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J'ETAIS AVEUGLE ... MAINTENANT, JE VOIS ! (2)

Nous abordons maintenant la deuxième partie de l’exposé en cinq tableaux sur les aveugles de la Bible. Nous avons vu lors de notre précédent entretien :

1 .- Ce qu’était un aveugle,

2 .- Qui était responsable de cet aveuglement,

3 .- Pourquoi tant de gens sont aveugles spirituellement parlant,

.- Que Jésus-Christ est tout puissant pour sauver de cette cécité.

Nous allons reprendre ces trois cas et poursuivre notre analyse qui est loin d’être finie.

.- Marc 8 : 22 : " Ils se rendirent à Bethsaïda et on amena à Jésus un aveugle qu’on le pria de toucher. Il prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village... . ".

 

2 .- Marc 10 : 46-51: " Ils arrivèrent à Jéricho....... et Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin…. il se mit à crier : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi….et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé ".

 

3 .- Jean 9 :6: " Jésus vit en passant un aveugle de naissance.....il lui appliqua de la boue sur les yeux....il lui dit : Va et lave-toi au réservoir de Siloé ….et il s’en retourna voyant clair ".

 

Ce qui me frappe dans ces trois textes, c’est que la cécité avait fait de ces trois hommes des mendiants. Et le parallèle est très facile à tirer ; la cécité spirituelle dont tous les hommes sont atteints, font également d’eux des mendiants de la vie. L’aide sociale organisée n’existait pas à cette époque, et les aveugles étaient dépendants du bon vouloir de la charité des gens. De même l’homme qui n’a pas été régénéré par Dieu, qui n’a pas reçu Jésus-Christ dans son cœur, ne voit pas le royaume de Dieu et n’a pas accès aux richesses du ciel. Ne les voyant pas, ne les possédant pas, il ne lui reste plus qu’à mendier au monde et dans son entourage, sa subsistance, ses directives, ses plaisirs qui ne le satisfont jamais entièrement. Et tout ce qui tombe dans sa sébile, fut-ce une pièce d’or, peut le faire tressaillir d’aise un instant mais ne le comble pas en permanence. C’est Pascal qui a dit: "Dans le cœur de tout homme il y a un vide qui a la forme de Dieu". Nous portons en nous des aspirations infinies et seul l’infini de Dieu est capable de les satisfaire. C’est ce que notre siècle a oublié ; il a mis l’accent sur le matérialisme et nous devons admettre qu’il n’a pas mal réussi. Tellement qu’un chômeur d’aujourd’hui vit mieux qu’un roi du Moyen Age. Nous avons atteint les plus hauts niveaux de vie de toute l’histoire du monde, nous vivons dans les dix pays les plus riches du monde, et c’est de chez nous que fusent le plus de plaintes. On brandit la sébile des revendications comme aux plus beaux jours de la misère ouvrière. Plus personne aujourd’hui ne semble heureux de son sort. Mais quand Jésus-Christ est invité dans un cœur, Il change tout cela et Il comble en permanence les aspirations des hommes.

 

La Bible, au chapitre 16 du livre des Actes des apôtres nous rapporte l’histoire de deux hommes dont l’un s’appelait Paul et l’autre Silas.

Ces deux hommes sont venus apporter l’évangile pour la première fois en Europe. A peine ont-ils débarqué sur le sol européen qu’ils sont arrêtés par les autorités.

Ils sont battus de verges et que, le dos en sang, ils sont mis dans les fers en prison. Et dans cette cellule de haute sécurité qui ferait frémir les plus braves, que font-ils ? Ils ne crient pas : "Au secours, Ô Dieu, venez nous sortir d’ici !" Non, ils ne crient pas à Dieu pour la délivrance, pour exprimer leur misère et la difficulté dans laquelle ils se trouvent. La Bible dit qu’ils chantaient les louanges de Dieu. Ils bénissaient le Seigneur dans les pires circonstances. Ils étaient heureux, tellement heureux que le gardien de prison, qui était pourtant un homme libre, est venu se jeter à leurs pieds pour savoir pour lui-même ce que ces gens avaient de plus que lui.

Billy Graham le grand évangéliste américain raconte qu’un jour, il fut invité dans la mer des Caraïbes pour visiter un des hommes les plus riches du monde, (il ne connaissait pas sa fortune) et ce vieillard était malheureux dans son palais : il avait peur de la mort et il pleurait malgré son abondance. Quand Billy Graham est sorti de là, dans la même île il a rencontré un vieux pasteur baptiste de plus de 70 ans qui vivait avec moins de 20 euros par semaine ; il se frottait les mains, il jubilait, il était heureux de servir le Seigneur. Voilà le "plus" que Jésus apporte dans une vie.

 

I .- Où ces hommes étaient-ils aveugles ?

L’un l’était à Jéricho, l’autre à Bethsaïda et le troisième à Jérusalem.

a .- Jéricho.

Commençons par le premier, celui de Jéricho.

Qu’est-ce que Jéricho représente ? Ceux qui connaissent tant soit peu l’Ancien Testament, savent que Jéricho était la première ville de Palestine qui s’est opposée "aux armées de l’Eternel". c’est-à-dire à l’entrée du peuple juif dans le pays que Dieu leur avait donné pour y habiter à perpétuité. Cette ville représente le monde opposé à Dieu dans sa résistance et sa rébellion. Jéricho c’était la ville interdite: d’ailleurs aller à Jéricho, c’était toujours descendre, c’était la ville la plus basse de Palestine. Et c’est là, à Jéricho, que Bartimée était aveugle, à Jéricho, la basse. Beaucoup en sont là aujourd’hui, c’est à ce niveau-là, au niveau de Jéricho qu’ils vivent leur vie, c’est-à-dire au niveau le plus bas. La Bible nous enseigne qu’il y a trois niveaux de vie possible : le niveau de l’esprit, le niveau de l’âme et le niveau de la chair.

Le niveau de l’esprit est accessible seulement à ceux qui se sont convertis à Jésus-Christ, qui ont reçu le Saint Esprit de Dieu et qui sont conduits par lui.

Beaucoup vivent leur vie au niveau de leur âme c’est-à-dire de leur psychisme, de leurs sentiments et de leurs émotions et ils se laissent entraîner et guider par eux.

Troisièmement, il y a ceux qui vivent au niveau charnel le plus bas, celui de la bête, ils sont conduits et dominés par leurs instincts et leurs appétits charnels ; c’est ce que Jéricho représente et c’est à ce niveau le plus bas que se trouvait le premier aveugle .

Remarquez que des trois, c’est le seul dont on connaisse le nom. Il s’appelait Bartimée. C’est le seul qui sort de l’anonymat. Bartimée veut dire "fils de Timée", Il était " fils de son père " comme d’autres sont "fils à papa". Il y a beaucoup de gens qui ont un nom, une renommée, un titre, une fortune, une particule à leur nom et même leur photo sur les affiches électorales, mais ils vivent à Jéricho c’est-à-dire dans les sous-sols de la moralité.

 

 

b .- Bethsaïda.

Le deuxième, lui, était aveugle à Bethsaïda. Et qu’est-ce que Bethsaïda représente ? Bethsaïda était la ville de l’incrédulité, à tel point que le Seigneur a dit un jour "Malheur à toi Bethsaïda, si tous les miracles qui ont été fait en ton sein avaient été faits dans les villes de Sodome et de Gomorrhe, elles se seraient repenties avec le sac et la cendre".

Oui, Bethsaïda était le haut lieu de l’incrédulité ; la population de cette ville avait vu des miracles extraordinaires, avait entendu la plus belle prédication d’amour du monde ; Christ, l’Homme-Dieu avait marché dans ses rues; ils y étaient restés insensibles et le plus sombre avenir leur était prédit.

Notre civilisation ressemble à Bethsaïda. Nous vivons dans un siècle vraiment prodigieux. La science dans l’investigation de l’infiniment petit, l’atome, le nucléaire, a fait des découvertes époustouflantes. Il y a quelques temps, j’étais en contact avec un technicien du nucléaire qui m’a appris que dans la grande complexité des particules des corps, il y avait un corps que l’on venait de découvrir dont la vie n’avait qu’un vingt-six millième de seconde, et dont on était parvenu à détecter l’existence. La science a découvert aussi des nouveaux champs d’exploration dans l’infiniment grand et le regard de nos télescopes fouille le ciel jusqu’à des millions d’années-lumière. La médecine, la chirurgie, l’électronique font des bonds de géants. Il n’y a pas si longtemps on croyait que la cellule était une particule de vie très simple mais aujourd’hui on en découvre l’extrême complexité. J’ai entendu deux savants français parler de la cellule. L’un dit qu’une cellule de notre corps est à elle toute seule aussi compliquée que la ville de New-York avec ses réseaux complexes de communication, de circulation, d’évacuation, etc. Ce à quoi son collègue a répondu : "Vous faites la partie belle à la cellule ; la cellule est beaucoup plus compliquée que la ville de New-York". Nous sommes dans un siècle fait de découvertes et de progrès stupéfiants, et en plus nous sommes aussi dans le siècle non moins intéressant de l’accomplissement des prophéties. Tout ce qui est prophétisé dans la Bible, concernant les caractères moraux du monde, est maintenant écrit dans notre journal quotidien. Il suffit de prendre la Bible d’une main et le journal de l’autre et de voir que les deux collent parfaitement ensemble. Et malgré tous ces signes et toutes ces évidences, jamais génération n’est restée aussi incrédule que la nôtre et en cela nous ressemblons aux habitants de Bethsaïda.

 

c.- Jérusalem.

Ainsi l’un était aveugle à Jéricho la basse, l’autre à Bethsaïda l’incrédule et le troisième était aveugle à Jérusalem. Jérusalem c’est la ville du grand roi aux pierres chargées d’histoire avec son temple de l’Eternel, le centre de la vie religieuse juive. Cet homme était là aveugle au milieu de toutes ces lumières. Il y a beaucoup d’hommes aujourd’hui qui baignent dans une atmosphère de piété, ils vivent au milieu de ceux qui voient et eux ne voient pas. Ils côtoient ceux qui sont sauvés, et eux ne le sont pas. Et ils tâtonnent dans l’obscurité, ne sachant où trouver le salut, ils n’ont aucune certitude devant la mort, le jugement et l’éternité. Ils ne savent pas s’ils sont sauvés, et ils mendient à la religion un peu de consolation, un peu de baume et les années qui passent ne les rapprochent pas du salut, au contraire. Au milieu des cérémonies, au milieu des prophètes, au milieu des serviteurs de Dieu, au milieu de ceux qui voient, ils sont aveugles. Il sont comme le serviteur du prophète Elisée de l’Ancien Testament qui ne voyait pas ce que son maître voyait. Un jour où ils étaient dans une petite ville encerclés par les armées syriennes qui voulaient prendre le prophète et le mettre à mort, Elisée était d’une grande sérénité, tandis que son serviteur tremblait de tous ses membres. Voyant le calme de son maître il lui a dit : "Ah ! mon seigneur, comment ferons-nous ?" et le prophète a répondu : "Ne crains pas, ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux." Il a regardé partout, il a eu beau ouvrir les yeux, il n’a rien vu. Alors Elisée pria et dit : "Eternel, ouvre ses yeux pour qu’il voie. ". Et le miracle s’est fait, ses yeux se sont ouverts, "il vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée", les armées de l’Eternel qui étaient là pour sauver son serviteur.

C’est aussi ce qui se passe quand Jésus vient dans un cœur et que l’on est illuminé par son Esprit : au milieu du danger, des épreuves, et des difficultés, on est assuré de la présence du Seigneur.

 

Ainsi on peut avoir des titres et des diplômes même ecclésiastiques et être aveugle comme cet autre prophète de l’Ancien Testament nommé Balaam.

Il s’appelait lui-même le voyant et il était si peu voyant que son ânesse voyait plus clair que lui. Elle a vu l’ange l’épée à la main et lui, le voyant, ne voyait rien. Il a faillit perdre la vie ce jour-là et, ayant persisté dans son aveuglement, il finit par la perdre tout à fait.

 

II .- Un même niveau d’aveuglement.

Voilà où nos trois hommes étaient aveugles. Un l’était à Jéricho la basse, l’autre à Bethsaïda l’incrédule et le troisième à Jérusalem la royale. A ces trois hommes si différents et vivants dans des atmosphères si différentes, le Seigneur va donner une réponse unique et suffisante. Ce que l’incrédule Bethsaïda, la mondaine Jéricho et la religieuse Jérusalem n’ont pas pu donner à ces trois hommes, lui, Jésus, l’a donné. Jésus-Christ ne se limite pas à une catégorie de personnes, il est le Sauveur de tous ceux qui le reconnaissent comme leur Sauveur personnel.

Maintenant je vais dire quelque chose d’extrêmement important ; je crois que si vous ne reteniez de cette lecture que le paragraphe qui suit, vous auriez fait un grand pas vers le Salut de Dieu, même si ce que je vais dire est difficile à accepter. Chez ces trois hommes le niveau d’aveuglement était le même. Celui de Jéricho n’était pas plus aveugle que celui de Bethsaïda et celui de Jérusalem, parce qu’il habitait à Jérusalem, n’était pas moins aveugle que celui de Bethsaïda et de Jéricho. Ils étaient tous les trois plongés dans les mêmes ténèbres. Il n’y avait pas de différence entre eux et cela nous permet de mieux comprendre ce que dit la Bible:

"Il n’y a pas de différence (entre les hommes), tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu". Sur le plan de la cécité ils ne pouvaient pas se vanter l’un par rapport à l’autre et dire : "moi, je suis de la capitale, Jérusalem-la-Haute !". Peut-être, mais il était aussi aveugle que les deux autres. Ils étaient tous les trois dans la même situation; le libertin, s’il est plus perverti que l’honnête homme de la rue, il n’est pas plus perdu que lui. Et que l’aimable inconverti qui vit de façon assez rangée n’est pas moins perdu que celui qui en est au delirium tremens. Le péché nous nivelle tous par le bas comme ces trois hommes qui bien que vivant à des altitudes différentes, étaient tous les trois ramenés au même niveau par la cécité. De même Dieu nous voit tous nivelés par le péché. Il nous regarde dans le blanc des yeux, à commencer par celui écrit ces lignes et Il nous dit : "Il n’y a pas de juste, pas même un seul, tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu". Est-ce que nous avons compris cela ? Je donne peut-être l’impression de caresser mes lecteurs à rebrousse-poil et de leur mettre les nerfs à fleur de peau. Peut-être, mais je me dois de dire la vérité : devant Dieu, sans exception nous sommes tous pécheurs et c’est pour cela que nous avons tous besoin de sa grâce et de son pardon.

 

III.- Qui prend l’initiative ?

Allons maintenant un peu plus loin dans notre récit. Je voudrais voir avec vous d’où vient l’initiative du salut et elle ne peut venir que du Sauveur. Ce sera Jésus qui passait par là, c’est toujours Lui qui fait le premier pas, c’est toujours Lui qui vient à nous, ce n’est jamais nous qui allons vers Lui.

Même si nous pensons à Lui, c’est que c’est Lui qui a fait les premières approches. Savez-vous quel est le texte qui m’a convaincu et amené à la conversion ? C’est celui de la première épître de Jean 4.10 et 19 qui dit : "Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu…c’est Lui qui nous a aimé le premier". Ce n’est pas moi qui me suis approché de Dieu, c’est Dieu qui mystérieusement, doucement, tendrement, à mon insu s’est approché de moi pour me sauver. C’est toujours Lui qui fait le premier pas. Mais n’oublions pas qu’à l’initiative du Seigneur doit répondre le désir de l’homme.

 

a .- Prenons le cas de Bartimée de Jéricho. Alors qu’il mendie sur le bord de la route, il entend une rumeur inhabituelle, ses oreilles sont aux aguets et ses sens sont en éveil. Il s’est enquis de ce qui se passait et on lui dit : "c’est Jésus de Nazareth !" Or la réputation de Jésus l’avait précédé et quand Bartimée a entendu que c’était Lui, il fut debout en un instant, mu comme par un ressort. Moi, j’ai toujours cru que ce matin-là quelqu’un lui avait fait la charité d’une tasse d’un bon chocolat chaud "qui donne du ressort pour toute la journée !". Mais il ne suffisait pas que le Seigneur passe, il a fallu qu’Il lui ouvre son cœur sous la forme d’un cri : "Fils de David, Jésus, aie pitié de moi !".

 

b .- Le deuxième cas est différent. C’est Jésus qui passe par là, mais il est écrit : "On amena vers Jésus un aveugle, qu’on le pria de toucher". Ici ce sont d’autres qui agissent et qui amènent cet homme à Jésus et c’est parfois ainsi que les choses se passent. Souvent des parents chrétiens amènent leurs enfants au Seigneur en leur parlant de Lui et en priant pour eux et avec eux. Ce sont parfois des amis connus ou inconnus qui nous invitent et nous amènent à Jésus, mais quelque soit leur bon vouloir, ils ne peuvent pas nous sauver. Leur nombre et leurs efforts fussent-ils multipliés par 1.000, ils ne peuvent pas nous sauver. L’œuvre est divine et Jésus seul peut sauver. Mais il reste vrai que cet homme a été amené par d’autres à Jésus-Christ.

 

c .- Le troisième cas, est encore très différent. C’est Jésus-Christ et personne que Lui qui prend en charge l’aveugle de Jérusalem de A jusqu’à Z. Dans le livre des Actes des Apôtres, c’est Jésus qui s’est occupé de Saul de Tarse, personne n’a apporté son aide et dans le cas de l’aveugle de Jérusalem le facteur humain est quasi inexistant. De telles choses arrivent encore aujourd’hui. Des gens se convertissent sans l’aide de personne. On ne peut pas toujours expliquer comment Dieu, de son toucher léger, éveille une conscience que l’on aurait pu croire éteinte à toutes choses sacrées. Tout à coup l’Eternité s’approche tout près d’un homme et soudainement cet homme qui pendant si longtemps a vécu comme s’il n’avait pas une âme à sauver, devient inquiet pour son âme; un autre, poussé par une force mystérieuse, entre dans un lieu de culte, tombe sur sa face, et en sort pour écrire un livre : "Dieu existe je l’ai rencontré"; un autre sent monter du tréfonds de son être des aspirations jusque là inconnues; un Alexandre Soljenitsine élevé dans l’athéisme le plus dur, du fond de son archipel du Goulag, répond à l’appel d’une voix dont il sera le seul à percevoir les accents. C’est ce que les réformateurs ont appelé la grâce prévenante.

Voilà donc d’où l’initiative est partie: de Jésus dans les trois cas. Maintenant nous allons voir comment le Seigneur s’y est pris pour amener ces hommes au salut. Il s’y est pris d’une façon différente pour les trois.

 

IV.- Comment s’y prendre ?

a .- Pour sortir Bartimée, l’aveugle de Jéricho, de sa cécité, le Seigneur n’a dit que quelques mots: " va, ta foi t’a sauvé". Et à peine le Seigneur avait-il fini cette phrase que la lumière s’est allumée dans les yeux de cet homme. Savez-vous que la voix qu’a entendu Bartimée, c’est la même voix qui au commencement du monde a dit : "Que la lumière soit" (Fiat Lux) et d’un coup la lumière (celle du big bang ?) a jailli dans l’univers. La même voix qui a créé les mondes s’est adressée à un homme et confondant toutes les explications de la médecine le miracle se fit, la lumière a jailli dans les yeux de cet homme. De même le salut de Dieu bouscule et défie tous les raisonnements de la philosophie. Le salut que Dieu donne est comme ses guérisons: il ne se base sur aucun appui intérieur, aucun subjectivisme, aucune autosuggestion, aucun phénomène psychique ou parapsychique ; le salut c’est une intervention extérieure à l’intéressé. C’est ce que dit la Parole de Dieu :

"C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, ça ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu, ce n’est pas par les œuvres afin que personne ne se glorifie" (Ephésiens 2 :8). Mais si c’est une intervention extérieure à l’homme, c’est une intervention qui devient sa propriété et qui s’inscrit en permanence dans sa vie de chaque jour.

Voilà comment le Seigneur s’y est pris pour l’aveugle de Jéricho. Il a simplement dit quelques mots : " va, ta foi t’a sauvé" et le miracle s’est fait.

 

b.- Voyons maintenant comment Il s’y est pris avec l’aveugle de Bethsaïda. Il l’a pris par la main et l’a fait sortir de la ville. Pourquoi cette étrange façon de procéder ? Souvenons- nous que Bethsaïda était le haut lieu de l’incrédulité. Et la Bible nous apprend que dans un autre cas, le Seigneur ne put faire dans cette ville-là aucun autre miracle à cause de leur incrédulité. Ce qu’il nous faut savoir c’est que le salut de Dieu ne germe jamais dans le doute, mais toujours dans la foi. A Marthe et Marie les sœurs de Lazare qui était mort, le Seigneur a dit : "Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu".

L’incrédulité est ici démasquée comme étant le pire de tous les péchés car il fait obstacle à l’intervention de Dieu, aussi fallait-il sortir cet homme de ce conditionnement mortel. Il l’a donc pris par la main et Il l’a sorti de la ville. Maintenant j’aimerais attirer votre attention sur le fait qu’il ne s’agissait pas là de l’incrédulité de l’athéisme, c’était l’incrédulité religieuse qui ne vaut pas mieux que l’autre. N’oublions pas que c’est parmi ceux qui avaient une religion que le Seigneur a relevé et stigmatisé l’absence de foi. Il faut se rappeler que ce sont tous ceux qui avaient une religion, qui priaient en élevant les mains vers le ciel, qui l’ont crucifié et qui ont dit : "nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous".

La superstition, les croyances et le mysticisme abondent partout, mais ils n’ont rien à voir avec la foi. Et c’est tellement vrai qu’il y a des cercles dont il faut sortir si l’on veut que le miracle se fasse. Il y a des cercles d’amis incrédules dont il faut sortir si l’on veut être sauvé. Il y a des cercles religieux où l’on dénigre à longueur d’année la Parole de Dieu, où l’on ne croit plus à la résurrection, à la régénération, à la conversion, à la nouvelle naissance, au ciel, à l’enfer, aux miracles, et qui sont en quelques sortes des fabriques d’incrédulité et dont il faut sortir si l’on veut être sauvé.

 

Etonnante façon de faire.

Le Seigneur l’a donc fait sortir et, une fois hors de la ville, Il va faire quelque chose d’étonnant : Il prend de sa salive et Il la met sur les yeux de l’aveugle. Pour savoir ce que cela veut dire il faut se poser la question, qu’est-ce que la salive et à quoi sert-elle ?

Ceux qui savent que toute mécanique doit être lubrifiée (huilée) comprendront que la salive c’est le lubrifiant de la parole, c’est comme l’huile que l’on met dans le moteur. Si vous n’aviez pas de salive, au bout d’un quart d’heure vous ne pourriez plus articuler un seul mot. Voilà ce qu’est la salive. Pour nous, occidentaux, cette peu ragoûtante façon de faire a une portée immense pour ceux qui veulent bien se pencher sur la Parole de Dieu et se laisser instruire par elle.

Qu’est ce que la Bible dit sur la salive ? Dans le Nouveau Testament il y un texte tiré de l’Ancien qui dit : " ils ont sous la langue un venin d’aspic" (Romains 3 :13,14), un venin de vipère, voilà comment Dieu parle de notre salive. Oserions-nous dire que ce n’est pas vrai et prétendre que ce qui est sorti de notre bouche n’a jamais été huilé par une salive qui avait un goût de venin ? Il est connu qu’au sortir de l’église on défait de ses lèvres tout ce qui a été dit avec la langue. Voilà ce que la Bible dit: une parole lubrifiée avec du venin .

Et qu’est-ce que les hommes font de leur salive ? La Bible est claire : ils s’en sont servi pour cracher et nous savons sur Qui ils ont craché. Si utile à l’intérieur, une fois à l’extérieur, celui qui bave, qui écume et qui crache est un objet de répulsion et de malédiction, c’est l’expression de la haine. Et c’est ici que l’on mesure toute la différence qu’il y a entre les hommes et le Fils de Dieu.

Ce que les hommes emploient pour maudire, Lui Il l’emploie pour guérir. Incomparable Fils de Dieu ! Et cela nous montre que le Seigneur est prêt à tout pour qu’un homme soit sauvé. Sa seule parole devrait suffire, mais s’Il doit aller plus loin, Il ira plus loin. Et s’il faut aller jusqu’au contact physique, Il ira jusqu’au contact physique. Il fallait que cette parole soit appliquée personnellement à cet homme par une onction de salive. Par ce geste, cet homme se savait touché, concerné personnellement. Par ce geste et par cette parole qui lui touche les yeux, il sait que c’est pour lui. Plus rien n’est vague et anonyme. Et cela nous fait comprendre comment nous devrions lire la Bible. Quand elle dit que "Christ est mort pour tous", cela veut dire que Christ est mort pour moi. Est-ce que j’ai compris que cet évangile qui doit être annoncé à toute créature, doit me toucher moi d’une façon unique et personnelle. Ai-je compris que quand la Bible dit que tous ont péché, cela veut dire que moi j’ai péché. Que quand elle dit que tous sont privés de la gloire de Dieu, cela veut dire que moi je suis privé de la gloire de Dieu. Et quand la Bible dit que les hommes sont justifiés gratuitement par sa grâce cela veut dire que c’est à moi que cette grâce est offerte. Voyez-vous, dans le Nouveau Testament il n’y a pas de place pour un salut collectif mais pour un salut individuel. Cela veut dire que cette parole qui en a sauvé tant d’autres, elle ne me sauve moi que si je me l’approprie d’une façon unique, que comme si elle ne s’adressait qu’à moi.

 

Voilà comment le Seigneur s’y est pris. Au premier Il ne dit quelques mots; le deuxième, il le prend par la main et le fait sortir du village et lui met de la salive sur les yeux ; et maintenant comment s’y est-il pris pour le troisième, l’aveugle de Jérusalem ?

 

c .- Ici, le Seigneur fait un pas de plus. Il crache par terre, il fait de la boue, il l’applique sur les yeux et il lui dit d’aller se laver au réservoir de Siloé. Les raisons profondes qui ont poussé le Seigneur a agir de la sorte peuvent nous échapper. Mais nous avons là la preuve que rien ne le rebute; Il ira jusqu’à la boue s’il le faut pour sauver un homme.

Et, dans un sens, n’est-Il pas allé jusqu’à la boue ? Voici une partie d’un psaume prophétique qui a été écrit 1 000 ans avant que le Christ ne vienne sur cette terre. Ce psaume 69 qui nous parle par avance de son sacrifice expiatoire commence par : "Sauve-moi, Ô Dieu ! car les eaux menacent ma vie, je m’enfonce dans la boue sans pouvoir me tenir, je suis tombé dans un gouffre et les eaux m’inondent, je m’épuise à crier, mon gosier se dessèche…".

"Je m’enfonce dans la boue ! ! ! " Savez-vous que la Croix a été cela pour son âme sainte, et que la coupe qui lui a été tendue cette nuit-là dans le jardin de Gethsémané, lui est apparue comme remplie d'une boue immonde, mixture de mort faite du venin des hommes et de la poussière d’un sol maudit par Dieu et il s’en est laissé éclabousser jusqu’à en être complètement défiguré. La Bible dit que son visage était plus défait que celui d’aucun fils des hommes. Eh bien, cette œuvre que Jésus-Christ va faire dans la boue et pour nous sortir de la boue du péché, il va l’appliquer à cet homme dans un contact direct.

 

V .- La nature de la vraie foi, celle qui sauve.

Maintenant, Jésus aurait très bien pu se passer de la boue pour guérir cet homme, mais cet homme, lui, ne pouvait pas s’en passer et vous allez comprendre pourquoi. La Bible nous enseigne que pour être sauvé il faut nécessairement avoir la foi, il faut croire. Or, pour que le miracle devienne effectif, il faut que cet homme croie sans voir encore et que sa foi prenne la forme de l’obéissance. Le Seigneur lui met de la boue sur les yeux et il lui dit : "Va, et lave-toi au réservoir de Siloé". Il va falloir que cet homme croie la parole du Seigneur. Il a fallu que cet homme aille jusqu’à la fontaine avec la tentation constante de se dire : "A quoi bon, est-ce que çà en vaut la peine, est-ce que ce n’est pas une plaisanterie ?". Mais quand Jésus lui a dit d’aller, il a saisi qu’il devait obéir et que c’était maintenant ou jamais.

Et nous pouvons nous imaginer ce que cet homme pouvait ressentir en s’en allant avec sur les yeux cette emplâtre qui durcissait à mesure que le temps passait. Il aurait même pu se dire : "Pourquoi le Seigneur ne m’a-t-il pas guéri comme les autres sans cette surcharge qui fait de moi un point de mire ridicule; pourquoi mon cas était-il plus compliqué que celui des autres ?" Mais il n’a pas réagi de la sorte, il y est allé sans hésitation selon les paroles du Seigneur; telle est la vraie foi en Jésus-Christ, c’est une foi obéissante pareille à celle de cet homme.

Le réservoir de Siloé vers lequel le Seigneur l’a envoyé était peut-être dans la direction de la maison de ses parents, dans ce cas là il connaissait chaque pavé du chemin. Mais le réservoir était peut-être du côté opposé de la ville et dans ce cas il a dû demander sa route dix fois. Mais faisant fi de tout autre sentiment que de l’obéissance, il est allé. Il aurait même pu raisonner de la sorte : "Le temple de Jérusalem est plus près et il y a là, la cuve d’airain remplie d’eau; je pourrais m’y bassiner les yeux dans son eau consacrée aux ablutions des sacrificateurs (prêtres)." Non, aucune de ces alternatives ne l’a retenu, il est allé selon les paroles de Jésus-Christ. Remarquable illustration de la foi par laquelle on est sauvé. Dieu l’a dit, je le crois ! Dieu fit une promesse à Abraham, et Abraham crut Dieu et à l’instant il fut rendu juste par Dieu; il devint le père et le modèle des croyants. C’est cette foi-là qu’avait cet homme: Jésus parle et il croit la parole du Seigneur.

 

Jésus avait tout fait pour cet homme; Il était venu, Il l’avait rencontré, Il l’avait entrepris, Il avait mis de la boue sur ses yeux, et Il lui avait donné un ordre. Il avait tout accompli mais ce tout pouvait devenir rien du tout, s’il ne mettait pas sa confiance dans le Seigneur, au point de faire ce qui lui était ordonné sans avoir la garantie du succès. Ce tout pouvait n’être rien du tout, s’il ne croyait pas la parole du Seigneur.

Pour nous c’est la même chose, nous n’avons rien à ajouter à l’œuvre de Jésus-Christ et au salut qu’Il a fait et dont Il a pris l’initiative. Il est venu du ciel sur une planète en révolte, Il s’est incarné, Il est devenu un homme, Il a refait toute notre vie dans un pays pauvre et occupé, dans une petite famille sans importance, Il a grandi, Il a souffert, Il a parlé, Il a prêché et à la fin d’une vie si belle où, du ciel, et par son Père, a été rendu par deux fois ce témoignage :

"Celui-ci est mon fils bien aimé dans lequel j’ai trouvé tout mon plaisir ", Il est allé offrir sa vie en sacrifice pour nos péchés. Ça veut dire que sur la croix, pendant ces trois heures de ténèbres, Il a pris nos péchés à son compte et Il est descendu dans la mort parce que le salaire du péché c’est la mort ; autrement dit Il a goutté la mort à notre place, Il s’est substitué à nous. Le Seigneur a tout fait, il n’y a rien à ajouter à ce qu’il a fait, seules son œuvre de substitution et sa grâce peuvent nous sauver, mais si nous n’avançons pas sur le chemin qu’Il nous trace, si nous attendons des preuves sans courir le risque de la foi, nous rendons la grâce de Dieu inutile à nos vies et finalement inopérante. Jésus lui a dit d’aller et il est allé.

Aujourd’hui, Jésus vous dit au travers de cette lecture : "Venez à moi, croyez en moi". Il ne vous laisse rien d’autre à faire que d’obéir à son invitation à venir à Lui. C’est tout ce qu’il exige de vous, la foi obéissante comme le dira l’apôtre Paul dans son épître aux Romains 1 :5. Vous pouvez donc en cet instant vous recueillir et répondre à son invitation en lui disant du fond du cœur cette courte prière si elle vous convient :

" Seigneur, c’est avec une foi obéissante que je réponds à ton appel.

J’ai besoin d’être sauvé comme ces trois hommes avaient besoin d’être guéris.

Je reconnais que je me suis conduit en aveugle dans beaucoup de choses et que je suis en train d’y perdre mon âme.

Je viens à toi comme un mendiant de ta grâce et je te demande pardon.

Je n’ai rien à t’offrir, j’ai tout à recevoir de toi et je commence par te recevoir Toi.

Seigneur de lumière, entre dans mon cœur à cet instant. Amen ! ".