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L’argent peut-il tout acheter?

La Société d'Abondance

De passage à Venise, j'ai photographié la célèbre place Saint-Marc, avec au fond sa grande église, ses volées de pigeons et au milieu de ce beau monde roucoulant, un clochard hirsute et barbu qui dormait à même le sol. C'est, à peu de chose près, l'image qui se dégage du chapitre 3 des Actes des Apôtres que j'ai appelé le livre d'aventures de la Bible : "Il y avait un homme boiteux de naissance qu'on portait et qu'on plaçait tous les jours à la porte du Temple appelée la Belle pour qu'il demande l'aumône à ceux qui entraient dans le temple".

Quel cliché pour touristes ! Ce que tout photographe recherche, qu'il soit amateur ou professionnel, c'est qu'il y ait une note d'originalité dans ses photos. Voyez le contraste de cet instantané : En arrière-plan la porte du temple de Jérusalem appelée "la Belle" et, à l'avant-plan, un mendiant impotent et déguenillé qui demandait la charité a des gens bien pensants qui montaient au Temple pour assister aux offices de leur religion.

Nous sommes à Jérusalem, au début de l'ère chrétienne où le nouveau mouvement s'amplifie. Deux apôtres, Pierre et Jean, montent ensemble au temple à l'heure de la prière. C'était la 9ème heure, c'est à dire 3 heures de l'après-midi, chez nous. L'arrêt sur image se mue en animation et le film se déroule devant nous comme si nous y étions : "Cet homme voyant Pierre et Jean, qui allaient y entrer leur demanda l'aumône. Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui, et dit : Regarde-nous. Il les regardait attentivement, s'attendant à recevoir d'eux quelque chose.

Alors Pierre lui dit : "Je n'ai ni argent ni or, mais ce que j'ai, je te le donne : Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et, le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d'un saut il fut debout et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. Tout le monde le vit, marchant et louant Dieu. Ils reconnaissaient que c'était celui qui était assis à la Belle Porte du temple pour demander l'aumône, et ils furent remplis d'étonnement et de surprise au sujet de ce qui lui était arrivé. Comme il ne quittait pas Pierre et Jean, tout le peuple étonné accourut vers eux au portique dit de Salomon. Pierre, voyant cela, dit au peuple : Hommes israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre piété que nous avons fait marcher cet homme ?…. C'est par la foi au nom de Jésus que Son Nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez. C'est la foi en Lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. Et maintenant, je sais que vous avez agi par ignorance ainsi que vos chefs…. Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur…".

Si nous analysons ce texte, il saute aux yeux que dans la vie de cet homme, il y avait quelque chose qui ne marchait pas, au propre et au figuré. Il y a des millions de gens aujourd'hui, chez qui ça ne marche pas. Quelque part en eux, il y a un mécanisme, un rouage qui ne tourne plus rond, et ça ne marche plus. Et pourtant ils ont tout pour que ça marche : Une belle maison, une 2ème résidence, une voiture avec changement de vitesse au plancher, une garde-robe qu'ils renouvellent toutes les années, une bonne santé, un chien avec un pédigrée, un poney dans la prairie et une belle-mère au cimetière. Et malgré tout cela, ça ne marche pas. On serait presque en droit de se demander si ce n'est pas un peu à cause de tout cela que ça ne marche pas, et que s'ils en avaient un peu moins, ça irait peut-être un peu mieux ! Toujours est-il que, chez cet homme, c'était évident et l'on en connaissait la cause. Chez la plupart de nos concitoyens, nous qui vivons pourtant dans l'un des dix pays les plus riches du monde, ça ne marche pas non plus !

Et cela provoquait, dans la vie de cet homme, quatre résultats négatifs qui vont peut-être se retrouver chez quelques-uns de nos lecteurs.

 

Le premier résultat : Lorsque cet homme est seul, il se traîne. Quelqu'un se dit peut-être : "Ca, c'est moi ! Je me traîne. Quand je suis en société ça marche du tonnerre, quand je suis entouré par les amis, je tourne au super carburant ; l'ambiance me porte, la présence des copains me soutient. Mais quand les lampions de la fête s'éteignent, moi aussi je m'éteins. Quand je me retrouve tout seul, je traîne mon ennui comme un forçat traîne son boulet".

Le deuxième résultat : Il était obligé de se faire porter par les autres, incapable de subvenir à ses propres besoins. Tout ce qu'il pouvait donner aux autres, c'était l'occasion de faire une B. A. (bonne action). Il était une charge pour lui-même et pour la société. En fait, il était une valeur négative dans la société. Je crois que c'est là, l'une des plus grandes souffrances de ce monde : Se sentir inutile, à charge des autres. Quel terrible sentiment de frustration que de devoir dépendre des autres pour être heureux, et de ne pas trouver en soi ce qui suffit à son bonheur. Comme beaucoup aujourd'hui, il en est là, il se traîne et il doit se faire porter par les autres.

 

Troisième résultat : Ne pouvant pas donner aux autres, ne pouvant pas leur apporter quelque chose, sa vie toute entière tourne autour de ce qu'il va recevoir. Prendre est son but, recevoir est sa vie. Cet homme est pire que les caisses de l'Etat, parce que l'Etat encaisse puis redistribue ; tandis que lui ne fait que recevoir, sans qu'il y ait de compensation. Il y a des millions de gens dans ce cas, ils tirent tout de leurs parents, de leurs amis, de la société, et ils ont tellement pris l'habitude de recevoir, que l'idée même de "resservir" leur est étrangère et impossible. Ils ne se mettent en frais, ni d'un sourire, ni d'un service, ni d'une parole aimable, ni d'une privation, ni d'un sacrifice, ni d'une politesse. Seule leur commodité personnelle les intéresse. Leur vie est, non seulement à sens unique, mais aussi en cul-de-sac. Ce qui y entre n'en sort plus ! Autrement dit, la pire chose qui puisse arriver à un homme leur est arrivée : Au tableau de leur vie, il est marqué "voie sans issue". Voilà pourquoi il y a tant de gens malheureux, ils ne voient aucune issue à leur vie, sinon le croque-mort. Leur seule porte de sortie, c'est le cimetière ; il faut bien admettre que ce n'est pas folichon !

 

Où mendie-t-il ?

Il est intéressant, aussi, de voir où cet homme mendie : Il mendie à la porte du temple de Jérusalem. Autrement dit, c'est vers les pratiquants de la religion qu'il tend la main. C'est à la religion qu'il va demander secours. Remarquez que la religion n'est pas une mauvaise chose en soi. Après tout, il aurait pu plus mal choisir ; il aurait pu s'adresser à la foule des plaisirs, aux supporters des grands clubs sportifs, aux élèves de la faculté de médecine de Jérusalem, ou aux adeptes de quelques philosophes bien côtés, ou à l'attroupement d'un parti politique. Peut-être a-t-il fait le tour des possibilités et, tout bien pesé, il s'est dit qu'au temple, ces gens d'un naturel plus tendre étaient, de toutes les solutions, ce qu'il y avait de mieux. Mais, entre nous, combien ce mieux n'était qu'un pis-aller. Car la religion n'offre aucune solution définitive, à ceux dans la vie desquels ça ne marche pas. D'ailleurs, posez la question à des gens qui ont pratiqué très scrupuleusement leur religion, demandez-leur, si après avoir pratiqué 10 ans, 20 ans, 50 ans, s'ils sont sauvés, s'ils ont la certitude du salut. Je leur ai souvent demandé : "Etes-vous certain d'aller au ciel, après votre mort ?" Ils ont tous répondu qu'ils n'en savaient rien ; ils n'ont pas de certitudes, pire, on leur dit qu'ils ne peuvent pas en avoir. Après 50 ans de religion, on n'en sait rien ! Cet espoir différé est le meilleur moyen de conduire les gens au désespoir !

 

Quatrième résultat négatif. Pour cet homme, la paralysie n'était pas seulement dans ses chevilles, elle avait gagné son être intérieur. Cet homme n'espère plus, son esprit est amorphe, sa vitalité de décision est paralysée. Il demande l'aumône, son geste est mécanique, sa voix monocorde et son regard indifférent. Il voit tout le monde et ne regarde personne. Il vit replié sur son malheur, il s'estime incurable, il en a pris son parti, il a baissé les bras. Je connais beaucoup de gens qui, comme lui, ont baissé les bras.

Il y a peut-être longtemps que vous n'avez plus remporté de victoires sur vous-même, sur vos passions, sur vos tendances, sur l'alcool ou la drogue, sur le tabac, sur votre caractère. On a tant lutté, on a été vaincu et on ne lutte plus ! Et cet homme non plus ne lutte plus. Il ne croit plus à la délivrance, la preuve en est : Il est à la porte du temple. Y entrer, c'est bon pour les autres ; lui, il a perdu confiance. En mendiant, il ne s'attend pas à ce qui est primordial, il espère en une solution qui n'est pas définitive, il se contente d'un pis-aller parce qu'il ne connaît rien d'autre. Il croit en un petit salut, momentané : Quelques pièces d'argent qui vont lui permettre de vivre une journée, rien de plus. Alors que Dieu a pour lui (et pour vous) non pas un petit salut, mais un grand salut, un salut infini, éternel, qui englobera tous les autres. Et il est là, réduit à mendier à la religion et au monde, un petit peu de bonheur, un petit peu de survie, alors que les richesses du ciel sont à sa portée.

Ces quatre choses nous prouvent qu'il y a chez l'homme quelque chose qui ne marche pas. Mais pour lui, comme pour nous, cela remonte très loin, cela remonte à sa naissance puisque nous avons lu qu'il était boiteux de naissance. La Bible dit que c'est à la naissance que nous avons été "ratés". Contrairement à Jean-Jacques Rousseau, qui affirme que l'homme naît bon et que c'est la société qui le corrompt, la Bible nous enseigne que notre première naissance physique a été un échec. C'est pourquoi, dans l'évangile de Jean au chapitre 3 Jésus a parlé à Nicodème de la nécessité d'une deuxième naissance : "Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir, ni entrer dans le royaume de Dieu". C'est la re-naissance spirituelle. Il est vrai que nous naissons tous avec, à l'intérieur, une paralysie quelconque. Nous avons tous fait cette expérience rapporté dans l'épître aux Romains, par l'apôtre Paul : "Je ne fais pas le bien que je veux et parfois, même, je fais le mal que je ne veux pas". Nous sommes tous paralysés dans nos élans généreux, nos bons sentiments, nos besoins de pureté, notre besoin de justice. Il y a comme une paralysie qui nous freine dans notre amour pour le prochain et pour Dieu, ça ne marche pas comme nous voudrions.

Oh ! bien sûr, dans notre esprit, ça pétille, ça sautille, il y a même un chant des jeunes qui dit : "Quand on est jeune, on chante et on rit, on rêve de grands exploits", on croit que l'on va changer le monde. Mais en pratique, ça se traîne. Cette force paralysante qui se fait sentir à tous les niveaux de l'expérience humaine, seule la Bible ose l'appeler par son nom, elle l'appelle d'un mot qui est omniprésent quasiment dans toutes les pages de la Bible : C'est le péché.

Cette force paralysante que nous portons tous aux tréfonds de nous, est la cause première de nos échecs. Il n'y a pas un seul mal qui se fasse sous le ciel qui ne soit dû au péché. Le péché est la cause de tous nos malheurs, de tous nos ennuis, de toutes nos misères, et de toutes nos souffrances… Et la chose inouïe est que l'homme s'attache à son péché, il le chérit, il l'entretient, il va jusqu'à le justifier et trouver de bonnes raisons pour le commettre.

Maintenant, que le péché s'attache à nous, ce n'est pas un mystère, et Dieu ne nous en fait pas grief. Il ne nous fait pas grief d'être né pécheur. Il ne nous fait même pas grief d'avoir commis le péché ; mais que nous aimions le péché plus que la délivrance, que nous lui offrions un asile dans notre sein et que nous refusions de nous en séparer, là, c'est une situation dramatique qui ne peut trouver son épilogue que dans la perdition. La Bible nous offre 2 possibilités :

- Nous en séparer en acceptant d'en être délivré par Jésus-Christ, par le moyen de la repentance et de la foi.

- Ou bien périr avec le péché.

Il paraît qu'à la fin du siècle dernier, pendant la ruée vers l'or au Klondyke, un Européen avait trouvé un filon ; et, fortune faite, il était rentré au pays avec de la poudre d'or. Hélas, le bateau qu'il a pris a coulé. Avant qu'il ne coule, il s'est précipité vers son or, il s'en est rempli les poches, il s'en est mis partout, il a sauté à l'eau et a coulé comme un sac de plomb !

Le bateau de votre vie va sombrer, un jour, et votre âme ne surnagera pas au jugement, si elle est alourdie par le poids du péché que Dieu vous a montré et dont vous n'aurez pas voulu vous séparer. C'est solennel !

 

Ni argent, ni or.

Voyons maintenant la suite des événements qui vont conduire cet homme à la délivrance.

Pierre et Jean montent au temple à l'heure de la prière et, d'un coup d'œil, ils mesurent l'étendue de sa détresse et ont pitié de lui. Ils aiment cet homme car la caractéristique fondamentale du Christianisme, c'est l'amour. Pierre prend l'initiative et dit à cet homme "regarde-nous !" Il éveille son attention ; et il en est de même pour le salut que Dieu veut nous donner : Le salut commence par l'éveil de notre attention, c'est-à-dire par la prise de conscience de l'état de perdition dans lequel nous sommes. La volonté de l'homme doit entrer en action. Or, cet homme est en état "d'hibernation mentale", ses sens ne sont plus en éveil et, en réclamant son attention, Pierre le tire de sa torpeur.

Dieu, lui aussi, en cet instant, sollicite votre attention. Au travers de ce texte, Dieu vous dit : "Ecoute bien : J'ai quelque chose à te dire. Fixe ton attention sur la seule chose que je vais te dire, et ce sera ton salut".

Pierre donc lui dit : "Regarde-nous". Cet homme, interpellé de la sorte, s'éveille et regarde avec attention ; mais la phrase qui suit va le décevoir immensément : "Je n'ai ni argent, ni or". Le message ne répond pas à son attente. Il sonne à ses oreilles comme une sinistre plaisanterie.

L'évangile fait pareil : Il nous tire de notre torpeur, mais il ne semble cependant pas répondre à ce que nous serions en droit d'attendre de lui. Il semblerait que l'évangile soit "à côté de la plaque". Il est vrai que souvent, à la première audition de l'évangile, les gens sont déçus, voire furibonds, car il a l'air de mépriser nos préoccupations matérielles. L'évangile ne s'occupe, ni de la feuille de paye, ni du chômage, ni des fins de mois difficiles, ni des santés déficientes. C'est vrai, dans un sens, mais dans un sens seulement, car l'évangile tel qu'il est présenté dans la Bible, vise des valeurs plus grandes, des valeurs souvent invisibles. La Bible dit : "Nous nous attachons aux choses invisibles, parce que les visibles sont passagères, les invisibles sont éternelles" (2 Cor. 4 : 18).

Aujourd'hui, dans la chrétienté, un évangile de remplacement a été inventé, un pseudo-évangile très à la mode : Il s'appelle l'évangile social ou la théologie de la libération. Il est d'autant mieux accepté qu'il ne risque pas de heurter notre conscience d'hommes pécheurs, mortels et perdus. Cet évangile, qui n'en est pas un, ignore le vocabulaire évangélique. On n'y parle plus de repentance, de ciel, de péchés, d'enfer, ni de vie éternelle. On ignore que le besoin, le problème n° 1 de l'homme, c'est d'être sauvé.

L'offense de la croix de Jésus-Christ est ôtée de cet "évangile". Son vocabulaire favori c'est le tiers-monde, les pays sous-développés, la justice sociale, le niveau de vie. Je ne veux pas dire, (et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit) qu'il faut ignorer l'enfance malheureuse, ou les organismes de secours. Ce que je veux dire, c'est que les aumônes sociales dont on nous parle aujourd'hui, n'offrent même pas un embryon de solution, car il faudrait encore s'entendre sur ce qui rend les gens heureux. Or, je ne crois pas que ce soit l'abondance des biens. Jésus-Christ a d'ailleurs dit : "La vie d'un homme ne dépend pas de l'abondance qu'il a".

Comprenez-moi bien, je ne pars pas en guerre contre la société de consommation, je ne crache sur les bienfaits sociaux, mais je constate que les plus effroyables boucheries de tous les temps, sont parties des pays nantis, des pays riches ou les gens n'avaient pas faim. Croyez-moi, l'or et l'argent ne sont pas des réponses satisfaisantes. D'ailleurs, les grands tribuns de la pensée socialiste de la fin du siècle passé, ont-ils entrevu que leurs idées sociales les plus osées seraient dépassées ?

Que dirait Jean Jaurès s'il revenait aujourd'hui ? Que penserait-il s'il voyait nos cinq jours et nos trente cinq heures de travail hebdomadaire, nos cinq semaines de congés payés, nos conventions collectives, nos tentatives de participation ? Que dirait-il s'il voyait que chacun ou presque, a son carrosse personnel, beaucoup une deuxième résidence, la jeunesse a droit aux sports d'hiver, la plage a été démocratisée ; des allocations de toutes espèces donnent à chacun un standing de vie décent. Et si même ils avaient entrevu la société de consommation, ils n'ont en tout cas pas prévu la société de gaspillage. Eux qui raclaient leur assiette avec un croûton de pain pour que rien ne se perde ; ils n'ont jamais pensé que les petits enfants des ouvriers exploités qu'ils défendaient, iraient au restaurant et laisseraient sur leur assiette la moitié d'un repas qu'ils ont cependant choisi et payé.

Jamais ils n'ont pensé qu'on engraisserait les cochons avec du rosbif et du pain blanc. Eux qui ont cru de bonne foi que l'élévation du niveau social allait tout régler, quelle déconvenue ! Quel constat d'échec s'ils revenaient et lisaient le journal d'hier ou d'avant-hier, dont voici un extrait tiré du Midi Libre : "On pouvait espérer que le progrès social, le développement de l'instruction, l'abondance des biens, le perfectionnement des techniques policières, diminueraient le nombre des méfaits qualifiés de crimes par le code pénal. Or il n'en est rien. En France, ils ont encore doublé de 1980 à 1990 et ils ont triplé en nombre entre 1990 et 2000 ; et l'on prévoit que leur nombre continuera de s'accentuer dans les prochaines années". Et ce sont ces solutions-là que nous exporterions, c'est là le nouveau salut qu'il faut prêcher au monde ?

Comme je comprends l'apôtre Pierre : "Je n'ai ni argent, ni or".

Mais, direz-vous, c'est une phrase qu'il a lancée comme ça, dans une occasion spontanée, d'une façon épidermique, mais il l'a-t-il redite, cette phrase ? Il l'a redite un jour qu'il était en pleine réflexion à écrire une lettre que nous possédons encore aujourd'hui : "Nous avons été rachetés, non pas avec des choses périssables comme de l'argent et de l'or, mais avec le précieux sang de Jésus-Christ, l'agneau sans défaut et sans tache" (1 Pierre 1 : 18), c'est-à-dire rachetés par le don, le sacrifice de la vie de celui qui nous a remplacé dans la mort pour que nous ayons la vie.

C'est bien là ce qu'ils ont voulu dire : "En Son Nom", cela est répété trois fois ! Savez-vous pourquoi le nom de Jésus a fait la différence et peut encore faire la différence dans votre vie ? Parce que le nom de Jésus n'est pas comme celui de Marx, Bouddha, Mahomet, Sigmund Freud, Jean-Paul Sartre… Eux ne sont QUE des hommes, Lui, il est le Fils de Dieu. Eux sont morts, tandis que Lui, Il est vivant ! Il a triomphé de tout, de toutes les tentations, toutes les maladies, même celles que la médecine de son temps ne pouvait pas guérir. Il a triomphé des erreurs de son temps, il n'en a partagé aucune. Il a triomphé de la vaine gloriole, de la soif de domination, des haines ancestrales, des préjugés de son peuple, du péché ; Il triomphé de Satan, et même de la mort. Voilà pourquoi Jésus pouvait quelque chose pour cet homme, et pourquoi il peut quelque chose pour vous aussi aujourd'hui ! Il vit et vous pouvez le rencontrer, vous pouvez Lui parler et Il peut venir vivre dans votre vie.

 

Que peut l'évangile pour moi ?

Quelqu'un, plus "terre à terre" demandera : "Qu'est-ce que l'évangile de Jésus-Christ peut régler dans ma vie de tous les jours ?" Eh ! bien, comme pour cet homme : Tout ou presque tout. Une fois remis sur pieds, tout était réglé pour lui, c'était de cela dont il avait besoin.

Quelqu'un dira encore : "Oui mais, c'est une histoire vieille de bientôt 2000 ans, mais aujourd'hui, dans MA VIE d'homme du 3ème Millénaire, que peut faire Jésus-Christ ?" Je vais vous répondre en vous disant ce que Jésus a fait dans la mienne. Tout d'abord, quand je me suis tourné vers Jésus-Christ et que, par la foi je l'ai accepté comme sauveur, il m'a sauvé de la condamnation, de l'étang de feu, d'un enfer sans fin ; et s'il ne m'avait sauvé que de cela, c'eût été la plus grande affaire de ma vie.

Mais il a fait plus : Il est entré dans ma vie. J'avais 20 ans, il m'a sauvé de la puissance du péché, de moi-même, de mes passions, de mes vices, de mes mauvaises fréquentations, des influences qui dominaient sur moi, il m'a sauvé d'une vie sans but, il m'a tiré du troupeau des moutons de Panurge qui allaient tous dans la même direction, et il m'a fait aller à contre-courant. Il m'a donné une personnalité, un jugement, que je n'avais pas ; il m'a donné une paix que je n'avais pas, il m'a donné une occasion insoupçonnée de le servir. Il a mis un autre langage sur mes lèvres, de nouveaux mots dans mon vocabulaire, de nouveaux et meilleurs sentiments dans mon cœur.

Je vais vous dire en chiffres, en euros, ce que Jésus-Christ m'a apporté : En m'arrachant à la mondanité, à la vanité, au tabac, à l'alcool, et en me donnant le goût des choses humbles, Jésus-Christ m'a donné une avance salariale de plus de 20 % par rapport à ceux qui n'ont pas fait la même expérience. Et même si je donne la dîme de mes revenus, il me reste encore 10 % d'avance sur ce qu'en jargon technique, on appelle le prochain réajustement des salaires. Voilà les trois choses que Jésus m'a apportées !

Quelqu'un va dire : "Ah ! Je vous envie. Mais moi je n'ai pas assez de foi pour être sauvé"." Admettez que vous avez au moins autant de foi que cet homme dont nous parlons. On ne peut pas dire qu'il avait beaucoup de foi, si tant est qu'il en avait. Il s'attendait bien à recevoir quelque chose, mais pas de cette nature. Et si lui a reçu plus qu'il demandait, pourquoi pas vous ?

Je me rappellerai toujours de cette dame qui m'a raconté sa conversion. C'était l'épicière du village Elle était venue à une de mes conférences, sur l'insistance d'une cliente qui l'avait invitée. Elle n'avait pas envie de venir mais l'autre insistait et insistait encore, elle a fini par céder… pour avoir la paix ! Et je l'ai eue, la Paix… mais pas comme je l'attendais ! Elle s'est convertie ce soir-là et sa vie a été transformée ; elle est devenue cette personne heureuse, qui témoigne autour d'elle du salut qu'elle a reçu.

Voyez-vous, personne n'a une grande foi quand il se tourne vers le Seigneur. Mais si notre foi est petite, le Sauveur est grand ; c'est donc une petite foi en un grand Sauveur. Le salut n'est pas à notre mesure, mais à sa mesure à Lui : C'est un salut complet, total, un salut éternel.

Comme cet homme a bénéficié de l'intervention de Dieu dans sa vie, Dieu peut aussi intervenir dans la votre en ce moment même ! N'attendez pas la fin de votre lecture, élevez votre cœur simplement vers le Seigneur et dites-lui : "C'est de Toi que j'ai besoin, de Ton pardon, de Ta grâce, de Ta vie".

La suite va démontrer ce qui s'est passé dans le cœur de cet homme. Nous avons vu que la paralysie avait produit chez lui quatre résultats négatifs. L'irruption de l'évangile, dans sa vie va produire quatre résultats inverses.

Il vaut la peine de les voir brièvement. Le premier :

 

"Il entra… louant le Seigneur".

Il loue, mais il loue qui ? Pierre et Jean ? Non, ce ne sont que les instruments ; il loue le Seigneur. C'est de Lui que tout vient et c'est à lui que tout doit revenir. Non seulement il loue le Seigneur pour la grâce qui lui a été faite, mais il le loue pour ses deux pieds. Il les a assez maudit, ses deux pieds, mais maintenant il est heureux de les avoir. Ce qui lui a causé le plus de souffrance, lui cause désormais le plus de joie. Quelle leçon pour les autres ! Il leur ouvre les yeux sur la valeur de deux pieds.

Avez-vous jamais remercié Dieu pour vos deux pieds ? Je ne l'avais jamais fait avant d'avoir lu ce texte, et c'est cet homme m'a appris à le faire. Et d'autres sont rentrés en eux-mêmes quand ils ont vu cet homme bénir Dieu pour ses pieds, et ils ont commencé à compter les bienfaits de Dieu : Deux pieds, deux mains, deux yeux, deux oreilles, un cerveau qui fonctionne. Le dernier venu dans le monde de la grâce leur montre de nouveaux chemins de louange, et leur enseigne de nouvelles possibilités d'adoration. Combien de gens et de jeunes n'ont jamais loué le Seigneur pour une mère et un père chrétiens, pour être nés dans un foyer où l'on prie. Jamais ils n'ont remercié d'avoir été gardé d'influences néfastes ou d'expériences négatives. Mais lui, il le fait avec une fraîcheur et une simplicité qui vous vont droit au cœur : "Seigneur, merci pour mes deux pieds !" C'est le premier résultat, voici le deuxième :

 

"Sautant"

Non seulement on le trouve louant, mais aussi sautant. Ça fait un peu sourire, car il donne à sa façon de marcher une extravagance bien excusable. Avez-vous déjà vu ces veaux nés en fin d'année et qui passent l'hiver dans l'étable ? Les avez-vous vus quand on les sort pour la première fois ? Ils deviennent fous, ivres de lumière et d'espace. Quand on les lâche, ils sautent et font des rigodons dans tous les sens, ils sont heureux à en être dangereux ! Et bien lui, il est comme cela ! Il a des pieds, il s'en sert ! Il saute !

A n'en pas douter il s'est trouvé là des esprits timorés qui ont fait la remarque : "Regardez, il ne marche pas comme tout le monde !" Mais avant non plus il ne marchait pas comme tout le monde, mais on trouvait cela normal. Si vous vous convertissez, on dira la même chose de vous : "Il n'est plus le même, il est fou …" Quand vous fréquentiez les bistrots, que vous fumiez des joints et courriez les filles à en gaspiller votre vie et votre santé, personne ne vous faisait de remarque, mais à peine votre vie sera-t-elle changée, que l'on va vous montrer du doigt. Pour moi, cet homme a droit à toute mon indulgence, voire mon admiration : Rien d'étonnant à ce qu'il saute, il veut rattraper le temps perdu, non ? Et si sa démarche est trop excentrique au goût de certains, il y a au moins quelque chose de positif à signaler : Il ne marche plus comme avant. C'est ce qui caractérise un nouveau converti, il ne vit plus comme avant, ses pieds ne le conduisent plus dans les endroits qu'il fréquentait autrefois ; il a une nouvelle façon de marcher, une nouvelle façon d'être.

Le troisième résultat c'est :

 

"Il ne quitte plus Pierre et Jean".

Il a trouvé une nouvelle famille, de nouveaux amis ; beaucoup lui avaient fait l'aumône, quelques-uns le lui avaient fait sentir, mais Pierre et Jean lui ont apporté le don total et la solution définitive. Toutes les aumônes qu'il avait reçues dans sa vie, même multipliées par mille, ne valaient pas la seule solution où l'or et l'argent n'entraient pas en ligne de compte.

Il est maintenant avec eux "à la vie à la mort", et ce lien qui les unit maintenant est plus fort que la simple gratitude, c'est ce que la Bible appelle, dans l'épître aux Ephésiens, le lien de l'Esprit qui lie entre eux les enfants de Dieu. J'ai bien dit qu'il ne les quittera plus et je le réaffirme ! Même si la mort doit les séparer, il les retrouvera ; il le savait.

J'ai accompagné plus d'un frère chrétien au cimetière, j'ai parfois pleuré, mais je savais en quittant la tombe encore ouverte, que nous nous retrouverions ensemble avec le Seigneur dans le royaume de Dieu.

Quatrième et dernière chose :

 

"Il entre dans le temple avec eux".

Lui qui n'était jamais allé plus loin que la porte, il entre. Ce qu'il avait estimé bon pour les autres, il se l'approprie. Lui qui avait vécu si près du seuil de la maison de Dieu, il prend la décision de le franchir. D'un effort de sa volonté, d'un seul pas, qu'il a si longtemps hésité ou refusé de faire, il tire un trait sur le passé. Cette nouvelle vie dans laquelle il entre, il ne l'avait en quelque sorte, "vue que du dehors" ; il allait désormais la vivre du dedans

Alors, comme lui, aujourd'hui, entrez ! La ligne de démarcation qui sépare la vie de la mort, le dedans du dehors, s'appelle Jésus-Christ. Venez à lui, appelez-le dans votre cœur et vous serez sauvés. Faites votre choix entre l'abondance du monde et la plénitude du salut éternel que Jésus-Christ vous donne.