C’est dans le pays de Gex, à Ferney-Voltaire que régnait quasi en souverain, Voltaire, l’un des plus grands esprits de son siècle.
Voltaire, l’athée, qui était hanté par l’idée de Dieu et qui a dit un jour :
" L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger ".
Voltaire se promenait dans son parc et, avisant un jeune garçon, il lui dit : " Vois-tu toutes ces pommes sur cet arbre, eh bien, elles sont à toi si tu peux me dire où Dieu est ". Le jeune garçon fut interloqué pendant quelques instants mais avec vivacité il répondit : " Et vous monsieur, pouvez-vous me dire où Dieu n’est pas ? ". Voltaire s’éloigna à grandes enjambées laissant derrière lui un jeune garçon qui était loin de se douter qu’il venait de triompher d’un des plus grands esprits de son siècle. Ce que Voltaire venait d’entrevoir à ce moment de sa vie c’est qu’en fait, en posant sa question, il s’était conduit comme un aveugle car il n’avait pas saisi ce que dit la Bible : " Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient comme à l’œil nu dans les choses qu’il a créées " (Epître aux Romains 1 :20).
Mais nous aussi, à des degrés divers, nous sommes aveugles et jusque dans les choses matérielles ? C’est ainsi que, par exemple, il a fallu attendre le 20ième siècle pour comprendre une parole bien étrange de la Bible qui affirme que " les choses qui se voient n’ont pas été faites à partir de choses visibles " (Epître aux Hébreux 11 :3). Cette affirmation a pu paraître erronée pendant des millénaires, mais elle a pris toute sa valeur devant la science moderne, car nous savons depuis la célèbre équation d’Einstein que la matière que l’on voit n’est que la forme visible de l’énergie invisible. Par exemple du fer, de la pierre, c’est tout simplement de l’énergie invisible matérialisée. Elle peut disparaître et redevenir énergie. Et puis, la substance que nous voyons est composée de molécules que nous ne voyons pas, qui elles-mêmes sont composées de particules de plus en plus petites qui ne se laissent voir par aucun appareil aussi perfectionné soit-il. Leur énergie prouve leur existence et seul leur nombre phénoménal les rend visibles à nos pauvres petits yeux de taupe. Lorsque j’étais jeune, j’étudiais tout seul dans mon coin la structure moléculaire, je me revois près de cette cheminée en marbre gris, et en voyant ce marbre froid et immobile, je me posais cette question : " Est-il possible que dans ce marbre immobile et froid, il y ait des milliards de mondes qui tournent à des vitesses hallucinantes ? ", mondes que je ne pouvais pas voir et qui pourtant existaient.
Si donc la Bible parle de ces choses, c’est qu’elle est le livre de " Celui en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science " (Colossiens 2 :3). Ces limitations physiques vont nous permettre de comprendre ces aveugles dont nous allons parler.
I.
La première question qui se pose est : " Qu’est ce qu’un aveugle ? "Un aveugle c’est quelqu’un à qui échappent des réalités qui sont évidentes pour d’autres. C’est ainsi que les couleurs et les formes existent, mais n’existent pas pour les aveugles.
Ils
ne peuvent les voir. Et la Bible nous enseigne qu’il y a une cécité spirituelle autant qu’une cécité physique. Il y a des mondes intérieurs qui échappent à beaucoup parce que leur œil intérieur est aveugle. Beaucoup d’hommes et de femmes aujourd’hui ne savent même plus s’ils ont une âme. Le domaine de l’esprit leur est fermé.Je me souviens que, jeune soldat dans les armées d’occupation en Allemagne, je me rendais plusieurs fois par semaine à la cantine anglaise. Il y avait sur le mur de la cantine un poster métallique probablement apposé par l’Armée du Salut. Et cette affiche je l’ai regardée des dizaines et des dizaines de fois et je ne l’ai jamais comprise. Elle représentait un homme enchaîné, à genoux dans une cellule sombre, qui levait la tête et les bras vers le haut où se trouvait une fenêtre d’où descendait un flot de lumière. Dans le faisceau de lumière qui venait vers lui, il était simplement écrit ces mots que je pouvais comprendre " Jesus saves " c’est-à-dire " Jésus sauve ". J’avais été élevé par une maman chrétienne qui me parlait de la Bible ; enfant j’avais fait comme on dit le catéchisme, mon instruction religieuse et, malgré cela j’ai regardé cette affiche tant de fois sans jamais la comprendre. Et pourtant toute mon histoire était dans cette affiche. Cet homme enchaîné par ses péchés et dans l’obscurité de ses pensées, c’était moi. Cet homme qui avait besoin d’une délivrance qui venait d’en haut, c’était moi. C’était très parlant mais je n’y comprenais rien, c’était la bouteille à encre. J’étais aveugle. La Bible aussi ne me disait rien, j’avais beau l’ouvrir et essayer de la lire, mes yeux étaient comme fermés, en fait j’étais aveugle. Et la Bible nous dit que des millions d’hommes sont aveugles, même avec des titres universitaires. Elle nous parle d’un des hommes les plus érudits de son temps, Saul de Tarse. Quand Saul de Tarse avec tout son savoir a rencontré Jésus-Christ sur la route de Damas, il est tombé par terre et il a été aveugle pendant trois jours, et des écailles sont tombées de ses yeux. Malgré son vaste savoir il était aveugle.
Voilà la première question posée : qu’est ce qu’un aveugle ? C’est quelqu’un à qui échappe des réalités qui pourtant sont évidentes pour d’autres.
La Bible nous parle d’au moins trois aveugles qui ont été guéris par Jésus-Christ.
1 .- Marc 8 v 22 : l’aveugle de Bethsaïda, une petite ville de Palestine.
2 .- Marc 10 v 46 : l’aveugle de Jéricho.
3 .- Jean 9 v 1 à 5 : l’aveugle de Jérusalem.
II
. Avec les disciples du Seigneur nous allons maintenant poser une deuxième question extrêmement délicate. Ils ont dit en parlant de celui de Jérusalem : " Seigneur, pourquoi cet homme est-il aveugle ? ". Ils sont allés plus loin, ils ont osé dire " Rabbi, est-ce que c’est à cause de ses péchés ou à cause du péché de ses parents ? " (Jean 9 :2). Si la question m’avait été posée à moi, j’avoue que j’aurais bien été embarrassé pour répondre. Je sais une chose c’est que ma réponse n’aurait pas été celle de Jésus-Christ car ses réponses sont toujours étonnantes. Moi j’aurais répondu " C’est peut-être de sa faute, c’est peut-être la faute de ses parents, c’est peut-être les deux ".Pour essayer d’expliquer que çà pouvait être sa faute, j’aurais pris le cas de Samson, l’homme fort de la Bible, mais en même temps le gavroche, le gamin de l’Ancien Testament. Samson, c’est un homme qui a joué avec le péché. Il a cru manipuler le péché, et un jour il s’est retrouvé comme ces terroristes irlandais qui transportaient une bombe: elle leur a sauté dans les mains avant qu’ils puissent la poser. Samson a joué avec la bombe du péché et avant qu’il ait l’occasion de s’en débarrasser, le péché lui a sauté à la figure et il s’est retrouvé avec les yeux crevés. C’était de sa faute à lui, pas celle de ses parents et s’il avait quelqu’un à blâmer, ce n’était que lui-même. La Bible est pleine d’exemples d’hommes qui ont " semé le vent et qui ont récolté la tempête ". J’étais un jour dans un hôpital où il y avait dans une même chambre quatre jeunes éclopés à la suite d’un accident de "deux roues ". C’était de leur propre faute. Témérité, inconscience, goût du risque, la griserie de la vitesse les avaient amenés là.
Alors qu’un peu de bon sens et de prudence auraient pu éviter tout cela. Pensez-y, toute une vie à regretter un instant de folie. Mais il y a plus grave, si 20, 30, 40 années passées dans un fauteuil roulant peuvent apparaître à un jeune comme un cauchemar sans fin, comment décrire une éternité de remords, où les hommes se frapperont la poitrine en se disant "c’est de ma faute". Oui, dans certains cas, si les hommes sont aveugles c’est de leur faute.
Pour parler de ses parents ou de la société, moi, je me serais servi de la triste loi de la solidarité. Nous pouvons être impliqués dans un accident, sans que cela soit de notre faute, et en subir les graves conséquences. Nous sommes tous responsables des méfaits de la guerre même si nous la réprouvons. Nous sommes responsables de la détérioration du climat moral comme de la pollution de la planète. Nous sommes responsables des erreurs des générations passées. C’est la Bible qui le dit : "les parents ont mangé les raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ". Souvent avant la naissance de son enfant, une mère refuse de se conduire comme une future mère et l’enfant qu’elle porte subit dans son organisme les effets d’une vie trépidante menée tambour battant à coups d’excitants d’un côté et de tranquillisants de l’autre. Un coup d’accélérateur, un coup de frein, un coup d’accélérateur, un coup de frein. Qu’arriverait-t-il si vous traitiez votre voiture de cette façon-là ? On sait aussi que l’alcoolique expose sa descendance à de graves dangers, et que ça peut sauter une ou deux générations. En génétique, on sait aujourd’hui qu’un homme, par son genre de vie, peut programmer toute sa descendance. Ça, l’homme n’y pense jamais quand il commet le péché. Affreusement égoïste, il ne pense qu’à lui même, qu’à son intérêt, son plaisir et son avantage mais il hypothèque la vie de ceux dont plus tard il aimerait être fier. Oui, la solidarité dans le péché c’est une affaire redoutable.
Voilà comment j’aurais répondu à la difficile question : " Seigneur, est ce que c’est lui ou ses parents ? "
Maintenant je vais vous donner la réponse de Jésus-Christ. Et croyez-moi elle est tout autre, c’est la meilleure.
Le Seigneur n’acquiesce pas à la demande de diagnostic des disciples, qui, en tant que telle, ne leur apportera rien. La question des disciples est trop technique. Si elle meuble l’esprit, elle laisse le cœur froid. Et le Seigneur veut leur dire : " Mais non, Jean et Pierre ou Jacques, non, le cas de cet homme n’est pas répertorié à la page 206, alinéa 112 bis, tome 2 de l’encyclopédie médicale ". Ce qui est trop cérébral laisse le cœur trop sec. Il n’y a pas de chaleur dans la question des disciples. Une réponse qui aurait satisfait leur intellect ou qui aurait rempli leur bloc-notes leur aurait laissé le cœur vide. Ils sont négatifs ces disciples et on les comprend, il est toujours plus facile d’être négatif. Jugez de ce que je vais dire. Si un jour vous vous trouvez en société et que la conversation languit, qu’il y a de trop longs silences, il suffit de parler sur le compte de quelqu’un qui est absent et vous allez voir que la conversation va repartir d’un coup ! C’est toujours très simple d’être négatif mais le Seigneur veut du constructif, alors il va leur ouvrir des nouveaux horizons. Il introduit dans la souffrance humaine une dimension nouvelle, celle de la gloire de Dieu. Maintenant, que quelqu’un soit responsable de l’aveuglement de cet homme, c’est possible.
Mais Jésus regarde vers l’avenir et il dit: "ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché, c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui". Et cette phrase, sous une autre forme, il la redira à l’occasion de la mort et de la résurrection de Lazare ; la souffrance, la maladie et la mort de Lazare vont tourner à la gloire de Dieu. Voilà une réponse qui bouscule toutes les idées reçues. Eux, les disciples, se sont laissés enfermer dans la philosophie traditionnelle selon laquelle la souffrance était immanquablement et dans tous les cas le résultat du péché. Mais lui Jésus nous montre que là même où il y aurait eu péché Dieu tire le bien du mal et qu’il peut s’en servir pour sa gloire. D’ailleurs, jugez de ce que je vais dire: eux, les disciples, avec leur bonne santé, ont-ils souvent glorifié le Seigneur ?
Est ce que notre société d’abondance est à la gloire de Dieu ? La prospérité de notre monde occidental est-elle un hommage au Créateur ? La beauté plastique d’une Miss Monde ou la voix incomparable de La Callas, magnifient-elles le Dieu des Cieux ? Dans la plupart des cas, poser la question c’est donner la réponse. Lazare aurait-il glorifié Dieu s’il n’était pas passé par la souffrance et la mort ? Et cet aveugle de Jérusalem serait-il revenu aux pieds du Seigneur pour lui rendre gloire s’il n’avait pas été aveugle ? Quelle nouveauté d’apprendre que ce travers de la nature qui vous fait souffrir, cette santé chancelante, cette pesante solitude, ce souvenir qui vous fait mal, ce chagrin lancinant, ce célibat mal accepté, cet échec professionnel, s’ils étaient livrés entre les mains de Jésus-Christ, il pourrait les remodeler et les refaire à sa gloire. Le passé orageux d’un buveur ou le passé honteux d’un libertin servent à la gloire de Dieu quand ils se repentent de leurs péchés et qu’ils crient à lui pour en être délivrés et qu’ils se laissent trouver par le Seigneur pour être sauvés.
Savez-vous que la mort elle même peut servir à la gloire de Dieu ? Reprenez l’histoire de Samson dont j’ai parlé plus haut. Toute une vie de médiocrité a été supplantée par une mort victorieuse car ce n’est que dans sa mort que Samson a glorifié Dieu.
III
. Allons maintenant un peu plus loin. Nous allons nous poser une troisième question. Pourquoi tant d’hommes sont-ils spirituellement aveugles ? Il y a plusieurs éléments de réponse. La Bible, parce qu’elle est la Parole de Dieu, donne les réponses aux questions qu’elle pose. Dans la deuxième épître aux Corinthiens au chapitre 4 verset 3, il est écrit :"Si notre évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent, pour les incrédules dont le dieu de ce siècle, (c’est-à-dire Satan) a aveuglé l’intelligence pour qu’ils ne voient pas briller la splendeur de la gloire de Christ qui est l’image de Dieu". Qu’est ce que ce texte veut dire ? Il veut dire qu’il y a dans ce monde ce que la Bible appelle un mystère d’iniquité. La Bible nous révèle qu’à l’origine il y avait un ennemi qui s’est attaqué au premier couple humain en lui faisant miroiter les plus hautes destinées : "Vous serez comme égal à Dieu". Alors qu’ils ne connaissaient pas la souffrance, qu’ils ne connaissaient que la joie, la paix, le bonheur, enfin tout ce à quoi nous voulons accéder, il leur a insinué que Dieu n’était pas un Dieu d’amour, leur cachait quelque chose puis il leur a soufflé "vos yeux s’ouvriront !". Autrement dit, Satan leur a suggéré : "Vous êtes aveugles, il y a des choses que vous ne voyez pas, Dieu vous les cache". Et ils ont cru la parole de l’ennemi au lieu de croire la Parole de Dieu. Nous savons ce qui est arrivé, ils ont vu certaines choses qu’ils auraient dû ne jamais voir et leurs yeux ont été fermés sur celles qu’ils auraient dû voir. C’est-à-dire qu’un bandeau a été mis sur leur œil intérieur, un voile opaque est tombé entre eux et Dieu. Et le résultat est que l’homme est devenu comme un aveugle qui tâtonne et qui ne sait plus où il va. C’est tellement vrai que lorsque Dieu a rendu la première visite à l’homme après son péché, il a dit "Où es-tu ?" Ce n’est pas parce que Dieu ne le savait pas, mais parce qu’Adam ne le savait plus. Et l’homme ne sait ni d’où il vient, ni ce qu’il est, ni où il va.En dehors de la révélation de la Parole de Dieu, l’homme ne sait rien. Il ne peut rien saisir, rien comprendre, et rien expliquer ni de Dieu, ni de l’avenir, ni des âmes, ni de l’au-delà, parce qu’il y a un voile sur son œil intérieur. Et la Bible nous apprend que tous les hommes naissent avec ce voile qui s’interpose entre eux et Dieu.
Un jour, je me suis rendus dans le Midi où je devais tenir une série de conférences. Nous étions plusieurs dans deux voitures et, arrivés au col de la Croix Haute, nous avons convenu de nous attendre à la première station Shell qui se trouve au bas de la côte Elle est si bien située et si visible qu’un aveugle pourrait la voir. Nous nous y sommes arrêtés, on a fait le plein et nous étions trois paires d’yeux pour guetter l’arrivée de l’autre voiture dans laquelle il y avait aussi trois paires d’yeux pour veiller à ne pas se manquer. Nous avons attendu, puis attendu encore en nous disant : "Mais enfin qu’est ce qu’ils font ?". J’ai remonté le col mais en vain, nous ne les avons revus que 100 km plus loin. Je me suis dit "qu’est-ce qui s’est passé, comment ne les a-t-on pas vus ?".
Je me suis souvenu que, pendant que nous attendions, un convoi de longs camions avec remorques était passé et avait fait écran entre nous et ceux que nous attendions. C’est ce que la Bible nous dit. Le péché s’interpose entre nous et Dieu. Au moment où nous voulons voir Dieu, quelque chose vient faire écran. Aujourd’hui comme autrefois le Sauveur veut se faire connaître, se révéler à nous, mais quelqu’un vient faire écran, il interpose le voile du raisonnement, des pensées profanes, des considérations sordides et même des motifs impurs. Il faut résister à ces tentatives de nous empêcher de voir le Seigneur, il faut dire comme les Grecs qui sont venus à Philippe et lui demandèrent avec instance: "Nous voudrions voir Jésus" (Jean 12 :20,21).
Donc la raison pour laquelle tant d’hommes sont aveugles, c’est qu’il y a un voile qui s’interpose entre eux et Dieu.
IV
. Une autre raison est qu’un un organe qui n’est pas employé, s’atrophie. Si un œil n’est pas employé, il devient aveugle. La Bible dit de certains hommes "ils ont des yeux pour ne point voir". Et s’étant obstinés à ne pas voir ce qui parfois crève les yeux ils en sont arrivés à avoir comme les yeux crevés. Ils ne voient plus. C’est ce qui est arrivé aux homosexuels de Sodome et de Gomorrhe. Cet affreux péché que l’on tente de minimiser aujourd’hui comme si c’était un défaut de la nature humaine, la Parole de Dieu le met au nombre des pires actions de la dépravation humaine. Non seulement ils ont appelé le mal bien, mais ils sont allés jusqu’à légaliser le mal. Du plus petit au plus grand ils étaient adonnés à ces affreuses pratiques et ils s’y sont enfoncés jusqu’à vouloir salir le neveu d’Abraham; aussi le jugement est-il tombé sur eux en deux étapes. Une première fois, ils ont été frappés d’aveuglement au point qu’il est écrit : " ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte" (Genèse19 :11) et la deuxième fois ils ont péri dans un déluge de souffre. Savez-vous qu’il y a aujourd’hui des millions de gens qui ne voient plus que l’avortement est un crime, que le flirt est une impureté, que le mauvais caractère, le mensonge et la mondanité sont des péchés damnables, ils ne le voient tout simplement plus car l’œil de leur conscience est devenu aveugle.
Et la troisième raison pour laquelle les hommes sont aveugles c’est que beaucoup veulent volontairement le rester. On a de la peine à s’imaginer que ce soit possible. Et pourtant Jésus-Christ l’a dit : "Le cœur de ce peuple est devenu insensible, ils ont fermé leurs yeux de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent et que je ne les guérisse".
Il y a des gens qui ont peur d’être guéris, ont peur d’être sauvés, ont peur d’aller au ciel.
Je me souviens de prédications que j’ai faites dans la région parisienne ; un soir, un homme relativement jeune est venu assister à la conférence. A la sortie il a exprimé sa joie d’être venu, d’avoir entendu ces choses et il a promis qu’il reviendrait le lendemain mais le lendemain il n’est pas revenu. Et comme il ne revenait pas, le surlendemain nous sommes allés lui demander pourquoi il n’était pas revenu. Il a dit : "non, je n’y retourne plus parce que je sais très bien qui si j’y retourne encore une fois, je vais me convertir !". Il était sûr que s’il revenait, il allait être sauvé. Et il ne voulait pas être sauvé !
V. La preuve par excellence.
La preuve par excellence que les hommes sont aveugles se découvre en face de Jésus-Christ. La Bible dit : "Ils n’ont pas vu briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ qui est l’image de Dieu" (2 Cor.4 :4). La Bible dit encore : "S’ils l’avaient connu ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire". Jésus, ce Seigneur de gloire est venu, les hommes les plus lucides l’ont classé dans la lignée des philosophes et des grands hommes mais sa divinité leur était voilée. Sa mission leur est restée incomprise.
Et pourtant quand on lit les évangiles, on voit que les œuvres qu’il a faites, ont fait éclater son caractère de Fils unique de Dieu.
L’aveugle de Jérusalem l’avait bien compris quand il a dit : "On n’a jamais entendu dire qu’un homme ait ouvert les yeux d’un aveugle-né.". Jamais Bouddha n’a ouvert les yeux, ni donné le salut à un Oriental, jamais. A la fin de sa vie, il disait : "je cherche encore la vérité". Jamais Confucius n’a redonné la vue à un Chinois. Jamais un arabe n’a recouvré la vue au nom de Mahomet. Jamais philosophie humaine, occidentale ou autre, n’a tiré un homme de sa tombe, ni donné le salut à un pécheur. Mais Jésus-Christ l’a fait. Et s’il l’a fait ce n’est pas pour nous éblouir, ce n’est pas pour nous jeter de la poudre aux yeux. Non. C’est pour nous ouvrir les yeux sur des réalités beaucoup plus grandes et c’était aussi pour authentifier sa mission. Si le Seigneur a sorti plusieurs hommes de leur cécité c’est pour nous faire voir et comprendre que des ténèbres plus épaisses de la mort éternelle, il peut aussi nous sauver. Car ce même Sauveur qui d’un seul geste, d’un seul mot, a redonné la vue à ces trois hommes, peut d’un seul mot vous redonner la vie, vous redonner l’espérance et vous donner le salut. Il m’a donné cela et cela n’a pas duré que l’espace d’un éclair, çà a duré de façon permanente dans ma vie. Quand je me suis converti, mon père qui n’était pas chrétien, m’a dit : "nous nous retrouverons dans un an." Il voulait dire par là que dans un an cette fantaisie m’aurait passé. Cela fait maintenant plus de 25 ans que çà dure, c’est-à-dire que ce que le Seigneur donne, ce n’est pas un frisson qui vous passe le long de l’épine dorsale et qui ne laisse aucune trace durable, mais c’est au contraire quelque chose qui dure toute la vie et jusque dans l’éternité. Il a sauvé des brigands et ils ont été sauvés. Il a sauvé des prostituées et sauvées elles l’ont été. Il a même sauvé des honnêtes gens, et Dieu sait que s’il y a des gens difficiles à sauver, ce sont les honnêtes gens parce qu’ils ont de la peine à reconnaître qu’ils sont pécheurs et qu’ils ont besoin de salut. Aujourd’hui encore, le message de l’évangile produit les mêmes effets qu’autrefois. A ceux qui avouent leur aveuglement, qui avouent qu’ils sont pécheurs et qui demandent le salut du ciel, l’évangile reste "la puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient." Dans ce début d’un nouveau siècle, des marginaux se tournent vers le Seigneur et leur contestation destructive devient constructive. Des drogués abandonnés sans espoir par les éducateurs, la médecine, les psychiatres, se tournent vers Jésus et, sans explication possible, les effets de la drogue s’estompent miraculeusement et ils partent suivre le Seigneur. Aujourd’hui encore, des racistes aveuglés par la haine, acceptent Jésus-Christ dans leur cœur et ils se mettent à aimer leurs frères d’une autre race.Aujourd’hui, des chercheurs de vérité se tournent vers le Seigneur et ils reçoivent des certitudes qu’aucune philosophie au monde n’a pu leur apporter.
Tout cela a été rendu possible, non seulement par la puissance du Seigneur, mais encore et surtout par le sacrifice de sa vie. Savez-vous que pour nous rendre la vue, la vie, il a fallu que Jésus-Christ meure sur une croix ? Savez-vous que la mort de Jésus-Christ sur la croix n’est pas un accident de l’Histoire mais qu’elle était au centre des plans de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’il fallait que nos entraves, nos misères, nos désobéissances, nos péchés c’est-à-dire tout ce qui, provoquant l’aveuglement en nous, nous empêchait de voir le royaume de Dieu et à plus forte raison d’y entrer, il fallait que tout cela soit ôté. Et toutes ces misères, le Seigneur n’est pas venu pour les dévoiler seulement, cela ne nous servirait à rien, cela nous écraserait davantage. Le Christ n’est pas venu nous dire : "Voyez quelle belle vie est la mienne, faites-en autant !". Si c’était là la condition de salut, cela nous conduirait au désespoir. Nous ne sommes même pas capables de suivre la loi de l’Ancien Testament, comment suivrions-nous la loi d’amour du Nouveau Testament ? Non, le Seigneur n’est pas venu pour nous dévoiler le péché seulement, il est venu pour le prendre à son compte. Et il l’a fait dans sa mort sur la croix. Savez-vous ce qui s’est passé sur la Croix ? Je vais vous le dire. Pendant qu’il était là pendu par les mains et les pieds, et qu’à midi le soleil s’est obscurci au point qu’il a fait nuit, la Bible dit que Dieu a pris tous les péchés du monde et les a mis sur son Fils. N’oublions jamais ceci : nos péchés sont quelque part.
Ou bien ils sont sur notre tête, ou bien ils ont été mis sur la tête de Jésus-Christ. Puis-je vous poser une question : "Où sont vos péchés ?". Plaise à Dieu que vous reconnaissiez qu’ils ont été mis sur la tête de Christ. La Bible dit que la mort c’est le salaire du péché. Et bien qu’Il n’ait pas commis le moindre péché, Il est mort. C’est donc qu’Il ne mourrait pas pour lui-même mais pour ceux qu’Il remplaçait, pour ceux dont Il prenait les péchés à son compte. Dans un acte d’amour volontaire duquel Il a dit : "Personne ne m’ôte la vie, je la donne de moi-même", il s’est laissé clouer sur la croix des condamnés. Il est entré dans la nuit de midi pour que nous entrions dans la lumière du Royaume de Dieu. Là, sur la croix son cœur s’est arrêté de battre pour que le nôtre batte à un nouveau rythme. Là, sur la croix, ses yeux se sont éteints, son regard s’est figé dans la mort pour que la lumière des étoiles de Dieu vienne illuminer notre vie. Son corps était dans le tombeau, mais son esprit était dans le paradis. Il est descendu dans la nuit de la mort, et si le troisième jour il en est sorti vivant, (et quand je dis " si " ce n’est pas le " si " du doute, c’est le " si " de l’affirmation), si Jésus est vivant aujourd’hui c’est pour que vous puissiez le recevoir dans votre cœur. Car ce n’est pas un Sauveur mort que nous prêchons, un Sauveur qui ne peut plus avoir d’influence sur votre vie. Nous croyons en un Sauveur mort et vivant et qui est Dieu, pleinement Dieu. Et parce qu’il est vivant et pleinement Dieu, il peut venir vivre dans un cœur et y opérer le même miracle qu’il a opéré chez ces aveugles, afin que vous aussi vous puissiez témoigner à la face du monde cette expérience ramenée à une seule phrase :
"je sais une chose, j’étais aveugle et maintenant je vois !". Le but de Dieu c’est de vous sauver, et de vous envoyer dans le monde auprès des gens que vous côtoyez, et de leur dire : "j’étais aveugle et maintenant je vois !".
Mais avant de dire cette phrase aux autres, il faut la dire à Dieu. Il faut lui dire : "Seigneur, je sais une chose, je suis aveugle" . Etes-vous prêts à dire cette phrase ? Quand ce jeune homme du Nouveau Testament, le fils prodigue et révolté est revenu à la maison, il y est revenu avec des mots qui voulaient dire la même chose et que je paraphrase ici : "Père, j’étais aveugle, j’ai pris le mauvais chemin, et la preuve que j’étais aveugle, c’est que j’ai cru que c’était le bon chemin et c’est cet aveuglement qui m’a conduit à devenir gardien d’un troupeau de porcs. Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi." Etes-vous prêts à dire : "Je suis aveugle. Seigneur, je ne vois pas, je ne sais pas d’où je viens, qui je suis, où je vais. Seigneur, je tourne en rond, je suis noyé dans mes problèmes Je ne trouve pas la porte de ton ciel. Seigneur, je suis aveugle mais je veux voir". Le voulez-vous ? Si oui, venez au carrefour de la Croix, c’est là que nous nous rencontrons avec Dieu car il est écrit : "Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même". Si tout est obscurité, tâtonnement de notre côté, tout est lumière et certitude du côté de Dieu. C’est là que sa main est tendue vers nous, et cette main, qui ne vous lâchera plus, vous pouvez la saisir à cet instant.