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La Dernière Etape

C’est à nouveau aux jeunes que je veux parler ce soir.

J’aime parler aux jeunes pour une raison bien précise : c’est qu’en m’adressant à eux je suis toujours certain d’atteindre les autres, ceux qui le sont moins. Et je voudrais ce soir parler de sport. La Bible est un livre aussi formidable qu’universel, je n’en connais pas de pareil. Certains pensent que la Bible est un livre ennuyeux, mais c’est parce qu’ils ne l’ont jamais lue.

Avez-vous déjà lu le livre des Actes ? Eh bien j’appelle le livre des Actes, le livre d’aventures de la Bible. J’ai même été jusqu’à l’appeler le livre cacahuète. Parce que, quand on commence à manger des cacahuètes, on ne peut plus s’arrêter avant d’avoir vidé le paquet. C’est tellement passionnant, le livre des Actes, que quand on le commence on ne peut plus s’arrêter avant la fin.

Je vous lis dans l’épître aux Hébreux un texte que je vais légèrement transformer ensuite. Mais d’abord je vous le lis textuellement. Au chapitre douze de l’épître aux Hébreux :

"Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courrons avec persévérance dans la carrière qui nous est devant nous, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a enduré la croix, méprisé la honte et s’est assis à la droite du trône de Dieu".

Transposé dans notre temps, cela donne : "Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de spectateurs, rejetons tout surplus et le péché qui nous enveloppe si facilement et courrons sur la piste avec persévérance ayant les yeux fixés sur Jésus, le chef de file qui suscite la foi et la mène à la perfection".

J’ai donc donné pour titre à la rencontre de ce soir "La dernière étape".

J’ai vu, roulant sur une piste cyclable, un tout jeune homme sur un vélo d’entraînement à pignon fixe. La tête rentrée dans les épaules, les mains accrochées au guidon, une mallette blanche jetée en travers du dos, il escaladait les côtes en danseuse, il dévalait les pentes en un moulinet de jambes effarant. Sa vie est un exemple de régularité : pas de tabac, pas d’alcool, pas de sorties tardives, rien qui vienne entraver le but qu’il poursuit. Et tandis qu’il dévore les kilomètres à la force des jarrets, ses pensées vont aux triomphes de l’avenir. Il voit sa licence d’indépendant, il se voit passer professionnel. Il voit les arrivées triomphales et rêve des rêves, il se voit boucler la grande boucle française, la casaque d’or et l’arrivée triomphale sur les Champs Elysées à Paris.

J’ai vu les pugilistes à l’entraînement, le corps ruisselant de sueur, tellement étaient intenses les exercices auxquels ils s’adonnaient. Je les ai vu braver les coups, grimacer de douleur et briller dans le regard la lueur des grands triomphes à venir.

J’ai vu le livre de l’expédition Hunt qui, en vainquant l’Everest, est monté le plus haut.

J’ai lu le livre de celui qui, du plus haut de son ciel est venu au plus bas sur cette terre. Et si l’exploit ascendant de la mission Hunt m’a rempli d’admiration, c’est l’exploit descendant de Jésus-Christ qui a fait vibrer mon cœur. Parce que s’il est descendu si bas, s’il a tant souffert, s’il a versé son sang et si finalement il est mort, c’est parce qu’il m’aimait personnellement et c’était pour sauver mon âme de la perdition éternelle.

 

Le règlement

Nous sommes tous d’accord pour dire qu’un tour de France n’est sûr d’être gagné qu’à l’arrivée de la dernière étape. Qu’un match de football n’est sûr d’être gagné qu’au coup de sifflet final. Et qu’un match de boxe n’est sûr d’être gagné qu’à la dernière seconde du dernier round.

Je me souviens de certains jeux olympiques, où l’un des concurrents du marathon a surclassé tous les autres, et où, en vue de la ligne d’arrivée il s’est effondré, victime de crampes d’estomac.

Savez-vous mes amis, vous qui collez l’oreille à votre radio-transistor pour connaître les derniers résultats sportifs, que vous êtes vous-mêmes engagés dans la course de la vie et que l’arrivée est peut-être plus proche que vous ne le pensez.

Savez-vous, vous qui avez plaint ces infortunés qui avaient donné l’impression de victoire et qui ont finalement été vaincus, que vous aussi pouvez donner l’impression de remporter bien des victoires, de vivre un petite vie bien propre et, en vue de la grande ligne d’arrivée, d’être éternellement perdus.

Savez-vous que si, dans le domaine des sports, les décisions d’arbitres, même injustes, sont quasi irrévocables, la décision de l’arbitre suprême de notre salut ou notre perdition éternelle sera, elle, à tout jamais irrévocable.

Savez-vous que ceux qui participent aux épreuves doivent se soumettre aux règlements, sous peine d’être disqualifiés et que, pour la course de la vie, Dieu nous a donné un règlement en dix points qui s’appelle les dix commandements, et que les enfreindre c’est encourir la disqualification éternelle.

Vous savez aussi que les sportifs ont plus d’un tour dans leur sac pour se faire pousser sans se faire voir, pour porter un coup bas, pour se doper en cachette, et que nous avons aussi dans la vie toutes sortes de ruses subtiles par lesquelles nous parvenons à tromper honnêtement notre semblable : un coup de pouce en plus sur la balance au moment de servir la marchandise, une pelletée en moins dans le sac de charbon, un seau d’eau au petit veau que l’on vend au boucher avant de le mettre sur la bascule, et voilà de l’eau de robinet vendue à cinq euros le litre... Ou bien encore la loupe du mensonge commercial, où l’on fait passer la camelote pour un article de première qualité, ou la publicité mensongères, ou la facturation exagérée.

Ce sont là mille et un petits trucs qui nous laissent la réputation d’être des honnêtes gens. On appelle ça "les ficelles du métier". Mais ces ficelles-là seront un jour tressées ensemble et elles formeront autant de cordes solides avec lesquelles seront garrottés ceux qui les auront employées. Au jour solennel de la grande arrivée, Dieu sera l’arbitre unique, ou de notre salut, ou de notre élimination éternelle.

Certains pensent que tout ça, c’est du bla-bla-bla ; "causez toujours Monsieur le moraliste, mettez vos amplificateur à fond, moi ça me coule comme de l’eau sur les plumes d’un canard. Dieu ? Je veux bien admettre qu’il existe, mais Dieu verrait-il, Dieu entendrait-il ?"

C’est sans doute ce qu’a dût croire un grand fermier américain d’il y a quelques décades. Il vivait dans l’Etat de l’Illinois. Il a un jour écrit au directeur d’un journal de publier une lettre ainsi conçue : "J’ai labouré mon champ un dimanche, (et l’on connaît combien les anglo-saxons sont scrupuleux sur le dimanche), j’ai hersé mon champ un dimanche, je l’ai ensemencé un dimanche, je l’ai entretenu les dimanches, je l’ai fauché un dimanche et j’ai rentré ma récolte un dimanche. Et au mois d’octobre, ma récolte était plus belle que ceux qui n’avaient pas travaillé le dimanche".

La lettre qu’il reçut en retour fût pour lui le choc de sa vie. Il était tout simplement écrit : "Dieu ne règle pas toujours ses comptes au mois d’octobre !".

La Bible dit qu’il est réservé aux hommes de mourir une fois et après quoi vient le jugement.

Défaite ou victoire : le bon combat

En fait, notre vie est comme une course à étapes. Je dirai une course en sept étapes qui sont : la naissance, l’enfance, l’adolescence, la maturité, la vieillesse, la mort ; et puis la dernière étape, la comparution devant Dieu.

Pendant les six premières étapes de notre vie, nous avons l’occasion de chercher Dieu et de le trouver ; de nous mettre à la recherche de la vérité et de la découvrir ; pendant les six premières étapes nous avons l’occasion de nous repentir de nos péchés, de les confesser à Dieu, de les quitter, et d’accepter que Jésus-Christ devienne notre Sauveur personnel. Et si nous entrons dans ce schéma qui est celui de Dieu, alors la septième la grande arrivée sera exempte de toute terreur parce que la Bible dit : "Il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ".

Peut-être que quelqu’un, inquiet avec raison, va penser ce soir : Mais comment puis-je savoir que je serai vraiment sauvé ? Quelle garantie ai-je que mon arrivée devant Dieu sera un salut et non pas une catastrophe éternellement irréparable ? Eh bien voici la réponse : Si la Bible enseigne notre défaite, (et elle le fait en disant qu’il n’y a pas de juste, pas même un seul, et que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu), la Bible donc nous enseigne notre défaite spirituelle mais elle ne s’arrête pas là, elle va heureusement plus loin. Voyant cette défaite, la Bible ajoute que Dieu nous a envoyé le chef, le Capitaine de notre salut, ce terme, tiré de la Bible anglaise dans l’épître aux Hébreux (2 :10), est un terme sportif. Dieu nous a envoyé le capitaine de notre salut pour redresser une situation que nous avions compromise.

La Bible dit  que Dieu n’a pas envoyé son Fils pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Et l’emplacement où notre Capitaine s’est présenté pour rencontrer l’adversaire qui nous avait vaincu, ce n’était pas un stade, ni une piste, ni un ring, c’était un lieu situé en dehors des murs de Jérusalem appelée "la colline du crâne", le "Golgotha". C’est là qu’il s’est mesuré à notre adversaire.

Vous allez peut-être penser que la suite du récit est effrayante. Déjà en Gethsémané il vacillait, la sueur qui lui coulait de la tête était de sang ; il s’était déjà écrié : Seigneur, "S’il est possible que cette coupe passe loin de moi sans que je la boive".

Et puis lorsqu’il a été cloué sur la croix il a dit : "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as tu abandonné".

"Mais, me direz-vous, ce capitaine dont vous nous parlez ne fait pas figure de vainqueur, mais plutôt de vaincu ! Alors s’il est vaincu, comment peut-il nous donner la victoire ?"

Voyez-vous, notre conception à nous de la victoire n’est pas celle de Dieu. Nous concevons généralement la victoire comme ceci : un ennemi écrasé, réduit à l’impuissance, un vainqueur rempli de fierté avec une foule de possédés qui tout autour hurlent leur joie.

Ça, c’est l’idée humaine de la victoire. Mais celle de Dieu est différente, c’est celle de ce pilote anglais de la R.A.F, aux commandes de son Jet qui vole à assez basse altitude et tout à coup c’est la panne. Il peut sauter, mais s’il saute l’avion va s’écraser sur une colonie d’une cinquantaine d’enfants. Et il a le choix entre sauver sa vie et voir cinquante enfants périr, ou rester quelques secondes de plus aux commandes de l’appareil, le piloter loin de la colonie d’enfants, et périr.

Et c’est cela que Jésus a fait. Sa mort a été le salut pour les cinquante enfants. C’est cela la victoire de Dieu.

La Bible dit que le salaire du péché, c’est la mort. Or nous avons péché, donc nous méritons la mort. Mais Jésus-Christ est venu. Il a pris nos péchés à son compte et il en a subit la peine à notre place. C’est cela que veut dire : il est mort pour nous.

La dette de nos péchés étant payée, ceux qui étaient en proie à Satan, au péché, à la chair, sont ravis à leur étreinte. Les prisons brûlantes de l’enfer se vident de leur contenu d’âmes précieuses. Et Satan, notre ennemi à tous, voit des âmes ayant une valeur éternelle lui glisser des mains et trouver refuge dans celui qui a eu les bras étendus sur la Croix. C’est cela, la victoire de la croix.

Mais la mort de Jésus-Christ, ce n’est que la moitié de la victoire. La Bible nous dit que non seulement Jésus est mort, mais qu’il est ressuscité ; c’est-à-dire que la mort n’a pas été capable de le retenir.

C’est l’événement stupéfiant des siècles : la pierre a roulé, les disciples sont entrés pour constater que le tombeau était vide. Le Seigneur est vivant et où est-il ? Eh bien il est là, à la droite de Dieu, il intercède pour nous et nos noms, les noms de ses rachetés, ces noms-là sont écrits, gravés dans son cœur.

Le Souverain Sacrificateur du peuple juif, le grand prêtre, lorsqu’il se présentait devant Dieu, portait un pectoral sur la poitrine. Et sur son pectoral il y avait gravé les noms des douze tribus d’Israël : il portait Israël sur son cœur. Eh bien Jésus-Christ ressuscité est devant Dieu, notre représentant comme l’était le Souverain Sacrificateur d’Israël, et il nous porte sur son cœur. Si bien que quand Dieu regarde son Fils aujourd’hui, il voit nos noms. Quand Dieu regarde votre orateur aujourd’hui, il voit le cœur de son Fils. Quand il regarde cet être coupable et insignifiant que je suis, il ne peut le voir qu’au travers le du sang de son Fils duquel il est dit : "Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché".

Oui, le Sauveur a avec lui dans le ciel une longue liste de noms, c’est la liste de tous les engagés de tous les siècles qui, un jour, se sont convertis à lui. A la Pentecôte il y en a eu trois mille et puis cinq mille. Et puis, au long des siècles, des multitudes d’hommes et de femmes se sont tournés vers lui. Et plaise à Dieu qu’aujourd’hui, parmi ceux qui sont ici, il y en ait qui se tournent vers le Seigneur et qui l’acceptent comme leur Sauveur bien à eux.

Mes amis, laissez-moi vous dire que bientôt le bureau des inscriptions sera fermé. Nous l’avons dit hier soir, il est temps de chercher l’Eternel. Le ciel va se jouer à bureau fermé. Ce sera le huis clos éternel : "Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur".

La grande finale

Je veux vous faire voir la fin maintenant la dernière étape de ceux qui n’ont pas voulu s’engager sous l’étendard de la Croix, de ceux qui n’ont pas combattu selon les règles, de ceux qui ont vécu six étapes de leur vie sans se soucier de la dernière.

Je veux que vous compreniez que celui qui pourvoit à cette vie seulement sans pourvoir à l’autre, est sage pour un moment mais un insensé pour toujours. Et pour preuve je citerai VOLTAIRE, qui a vécu tout près d’ici puisque nous sommes à la frontière du pays de Gex. Cet homme était un génie. Il a eu sa cour personnelle, il fait la nique au tout puissant Louis XIV. Il a fait la nique à Dieu et à la mort semble-t-il.

Mais un jour elle a pris sa revanche et elle est venue le trouver pour de bon et VOLTAIRE tremblait de tous ses membres. Il eut une agonie épouvantable et il se serait écrié : "Je suis perdu, je suis perdu ! Oh je voudrais n’être jamais né ! C'était pour lui "La dernière étape !

C’est aussi celle d’un riche insensé dont nous avons parlé hier soir. Ses terres avaient rapporté en surabondance cette année-là. Il a abattu ses vieux greniers, il en a construit de nouveaux et de plus grands et a dit cette phrase qui fut sa dernière : "Mon âme, tu a des biens en abondance pour beaucoup d’années, va, mange, bois, réjouis-toi". Et à cet instant précis il a entendu une voix à l’oreille qui lui a dit : "Insensé, cette nuit même ton âme te sera redemandée". Insensé ! Le dernier état d’un homme qui franchit sa dernière étape.

Si vous n’avez pas Christ comme Sauveur, je veux que vous vous voyiez, debout devant le vaste portique donnant sur l’esplanade du jugement dernier, dressé comme une formidable arène.

Je me représente la scène de cette façon-ci : Il y a deux entrées, une à chaque bout de l’arène. Sur une des entrées il est écrit : "Entrée des pécheurs", et sur l’autre : "Entrée des accusateurs".

Et l’appel des noms commencera. Un nom, puis un autre nom, puis d’autres noms, les noms de tous ceux qui ne se sont pas réconciliés avec Dieu.

Et si vous n’avez pas fait la paix avec Dieu, votre nom sera prononcé et vous vous tiendrez tout seul au milieu de l’arène, à la barre du tribunal de Dieu. Alors, de cette porte d’accusation entreront une multitude d’êtres à l’air diabolique. Ils sont sombres, ils ont le regard empoisonné, ils occupent les premiers gradins, vous les reconnaîtrez tous au passage, ce sont vos péchés de l’année dernière. Il n’en manquera pas un seul. Ils pointeront tous un doigt accusateur contre vous. Et puis, le deuxième gradin se remplira de vos péchés de l’année précédente et puis le troisième, le quatrième, le dixième, le cinquantième. Ils viennent en foule et ils vous accuseront tous.

Mes amis, plus moyen de recourir au pardon. L’humble maître de Nazareth qui, pendant les six premières étapes de votre vie aurait voulu être votre Sauveur, sera ce jour-là l’arbitre unique de votre élimination éternelle, parce que la Bible dit que Dieu a remis tout jugement entre les mains du Fils.

Je veux maintenant parler à ceux qu’une calamité pareille effraye à juste titre. A ceux qui veulent échapper à la disqualification éternelle, à ceux qui disent nous avons compris et nous voulons nous convertir, nous voulons appartenir à Dieu. J’aimerais que vous n’alliez pas trop vite dans cette décision car je veux que vous soyez au clair et que vous sachiez en quoi consiste la course chrétienne. Je voudrais vous en montrer les gloires et les difficultés, les joies et les larmes, les extases et les souffrances. Tout d’abord je voudrais vous dire que l’on est pas sur la liste des rachetés du Seigneur parce qu’on aurait été baptisé, communié, confirmé, vacciné, marié ou enterré selon un rite religieux quelconque. On est sur la liste des rachetés par la conversion et par la conversion seulement. Et ce n’est qu’après la conversion que l’on peut parler de baptême, et de communion et de tout ce qui peut suivre. Cela revient à dire que ce n’est pas en essayant d’imiter Jésus-Christ que l’on peut être sauvé, mais en se convertissant à lui.

Imitation ou Conversion ?

Que penseriez-vous si un jour il me montait à la tête l’ambition de devenir un grand champion cycliste ? Pour le devenir il me faudrait bien sûr imiter, non pas n’importe qui, mais l’un ou l’autre des plus grands que ce sport ait connu. Un Raymond Poulidor, un Anquetil, un Eddy Merckx, un Indurain ou un Lance Armstrong.

Arrêtons notre choix sur ce dernier. Comme me parlant à moi-même, je me dis, tu vas imiter Armstrong l’Américain. Bien sûr je vais l’imiter d’aussi près que possible et je commence par suivre un régime pour perdre quelques kilos. Puis je vais me faire faire de la chirurgie esthétique pour ressembler à Armstrong. On me refait le nez, les joues, le menton. Je me fais repiquer des cheveux que je me fais teindre. Je change mon nom et ma nationalité et je me fais appeler Lance Armstrong. En supplément, je prends le vélo d’Armstrong, j’enfile le maillot d’Armstrong, les souliers, le dossard et le numéro de dossard d’Armstrong. Enfin, je ressemble à Armstrong comme une goutte d’eau peut ressembler à une autre goutte d’eau. Je me présente pour une grande classique, appelons-la "la nouvelle grande classique Genève-Besançon". Et bien sûr, comme vous êtes tous des supporters de l’Armstrong que je suis devenu, vous allez vous poster au col de la Faucille, non loin du départ, là où la rampe est assez dure et vous venez pour m’acclamer moi, l’alias Armstrong.

Arrivent les voitures officielles, les motards, et enfin voilà le peloton qui se pointe ; et vous dites, IL va passer en tête. Et en effet, en voilà un qui passe mais ce n’est pas lui. Puis un deuxième et puis un troisième, puis tout le peloton passe et toujours pas d’Armstrong. Vous vous dites "mais où est-il passé ?" Vous attendez une minute, puis deux, puis cinq minutes, dix minutes, et un quart d’heure après, vous voyez quelque chose qui arrive, une sorte d’escargot, un grand escogriffe qui pousse sur les pédales avec des allures d’hippopotame, la tête au niveau du moyeu, tirant une langue comme ça ; qui est-ce ? C’est moi, alias Armstrong !

Vous avez compris que ça ne sert à rien de vouloir imiter Armstrong. J’ai beau le faire, je n’arriverai jamais à rien. Par comparaison, quelle fantaisie ridicule que de vouloir imiter Jésus-Christ duquel il est dit : "Lui, en qui il n’y avait pas de péché !".

Rien que ça nous interdit toute tentative de réussir à l’imiter.

Mais supposons, pour en revenir à notre authentique champion que, par un miracle que je ne pourrais pas expliquer, Lance Armstrong puisse venir habiter en moi sans que je ne change rien, ni à mon identité, ni à mon aspect extérieur, et qu’il me donne son sens de la course, son endurance, son coup de pédale...

Est-ce que je pourrais alors, sans rien changer extérieurement, gagner un tour de France ? "Ah ! bien sûr", me direz-vous.

Plus besoin de faire de ma vie une mascarade ; si Armstrong était en moi, alors je deviendrais un autre homme en restant parfaitement moi-même. Et bien là est le secret du salut : c’est que Jésus-Christ vienne habiter en nous ; c’est la condition de départ.

L’apôtre Paul avait expérimenté la chose. Il a dit : "Ce n’est plus moi qui vis, c’est… c’est Christ qui vit en moi".

Et le jour où je m’humilie devant Dieu, où je reconnais que ma vie est une faillite devant l’exemple de Christ, un exemple que je ne peux pas suivre, ni de près ni même de loin, et qu’alors je lui dis : "Seigneur sauve-moi et viens mettre ta vie en moi", Dieu vient mettre en moi par le Saint Esprit la vie même de Jésus-Christ ; je nais de nouveau, je deviens un autre homme avec d’autres possibilités. Et alors je peux envisager le baptême et la vie chrétienne et la sainte Cène et la communion et le service pour Jésus-Christ.

Mais il faut commencer par le commencement c’est-à-dire inviter Jésus-Christ dans sa vie. C’est ça la conversion.

Je veux maintenant que vous voyiez deux hommes : l’apôtre Paul et Néron, l’empereur.

Ces deux hommes ne sont séparés que de quelques mètres. Et pourtant ils ont une course diamétralement opposée.

Néron a vidé la coupe des plaisirs, il est blasé. Il offre des récompenses à ceux qui inventeront de nouveaux plaisirs. Il est assis sur son trône, à Rome, alors le premier du monde. Les grilles de son palais ont un kilomètre de long. Du plafond de la salle de banquet des parfums tombent sur les convives. Il en vient de tous les pays du monde. Sa couronne vaut des millions, sa mule est ferrée d’argent, cent chars l’accompagnent quand il sort. Il ne porte jamais le même vêtement deux fois.

Mais il est sombre, il est misérable, il est malheureux. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas sauvé et il finira le plus lamentablement du monde dans le suicide et il perdra son âme.

A quelques mètres de là, Paul, le prince des apôtres, est tout seul dans un donjon d’une prison romaine. Il s’appelle lui-même "le prisonnier du Seigneur". Non pas le prisonnier de l’empereur.

C’est-à-dire qu’il est là parce qu’un jour il s’est converti à Jésus-Christ. Une chaîne le lie à un soldat romain et cette chaîne il l’a depuis des années. Des cicatrices sur son corps parle des plusieurs fois trente neuf coups qu’il a reçu. Sa face accuse la fatigue. Des sillons profonds sur sa figure parlent des nombreux périls qu’il a traversés. Il s’appelle lui-même, moi Paul, le vieillard, non pas qu’il soit tellement vieux, mais il a vieilli avant l’âge.

Et l’exécuteur des hautes œuvres - le bourreau - aiguise sa hache.

Mais Paul se réjouit toujours.

Il a écrit avant son exécution une dernière lettre que nous possédons encore aujourd’hui, dans laquelle il dit : "Le temps de mon départ approche, j’ai combattu le bon combat, j’ai gardé la foi. Désormais m’est réservée la couronne de justice que le juste juge me donnera en ce jour-là ; et non pas seulement à moi, mais à tous ceux qui ont aimé son avènement".

La paix de l’apôtre Paul dépasse la compréhension de Néron. Pourquoi est-il en paix ? Parce qu’il est sauvé ! Dans quelques minutes le corps décapité de Paul roulera sur les dalles de la prison. Les six premières étapes sont finies, la dernière commence, celle de la grande arrivée dans le royaume de Dieu.

Mes amis, êtes-vous prêts à vous convertir et à dire : "Seigneur jusqu’à la mort je te serai fidèle ?" Et souvenez-vous qu’à l’aube du troisième millénaire, il y a plus que de mourir pour le Seigneur, il y a "vivre pour lui". Le Seigneur ne nous a jamais promis une traversée facile, mais il nous a promis un sûr débarquement.

Si vous vous donniez au Seigneur, il est possible que vous fassiez l’expérience du missionnaire Henri Morisson. Il avait servi en Afrique Noire, où il avait donné les vingt plus belles années de sa vie. Et après vingt ans de services pour le salut de ceux qu’il aimait, il revenait en congé au pays pour la première fois. Sur le même bateau il y avait Teddy Roosevelt qui rentrait d’Afrique lui aussi, après une partie de chasse au lion...

Quand le navire est rentré en rade de New-York, toutes les sirènes se sont mises à hurler. Les quais étaient noirs de monde, de gens qui venaient saluer le tueur de lions. Mais lui, le missionnaire de Jésus-Christ, qui avait donné vingt ans de sa vie, il n’y avait personne pour l’attendre. Il ressentait de la tristesse dans son cœur. Il entendit alors comme une voix qui lui disait : courage Henri, tu n’est pas encore arrivé à la maison. Et il eut comme une extase. Devant ses yeux, les grattes ciel de New-York s’estompèrent, le bruit des sirènes s’assourdit. Il se vit entrer dans la gloire, les portails éternels s’ouvrirent, Il entendit les trompettes qui sonnaient, l’appel des noms et puis un nom : Henri Morrisson ! Présent. Bien fait, Henri Morrisson, tu as été fidèle en peu de chose je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton Maître.

Et vous ?

Mes amis, j’ai manqué plus d’un rendez-vous dans cette vie, mais par la grâce de Dieu je suis déterminé à ne pas manquer celui-là. Le Seigneur prend des engagements ce soir. Voulez-vous le recevoir ? Faites-le dans la minute qui va suivre. Nous allons avoir un moment de recueillement, une minute de silence. Et pendant ce silence, je vous demanderais de lui parler. Ne lui récitez pas une prière. Il connaît toutes les prières par cœur. Mais simplement laissez parler votre âme et donnez-vous à lui aujourd’hui pour qu’il vous sauve d’une part, et pour qu’il renouvelle votre vie d’autre part. Faites-le avec les mots de chaque jour, faites-le silencieusement, intérieurement, intensément mais donnez-vous à lui. Que Dieu vous bénisse.

Recueillons-nous à présent.

"Seigneur Dieu, tu as parlé à plusieurs cœurs ce soir et nous croyons que plusieurs se sont décidés pour toi. Veuille les accueillir selon ta promesse et donne-leur le Saint Esprit pour les convaincre intérieurement qu’ils sont devenus tes enfants. Et à côté de cette conviction intérieure, donne maintenant la puissance pour vivre une vie désormais différente, une vie qui te plaît qui t’honore, une vie de progrès, de victoires et de sainteté". Amen.