Jeune, Riche et Beau !
J'ai devant moi ce soir un magnifique parterre de jeunes. Je vais donc choisir un texte tiré du chapitre 10 de l'évangile de Marc, où il est justement question d'un jeune homme :
"Comme Jésus se mettait en chemin, un jeune homme accourut, et, se jetant devant lui à genoux, il dit : "Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?" Jésus lui dit : Tu connais les commandements : Tu ne commettras pas d'adultère ; tu ne tueras pas ; tu ne déroberas pas ; tu ne diras pas de faux témoignages ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère. Il lui répondit : Maître, j'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et il lui dit : Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; Puis viens et suis-moi. Mais, affligé de cette parole, ce jeune homme s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses, d'entrer dans le royaume de Dieu ! Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et, reprenant, il leur dit : Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses, d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples furent encore plus étonnés, et ils se dirent les uns aux autres : Et qui peut donc être sauvé ? Jésus les regarda et dit : Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu".
Si nous avions le temps de nous arrêter sur les scènes qui précèdent ce récit, nous verrions Jésus enseignant les foules. Ce qui caractérisait l'enseignement de Jésus-Christ, c'est qu'il était empreint d'autorité. Jésus-Christ ne parlait pas comme les prêtres de son temps, qui émaillaient leurs discours de : "Nous pensons", "nous espérons", "il est possible que…". Les jeunes n'ont pas besoin d'à-peu-près. Ils veulent une parole d'autorité, ils veulent une parole de certitude, et Jésus seul apporte cette parole d'autorité. Jésus n'a pas dit : Je suis un chemin pour aller au Père, il a dit : "Je suis Le chemin et nul ne vient au Père que par moi".
Jésus était l'homme le plus large en ce qui concerne l'amour. Tout le monde pouvait trouver un accès auprès de lui, mais quand il en venait à parler de la doctrine du salut, il était l'homme le plus étroit du monde. Il n'aurait jamais dit, par exemple, "tous les chemins conduisent à Rome". Il a dit je suis le chemin et il n'y en a pas d'autre pour aller au Père. Le jeune homme avait donc entendu ces choses-là.
Il avait aussi vu des scènes étranges. On avait amené des petits enfants à Jésus pour qu'il les bénisse. Les disciples avaient voulu les repousser, mais le Seigneur leur a dit : "Laissez venir à moi les petits enfants ne les en empêchez pas". Il aimait non seulement les jeunes, mais aussi les petits enfants, et personnellement je crois que les petits enfants peuvent se convertir à Jésus-Christ. Bien sûr, ils ne peuvent pas comprendre tout l'évangile, mais ils peuvent comprendre l'essentiel, ils peuvent comprendre qu'ils sont pécheurs, qu'ils ont besoin d'être pardonnés et ils peuvent, dans la simplicité de leur cœur et de leur foi, recevoir Jésus-Christ dans leur vie.
S'ils ne comprennent pas tout, je répondrai que les plus grands théologiens eux-mêmes ne comprennent pas toutes les doctrines de la Bible. Il y avait hier soir parmi nous des théologiens. Je suis certain que si je leur posais la question : "Est-ce que vous comprenez toutes les implications de la Croix du Calvaire ?" Ils diraient non. L'œuvre faite à la Croix par Jésus-Christ, c'est comme un océan : L'océan on ne peut pas le sonder tout entier, mais on peut s'y plonger tout entier. Il en est de même avec l'amour du Sauveur, on ne peut pas le connaître dans son entier, mais on peut y croire et les petits enfants aussi peuvent y croire. Et j'ai toute raison de penser que dans notre rencontre d'hier soir, des enfants se sont avancés pour recevoir Jésus-Christ dans leur vie. Je crois à la conversion réelle et durable des enfants en âge de comprendre l'offre du salut.
Mais ce soir nous voulons parler de ce jeune homme qui avait entendu ces choses et vu ces scènes. Nous allons le regarder de plus près. C'était un jeune homme remarquable, et je suis heureux de dire que parmi les jeunes de notre temps, il y a des caractères remarquables.
Une haute moralité.
C'était un jeune homme d'une haute moralité. Il vivait sa vie sur un plan élevé. C'était un caractère quasi irréprochable. La Bible nous dit qu'il honorait son père et sa mère. Quand le Seigneur lui a cité ce commandement, il lui a dit qu'il avait observé ce commandement et tous les autres. Et je pense qu'il représentait un parti très enviable pour une jeune fille, parce qu'il y a un proverbe de chez nous qui dit : "Celui qui aime sa mère, aime sa femme".
C'est une garantie de savoir que le futur conjoint aime et honore son père et sa mère, car la plupart du temps, ce qu'on a été dans le foyer de ses parents, on l'est aussi dans le sien. Un jeune homme qui ne respecte pas sa mère et ses sœurs, ne respectera pas davantage sa femme. Et une jeune fille qui n'est pas soumise à son père, ne le sera pas davantage à son mari. C'était non seulement un jeune homme remarquable sur ce plan-là, mais il l'était aussi sur le plan de la pureté. Il était décidé à entrer vierge dans le mariage. Il ne croyait pas aux relations sexuelles avant le mariage, aux partenaires multiples, à l'amour libre ou à l'échangisme. Il respectait le : "Tu ne commettras pas d'adultère" ; et les expériences sexuelles avant le mariage appelées aussi fornication, sont un proche parent de l'adultère. Il croyait à ce texte que la Bible reprend trois fois au moins dans cet ordre :
1) "L'homme quittera son père et sa mère";
2) "il s'attachera à sa femme" (le lien du mariage) ;
3) et troisièmement seulement "ils deviendront une seule chair".
Il connaissait son arithmétique : Un, puis deux, puis trois dans cet ordre, et non pas trois, deux, et un dans le désordre ; c'était, je le répète, un jeune homme remarquable.
Notoriété.
Non seulement il était de haute moralité, mais aussi il jouissait d'une certaine notoriété car un autre évangile dit qu'il était un chef dans la nation d'Israël. Ce n'était pas n'importe qui, je le répète, c'était quelqu'un qui s'était acquis une certaine popularité
Riche.
On apprend aussi que, non seulement il était d'une haute moralité, qu'il avait de la notoriété, mais qu'en plus il était riche. Certains vont me dire : Mais moi je ne suis pas riche ! Mes amis, si vous êtes jeune, vous êtes riches, quel trésor que celui-là ! Et vous êtes doublement riche si vous appartenez à la jeunesse occidentale, qui est la plus riche du monde ; c'est une jeunesse dorée qui est entrée dans le troisième millénaire. Et puis, vous êtes riches peut-être d'illusions.
J'ai écouté l'allocution télévisée d'un président de la République qui, s'adressant à la jeunesse française, a dit : "J'espère que vous gardez encore dans votre cœur quelques illusions".
Vous êtes jeunes, vous avez de nombreuses années devant vous. Tout cela c'est la richesse dont a parlé le Général Mac-Arthur, le vainqueur du Pacifique, à qui ces paroles ont été attribuée : "La jeunesse, ce n'est pas une période de la vie, c'est un état d'esprit, un effet de la volonté, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l'aventure sur l'amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années, on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal. Les années rident la peau, renoncer à son idéal ride l'âme. Les préoccupations, les doutes, les craintes, les désespoirs, sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille. Il demande comme l'enfant insatiable : Et après ? Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie. Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi vieux que votre doute. Aussi jeune que votre confiance, aussi jeune que vos espoirs, aussi vieux que votre abattement. Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif, réceptif à ce qui est beau, bon et grand ; réceptif au message de la nature, de l'homme et de l'infini. Et si un jour votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard !"
Remarquez que la Bible ne dit rien contre les richesses, car la Bible ne condamne pas les richesses. Mais la Bible est contre le mauvais emploi des richesses. Et c'est pourquoi, à l'étonnement des disciples, le Seigneur s'est repris et a dit : qu'il est difficile, non pas à ceux qui sont riches, mais à ceux qui se confient dans leurs richesses d'entrer dans le royaume de Dieu. Et cela s'applique autant aux pauvres qu'aux riches, car combien n'y a-t-il pas de gagne-petit qui vont jouer le pain de leur famille au tiercé ou sur le tapis vert des casinos, dans l'espoir de s'enrichir rapidement.
Et puis, s'il était riche, il avait l'occasion de bien employer son argent pour faire le bien autour de lui.
Croyant pratiquant.
En plus d'une haute moralité, d'une certaine popularité et du fait qu'il était riche, il était aussi un croyant. Il avait la meilleure religion du monde à cette époque, le judaïsme, la religion révélée par Dieu dans l'Ancien Testament. Il ne se contentait pas de croire, comme ça, à la légère ; non, il mettait en pratique ce qu'il croyait. Il allait à la synagogue tous les sabbats, il observait les rites, les jeûnes, les sacrifices de sa religion, il donnait la dîme de ses revenus, c'est-à-dire que, selon notre système décimal, il déplaçait la virgule d'un chiffre et il en donnait scrupuleusement le produit. Et, puisqu'il était riche, sa dîme n'en était que plus grande.
Remarquez que tout cela n'était pas suffisant pour le rendre heureux, ni pour lui donner la garantie du salut. Cela démontre que la pratique scrupuleuse de la meilleure des religions, n'a jamais sauvé personne. Et la preuve, c'est qu'il est venu avec cette question : "Maître, que faut-il que je fasse pour avoir la vie éternelle ?" Il est bien évident que s'il avait eu la vie éternelle en lui, il n'aurait jamais demandé comment la posséder. Jamais un couple déjà marié ne demandera comment être mariés. S'il a donc demandé ce qu'il fallait faire pour être sauvé, c'est qu'il ne l'était pas.
Courage.
Non seulement il avait toutes ces qualités citées plus haut, mais il en avait surtout une autre, il avait du courage, il avait du cran. Il avait du sang dans les veines et non pas du jus de citron, et la preuve, c'est qu'il est venu à Jésus-Christ en plein jour. Et en plein jour, devant toute la foule, il s'est mis à genoux devant le Seigneur. Il n'était pas comme un certain prêtre du nom de Nicodème, dont il nous est parlé dans l'évangile de Jean, qui est venu à Jésus en catimini pendant la nuit ; il a rasé les murs et évité la lueur des réverbères, pour venir en cachette trouver le Seigneur. Lui, au contraire, avait le courage de venir en plein jour et devant tout le monde. Est-ce que vous auriez ce courage-là ? A vous, tous les jeunes qui êtes présents ce soir, si on vous demandait en classe demain matin : Qu'as-tu fais hier soir ? Auriez-vous le courage de dire que vous êtes allé écouter un évangéliste qui parlait de Jésus-Christ et du moyen d'aller au ciel ? Ou répondriez-vous que vous êtes allé dire bonjour… à la vielle tante Amélie qui habite… à l'autre bout de la ville ?
Il te manque une chose.
Il avait donc toutes ces choses. Mais il lui manquait quelque chose et Jésus le lui a dit : "Il te manque une chose". Comme beaucoup de jeunes, il y avait dans son cœur une place vide. Il y avait un vide dans son âme. Toutes ces belles et bonnes choses ne remplissaient pas son cœur, il était en manque de quelque chose. Je rappellerai ici la pensée de Pascal souvent citée : "Dans le cœur de tout homme il y a un vide qui a la forme de Dieu". Et tant que Dieu n'est pas venu le remplir, ce sentiment de vide vous laisse comme un trou dans l'âme.
Il a frappé à la bonne porte.
En venant à Jésus, il est venu à celui à qui il fallait venir, c'est-à-dire qu'il a frappé à la bonne porte, parce que l'Ecriture dit que sous le ciel, il ne nous a été donné aucun autre nom par lequel nous puissions être sauvé. Après avoir sans doute tout essayé, il est allé à Jésus et il n'y a jamais eu une question à laquelle Jésus n'a pas pu répondre. Christ a la réponse à vos questions. Bien plus : Christ est, dans sa personne, la réponse. Il est la réponse au problème du péché, il est la réponse au grave problème de la mort, et il est la réponse au gravissime problème de l'éternité.
Il est venu dans la bonne attitude.
La Bible dit qu'il courut, il courut se jeter à ses pieds ; il n'a pas mis de délai entre le moment présent et son salut. Même s'il était jeune, il savait que le jour de demain ne lui appartenait pas, et c'est l'Ecriture qui le dit : "Ne te vante pas du lendemain car tu ne sais pas ce qu'un jour peut enfanter" et : "Aujourd'hui, maintenant, si vous entendez sa voix n'endurcissez pas votre cœur".
Le bon moment.
Non seulement il est venu à Jésus, non seulement il venu à celui à qui il fallait venir, non seulement il est venu dans la bonne attitude, mais encore il est venu au bon moment. Savez-vous quand ? Il est venu à Jésus dans sa jeunesse. Combien, n'ai-je pas rencontré d'hommes et de femmes qui se sont convertis à 50 ou 60 ans et qui m'ont exprimé leurs regrets de ne pas avoir connu ou répondu plus tôt à l'appel de l'évangile. Certains jeunes me disent : "Il faut que jeunesse se passe, moi je veux bien me convertir, je veux bien être sauvé, mais plus tard, beaucoup plus tard".
Imaginez deux copains qui déambulent ensemble, l'un tire une cigarette de son paquet de Gauloises, l'allume sans en offrir une à l'autre qui se dit : Qu'est-ce qui lui prend, pourquoi ne m'offre-t-il pas une cigarette ? Et puis, lorsqu'il a bien fumé la cigarette jusqu'à presque s'en brûler les moustaches, il tend le mégot à son ami. Dites-moi, cet ami ne se sentirait-il pas insulté ? C'est exactement ce que certains font avec Dieu. Ils brûlent la vie par les deux bouts, comme on dit, avec l'idée que quand elle sera presque finie, qu'elle sera pleine d'entraves et de rhumatismes, quand elle ne vaudra plus rien, alors ils offriront le mégot de leur vie à Dieu. Mes amis, c'est là un bien mauvais calcul et ça m'étonnerait que Dieu accepte le mégot de votre vie.
Quelqu'un me dira que dans l'Evangile, un brigand pendu sur une croix à côté de celle du Sauveur, à la onzième heure d'une vie vécue à plein tube, qui avait lui aussi brûlé la chandelle par les deux bouts, qui n'avait plus qu'une heure à vivre, qui n'avait plus qu'un mégot de vie, a fait appel au Seigneur qui, loin de le repousser, lui a dit : "Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis". Je connais bien le texte et j'y fais souvent référence, mais n'oublions jamais que dans le cas de cet homme, c'était la première fois de sa vie qu'il entendait l'évangile. Il ne l'avait jamais entendu avant, il n'avait jamais eu l'occasion de le refuser ou de le repousser à plus tard. Et lorsqu'il l'a entendu pour la première fois, il a crié au Seigneur : "Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne" ; il s'est converti sur le champ, il n'a pas repoussé à plus tard, ce qui dans son cas, comme hélas dans beaucoup d'autres, aurait été trop tard.
Il a posé la bonne question.
Non seulement le jeune homme est venu avec les qualités que je viens de décrire, mais encore il est venu avec la bonne question : "Seigneur que faut-il que je fasse pour hériter la vie éternelle ?" C'est-à-dire pour avoir une vie pleine, une vie joyeuse, une vie utile, une vie qui dépasse le cimetière, une vie qui compte dans la balance des hommes et dans celle de Dieu. Il désirait vivre une vie approuvée de Dieu, une vie comme celle de Jésus, à qui il s'adressait. C'était la toute bonne question et la Bible dit que Jésus l'aima. Quel beau texte que celui-là ! Je ne vous connais pas, je ne sais pas ce que vous avez fait dans votre vie, je ne connais rien de vous, mais je sais une chose, c'est que Jésus vous aime.
Si on fait un petit retour en arrière, on remarque qu'en lui citant les commandements qu'il prétendait avoir accompli dès sa jeunesse, Jésus a intentionnellement omis de lui citer le premier qui est le plus grand : "Tu n'auras point d'autre Dieu devant ma face, tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée". S'il avait d'emblée présenté la chose sous sa forme biblique, ce jeune aurait répondu sans hésitation qu'il en était de ce commandement comme des autres, il l'avait respecté. Jésus va donc lui présenter la chose sous une forme différente. Le but du Seigneur était de lui montrer que tout n'était pas aussi bien qu'il le prétendait, et d'ainsi l'amener à la repentance qui est le premier pas indispensable vers le salut.
A sa question de savoir comment entrer dans la vie éternelle, c'est comme si le Seigneur lui avait demandé : "Veux-tu vraiment savoir ce qu'il faut faire pour avoir la vie éternelle ?" "Oui !" "Veux-tu vraiment savoir ce qu'il faut faire pour avoir une vie utile ?" "Oui !" "Une vie pleine ?" "Oui !" "Une vie heureuse ?" "Oui !" Une vie qui a du poids dans la balance de Dieu ?" "Oui et encore oui !" Eh bien c'est simple : "Va, vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres et puis viens suis- moi". C'est comme si la foudre était tombée à ses pieds. Si une bombe avait explosé juste devant lui, il n'aurait pas été plus secoué. Il s'attendait à tout, sauf à ça !
Pourquoi le Seigneur lui a-t-il présenté la chose de cette façon-là ? Cela voudrait-il dire que pour être sauvé il faudrait nous défaire de tout ? L'un de sa moto, l'autre de sa voiture, les aînés de leur maison, d'autres de leur équipement de ski et annuler leur prochaines vacances d'hiver et d'été ? Est-ce cela que le Seigneur veut nous dire au travers de lui ?
L'évangile de Marc dit de lui qu'il se confiait dans ses richesses, et dans le mot confier il y a la racine du mot foi. En fait, Jésus, en lui citant divers commandements a, à dessein, sauté le premier. Maintenant il lui cite le premier qui est aussi le plus grand : "Tu n'auras point d'autre dieu devant ma face". Mais il le fait sous cette forme inattendue : "Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres…puis viens, et suis-moi". Et sa réaction a démontré que ses richesses avaient pris la place de Dieu et qu'il les aimait plus que Dieu. En fait elles étaient son dieu.
Jésus venait tout simplement de mettre le doigt sur la faille de sa vie. Car il nous faut savoir que notre dieu, c'est ce qui, dans notre vie, occupe la première place ; et je vous pose la question : Qu'est-ce qui a la première place dans votre vie ? Pourquoi vivez-vous ? Prenez le temps d'y réfléchir et répondez-y intérieurement. C'est répondu ? Eh bien, ça, c'est votre Dieu ! A ce jeune homme qui affirmait avoir accompli les commandements de Dieu, Jésus lui fait voir que son dieu ce n'était pas l'Eternel, le Yahvé des Hébreux qu'il croyait bien servir, mais que son dieu, celui en qui il se confiait, c'était le Mammon de l'argent et que c'était son idole qui lui barrait l'entrée du Royaume de Dieu.
Pour d'autres, ce qui est au premier plan, ce qui occupe toutes leurs pensées c'est le sexe opposé, pour d'autre les sports ; pour d'autres l'amour avec un petit "a" ; pour d'autres les plaisirs du monde ; pour d'autres c'est le travail et sur leur tombe on a gravé : "Le travail fut sa vie". Sachez qu'on peut en dire autant d'un cheval ou d'un tracteur ! J'ai connu des grands-parents pour qui leurs petits-enfants étaient devenus leurs petits dieux et le grand Tout de leur vie. Mille autres choses peuvent devenir des idoles et prendre la place de Dieu.
Une certaine jeune fille, qui jouait admirablement du violon, a un jour entendu l'appel du Seigneur à le suivre. L'appel à son cœur s'est fait pressant ; le Seigneur lui demandait de se donner à lui et de lui donner en même temps son violon qui était le tout de sa vie. Elle y a résisté pendant des semaines, au point d'en être malheureuse, et enfin elle a cédé et donné sa vie et son violon à Dieu. Est-ce que Dieu lui a pris son violon ? Pas du tout. Elle a encore joué du violon, mais l'esprit dans lequel elle en jouait était différent. Maintenant, ce n'était plus son violon qui était au centre de sa vie, c'était Dieu.
Eh bien, dans le cas de ce jeune homme, Jésus n'en voulait pas à son argent, il voulait simplement remettre Dieu à la première place. Et c'est ça la conversion, c'est donner à Jésus-Christ la place qu'en tant que Seigneur il doit occuper, c'est-à-dire la première, selon ce qu'en a dit l'apôtre Paul : "Afin qu'Il soit en tout le premier". Et pour lui, la seule façon de le faire, c'était d'aller, d'abandonner ce qui lui barrait la route du royaume de Dieu, et puis de venir à lui. Il a réfléchi, et la Bible dit qu'il s'en est allé tout triste ; c'était sa décision. Vous aussi, dans quelques instants, vous allez prendre la plus grande décision de votre vie. N'oubliez pas que vous êtes nés pour un moment comme celui-ci ; nous sommes tous nés pour le moment où Jésus-Christ croise notre chemin.
Remarquez encore que Jésus n'a pas couru après lui, il ne l'a pas rattrapé par son vêtement en lui disant : "Ecoute, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai voulu dire. Non, le Seigneur l'a laissé partir. Il laisse les hommes libres de leurs choix.
Personne n'est jamais reparti malheureux d'un contact avec le Seigneur. J'ai rencontré des centaines de personnes qui m'ont dit la joie qu'elles avaient d'appartenir à Jésus-Christ, et que leur seul regret c'est de ne pas s'être donnés à lui plus tôt. Mais lui a été triste. Et si ce soir en écoutant cet appel ou en lisant ces lignes, vous suivez ce jeune homme sur le chemin du refus, il y aura la même tristesse dans votre cœur.
Que faut-il faire pour être sauvé ?
Vous allez peut-être me dire, que faut-il faire pour être sauvé ? Expliquez nous cela d'une façon simple et claire, d'une façon telle que nous sachions à la fin de cette soirée, ou à la fin de cette lecture, ce qu'il faut faire pour être sauvé. Pour être sauvé, il suffit de faire envers le Sauveur ce que cet homme faisait envers son argent : Se confier en lui. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Je vais l'expliquer par une illustration. Supposons que vous soyiez au dixième étage d'un grand bâtiment de la capitale, et qu'il se déclare un incendie si rapide, que les sorties de secours soient impraticables. Les pompiers sont bien là, mais leurs échelles sont trop courtes. Il ne vous reste plus qu'une seule façon d'être sauvé. C'est de sauter dans le filet tendu par les pompiers qui vous crient : Allez-y, sautez !
Mais voici qu'au lieu de sauter, vous vous tenez sur l'appui de la fenêtre, et de là vous commencez à faire ce que l'on appelle une dissertation française. Vous criez à tue-tête : Ah, les pompiers de ma ville sont les meilleurs du monde. Qu'ils sont beaux avec leur casque reluisant, leur uniforme chamarré et leurs boutons de cuivre bien astiqués. Vous dites : Oh le beau filet ! C'est un grand le filet, c'est un filet solide made in U.S.A, c'est un filet qui peut me sauver. Mais si vous restez sur le rebord de la fenêtre et si vous continuez votre baratin sur le salut des pompiers, vous finirez dans les flammes.
Mes amis, pour être sauvé il faut faire autre chose que de la belle prose, il faut quitter l'appui de la fenêtre il faut basculer dans le vide, il faut faire confiance au filet. Le filet n'a pas besoin d'éloges ni les pompiers non plus. Ils ne sont pas là pour ça, ils sont là pour vous recevoir, ils sont là pour vous sauver mais il faut faire acte de foi, il faut écouter leur appel, il faut basculer dans le vide et se lancer dans le filet.
Cette illustration un peu loufoque, a hélas une contrepartie spirituelle bien réelle. Combien n'y en a-t-il pas qui font de la personne du Sauveur le sujet d'une belle dissertation.
Ils vous disent que Jésus-Christ est un grand Sauveur, qu'il est un bon Sauveur, qu'il est le seul Sauveur, que la Bible est un grand livre et la Croix du Calvaire un grand sacrifice. Ils connaissent tout cela sur le bout des doigts, ils sont comme Chateaubriand qui parlait du génie du christianisme, tout en vivant dans l'adultère avec sa maîtresse ; il connaissait tout cela dans sa tête, mais sa vie était le démenti des paroles qu'il écrivait.
Des quantités de gens en sont là : Tout en disant croire en Jésus-Christ, en étant baptisés, confirmés, mariés et enterrés en son nom, ils restent accrochés à leur genre de vie, à leurs amis et leurs plaisirs mondains.
J'ai aimé ce que m'a dit un jour un jeune : Il avait reçu Jésus-Christ une deuxième fois dans son cœur. Qu'est-ce à dire ? Qu'on se convertit deux fois ? Pas du tout, mais ça veut dire qu'en un premier temps, sous les dehors d'une pseudo-conversion, il en était resté à son rebord de fenêtre, d'où il faisait une belle dissertation, mais sans jamais basculer dans les bras du Sauveur. Eh bien, il faut prendre cette décision de quitter ce qui nous entraîne à la perdition et ce qui nous barre l'entrée du Royaume de Dieu. Il faut faire table rase de ces choses du passé sur lesquelles vous vous êtes appuyés jusqu'à présent, et il faut vous lancer à corps perdu dans les promesses de Dieu et dans l'amour de Jésus-Christ.
Il est parmi nous ce soir, il nous parle, il nous tend les bras, il nous invite, il nous presse. Est-ce que vous êtes prêts à quitter ce qui vous perd ? Etes-vous prêts à quitter un terrain qui devient de plus en plus brûlant ? Etes-vous prêts à abandonner le péché que Dieu vous a révélé ce soir ? Ou, voulez-vous, comme cet homme, rentrer malheureux chez vous ce soir ?
Prenez au contraire la décision de quitter ce qui vous perd et de vous lancer dans les bras du Sauveur. C'est une décision que personne ne peut prendre à votre place, il vous appartient de la prendre vous-mêmes. Je vous demande donc de vous recueillir et de l'accepter comme votre Sauveur personnel. Si cela peut vous aider, vous pouvez répéter intérieurement les paroles qui suivent et les dire à Dieu comme si elles étaient les vôtres :
"Seigneur, je te demande pardon d'être resté si longtemps dans l'ignorance du grand pécheur que j'étais. Merci de m'avoir ouvert les yeux sur ce qui avait, à tort, la première place dans ma vie. Je veux que tu deviennes le nouveau et le seul centre de mon existence et de mes intérêts. Je veux que tout désormais pivote autour de toi. Il y a encore beaucoup de choses que je ne comprends pas, mais je m'en remets à toi pour que tu m'instruises et me conduise jusqu'à l'arrivée finale dans ton royaume éternel. Merci Seigneur, Amen !"