Qui nous fera voir le bonheur ?
Psaume 4 : 7-9
Nous allons aborder cette soirée sous le thème de la recherche du bonheur.
Vous avez remarqué que chaque soir nous ouvrons la Bible, et si nous le faisons, c'est parce qu'elle est la Parole de Dieu ; et ce que nous voulons, ce sont les réponses de Dieu à nos questions.
Au verset 7 de ce Psaume 4 je lis : "Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ta face, Ô Eternel ! Tu mets dans mon cœur plus de joie qu'ils n'en ont, quand abondent leur froment et leur moût. Je me couche et je m'endors en paix, car toi seul, Ô Eternel, tu me donnes la sécurité dans ma demeure".
Vous conviendrez avec moi que le bonheur, c'est une des préoccupations les plus universelles qui soient. Tout ce que nous faisons dans notre vie, nous le faisons en vue du bonheur. Si pendant des années nous apprenons un métier, c'est pour être heureux. Si nous nous marions, c'est pour être heureux. Si nous ajoutons un peu de confort à celui que nous avons déjà, c'est aussi pour être heureux. Si nous prenons un bon repas, un civet de lièvre, un bœuf mode, des médaillons de chevreuil, c'est pour être heureux. Si nous nous réjouissons avec les amis, si nous travaillons et même si nous ne travaillons pas, c'est dans l'espoir d'être heureux. Les jeunes font du sport pour être heureux. Si nous faisons de la lecture, c'est toujours pour être heureux. Certains même, en ce vendredi 13, ont acheté des billets de la loterie dans l'espoir de gagner le gros lot et être ainsi encore plus heureux. Ceux qui vont consulter la voyante extra lucide et se faire dire la bonne aventure, ce que la Bible condamne, c'est encore et toujours pour être heureux. C'est là sans doute la plus ancienne plus préoccupation du monde. Je la trouve déjà dans ce Psaume 4, qui a été écrit quelque mille ans avant la naissance de Jésus-Christ. Il y a trois millénaires que le Psalmiste disait déjà : "Qui nous fera voir le bonheur ?"
La réponse est dans la question, mais je me réserve de vous l'expliquer à la fin.
Alors nous allons voir ce qu'au 21ème siècle, les gens font pour être heureux, pour essayer d'être heureux.
Qui nous fera voir le bonheur ?
Certains pensent que le bonheur est dans une belle et longue vie. Que n'y a-t-il de gens qui vivent dans l'espoir de la retraite : Ah, vivement la retraite ! Mais est-on heureux parce qu'on vit vieux ? La Bible nous rapporte l'épisode du vieux patriarche Jacob, qui se présente devant le Pharaon d'Egypte lequel, impressionné par la noblesse de ce vieillard, lui pose la question : Quel est le nombre des années de ta vie ? Et Jacob, qui avait alors 130 ans, lui a répondu : "Les années de ma vie ont été peu nombreuses et mauvaises".
Non, je ne crois pas que le bonheur soit dans une belle vieillesse. D'ailleurs le Psaume 9O dit que les années de l'homme sont de 70 ans et de 8O ans pour les plus robustes, et que l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère.
D'autres pensent que dans une société où beaucoup de gens ont la bougeotte, le bonheur est dans le changement, dans la mouvance des choses. Déjà le Psalmiste, vous voyez que ça remonte loin, disait (55 : 7) : "Ah, si j'avais les ailes de la colombe… Je m'envolerais bien loin et je trouverais du repos".
Le changement ! Beaucoup croient qu'ils seraient heureux s'ils pouvaient changer de pays, ou vivre sous d'autres climats. Certains pensent qu'ils seraient heureux s'ils faisaient un autre métier. J'ai connu des gens qui, pour être plus heureux, ont changé de prénom alors que celui que leurs parents leur ont donné n'était pas mal. D'autres espèrent le bonheur en changeant de conjoint ; et pour clore ce paragraphe, des millions de attendent tout d'un changement de gouvernement.
Jacques Offenbach, dans son opérette : "La fille de Madame Angot", disait dans l'air célèbre : "Valait pas la peine, valait pas la peine, valait pas la peine assurément, de changer de gouvernement !"
Un roi du moyen âge avait tout ce qu'un homme peut désirer pour être heureux : Des palais, des serviteurs, la richesse, le pouvoir, et qui malgré tout cela n'était pas heureux. Lui aussi voulait le changement. Un jour il s'est mis dans la tête l'idée saugrenue qu'il serait à son tour vraiment heureux, s'il pouvait porter la chemise d'un homme heureux. Il a envoyé ses serviteurs partout dans son royaume et en dehors de son royaume, pour trouver un homme qui serait vraiment heureux, et lui prendre sa chemise. Ses serviteurs ont cherché partout et longtemps, et à la fin ils ont trouvé un homme qui était vraiment heureux. Seulement… il ne portait pas de chemise !
Non, le bonheur ne tient pas à changer sa chemise, pas plus que cette femme qui disait : J'ai un appartement à la ville et une maison à la campagne. Quand je suis à la ville, je voudrais être à la campagne, et quand je suis à la campagne, je voudrais être à la ville. Je ne suis jamais heureuse !
Si le bonheur n'est pas dans la longue vie ou dans le changement, peut-être l'est-il, et beaucoup le pensent, dans le matérialisme, dans ce que nous avons appelé hier la société d'abondance.
Il y a cent ans, un grand écrivain américain a dit ceci en parlant de son pays, le plus riche du monde : Nous sommes bien partis pour devenir une nation de fous, et Henri Miller vient de dire : Et nous y sommes arrivés, ne connaissant, ni paix, ni repos, ni assouvissement !
Nous sommes tous des riches, puisque nous vivons dans l'un des dix pays les plus riches du monde ; nous devrions tous être heureux, mais nous sommes loin de l'être. Je vais me risquer à dire une parole grave qui risque de m'attirer bien des antipathies ; vous la pèserez bien chez vous à tête reposée : Un pauvre de chez nous vit mieux qu'un roi du Moyen Age. Je peux le répéter ? Un pauvre de chez nous vit mieux qu'un roi du Moyen-âge, et je peux le prouver : Louis XIV n'était pas du Moyen-âge, mais d'après ce que j'ai appris, il a vécu avec un ver solitaire toute sa vie, il n'a jamais pu s'en débarrasser, tout roi qu'il était. Or, n'importe quel pauvre de chez nous va chez le pharmacien et pour le prix d'un paquet de cigarettes achète un médicament qui le débarrasse de ce que le roi-soleil n'a pas pu se défaire.
François de Closets, qui est l'animateur des émissions scientifiques à la télévision française, a écrit un livre intéressant intitulé : "Le bonheur en plus", dans lequel il nous montre qu'en France, entre 1939 et aujourd'hui, (et on ne vivait pas si mal en France en 1939), notre niveau de vie s'est multiplié par cinq. Et il pose la question : Est-ce que nous sommes cinq fois plus heureux ? Et poser la question c'est y répondre.
Dans la maison de mes parents, il devait y avoir 2 prises de courant. Je ne me souviens que d'une, mais il devait y en avoir deux. Chez moi il y en a au moins une vingtaine, c'est à dire 10 fois plus ; ça ne me rend pas 10 fois plus heureux pour autant… Quand j'étais jeune, j'avais peu de choses, vraiment peu. Quand je vois les jeunes d'aujourd'hui, ils n'ont pas 10 fois mais 20 fois plus que ce que j'avais, et j'ai l'impression qu'ils sont 10 fois plus malheureux que je l'étais.
Une jeune fille américaine avait des parents très riches, et cette jeune fille n'était pas heureuse, elle était une insatisfaite chronique. Ses parents lui faisaient faire des voyages, lui donnaient tout ce qu'elle désirait, et malgré tout ce qu'elle avait elle n'était pas heureuse. Un jour son père, exaspéré, lui a dit : Mais enfin, mais qu'est-ce qu'il te manque ? Et elle a répondu : Il me manque quelque chose, mais je ne sais pas quoi !
Il me manque quelque chose ! Elle avait tout, mais il lui manquait quelque chose pour être heureuse.
J'ai connu une jeune fille de 17 ans, élevée dans un bon milieu relativement aisé, et qui devait rédiger pour l'école une dissertation française sur le thème du bonheur et qui a dit : "Je ne sais pas ce que c'est que le bonheur…"
Quelqu'un n'a-t-il pas dit que le cœur de l'homme est un abîme d'insatisfaction ?
Alors il doit y avoir des raisons à ce manque de bonheur, et ces raisons sont au moins de trois ordres :
1) D'ordre créationnel,
2) d'ordre philosophique, et
3) d'ordre métaphysique. Et nous allons les aborder de façon à ce que chacun comprenne.
Un VIDE créationnel.
Voyez vous, l'homme d'aujourd'hui n'est pas heureux à cause d'un vide créationnel. Jacques MONOD, le grand professeur qui est mort il n'y a pas longtemps, descendant d'illustres familles protestantes et devenu athée, a écrit un livre intitulé si j'ai bien appris ma leçon : "Du hasard, du temps et de la nécessité". Selon lui, et beaucoup d'autres comme lui, nous sommes issus d'un accident dans un univers, qui lui-même ne devrait pas exister. Nous sommes une cellule de protoplasme, qui accidentellement, s'est mise à vivre, produisant une série de réactions chimiques dont nous serions l'aboutissement. Voilà ce que nous sommes : Nous ne sommes que ça ! Si c'est vrai, un jeune homme ne peut plus dire à sa fiancée : Je t'aime ; non il doit lui dire : J'ai une réaction chimique ! Comment voulez-vous être heureux avec ça ?
C'est cela le vide ! L'homme issu d'un accident !
L'univers aussi n'est pas à sa place dans le néant ! L'homme a accroché un écriteau sur l'univers, sur lequel il a écrit : Il n'y a personne !
Lisez dans le dictionnaire la définition d'un accident : Evénement généralement malheureux ! Et c'est pourquoi l'homme occidental est mal dans sa peau. C'est Pascal, l'illustre auteur des "Pensées" qui portent son nom, qui a dit : "Dans le cœur de tout homme il y a un vide qui a la forme de Dieu". Nous portons tous en nous une dimension d'infini, et tant que l'Infini de Dieu ne sera pas venu remplir le vide de votre cœur, jamais nous ne pourrons être heureux. Donc il y a à la base de ce manque de bonheur, un vide créationnel.
Un VIDE philosophique
Il y a aussi un vide philosophique. Jean-Paul Sartre est le maître à penser des Français, et c'est de lui que nous tirons la philosophie de l'absurde. Tout est absurde. Pourquoi ? Jean-Paul Sartre a dit que "tout point fini dans ce monde, (et par point fini il veut dire tout ce qui est valeur dans ce monde, tout ce que à quoi nous croyons de valable), tout point fini dans ce monde est absurde s'il n'a pas sa référence dans l'infini.
Laissez-moi vous expliquer cela : Je tire de mon portefeuille un morceau de papier et je vais demander à notre président de soirée, combien vaut ce bout de papier ? 50 euros. Combien ? Il est absurde de dire que ce bout de papier que je tiens en main vaut 50 euros. Pourquoi dit-on qu'il vaut 50 euros ? Parce que les vrais 50 euros ne sont pas ici dans ma main, mais ils ont leur point de référence à la Banque de France. Ils sont la couverture de celui-ci. Et parce qu'ils sont là à la banque de France, oui ce bout de papier qui en lui-même ne vaut pas un clou, vaut réellement 50 euros.
Eh bien oui, tout point fini dans ce monde est absurde, s'il n'a pas sa référence dans l'Infini, comme ce bout de papier serait absurde et ne vaudrait rien, s'il n'avait pas sa référence à la Banque de France. Jean-Paul Sartre, n'ayant pas trouvé de référence dans l'Infini, en a conclu que tout dans la vie est absurde. Puisqu'il n'y a pas d'amour infini, l'amour ne s'écrit qu'avec un petit a. Il n'y a pas de vérité absolue, il n'y a pas de justice absolue, il n'y a pas de bien absolu. N'ayant pas trouvé de référence dans l'infini à ces valeurs fondamentales, il en a conclu à l'absurdité de toute chose.
Quel vide ! Et il y a beaucoup de gens qui en sont là : La vie est absurde, elle n'a pas de sens. Absolument aucun sens, puisque tout est vide. Il n'y a personne, même nous, puisque nous ne devrions pas être là, c'est absurde ! Alors qui nous fera voir le bonheur ? La biologie, la philosophie ?
Le VIDE spirituel.
Passons maintenant à un autre vide, le vide spirituel, ou religieux si l'on préfère. Voyez-vous, l'homme n'est pas heureux parce qu'il porte en lui une culpabilité naturelle et il est vide du pardon de Dieu. L'homme, on ne peut pas toujours expliquer pourquoi, se sent coupable. Et s'il se sent coupable, c'est parce qu'il l'est. Il porte au tréfonds de lui un sentiment de culpabilité qui l'empêche d'être pleinement heureux.
L'épître aux Romains nous explique que la loi de Dieu, la grande règle d'or des dix commandements, a été écrite dans les pages de la Bible. Mais cette loi, nous dit cette épître, n'est pas seulement écrite sur les pages d'un livre, elle est aussi écrite dans le cœur de tout homme. Dieu a mis sa loi dans notre cœur, et l'homme ne peut pas rester lui-même devant le péché parce qu'il y a en lui quelque chose qui proteste. C'est à partir de là qu'on a inventé la machine à détecter le mensonge. Parce que même quand il n'en n'est pas conscient il ment ; l'homme viole la loi de Dieu qui est en lui, et dans son être intérieur il y a quelque chose qui proteste contre cette violation.
Alors voyez-vous, chaque fois que dans notre vie nous commettons le péché, chaque fois que, dans le cornet du téléphone nous disons ou rapportons de très vilaines choses, ou que nous avons des mauvaises pensées, ou que nous entretenons des mauvais sentiments, des rancunes ou des jalousies tenaces, ou un des fichu caractère que nous nous laissons se développer ou que même nous cultivons, tout cela s'appelle le péché, et tombe dans notre subconscient et y reste. Apparemment il ne se passe rien. Apparemment !
Mais notre âme, elle, est un peu comme un bocal en verre rempli d'eau, et sur laquelle la poussière tombe. Elle se dépose d'abord en surface, et tout doucement elle tombe au fond et s'y dépose et s'y accumule. L'eau reste claire en surface, mais au fond ça devient de la boue. Et c'est pourquoi nous gardons un dépôt qui a comme un goût de vase, un relent de péché, un vague à l'âme ; nous avons le sentiment de quelque chose de perdu, et nous sommes en train de passer à côté de notre vie. Cela vient de tout ce dont je vous ai parlé et que la Bible appelle le péché, qui est tombé dans le bocal de notre subconscient. Et ce bocal, il suffit de le faire trembler un tout petit peu pour que la boue se mélange à l'eau et que notre âme en soit troublée.
Alors, qui nous fera voir le bonheur ? La psychiatrie est supposée donner une réponse, et plus les pays sont riches, plus les gens sont déboussolés et vont voir les psychiatres. Le psychiatre, lui, ne dit pas grand-chose, il vous met à l'aise sur un divan et il vous laisse parler, puis il essaye de vous déculpabiliser : "Mais non, vous n'êtes pas coupable !" Il va prendre le contre-pied de la Bible et il va vous dire que le péché n'existe pas.
Le péché… ce sont des idées moyenâgeuses, dépassées, que nous nous sommes forgées ou que la religion nous a inculquées pour assurer sa succession. Autrement dit le psychiatre, pour reprendre l'image que j'ai employée, prend le bocal en question plein d'eau claire, et quant à la boue qui est au fond, il sort une bande autocollante, une sorte de sparadrap qu'il colle à hauteur de la vase qui est au fond, puis il vous dit : Vous voyez, l'eau est propre, "propre en ordre" comme on dit chez nos amis Suisses ! Vous pouvez partir l'esprit tranquille. Certes, il a caché la vase, mais cela ne l'élimine pas Et il faut parfois bien peu de choses pour que la vase remonte à la surface. Il suffit parfois, même après 20 ans,…un parfum que l'on respire, une mélodie que l'on entend…. et d'un seul coup ça refait surface. On se souvient….
C'est comme les frères de Joseph ; vous vous souvenez des frères de Joseph, qui l'avaient jeté dans une citerne. Et Joseph qui les suppliait de ne pas le mettre à mort ; puis ils l'ont vendu à une caravane d'Ismaélites qui passait par là et, la conscience en paix, ils ont oublié la chose. Les années, passent, pas loin de 20 ans. Ils croient que leur frère est mort, mais ils ne savent pas qu'il est devenu le premier personnage d'Egypte, après le roi. Et quand ils se présentent en Egypte, et que Joseph, qu'ils ne reconnaissent pas, leur demande leur identité, ils se présentent et disent : "On est des honnêtes gens…!" Heureusement qu'ils l'ont dit, sinon personne ne les aurait crus ! Des honnêtes gens ! Des assassins en puissance, oui ! La bande autocollante autour du bocal de leur conscience, devait très trés large, au point de couvrir tout le bocal !
On est des honnêtes gens ! Tous, Alsaciens, Français, Anglais, Belges et Suisses, on est tous des honnêtes gens, ou à peu près tous, même tous ceux qui sont derrière les barreaux et tous ceux qui ne se sont pas fait prendre ; on est tous des honnêtes gens !
Revenons aux frères de Joseph ; car Dieu s'en mêle. C'est à partir du moment où ils disent "nous sommes d'honnêtes gens", que les choses commencent à mal tourner pour eux et que ça tourne carré. Ils sont là, assemblés à s'interroger sur ce qui leur arrive, quand tout à coup l'un d'eux dit à ses frères : Je vous l'avais dit, je vous l'avais dit, quand notre frère était dans le trou et que du fond de sa citerne il nous suppliait de ne pas le mettre à mort ! Après 20 ans, leur belle eau claire se brouille, ça se mélange et le passé refait surface.
Dieu, lui, procède autrement que le psychiatre. Il ne nous déculpabilise pas. Il ne met pas d'autocollant pour cacher nos péchés. Non, Dieu procède autrement et toute la Bible l'atteste. Il nous fait regarder notre vie en face, telle qu'elle est. Même si ce n'est pas beau - surtout si ce n'est pas beau - , et il nous fait appeler nos péchés par leur nom. Ce que Dieu veut faire, c'est nous amener à les reconnaître et à les confesser comme étant la cause de nos malheurs, c'est ce qui s'appelle la confession et la repentance. Il veut nous amener à faire notre mea-culpa, non sur la poitrine des autres, mais sur la nôtre.
Quand le fils prodigue est revenu il n'a pas dit à son père : "Tu sais, Papa, on s'est pas compris". Il n'a pas dit : "C'est les copains qui m'ont entraîné". Il n'a pas cherché d'excuse. Il a dit : "Père je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes mercenaires…" Il dit : "J'ai péché contre le ciel et contre toi". Et c'est quand nous en sommes là, à les reconnaître et à les appeler par leur nom, qu'alors Dieu prend nos péchés ; et que fait-il avec ? Je vais citer deux textes tirés, l'un de l'Ancien Testament, et l'autre du Nouveau Testament.
1) Dans le premier celui, du prophète Esaïe 53, on lit : "Dieu a mis sur lui les péchés de nous tous". Ce texte, écrit 700 ans avant la naissance de Jésus-Christ, nous décrit de façon surprenante la mort expiatoire de Jésus-Christ. Dieu a mis sur lui, le Juste, nos iniquités.
2) Et dans le Nouveau Testament, en 2 Corinthiens 5 : 21 : "Celui qui n'avait pas connu de péché, Jésus-Christ, il l'a fait devenir péché pour nous".
Oui, Dieu a fait cette œuvre extraordinaire. Il prend nos péchés et il en macule son propre Fils. Il met notre malheur sur lui il le châtie pour nos fautes. C'est ce qui s'est passé à la croix : Par amour, Jésus s'est présenté devant la justice de Dieu, et pour que cette justice ne se mette pas en branle contre nous et ne nous atteigne pas, il a pris ce qui attirait la colère de Dieu ; et quand il a été cloué sur cette croix, la colère l'a frappé de plein fouet. Quand il a poussé ce cri terrible : "Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'a tu abandonné ?"
Il était abandonné pour que nous ne le soyons pas ; et quand nous croyons cela, en réponse à notre repentance et notre foi, Dieu nous pardonne nos péchés. Dieu va plus loin, il les oublie ! C'est une faculté qui n'appartient qu'à Dieu, qui le dit et le redit encore, notamment en Hébreux 10 : 17 "Je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités". Moi je me souviens de ma vie passée. Nous nous souvenons de ce que nous avons fait, même si nous sommes pardonnés. Mais Dieu dit : "Je ne m'en souviendrai plus… j'efface tes transgressions comme un nuage".
J'aimerais expliquer cela d'une autre façon : Nous connaissons tous l'usage de l'enregistreur ou du magnétoscope. Voyez-vous, notre vie c'est comme une cassette qui enregistre notre vie à mesure qu'elle se déroule. Toute notre vie est en quelque sorte enregistrée sur la bande magnétique du tribunal de Dieu. C'est cette pensée-là qui nous rend malheureux, parce que nous savons qu'au grand jour du règlement final, des comptes, Dieu va mettre la cassette vidéo de notre vie dans son projecteur. Et notre vie va passer sur l'écran géant du Grand Trône Blanc, en mouvement, en couleur et en trois dimensions. Maintenant, que nous y croyons ou que nous n'y croyons pas, ça ne changera rien à l'événement ; un jour chacun devra regarder sa vie en face car Dieu dit : "Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement". Et voir ma vie en face devant tout le monde et devant Dieu, c'est la dernière chose au monde que je voudrais.
Heureusement je ne la reverrai jamais, cela n'arrivera pas et je vais vous dire pourquoi.
Savez-vous comment on efface un enregistrement ? C'est bien simple, il suffit de réenregistrer par-dessus, et le premier enregistrement disparaît. C'est ce que Dieu fait quand quelqu'un se tourne vers Jésus-Christ. Par-dessus notre vie ratée, il réenregistre la vie de son Fils. Le jour où Dieu va faire passer la bande de ma vie, ce qui passera ce ne sera pas ma vie, c'est la vie de Jésus-Christ. Couvert de sa justice, je ne viendrai plus en jugement, car c'est Jésus qui le dit au verset 24 de Jean 5 : "En vérité en vérité je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit en celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie".
C'est ce que dit encore l'apôtre Paul dans l'épître aux Romains, chapitre 8 verset 1 : "Il n'y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ", et c'est pourquoi nous pouvons nous approcher de Dieu "sans conscience de péché", comme le dit l'épître aux Hébreux.
Certains de mes auditeurs penseront : Autrement dit, si on suit votre raisonnement, Fernand Legrand, le bonheur c'est dans la religion… n'est-ce pas à peu près ce que vous venez de nous dire ?
Eh bien non ! Et je vous surprendrai en vous disant : Le meilleur moyen d'être malheureux et très malheureux, c'est de suivre scrupuleusement une religion, même la meilleure. Ecoutez ce que dit l'apôtre Pierre. Il était Juif, le Judaïsme était sa religion, dont la loi de Dieu était le guide. Et en parlant de cette loi résumée par les dix commandements, que dit-il de cette loi ? "…elle a été un joug que ni nous ni nos pères n'avons pu porter". Ainsi, l'observation scrupuleuse de la règle d'or qu'est la loi de Dieu, ne peut donner, ni le salut, ni le bonheur.
Peut-être que quelqu'un dira : "Oui, mais c'est la loi de l'Ancien Testament que Pierre parle, moi c'est le sermon sur la montagne du Nouveau Testament qui est ma grande règle d'or".
Ah, mais c'est encore pire. Parce qu'entre la loi des dix commandements et le sermon sur la montagne, il y a une différence de vitesse comme entre le cycliste et une Formule 1. Alors si à pied je ne sais déjà pas suivre un cycliste, comment je vais rattraper une Ferrari ?
Dans le chapitre 5 de Matthieu, on retrouve constamment ce rapport de force qu'il y entre un vélo et une Ferrari. Jésus dit :
- Vous avez entendu dire qu'il a été dit : tu ne tueras point. (c'est le cycliste) Et moi je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère (c'est la Ferrari), est passible du jugement. Ce qui est tuer dans l'A.T devient mauvaise colère, dans le N.T
- Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère (c'est le cycliste) mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter, (c'est la Formule 1) il a déjà commis adultère avec elle dans son cœur.
- Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi (c'est le cycliste), mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent (c'est la Maclaren).
On comprend vite que si la loi des dix commandements était déjà un fardeau trop lourd à porter, le sermon sur la montagne l'est dix fois plus !
Voici l'exemple bien connu d'un homme qui a été très religieux et en même temps profondément malheureux : Martin Luther. Il est entré dans les ordres, suite à une grande peur causée par un orage violent. La crainte de ne pas être prêt à rencontrer Dieu l'a conduit à entrer en religion, et là il est devenu un homme très malheureux ! Et pourquoi ? Parce qu'il y mettait tout son sérieux, il s'imposait des mortifications, des jeûnes des prières, des flagellations. Et au bout de tous ces efforts pour gagner son saluts il n'arrivait à rien, il n'était jamais, ni plus saint, ni plus près du salut, jamais il n'était satisfait de lui-même.
C'est aussi ce que nous faisons. Nous croyons que le bonheur du ciel est au bout de nos efforts. Pour être heureux et pour plaire à Dieu et entrer dans son ciel, qu'est-ce-que nous faisons ? Nous faisons de notre mieux. Et faire de son mieux, c'est le meilleur moyen de se perdre. Parce qu'on ne peut pas être heureux ni entrer dans son ciel en faisant de son mieux. Non pas que ce soit mal de faire de son mieux, mais ce n'est pas assez. Et ici je reprends l'image du bocal avec son eau bien claire, et sa boue qui est au fond : Nous essayons d'avancer dans la vie avec précaution, à petits pas, regardant où on met les pieds pour ne pas faire un faux pas ou un geste brusque, qui troublerait l'eau du bocal.
On se lève du bon pied avec plein de bonnes résolutions : Je vais essayer de ne pas médire de quelqu'un, de ne pas avoir de mauvaises pensées, pas un mot déplacé, pas la moindre entorse à la vérité, pas le plus petit mouvement d'égoïsme ; je vais, je vais, je vais essayer ; et, bien sûr, on n'est pas arrivé au milieu de la journée qu'on a fait trois ou quatre faux pas et tout est à recommencer. Est-ce ça le salut, le bonheur parfait ? Non, ce n'est pas cela.
Souvenez-vous qu'au début je vous ai dit que la réponse au problème du bonheur était contenue dans la question qui était posée. Je relis le verset 7 : "Plusieurs disent : QUI nous fera voir le bonheur ?" Or, justement nous formulons la question autrement : Au lieu de dire Qui, nous disons Qu'est-ce qui me fera voir le bonheur ?
Nous voyons et espérons le bonheur dans des choses… dans le matérialisme, l'abondance des biens, les plaisirs du monde, le changement, la religion. Non, ce n'est pas "qu'est-ce qui", mais c'est Qui. C'est quelqu'un, c'est une PERSONNE. Le bonheur c'est QUELQU'UN. Et qui est ce QUELQU'UN ? Dans l'épître aux Romains, je lis cette phrase de l'apôtre Paul qui reprend librement celle du Psaume 32 : "Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées et dont les péchés sont couverts ! Heureux l'homme à qui LE SEIGNEUR n'impute pas le péché".
Le Seigneur, voilà la Personne, le Quelqu'un. Cela veut dire que le bonheur n'est pas dans ce que nous allons faire pour Dieu, mais dans ce qu'il est et dans ce qu'il a fait pour nous. C'est là le secret que je n'ai découvert qu'à ma conversion. Jusqu'à ma conversion et pendant des années, je n'étais pas heureux, parce que j'essayais de faire quelque chose pour Dieu en vue de mon salut. J'essayais de faire de mon mieux, et rien ne marchait. Je m'étourdissais dans des petits plaisirs passagers pour ne pas avoir à y réfléchir. Et le jour de ma conversion j'ai cessé de faire quelque chose pour Dieu, et j'ai tout simplement reçu ce qu'il avait fait pour moi. Il avait donné son propre Fils, il avait donné Jésus-Christ, et je l'ai reçu dans mon cœur. Et ce que je n'étais pas parvenu à faire par mes efforts, tout à coup je l'ai fait sans faire d'efforts, car ce n'était plus moi qui le faisais, c'était Jésus-Christ qui le faisait au travers de moi.
L'apôtre Paul avait fait la même expérience quand il dit : "Maintenant, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi". (Galates 2 : 20)
Je veux vous présenter la chose d'une autre façon : J'ai lu le récit de la conversion d'un chinois, c'était au début du siècle passé. Ce chinois avait été successivement disciple de Confucius, puis disciple de Bouddha, et enfin il s'était converti à Jésus-Christ. A la façon des orientaux, il racontait sa conversion d'une façon très imagée. Il disait : "Un jour je marchais dans les champs, et voilà que par inadvertance je suis tombé dans un puits abandonné. Le puits était profond. Blessé, brisé, incapable de m'en sortir, j'ai crié, j'ai crié, de toutes mes forces ; je devenais de plus en plus faible, mais un homme a enfin entendu mes appels et s'est approché. Il s'est penché sur le bord du puits, il a décrit ma situation avec exactitude en ces mots : Oh mon pauvre ami, ta situation est terrible, tu mesures autant, le puits a autant de profondeur, tu as de graves blessures, alors écoute, prends bon courage et sors-toi de là ! Et sur ces bons conseils il est parti. Cet homme s'appelait Confucius.
J'ai crié, crié encore, devenant de plus en plus faible. Un deuxième homme a entendu mes appels. Cet homme est venu et m'a lancé une corde, puis il m'a dit : Allons, monte maintenant ! J'ai pris cette corde, j'ai essayé de remonter, mais blessé et trop faible, je suis retombé au fond, incapable de me hisser jusqu'en haut. Cet homme est parti. Cet homme s'appelait Bouddha.
J'ai encore crié ; et alors que j'allais mourir, Quelqu'un d'autre est venu, un troisième ; et celui-là il est descendu dans le fond du puits. Il est venu me prendre, et il m'a lui-même remonté à la surface, il m'a sauvé, il m'a soigné. Cet homme-là s'appelait Jésus-Christ.
Plus récemment, un milliardaire Américain s'était fait construire un magnifique château, sous le ciel clément d'une île des Caraïbes. C'était un vieillard, et il a invité un évangéliste de renom à venir le voir. Cet homme si riche faisait pitié à voir. Il était malheureux dans sa richesse, il pleurait et il avait peur de la mort.
Cet évangéliste est descendu dans la ville en contrebas. Il y avait là un vieux pasteur baptiste indigène de 70 ans qui vivait, tenez vous bien, avec l'équivalent de 5 euros par semaine… et cet homme était heureux, il se frottait les mains de joie, animé d'un bonheur qui lui sortaient par tous les pores de sa peau !
D'où venait la différence ? L'un avait une immense fortune, et l'autre il n'avait que… excusez-moi de dire, il n'avait que… Jésus-Christ mort pour lui, qui lui avait donné sa vie, qui lui préparait une place dans son Ciel. Et cet homme qui servait le Seigneur depuis des années avec un salaire de misère, était heureux. C'est pourquoi la réponse à la question est toute entière contenue dans : QUI nous fera voir le bonheur ? Et ce QUI, c'est Jésus-Christ.
Alors, que faut-il faire ? Le laisser entrer dans votre vie.
Quelqu'un dira peut-être : Laisser le Christ entrer dans ma vie… qu'est-ce que ça veut dire exactement ? C'est une figure de rhétorique qui ne veut rien dire. Non, ce n'est pas une forme de langage vide de sens Ça veut dire exactement ce que je dis : C'est le laisser entrer dans notre vie.
"Mais je ne comprends pas !" Dira quelqu'un, "de grâce expliquez-nous ce que ça veut dire !" Je ne peux pas tout expliquer, mais voici une illustration que j'ai maintes fois employée. Souffrez que je la dise encore une fois, même si vous l'avez déjà entendue : Je ne peux pas expliquer comment les ondes invisibles peuvent réellement entrer dans un transistor et se mettre à parler et à chanter ; je suis incapable de vous dire comment ça se passe, mais je sais que c'est vrai. Si des ondes peuvent faire cela, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, peut, par le Saint-Esprit, entrer dans votre vie et peut prendre possession de votre cœur aussi sûrement que les ondes existent et prennent possession d'un poste de radio. Il peut venir réellement habiter dans votre cœur comme c'est écrit en Apocalypse 3 : 20 : "Voici je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte j'entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi".
Et comme on n'a rien à donner au Seigneur, c'est Lui qui apporte les provisions. Il vient avec les provisions de Paix, d'Amour, de Vie éternelle, de Bénédictions sans nombre, de Plénitude et d'Assurances … Il vient avec tout ce qui nous manque.
Alors le bonheur, c'est de le laisser entrer, et je vous propose de passer à l'acte, de suivre la prière finale et de la dire au Seigneur dans votre cœur, tandis que nous nous recueillons tous :
"Seigneur c'est d'accord, je me range à tes raisons, c'est toi qui as raison, et du même coup je reconnais que les torts sont de mon côté et je t'en demande pardon. Désormais ce ne sera plus ce que moi je vais faire pour toi, mais c'est ce que toi tu as fait pour moi. Seigneur, encore une fois je te donne raison et je te laisse entrer dans ma vie ; viens mettre ton ciel dans mon cœur dès ce soir…Merci Seigneur, Amen !"