QU'AS-TU DANS LA MAIN ?
Lecture : EXODE 3 : 1-12. 4 : 1-8
Tout dans ce récit pivote autour de l'interrogation de Dieu à Moïse : "Qu'as-tu dans ta main ?"
Nous vivons dans une époque difficile, pour les jeunes sortant d'apprentissage ou des hautes études, car le chômage les guette. Ils ouvrent les journaux à la colonne des offres d'emploi, où l'on trouve des expressions comme celles-ci : "Prière de se présenter avec curriculum vitae ou avec références et prétentions". L'employeur moderne exige pour faire un choix rapide, que les postulants se présentent avec des documents qui attestent leur savoir-faire.
C'est un peu ce que Dieu voulait dire à Moïse quand il lui a demandé : "Qu'as-tu dans ta main ?" "Voyons Moïse, quelles sont tes références et tes prétentions ?"
Dieu avait besoin d'un homme pour aller en Egypte, et délivrer un peuple de l'esclavage dans lequel il se trouvait depuis quatre siècles. Aujourd'hui, Dieu a besoin d'évangélistes, d'hommes et de femmes, pour aller délivrer un autre peuple qui est esclave dans une autre Egypte et sous un autre Pharaon, c'est à dire esclaves de leurs propres péchés sous le joug du prince des ténèbres. Dieu a besoin de responsables pour son Eglise, de pasteurs, d'enseignants de la Parole, d'anciens, de missionnaires, d'infirmières pour les pays d'outre-mer. Il a besoin d'éducateurs chrétiens, il a besoin de jeunes gens et de jeunes filles pour instruire la nouvelle génération, de moniteurs d'écoles du dimanche pour enseigner les enfants. Dieu a besoin de quelqu'un ou de quelques-uns de ceux qui liront ces lignes. Il vous regarde dans le blanc des yeux et il vous dit ce que disait Molière : "C'est à vous, s'il vous plaît, que ce discours s'adresse".
"Qu'as-tu dans ta main, Moïse ?" Quarante ans plus tôt Dieu était déjà venu le trouver. Moïse était alors un homme très sûr de lui et conscient de sa valeur. N'était-il pas considéré comme le fils de la fille du Pharaon ? N'avait-il pas été élevé dans toute la sagesse des Egyptiens ? Si quelqu'un devait faire l'affaire de Dieu, c'était bien lui. Mais nous connaissons son lamentable échec et l'histoire de sa fuite au désert. Et là, il va apprendre la dure leçon et l'humilité. Il gardera les troupeaux d'un autre, derrière le désert, loin de la route des caravanes. Et cet apprentissage-là va durer 40 ans.
Et 40 ans plus tard, Dieu vient retrouver Moïse. Mais ce n'est plus le grand Moïse d'autrefois, c'est maintenant le Moïse le berger, abaissé, brisé, tellement humilié qu'il ne croit plus faire l'affaire de personne, au point qu'il va discuter avec Dieu et dire : "Non Seigneur, choisis n'importe qui, mais pas moi. Et puis, tu sais, Seigneur, que je ne parle pas bien. J'ai la langue empâtée et je trébuche sur certains mots. Mais regarde mon frère Aaron, il a, lui, un bagout de Parisien. Alors, si tu veux choisir quelqu'un, choisis-le, lui, mais pas moi, je ne parle pas assez bien pour toi".
Sans doute Aaron parlait-il mieux que Moïse, mais dans son œuvre, Dieu ne veut pas des beaux parleurs, Plus que des hommes qui parlent bien, il veut des hommes qui parlent juste.
Dieu a donc posé son regard sur Moïse, et il le pose aussi sur vous. Peut-être y a-t-il chez vous comme un sursaut d'étonnement, parce que, comme le dit une chanson : "Quand on est jeune on chante et on rit, on rêve de grands exploits". On croît que l'on va refaire le monde. Hélas ! La vie est tellement marquée par des échecs, tellement gâchée, que l'on croit ne plus faire l'affaire de personne.
Dieu pourtant vous regarde. Ecoutez ce qu'il vous dit : "Venez à moi, vous tous qui… Non pas vous qui avez fait de votre vie une réussite, mais qui vous fatiguez et qui êtes chargés" (Matthieu 11 : 28) ; c'est-à-dire parfois plus fatigué de vous-même que des autres, chargé d'échecs et de déceptions.
C'est à Pierre, un petit maître pêcheur que Jésus a dit : "Je te ferai pêcheur d'hommes".
C'est à Lévi, un collaborateur au service de l'occupant, qu'il a adressé cet appel laconique : "Suis-moi !" Et c'est à Moïse le berger qu'il a adressé cet appel à le servir.
3 x 40 = 120
La vie de Moïse peut se découper en trois périodes d'égales longueurs. Il a vécu 120 ans, ce qui, divisés par trois, donne 3 x 40 ans. Pendant les 40 premières années de sa vie, Moïse a appris à être quelqu'un. Pendant les 40 années qui ont suivi, il a appris à n'être rien, et pendant les 40 dernières, Dieu s'est plu à montrer au monde ce qu'il pouvait faire avec un homme qui n'était plus rien !
Dieu lui dit : "Qu'as-tu dans ta main ?" Dans sa main il avait une verge, une houlette de berger, en fait un bâton. Rien d'autre qu'un bâton qui était le symbole de sa profession, de son activité dans le désert, de sa prééminence sur le troupeau. Sa vie était résumée par ce bâton qu'il tenait en main. Et Dieu lui a demandé : "Qu'as-tu dans ta main ?" Un bâton, rien qu'un bâton, mais Dieu veut employer ce bâton.
Mais avant de l'employer, Dieu va lui faire une terrible révélation. Il lui dit : "Jette ton bâton par terre". Moïse s'attend à tout, sauf à ce qui va suivre : Il voit le bâton se tortiller et devenir un serpent. Ses yeux s'écarquillent d'épouvante ; le serpent est si terrible d'aspect, qu'il s'enfuit devant lui. Moïse était pourtant un homme de guerre, de plus il savait comment tuer les serpents ; il en avait tué bien d'autres dans sa vie. Mais un serpent pareil, il n'en n'avait jamais vu. Quelle terrible leçon ! Ah ! il en avait appris des choses, dans sa vie, mais il était loin de se douter que ce bâton sur lequel il s'appuyait pendant la chaleur du jour, cette verge, cette compagne qu'il glissait sous son oreiller la nuit, eh bien ce bâton cachait un serpent.
Je pose une question : Votre vie vous a-t-elle été révélée par le Saint-Esprit qui, dit la Bible, convainc de péché, de justice et de jugement ? Est-ce que vous avez vu clair dans votre vie ? Savez-vous ce qu'elle vaut ? Que valent ces efforts sur lesquels vous vous appuyez, ces bonnes œuvres que vous essayez d'accomplir, sur lesquelles vous vous reposez peut-être pour aller au ciel ? La Bible enseigne que la plus belle de nos œuvres est aux yeux de l'Eternel comme un linge souillé. Autrement dit, ce qu'il y a de mieux chez nous cache un serpent. Ce grand homme qu'était l'apôtre Paul, avait perdu ses illusions, et il a dit : "Je sais qu'en moi, dans ma vie, il n'y a rien de bien". Comment voulez-vous que ce "aucun bien "puisse nous sauver, et plaire à Dieu ?
Voulez-vous que Dieu fasse pour vous ce qu'il a fait pour Moïse ?
La Bible dit, en 2 Cor. 5 : 21 en parlant de Jésus : "Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu". Je transpose et paraphrase ce texte dans la perspective du Nouveau Testament, dans la perspective de la croix et je lis que : "Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, Lui, Jésus qui n'était pas un serpent, il a été fait serpent à notre place afin que quiconque croit en lui, ne périsse point mais qu'il ait la vie éternelle". Cela se lit dans Jean 3 : 14-16. A la croix, Jésus est devenu "malédiction pour nous" (Galates 3 : 13). Cela veut dire que ce venin et cette malédiction qui sont en nous, ont été mis à son compte, et qu'il en a porté le jugement à la croix.
Un grand homme a dit un jour : Je ne sais pas ce qui se passe dans le cœur d'un brigand, mais je sais ce qui se passe dans le cœur d'un honnête homme, et c'est horrible ! Pourquoi ? Parce que du venin de serpent est caché en chacun de nous. Mais quand quelqu'un vient à Jésus-Christ dans la repentance et crie vers lui comme en son seul Sauveur possible, Dieu intervient. Le Saint-Esprit entre en action dans la vie de cet homme et opère un changement pareil au serpent transformé en houlette de berger. C'est ce que la Bible appelle La Nouvelle Naissance.
L'homme ainsi transformé rentre alors dans le plan de Dieu et redevient un instrument dans sa main. C'est ce que dit le verset 20 du chapitre 4 : "Moïse prit dans sa main la verge de Dieu". C'était un bâton qui maintenant ne lui appartenait plus. Il était devenu le bâton de Dieu, et c'est bien là ce que dit le Nouveau Testament : "Vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes…votre corps et votre esprit appartiennent à Dieu" (1 Cor.6 : 19,20). L'apôtre Paul a dit en Galates 2 v 20 : "J'ai été crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi qui vit, c'est Christ qui vit en moi ; ce que je vis dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi". Autrement dit, Saul de Tarse le serpent, était devenu verge dans la main de Dieu.
"Qu'as-tu dans ta main ?" Rien qu'un bâton, oui mais maintenant il appartient à Dieu, comme dès la conversion, notre vie ne nous appartient plus. Nous devenons serviteurs et instruments entre les mains de Dieu.
La fin des illusions.
Mais voilà, nous sommes tous, vous et moi, Moïse en tête, des gens à illusions. Alors Dieu va faire faire à Moïse une deuxième expérience : "Mets ta main dans ton sein". Moïse ne se doute de rien, il met sa main sur sa poitrine à l'endroit du cœur, il la retire et… il en a la nausée, sa main est couverte de lèpre. Et on sait ce que la lèpre représentait à cette époque : C'était non pas le péché, mais l'image du péché, la maladie absolument incurable. Dieu seul pouvait guérir la lèpre, comme seul il peut guérir et pardonner le péché.
Ah ! Ce n'est pas seulement son bâton, son activité extérieure qui lui est révélée, maintenant c'est son être intérieur. C'est la source qui est corrompue, c'est son cœur qui est corrompu, et le nôtre ne l'est pas moins ! Quel désespoir ! Mais en même temps quelle espérance ! Quand Dieu prend tant de peine à nous montrer ce qui ne va pas dans notre vie, c'est qu'il va aussi prendre la peine de remettre les choses en ordre. Dieu lui a montré ce qu'était son bâton, il lui montre à présent ce qui est dans son cœur. Et Dieu purifie sa main ; il lui pardonne, il le change, il le fait naître de nouveau.
Je vous pose une question, parce qu'il faut que je vous la pose avant d'aller plus loin : "Avez-vous fait cette expérience de la nouvelle naissance ?" Je ne vous demande pas si vous êtes inscrits sur le registre d'une Eglise quelconque. Cela n'a jamais amené personne au ciel. Que ce soit clair : "Etes-vous êtes nés de nouveau ? Etes-vous sauvés ? Si vous mourriez ce soir, êtes-vous sûr d'aller dans le paradis de Dieu ?" Parce qu'il n'y a pas d'autre moyen d'être sauvé que de se convertir. Dites-moi, le Saint-Esprit a-t-il passé dans votre vie et a-t-il balayé le serpent et la lèpre qui s'y trouvaient ? Sinon vous ne pouvez pas offrir votre vie à Dieu, il ne l'accepterait pas. Vous pouvez avoir les meilleures intentions du monde, vous pouvez avoir des dispositions à le servir, vous pouvez avoir des dons naturels, vous pouvez avoir des diplômes universitaires, tout cela c'est très bien, mais Dieu n'y verrait encore qu'un serpent. Et ce serpent doit mourir, il doit mordre la poussière et il n'y a qu'un endroit au monde où le serpent que nous portons tous en nous mord la poussière, c'est à la croix de Jésus-Christ. C'est là que la première prophétie de la Bible s'est accomplie : Il y a écrasé la tête du serpent.
Un pas plus loin.
Supposons que dans les dernières secondes de votre lecture vous ayez élevé votre cœur vers Dieu et dit : "Seigneur, pardonne-moi, sauve-moi, fais de moi quelqu'un d'autre, je me donne à toi et je me convertis maintenant". Si tel est le cas, vous lui appartenez désormais. Dieu vient alors à vous comme il est venu à Moïse pour aller un pas plus loin et il vous dit : "Qu'as-tu dans ta main ?".
Dans la main de Moïse, il y avait le bâton de Dieu. Ce bâton qui tout à l'heure encore était un serpent, il va le lever sur l'Egypte et les dix plaies tomberont. Ce bâton qui était un serpent va se lever sur la Mer Rouge et elle va se fendre en deux pour livrer passage à tout un peuple en fuite. Ce bâton va frapper le rocher d'Oreb, d'où coulera de l'eau pour étancher la soif de toute une nation.
Et quand Israël sera attaqué sur ses arrières par Amalek, l'ennemi héréditaire, les mains de Moïse autrefois lépreuses, vont se lever dans le symbole de la prière ; et tant qu'elles resteront levées, Israël aura le dessus. Et quand ses mains fatiguées ne pourront plus se lever, c'est Amalek qui prendra le dessus. Josué et Caleb vont venir soutenir ces mains jusqu'à ce qu'Israël remporte la victoire.
"Qu'as-tu dans ta main ?"
Rien qu'un bâton. Oui, mais quand il est donné à Dieu, il fait des miracles, il bouleverse des empires et il anéantit des armées.Dieu, sous une autre façon, a demandé à l'adolescent David : "Qu'as-tu dans ta main ?" "Seigneur, dans ma main j'ai une fronde et 5 pierres". David, c'est 4 pierres de trop. Veux-tu me donner ta fronde et ta pierre ? David a donné à Dieu ce qu'il avait dans sa main. Et il est allé à l'assaut du géant Goliath qui, depuis 40 jours, défiait l'élite d'Israël. Et Israël a remporté ce jour-là l'une des plus grandes victoires de son histoire. Parce qu'un jeune homme, un petit gars de la campagne, avait donné à Dieu ce qu'il avait dans sa main.
"Philippe, regarde cette foule de 5.000 hommes, sans compter les femmes et les enfants. Donne-leur à manger". Philippe est bien emprunté, je me le représente se levant sur la pointe des pieds, faisant mentalement le calcul et disant : Seigneur, même le salaire d'une année de travail ne suffirait pas pour acheter du pain pour cette foule.
Mais il y avait là un petit garçon, dont la maman lui avait préparé un pique-nique fait de 5 petits pains et de 2 poissons. Il est venu près du Seigneur avec le peu qu'il avait".Qu'as-tu dans ta main, mon garçon ?". 5 pains et 2 poissons. Et il les a donnés au Seigneur. Et le miracle s'est fait, une foule immense a été rassasiée parce qu'un jeune garçon avait donné à Jésus ce qu'il avait dans sa main.
"Lévi, qu'as-tu dans ta main ?" "Seigneur dans ma main j'ai une plume d'oie avec laquelle je fais mes comptes frauduleux". "Eh bien Lévi, boucle tes coffres, règles tes comptes et puis viens et suis-moi". Et Lévi est allé boucler ses coffres, et il est revenu."Qu'as-tu dans ta main Lévi ?" "Seigneur, j'ai n'ai plus qu'une plume. Et Lévi a donné sa plume au Seigneur. Et avec cette plume, il a écrit l'évangile de Matthieu, car Matthieu et Lévi sont une seule et même personne. Et quand aujourd'hui, à 2.000 ans de distance, nous lisons l'évangile de Matthieu, nous lisons l'évangile qui a été écrit de la plume d'un certain Lévi, qui a donné au Seigneur ce qu'il avait dans sa main
"Et toi Dorcas, du livre des Actes, qu'as-tu dans ta main ?" "Seigneur, je n'ai qu'une aiguille". "Dorcas, il y a dans cette ville des pauvres qui n'ont rien à se mettre, veux-tu me donner ton aiguille avec laquelle tu feras des vêtements pour ces pauvres". Et Dorcas l'a fait. Elle a donné son aiguille, ce qu'elle avait dans sa main. Et quand elle mourut, les femmes montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu'elle était avec elles (Actes 9 : 39). Savez-vous que dans certaines églises évangéliques, la réunion de couture des dames où l'on fait des vêtements pour le Tiers Monde, s'appelle "la réunion des Dorcas", d'après le nom de cette femme qui avait donné pour le Seigneur ce qu'elle avait à portée de main.
"Et toi Marie, qu'as-tu dans ta main ?" "Seigneur, j'ai dans ma main un vase de parfum et je voudrais oindre la tête de ton saint Fils". Et l'odeur du parfum s'est répandu dans toute la pièce. Et Jésus a dit à cette occasion que "partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait". Et 2.000 ans plus tard, quand nous lisons cet évangile, nous respirons encore un peu de ce parfum qui a été répandu sur la tête et les pieds du Seigneur.
"Et toi pauvre femme qui t'approche du tronc du temple, qu'as-tu dans ta main ?" "Seigneur dans ma main j'ai deux petites pièces, tout ce qui me reste pour vivre, et je voudrais les mettre dans le tronc du temple". Et c'est ce qu'elle a fait. Et aujourd'hui quand nous lisons ce récit, nous respirons encore un peu le parfum de la générosité de cette femme, qui nous pousse aussi à la générosité.
Et aujourd'hui ?
Nous survolons les siècles et nous arrivons dans le nôtre où, encore à sa façon, le Seigneur est venu me demander à moi aussi : "Qu'as-tu dans la main ?"
"Seigneur, je n'ai rien dans mes mains, sinon qu'elles ne sont pas propres". "Alors, va laver tes mains, ton cœur et ta vie à la source du Calvaire, où a coulé mon sang qui purifie de tout péché". Et j'y suis allé et je suis revenu.
"Qu'as-tu dans ta main ?"
J'avais les mains propres mais j'ai dû lui dire. "Ah, Seigneur, n'ai rien en main, je n'ai pas de diplôme d'excellence à t'offrir, je me sens si petit". Alors, comme je n'avais rien, eh bien c'est le Seigneur qui a mis quelque chose dans la main. Il a mis une épée que la Bible appelle l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu. J'ai appris à la lire, à la relire, à l'étudier. Elle est devenue ma Durandal spirituelle. J'ai appris à la fourbir, à la manier, à m'en servir. Je la lance dans les consciences, dans les compromis, dans les traditions poussiéreuses, et elle fait son travail. Et comme mon ex-héros Cyrano de Bergerac, je dis : "Tiens bien la broche laridon, je feinte, j'escarmouche, et à la fin de l'envoi, je touche !"Et vous, qu'avez-vous dans votre main ? Peut-être que la question vous laisse un brin perplexe ? Moi non plus, direz-vous, je n'ai pas grand chose, si tant est que j'aie quelque chose.
On rapporte que l'évangéliste écossais, commentateur de la Bible, que fut le docteur Campbell Morgan, faisait une longue série d'évangélisation dans son pays. Tous les soirs en faisant l'appel à la conversion, il y avait des gens qui s'avançaient pour se donner à Jésus-Christ. A l'issue d'une réunion, une dame chrétienne est allée le trouver et lui a dit : "Docteur Campbell, combien j'aimerais moi aussi avoir une part dans ce travail qui consiste à amener des âmes à Christ".
Campbell Morgan lui a dit : "Ma sœur, n'auriez-vous pas quelque chose à donner au Seigneur ?" Elle a dit : Mais je n'ai rien à lui offrir". Ma chère sœur, savez-vous chanter ?" "C'est vrai, il m'est arrivé parfois de chanter en public dans certaines occasions". "Alors, voulez-vous entrer dans un contrat avec Dieu pour la semaine qui se termine ? Voulez-vous donner votre voix à Dieu ?" Elle a dit "oui". Et un soir, Campbell Morgan lui a demandé de s'avancer et de chanter. Et elle a chanté l'évangile avec la voix qu'elle avait, sachant que ce n'était pas celle de la Callas. Et ce soir-là, parmi la vingtaine de personnes qui se sont avancées pour se convertir, il y avait un homme qui a demandé la parole et qui a dit que ce qui l'avait gagné à Christ, c'était l'évangile chanté par cette femme. Et Campbell Morgan, qui a suivi l'itinéraire spirituel de cet homme, a dit de lui : "Cet homme est devenu l'un des meilleurs ouvriers pour Dieu que j'aie jamais rencontré".
Comment cela est-il arrivé ? Parce qu'une femme tout simplement avait donné à Dieu ce qu'elle avait à portée de main : La voix qu'elle avait.
Mes amis vous avez peu, mais les Anglo-Saxons disent : "Little is much when God is in it". "Peu devient beaucoup quand Dieu s'y trouve".
Le grand évangéliste américain Moody, était un homme dont l'instruction de base était tout à fait primaire et, comme un de ses biographes l'a dit : Il assassinait l'anglais de Shakespeare à peu près toutes les 2 phrases ! Un soir qu'il avait donné une de ses impressionnantes conférences, à la sortie il y avait un groupe d'hommes qui discutaient. Et l'un d'eux de dire : "Cet homme ce soir a fait des fautes grammaticales very shocking, très choquantes". Et Moody, qui passait à proximité, a entendu la remarque et très aimablement, a dit : "Voyez-vous, Monsieur, mon instruction a laissé à désirer, mais le peu de grammaire que je possède, je l'emploie pour Dieu. Et vous, que faites-vous de toute la grammaire que vous connaissez ?"
"Qu'as-tu dans ta main ?"
Rien qu'un bâton ? Oui, mais quand il est donné à Dieu… !
Les bonnes intentions.
Beaucoup sont remplis de bonnes intentions ; depuis des mois, peut-être même des années, ils se proposent de servir Dieu, de faire de grandes choses pour lui. On se propose de faire partie de l'Eglise locale ; on y vient en spectateur, mais ça ne va pas plus loin. On se propose d'être baptisé, de rendre grâce au culte, de citer un cantique, de faire ceci, cela, on se propose de... et on ne dépasse jamais le stade des intentions. On reste, selon une jolie expression de l'Eglise Réformée, des "périphériques !" ; on reste des consommateurs de l'Eglise ou de l'Assemblée. On est plein de bonnes intentions, mais on ne dépasse jamais ce stade. Or, une seule action vaut mieux que 10.000 bonnes intentions. Nos bonnes intentions ne feront jamais reculer Satan. Il paraît même que l'enfer serait pavé de bonnes intentions.
Imaginez qu'un jeune homme ait repéré la plus jolie fille du quartier à qui il n'ose déclarer sa flamme. Un beau jour il prend son courage à deux mains et lui dit : "Julie, n'aimeriez-vous pas que mon papa devienne votre beau-père ?" Et comme Julie n'est pas indifférente à cette déclaration d'un genre particulier, voilà les fréquentations qui s'installent entre eux. Au bout de 6 mois, il lui dit : "Julie, tu es une fille formidable, j'ai bien l'intention de t'épouser". Six mois après, il lui dit : "Julie, je suis de plus en plus heureux avec toi, j'apprécie tes qualités, j'ai vraiment l'intention de t'épouser". Six mois plus tard il dit : "Julie, ma chérie, plus je te connais et plus j'ai l'intention de t'épouser". Six mois plus loin…. c'est elle qui lui dit : "Mon chéri, laisse tes bonnes intentions de côté, prends-moi par la main, conduis-moi devant monsieur le Maire et dis OUI !" Une seule action vaut mieux que 10.000 bonnes intentions.
Peut-être que vous avez peur de vous engager plus loin avec Dieu, parce que vous ne vous sentez pas à la hauteur. Mais qu'importe si vous êtes petit, Dieu est grand. Qu'importe si vous êtes faible, Dieu est fort. Certains disent : "Moi je suis un zéro". Mais Dieu est 1. Et si vous mettez 1 devant le 0, ça fait 10 ! Moi, je suis un triple 0 et çà fait 1.000 !
Dieu ne nous demande pas de compter sur nos faibles moyens, il nous demande de lui livrer nos faibles moyens et de compter sur lui. C'est là toute la leçon. Mais il faut les lui livrer, il faut lui dire dans un esprit de décision : "Oui, Seigneur".
Je termine en rapportant l'une des nombreuses histoires qui courent sur le compte de Nicolo Paganini, qui a été l'un des plus grands violonistes de tous les temps. On raconte que, jeune encore, sa renommée se répandait partout, au point que des critiques musicaux se sont réunis pour écouter le jeune prodige. Paganini a entamé son récital d'une façon très quelconque, devant ces éminences de la musique qui écoutaient en prenant des mines indéchiffrables. Tout à coup on entendit un "Ping" de mauvais augure, une corde venait de casser. Il y eut dans la salle des murmures de désapprobation ; comment ce jeune prétentieux avait osé se présenter devant eux avec un instrument qui n'était pas au point ? Paganini continua de jouer sur les 3 cordes restantes et, "Ping", une 2ième corde qui casse. On commença à protester, à trépigner dans la salle, tandis que Paganini écœuré continuait de jouer sur les 2 cordes restantes. Il y eut un troisième "Ping". Là, c'en était trop ! La foule se met debout, proteste et piétine, tandis que l'accompagnateur s'esquive laissant Paganini seul sur scène. Il demanda le silence et dit : "Messieurs, une seule corde et Paganini !" Et, élevant son instrument moribond à hauteur de son menton, de cette dernière corde, il sortit de mélodies telles que qui étaient venus pour critiquer, restèrent pour pleurer.
Une corde, rien qu'une corde, et Paganini. Une vie humaine et Dieu. Vous et Jésus-Christ. Quelle différence !
Combien les choses changeraient dans votre Eglise et ailleurs, si chacun qui lit ce traité voulait dire "Oui, Seigneur, tu peux compter sur moi. Aujourd'hui, je viens, je me donne à toi, d'abord pour être sauvé et pour t'appartenir. En plus, ce petit bâton de vie que j'ai, eh bien je te le donne".
Et cette décision qui peut tout changer en vous et autour de vous, vous pouvez la prendre en cet instant.