et tout transformer.

Il y avait beaucoup de monde lors de ces soirées d'évangélisation à Lyon. Tous les soirs le prédicateur appelait ceux qui voulaient se convertir à se lever et s'avancer jusque devant l'estrade, en témoignage qu'ils recevaient le Seigneur dans leur cœur. Tous les jours il y eut des réponses à l'appel, sauf un certain jeudi soir où, à la demande de s'avancer, personne ne répondit à l'appel. Il y avait une certaine tristesse chez les organisateurs, puisque la soirée paraissait stérile. Mais il y avait dans la salle un truand lyonnais. Cet homme était venu là pour la première fois, et il se convertit à Jésus-Christ dans le secret de son cœur. Il le reçut dans sa vie comme son Sauveur et il rentra dans ce qu'on appelle le "milieu". Il raconta aux autres truands ce qui s'était passé ce soir-là et ajouta : "Maintenant pour vos mauvais coups, il ne faut plus compter sur moi". Les couteaux jaillirent, il fut poignardé et mourut ce soir-là à l'hôpital.

Comment a-t-on eu connaissance de cette histoire ? Un médecin stagiaire de l'hôpital est venu assister aux rencontres, et un soir il s'est avancé pour raconter que, trois jours plus tôt, il avait reçu dans son service un truand blessé mortellement qu'il avait assisté jusqu'au bout. Ce médecin a déclaré : "Moi qui ai vu tant de gens mourir dans l'angoisse, jamais je n'ai vu un homme qui fut un truand mourir dans une telle paix". Il était parti à la rencontre de son Dieu avec la paix dans son cœur, comme le brigand qui a crié "Seigneur, souviens-toi de moi !" (Luc 23 : 42) et qui le Seigneur a répondu : "Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis". (Luc 23 : 43)

Il ne faut pas attendre d'être à l'hôpital, ou être dans une cellule de condamné à mort pour faire la paix avec Dieu. Elle peut se faire maintenant dans une transaction personnelle, entre vous et votre Seigneur. Vous pouvez vous recueillir, courber la tête, faire le silence dans votre cœur et faire la paix avec votre Dieu en recevant le Sauveur dans votre cœur. Il vous traite en hommes et en femmes libres. Il ne s'impose pas, il demande admission dans votre vie. Il veut régner sur vous, vous pardonner, être votre ami, votre conseiller, votre Sauveur. Il veut être tout cela et beaucoup plus encore. Mais c'est à vous de faire l'ouverture de la foi et de lui dire :

"Oui Seigneur, à la fin de cette lecture, en cet instant je me décide pour toi, je te demande pardon pour mon passé, pour mes fautes, celles dont je garde le souvenir et celles que j'ai oubliées, je te les apporte en bloc. Je me donne à toi, je te reçois comme mon Sauveur et mon Seigneur".