Chapitre 1, versets 1 et 2
Nous
allons aborder ce matin le livre de Jonas, l’un des petits prophètes ;
ce seront des réunions de réflexions qui demandent une attention soutenue.
Si
quelqu’un possède la Bible avec les notes Scofield, je lui recommande d’en
lire l’introduction, qui est très édifiante et qui offre un excellent
tremplin pour cet étonnant et détonnant document qu’est le livre de Jonas.
Nous lisons au chapitre 1er, les versets 1 et 2 :
« La
parole de l’Eternel fut adressée à Jonas, fils d’Amitthaï, en ces mots :
Lève-toi, va à Ninive, la grande ville et crie contre elle, car sa méchanceté
est montée jusqu’à moi. »
Ce
livre de Jonas, n’a pas été écrit pour piquer notre curiosité par les
choses singulières qui s’y trouvent.
Le
livre poursuit trois buts :
- il a un but moral
- il a
un but symbolique, et
- un
but prophétique
Voyons
d’abord, le but moral :
Ce
livre nous montre ce qu’il peut y avoir de résistance et d’opposition à la
volonté de Dieu, jusque dans le cœur le plus sanctifié ; il nous montre
où nous mène notre propre volonté, lorsque nous la prenons pour guide, et ce
qui arrive à l’homme qui se met à contester avec Son Créateur. Ce livre
nous révèle aussi les trésors de compassion qui sont dans le cœur de Dieu,
et comment il s’y prend pour triompher de la malice du cœur humain. Ce but
moral, nous le retrouverons tout au long de notre étude.
Il
y a aussi dans ce livre un but hautement
symbolique . En Jonas, il y a deux
personnages, deux hommes, deux natures bien tranchées. Il y a l’homme
charnel, récalcitrant à la volonté de Dieu, jaloux des grâces accordées aux
païens. Jonas, c’est le Juif tout entier avec les préjugés de sa race. Mais
il y a aussi chez lui l’homme spirituel, l’homme que Dieu emploie pour
accomplir Ses desseins.
Dans
ce qu’il a de bon, Jonas représente Israël dans ce qu’il a de bon, porteur
du salut aux nations. N’oublions pas que Jésus à dit à la Samaritaine et il le
dit à nous à travers elle : « le salut vient des Juifs ».
Ainsi, dans ce qu’il a de mauvais, Jonas représente Israël dans ce qu’il
avait de mauvais, tel qu’il était au temps du prophète et surtout tel
qu’il devait apparaître lors de la prédication de l’évangile dans le
livre des Actes des apôtres, profondément antipathique aux païens, opposé à
l’idée de leur salut et jaloux de la grâce accordée aux païens.
Un
but moral, un but symbolique et aussi, de la plus haute importance, un but
prophétique. Le livre de Jonas, c’est la vie
de Jésus-Christ mise en drame. Christ est l’objet de tout le témoignage
prophétique ; tous les prophètes sans exception, nous parlent de Jésus,
et Jonas aussi. Mais il le fait à sa manière ; alors que les autres prophètes
l’annoncent ou le préfigurent, lui, il le personnifie sans jamais le
mentionner une seule fois. Jésus, lui, a parlé de Jonas et a mentionné son
nom, c’est ainsi que, dans l’évangile de Matthieu au chapitre 12 et au
verset 40, il dit : « car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le
ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et
trois nuits dans le sein de la terre… » et : « les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement, avec
cette génération, la condamneront parce qu’ils se repentirent à la prédication
de Jonas, et voici il y a ici plus que Jonas. » Dans l’évangile de
Luc au chapitre 11 et au verset 30, le Seigneur rend témoignage de Jonas en ces
termes ; « Car de même
que Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l’homme en sera
un pour cette génération ». Ainsi, Jonas, nulle part ne mentionne le
Seigneur, mais partout il le montre à notre foi. Ce que les autres mettent en
paroles, lui, il le met en action. Il préfigure Jésus-Christ dans sa détresse,
dans ses souffrances, dans son rejet, dans sa mort, dans sa résurrection et
dans l’évangile qui est annoncé au monde entier. Je m’empresse de signaler
que Jonas, comme d’autres aussi, est un personnage figuratif,
c’est-à-dire un type de Jésus-Christ. Et un personnage figuratif ne l’est
jamais que dans certains traits de son caractère ou de sa vie. Nous risquons de
nous égarer si nous n’en tenons pas compte. Si l’apôtre Paul nous autorise
la typologie, que Dieu nous garde toutefois
de la « typomanie ».
Quelques
mots encore sur Jonas.
Jonas
est-il l’auteur du livre qui porte son nom ? Le silence qui entoure son
retour à de meilleurs sentiments au chapitre 4, nous le prouve. Dieu a eu
raison de son serviteur, et c’est suffisant, il n’essaye pas de se justifier
aux yeux des lecteurs. Maintenant, que ce soit lui qui ait écrit le livre ou
que ce soit quelqu’un d’autre qui l’ait écrit d’après son récit, de
toutes façons, c’est de lui que nous le tenons, et cela honore son caractère.
Il y consigne avec une entière franchise le récit de ses égarements ; il
décrit ce qu’il y a eu de plus insensé dans sa conduite et cela nous révèle
qu’une fois son fol orgueil brisé, il y avait chez lui une humilité foncière
qui nous grandit le personnage.
Maintenant
regardons Ninive, la capitale de l’Assyrie.
Nous sommes ici au début du deuxième empire. Déjà maîtresse d’une vaste
partie de l’orient, elle entendait avancer ses conquêtes à l’occident et
s’établir jusque sur le littoral méditerranéen. Elle avait déjà lancé
quelques coups de semonces victorieux du côté d’Israël, la partie Nord du
royaume. Le roi Manahem n’avait gardé sa souveraineté qu’en payant un
lourd tribu à Ninive. Ninive commençait à devenir pour Israël, ce que
Babylone allait devenir plus tard pour Juda le royaume du Sud, la verge de Dieu
pour les châtier.
Ninive
était l’une des plus anciennes villes du monde. Elle avait été construite
par Assur, le petit-fils de Noé qui l’avait fondée sur le Tigre vis à vis
de la Mossoul d’aujourd’hui. C’était une cité immense dont on avait
perdu la trace complètement. Voltaire qui avait plaisir à dénigrer la Bible,
disait qu’elle n’était qu’une invention humaine puisque pour lui Ninive
n’ayant jamais existé. C’est au 19ème siècle que sous
l’impulsion de l’ambassadeur de France à Mossoul, Monsieur Botta, on a
commencé des fouilles et qu’on a retrouvé les traces de cette cité complètement
ravagée et disparue. Elle était si grande qu’il fallait trois journées de
marche pour en faire le tour, et si nous connaissons le diamètre d’un cercle,
nous comprenons qu’il a fallu tout une journée au prophète pour la traverser
en criant « encore 40 jours ». Elle était remplie de jardins, de
parcs et d’innombrables troupeaux y paissaient. Il y avait cent vingt mille hommes ne connaissant ni leur droite de leur
gauche. Si cela veut dire que c’était des enfants, parce qu’en effet les
enfants ne connaissent pas leur droite de leur gauche, cela suppose une
population de deux millions d’habitants.
La
muraille était gigantesque et large au point que trois chars pouvaient y passer
de front. Elle était flanquée de cent cinquante tours de trente mètres de
haut. Sa richesse, sa gloire et sa puissance répondaient à sa grandeur. Elle
étincelait d’or et de joyaux, mais grande par la force de ses armées, grande
par son architecture, grande par la force irrésistible de ses armes, elle ne
l’était pas moins par le nombre de ses crimes.
La Bible l’appelle la cité sanguinaire, remplie de vols, de meurtres
et d’orgueil ; elle était entièrement adonnée à l’idolâtrie, elle
était le berceau de l’occultisme, la mère des abominations de la terre
civilisée de l’époque ; telle était Ninive la superbe. Mais les
iniquités de la cité corrompue étaient montées jusqu’au ciel ; la
coupe de ses iniquités était comble et la coupe de la colère Dieu va déborder
contre elle.
L’ordre de Dieu à Jonas.
Nous
entrons petit à petit dans le vif du sujet. Dieu parle à Jonas et lui donne
l’ordre d’aller à Ninive et de menacer celle devant qui Israël et les
nations tremblaient. Et la fière Ninive tremblera devant un faible Hébreu ;
son orgueil s’abaissera jusque dans la poussière devant un faible enfant d’Israël,
qui ira contre elle avec les seules armes de la Parole de Dieu : « ainsi
dit l’Eternel ! » Frères et sœurs, cela a été pour moi un
puissant stimulant dans le ministère que Dieu m’a confié, et que Dieu nous
a confié à tous, pour lutter contre les géants
notre siècle. Pour toucher Félix, le procurateur romain, et pour le faire
trembler, Dieu s’est servi d’un prisonnier, l’apôtre Paul, à qui il
donnera une parole d’autorité. C’est enchaîné que l’apôtre Paul fera
face à Néron, et c’est diminué par une écharde dans la chair que Paul
parlera aux grands de ce monde. Pour
leur faire entendre Sa Parole, Dieu ne déliera pas ses liens et Il ne le
hissera au niveau des autres. Cela veut dire que pour parler aux gens de notre génération,
nous ne devons pas atteindre leur niveau, ni non plus descendre à leur dégradation
ou niveler notre vocabulaire par le bas, nous pouvons y aller avec la seule
Parole de Dieu. Souvenez-vous que c’est dans sa faiblesse que Jésus a parlé
à Pilate, le procurateur romain. Dieu n’a pas ôté la couronne d’épines
de la tête de Son Fils pour qu’il parle à ce grand personnage. Dieu nous
donne à nous aussi la Parole du témoignage, et de peur que dans nos
aspirations naturelles nous ne tendions à nous hisser au niveau des autres,
Dieu ne nous a donné à proclamer au monde que ce que l’épître aux
Corinthiens appelle une folie, mais Paul ajoute que c’est une folie qui
sauve, c’est une folie qui est plus sage que les hommes, qui est plus forte
que leur force. Voilà ce que le
Seigneur nous met entre les mains, ce Livre, la Parole de Dieu, le… « ainsi
dit l’Eternel ! »
Les instruments
dont Dieu se sert.
Quand
Dieu a une œuvre à faire, les instruments ne lui manquent pas, la nature
entière est à ses ordres. Dans l’Ancien Testament, lors de ce qui est appelé
la révolte de Coré, l’instrument entre les mains de Dieu sera la terre, le
sol : la terre qui s’ouvre et engloutit Coré et sa bande. La mer, autre
instrument de Dieu submergera les armées du Pharaon. Un âne arrêtera la démence
du prophète Balaam. Une branche d’arbre deviendra un instrument de Dieu et
pendra Absalom par la tête pour qu’il reçoive le châtiment mérité. Des
vers tarauderont Hérode jusqu’à sa mort et le tout petit Jonas menacera la
grande Ninive. Dieu, quand Il sélectionne ses instruments, semble parfois
choisir les moins qualifiés pour l’œuvre qu’il leur demande d’accomplir.
De créatures chétives, il fait souvent l’instrument distingué de ses décrets.
Avec Lui, Moïse le berger de Jéthro, avec un bâton à la main ira détruire
l’Egypte. Avec Dieu la petite orpheline Esther, déjouera les plans du cruel
Haman. Avec Dieu, un faible Jonas va faire tomber deux millions d’hommes à
genoux dans la poussière.
Debout, Jonas !
« Lève-toi !…
Jonas, lève-toi ! » Avez-vous remarqué que Dieu, avant de parler à
Ninive, commence par parler à… ? à
Jonas ! Ce n’est pas à Ninive que Dieu parle d’abord, mais à
Jonas ; ce n’est pas au monde que Dieu va s’adresser pour commencer,
c’est à …. ? mais c’est à nous ! Même dans ses jugements,
n’est-il pas écrit : « les jugements de Dieu commencent par… ?
sa maison ! » et si nous voulons parler au monde (et je suppose que
nous le voulons tous !), il faut d’abord que nous laissions à Dieu le
soin de nous parler ; il faut que nous écoutions la Parole de Dieu ;
Dieu ne peut rien dire au monde tant qu’il ne nous l’a pas dit ! Alors,
sommes-nous des gens à l’écoute de la Parole de Dieu ?
Dieu
va commencer à parler à Ninive et il dit : « Jonas, lève-toi ! ».
Le Maître a parlé, le serviteur n’a plus qu’à obéir. Ah ! si Jonas
l’avait mieux compris ! S’il s’était tenu prêt à obéir à la voix
de Dieu, que d’amertume il se serait épargné. « Lève-toi »,
c’est le message que le Seigneur dit à chacun de nous. Il dit : « Lève-toi ! lève-toi
pour faire ce que je te demande de faire et pour aller là où je veux que tu
ailles ! » Le racheté n’a plus la disposition de lui-même ;
il n’a pas à consulter ce que la Bible appelle la chair et le sang, il n’a
pas à consulter ses goûts personnels, ses avantages, ses craintes, ses
faiblesses, ses intérêts, il n’est plus à lui-même ;
nous ne nous appartenons plus, nous dit l’épître aux Galates, mais nous appartenons à Celui qui est mort pour nous.
L’attitude du vrai serviteur de Dieu, c’est l’attitude du jeune
Samuel qui, la nuit, entendait une voix qui le réveillait en l’appelant par
son nom et à laquelle il répondait en disant : « Parle
Seigneur, ton serviteur écoute ! ». Tel est le langage que doit
avoir le vrai serviteur de Dieu.
Girouette ou boussole ?
« Lève-toi ! »
et il faut se lever quand Dieu nous dit de le faire. Qu’était notre vie avant
notre conversion, avant que nous puissions répondre à la volonté de Dieu ?
Il n’existe pas de plus belle illustration que deux instruments : la
girouette et la boussole. Toutes deux se ressemblent en ce sens qu’elles sont
montées sur un pivot et qu’elles tournent. Mais quelle différence entre la
girouette et la boussole ! La girouette, c’est notre vie avant notre
conversion. Nous allions avec le vent, nous n’avions d’autre direction que
celle des autres ; celle de l’opinion publique, celle du patron, celle de
la majorité ; nous étions à la merci de tous les courants ; ça
c’était avant notre conversion, même ceux qui refusent de l’admettre sont
des girouettes. Je me souviens avoir rencontré une heure avant une réunion
comme celle-ci, un médecin ; je ne savais qu’il était un médecin, il
passait pour une consultation dans une famille de chrétiens, et je l’ai pris
pour un membre de la famille, je lui ai dit : « Ah ! vous
serez avec nous à la réunion tout à l’heure… » Il a souri, il a dit
non, je ne vais pas aux réunions, je ne partage pas vos avis ». Ah ?
« Non, non, ma femme et moi, nous sommes athées, nous ne croyons pas
à ces choses…. Ces choses-là c’est pour vous, c’est pour les faibles ;
vous en avez besoin vous, mais moi, je n’en ai pas besoin ! ». Il
était fort, lui ! C’était, il est vrai, un bel homme, bien de sa
personne, bonne situation, brillant, il avait tout pour lui, il était solide
comme un roc. Moi, j’étais le
faible. Nous étions ceux qui avions besoin des béquilles de la religion,
incapables de nous suffire à nous-mêmes.
Je me souviens lui avoir dit : « Ah !vous êtes athée. »
« Oui ! » « Vous avez des enfants ? » Il dit
« Oui, j’en ai deux. » Je lui demandé : « Ils ont
été baptisés ? » Il me dit : « Oui ! »
Je lui ai alors dit : « Comment ? Vous êtes athées,
et vous avez fait baptiser vos enfants ?…. » Il a vite saisi
qu’il était sur du sable mouvant, tellement énorme était l’irrationalité
de sa position. « Oui, oui, » m’a-t-il dit « c’est … oh !
vous savez… oui, c’est… c’est pour faire plaisir à la grand-mère !…. ».
Alors, docteur, finalement, le faible, c’est vous, vous n’avez ni
conscience, ni conviction propre… », si j’ai bien compris, vous
n’avez d’autre conscience et d’autre conviction que celle des autres…. !
C’est ça la faible girouette qui tourne à tout vent ! !
Eh
bien ! oui, autrefois c’était ça notre vie ; nous prétendions
aussi être des caïds ; quand on est jeune on roule les mécaniques comme
les autres ; mais au fond on est et on reste les jouets de ses passions, on
est comme la girouette qui tourne trop souvent « à-la-va-comme-je-te-pousse ! ».
Mais, quand Jésus apparaît et entre dans une vie, il se passe une « aimantation »
spirituelle que la Bible appelle la nouvelle naissance qui vient nous animer et
on quitte le style girouette pour devenir l’aiguille aimantée qui elle, donne
toujours une direction dominante qui est Jésus-Christ. Ho ! bien sûr,
comme l’aiguille de la boussole il y a des oscillations dans notre vie,
mais elle a désormais une direction dominante qui est Jésus-Christ ! Oui
la direction générale d’une vie transformée, ce n’est plus l’opinion
des autres, c’est la volonté de Dieu.
Voilà,
je termine avec cette parole que le Seigneur dit à Jonas : « lève-toi !»
et je répète, le Maître a parlé, le serviteur n’a plus qu’à obéir. A
chacun de nous, le Seigneur a confié un rôle que, de notre mieux, nous avons
joué jusqu’à présent, mais il peut très bien comme à Jonas nous confier
une œuvre supplémentaire, nous demander de faire un pas de plus et nous dire :
maintenant, lève-toi ! »
Nous
verrons la suite une autre fois mais pour l’instant nous nous arrêtons à ces
deux mots : « lève-toi ! »
Nous
nous inclinons dans la prière :
Seigneur,
merci pour cette Parole qui nous interpelle et qui nous dit comme à Jonas
de nous lever pour toi. Quel honneur tu nous fais de nous parler à nous les
premiers. Aide-nous à nous à
faire passer le message plus loin et à dire, « ainsi dit l’Eternel »,
car ce sera là notre seule autorité, notre seule puissance de témoignage.
C’est une folie en apparence mais c’est une folie qui nous a vaincus, qui a
été était plus forte que notre sagesse, qui a été plus forte que notre
force. Seigneur, merci pour le jour où nous avons tremblé devant ta Parole, où
nous nous sommes humiliés devant toi. Merci pour ce jour où, vaincus, où nous
sommes enfin entrés dans ta victoire. Quel beau jour que celui-là et que de
beaux jours après, même dans les luttes, les tempêtes et les combats où tu
t’es montré à la hauteur de tes promesses. Seigneur, donne des prolongements
à la prédication de ce matin. Merci de
ce que cette étude a été encadrée de prières, de chants qui déjà nous
parlaient, et de ce que tu clôtureras ces moments par quelque chose qui va réchauffer
et faire du bien à nos cœurs. Merci au Nom de Jésus, Ton Fils, notre Sauveur,
Amen Seigneur !
Chapitre 1, versets 1 et 2 (suite)
Puisque
nous sommes encore au début du livre de Jonas, il vaut la peine, de relire les
deux premiers versets et de faire un résumé très bref de ce que nous avons
dit ce matin. Jonas est l’un des petits prophètes, (on dit petits prophètes
parce que les livres qui portent leur nom sont courts comparés à Esaïe,
Jérémie, Ezéchiel et Daniel). Ces petits prophètes-là ont toujours
été ma bête noire. Si donc je
vous vois chercher dans votre Bible et avoir quelque peine à trouver, ne vous
inquiétez pas, moi non plus je ne les trouve jamais du premier coup, je n’y
suis jamais arrivé ; je connais tous les livres de la Bible dans l’ordre
sauf les petits prophètes.
Nous
relisons que : « La Parole
de l’Eternel fut adressé à Jonas, fils d’Amitthaï en ces mots : Lève-toi,
va à Ninive, la grande ville, (nous nous sommes arrêtés là)
et crie contre elle, car sa méchanceté est montée jusqu’à moi. »
Nous avons dit ce matin que ce livre avait un triple but :
-
un but moral d’abord : ce livre
nous montre où nous mène notre propre volonté lorsque nous la prenons pour
guide
-
un but symbolique : Jonas dans ce
qu’il a de bon représente Israël dans ce qu’il a de bon et dans ce qu’il
a de mauvais et puis troisièmement, ce livre a :
-
un but prophétique : c’est le témoignage
prophétique sur la personne de Jésus-Christ car tous les prophètes rendent témoignage
de Jésus.
Nous
avons dit quelques mots sur Jonas, nous nous sommes largement étendus sur cette
ville prodigieuse qu’était Ninive qui, non en surface mais en gloire, n’a
probablement été dépassée que par Babylone. Nous sommes arrivés à cette
parole où l’Eternel lui dit : « Lève-toi » et nous
avons vu qu’avant de parler à Ninive, Dieu a parlé à Jonas. Avant de parler
au monde, Dieu parle à son Eglise, il parle à ses rachetés, à ses enfants.
Nous ne pouvons pas valablement parler au monde tant que nous n’aurons pas
laissé Dieu nous parler en premier
lieu. Cela revient à dire que nous ne pouvons transmettre au monde que ce que
Dieu nous a d’abord donné.
La première ville du monde.
Dieu
lui dit « lève-toi et va à Ninive la grande ville ». Je vous
pose une question : savez-vous qui a fondé la première ville du monde ?
Que pensez-vous ? C’est Caïn, le meurtrier de son frère Abel. Nous
trouvons cela tout au début de la Bible. Et dans l’état actuel de la nature
humaine, les villes sont des maux et les grandes villes sont des grands maux.
Certains sociologues modernes prétendent que au-dessus de 50.000 habitants, les
villes ne sont plus véritablement gouvernables ou rentables. Pourquoi ?
Parce que dans les grandes villes, le crime s’enhardi par le nombre des
complices. On ne croit plus faire le mal quand des millions de gens autour de
vous le font. Pour commettre ce qui va à l’encontre de la volonté de Dieu
dans une très grande ville, on y a beaucoup plus de liberté qu’à la
campagne, on s’y cache plus facilement comme un serpent se cache dans son
buisson. Oui, les villes sont des maux, les grandes villes des grands maux.
Cependant un jour approche, le jour de l’Eternel, où les villes
exerceront entre elles une influence salutaire. Mais en attendant ce jour, Dieu
prend les situations comme elles sont et Il tire le bien du mal. Tandis que
Satan profite de l’agglomération des hommes pour faire proliférer la faute
et le péché, Dieu dans certains cas se sert de cet amas des hommes pour répandre
sa vérité. et c’est parfois vrai que là où il y a eu le plus de ténèbres,
c’est là que Dieu fait éclater le plus de lumière. Bien des villes
d’ailleurs ont été choisies par Dieu et je pense à Corinthe dans le Péloponnèse.
Corinthe qui était une ville corrompue, et pourtant Dieu a dit à l’apôtre
Paul : « passe en Macédoine car j’ai là un… j’ai là un grand
peuple ! ». Il est des villes dont Dieu s’est servi pour faire éclater
son rayonnement dans le monde entier ; Entre autres, je pense à Genève
qui a irradié la lumière de l’évangile. Quelle est la devise de Genève ?
« post tenebra lux » Hélas, bientôt il faudra inverser la devise,
et ce sont les chrétiens genevois eux-mêmes qui le disent. Oui, Dieu s’est
parfois servi de grandes villes, mais ce sont là des exceptions et la vérité,
je la répète pour la troisième fois, les villes sont des maux et les grandes
villes ce sont des grands maux. Ce sont des centres du vice entre les mains du
Prince du mal. Il y met ses agents aux postes clés, et plus les fils du premier
transgresseur vivent rapprochés les uns des autres, plus ils se corrompent
mutuellement, chacun apportant sa quantité de dépravation naturelle et
l’offense grandit. Remarquez que plus Dieu bénit, plus l’offense du monde
s’étoffe. Avec la patience de Dieu, grandit aussi la rébellion des hommes.
C’était le cas de Ninive et il faut l’avouer, c’est le cas de notre
monde. Nous vivons dans un Occident riche, mais moralement au bord de la
catastrophe. Malheur à notre monde et malheur à Ninive ! Dieu va entrer
en jugement avec elle comme Il va entrer en jugement avec notre civilisation
corrompue et remplie de violence.
Dieu avance à pas lents.
Mais
il faut aussi se souvenir que quand Dieu marche, Il marche toujours à pas lents ;
Dieu s’arrête fréquemment en chemin surtout lorsqu’Il est en route pour le
jugement. Dans le livre de la Genèse l’Ange de l’Eternel est descendu du
ciel, Il s’est mis en marche pour aller à Sodome et Gomorrhe. Il s’est arrêté
au chêne de Mamré, là où était Abraham, et Il a eu un long entretient avec
lui au sujet du sort de la ville. Nous savons que quand Dieu châtie, Il le fait
à coups sûrs et après s’être dûment informé. Dieu n’agit jamais avec
précipitation. Il envoie ses messagers devant Lui pour qu’ils disent à ceux
à qu’Il va juger, ou bien qu’ils se repentent, ou qu’ils périssent.
C’est ainsi que Noé menace le monde antédiluvien, que Lot menace l’impure
Sodome et que Jonas va menacer la ville criminelle. Dieu lui dit « lève-toi,
va et crie contre la grande ville, parce que sa méchanceté est montée
jusqu’à moi ! ». Arrêtons-nous à cette phrase : « sa
méchanceté montée jusqu’à ?…. jusqu’à moi ! » Nous
avons tout à l’heure parlé de Caïn, fondateur de la première ville, mais
aussi et surtout le premier meurtrier. Quand Dieu est venu le trouver, Il lui a
demandé : « Où est ton frère ? » Caïn a fait semblant
de ne pas savoir et Dieu lui a dit : « La voix du sang de ton frère
est montée jusqu’à… jusqu’à moi, jusqu’au ciel ». En parlant de Sodome et de Gomohrre, Dieu a
dit : « Le péché de Sodome est énorme et le bruit m’en est venu
aux oreilles ». Quand le fils prodigue après avoir dilapidé, ses biens,
sa santé, son honneur, est enfin revenu après avoir quitté ses
cochons… quelle a été sa première parole ? « Mon père, j’ai péché
contre… contre qui ? contre le ciel d’abord, et puis contre toi ».
De même, les péchés de Ninive se sont empilés, « sa méchanceté est
montée jusqu’à moi ! » Et cela nous montre la grandeur, la
dimension morale de l’homme. L’homme,
parce qu’il est créé à l’image de Dieu, porte en lui
une dimension d’infini et son péché ne s’élève pas moins haut que
jusqu’à Dieu. Au cri de l’iniquité de cette ville, va répondre le cri de
la colère de Dieu. « Encore quarante jours et Ninive sera détruite ! »
tel est le sombre message que Jonas devait annoncer à la ville. Et ce message,
il devait le prêcher partout , il devait le prêcher au pied des
murailles, devant les tours de gué ; il devait prononcer ces paroles
devant l’humble asile du pauvre comme devant la somptueuse maison du riche ;
il devait dire ces choses sur les places de la cité, devant le palais du roi.
Transposé dans notre temps, ce message il devra le crier devant le kiosque à
journaux où s’étale la publicité licencieuse, devant la salle du festival,
il le dira devant le micro de la radio, devant les caméras de la télévision,
devant le tripot où les hommes s’enivrent, dans les lieux de culte où trône
la mondanité et l’hypocrisie. Partout, il faudra
que Jonas le proclame et non seulement lui, mais nous aussi nous devons
le dire comme le préconise le livre de l’Ecclésiaste, « en temps et
hors de temps ». La vendange du jugement mûrit rapidement ; Dieu va
la récolter bientôt, et comme il le dit ce livre de la fin des temps qu’est
l’Apocalypse, il va fouler cette vengeance dans la cuve de sa colère. Telle
est la ferme et irrévocable parole que l’Eglise doit annoncer au monde
aujourd’hui ; telle est la parole que chaque racheté doit dire à son
prochain, à son conjoint, à ses enfants, à ses voisins, à la ville dans
laquelle il habite, il doit dire la parole du prophète Amos : « prépare-toi
… à la rencontre de ton Dieu ». Et la raison de cette prédication
« crie contre la ville ! », c’est parce que justement Dieu dit : «sa
méchanceté est montée jusqu’à… jusqu’à moi ».
Cela,
c’est une vérité que l’incrédule ou l’homme de ce siècle feint ne pas
croire, mais qu’il redoute en secret. La pensée d’un Dieu saint, d’un
Dieu juste, d’un Dieu pur, d’un Dieu qui voit tout, qui enregistre tout, est
insupportable à nos contemporains. L’homme
voudrait éloigner Dieu du monde qu’il a fait et le reléguer dans un coin de
son univers. Et là, il lui donnera peut-être le titre d’être suprême, d’énergie
initiale, de fluide universel. On dira que Dieu est trop grand pour se pencher
sur nos petites vies et pour se mettre à compter ce que nous y avons mis.
L’honneur rendu à ce Dieu-là, n’est
qu’incrédulité et révolte. Dieu voit ! Dieu a vu dans l’intimité de
votre vie ; Il a vu et Il a lu dans le replis le plus secret de notre âme.
C’était le cas de Beltshatsar le dernier roi de Babylone, Dieu lui a fait par
les doigts d’une main mystérieuse qui écrivait sur le plâtre de la muraille :
«tu as été pesé, tu as été compté. » Il a été compté à un atome
près. Et c’est Jésus qui le confirme, l’aimable Jésus, celui qui «nous
aime bien plus que la plus tendre mère », c’est Lui qui connaît
le nombre des cheveux de notre tête. Il est aussi celui qui connaît le nombre
de nos pensées et qui nous connaît à fond ! C’est celui qui scrute et
qui évalue notre vie avec une exactitude aussi rigoureuse que les lois qu’Il
a mises dans l’univers ! Certains vont s’écrier : «mais Dieu
nous espionne ! » Dieu ne nous espionne pas, Dieu nous regarde ! Vous pouvez éloigner Dieu de votre souvenir, mais Lui ne
vous a pas oublié. Voyez ce qu’Il dit au verset 16 du psaume 50 où il y
a des paroles très lourdes de sens » : « Dieu
dit au méchant : quoi donc, tu énumères mes lois (c’est qu’on peut
très bien énumérer les lois de Dieu et être méchant ! être méchant
et religieux ça va parfois ensemble ! souvent même!) quoi donc, tu
énumères mes lois et tu as mon alliance à la bouche, toi qui hais les avis et
qui jette mes paroles derrière toi ? Si tu vois un voleur tu te plais avec
lui, et ta part est avec les adultères, tu livres ta bouche au mal et ta langue
est un tissu de tromperie, tu t’assieds et tu parles contre ton frère, tu
diffames le fils de ta mère ! voilà ce que tu as fait et je me suis tu !
dit l’Eternel, et tu t’es imaginé que je te ressemblais, mais je vais te
reprendre et tout mettre sous tes yeux ! Pensez-y donc vous qui oubliez
Dieu ! ». Et croyez-le, tout remettre devant les yeux des hommes,
Dieu le fera dans le jour que Jésus-Christ appelle, le jour de la colère à
venir ! Avez-vous compris ce que veut dire : le jour de la colère à
venir ? Au nom du ciel, que chacun d’entre nous s’arrête pour peser
cette expression et que chacun qui n’est pas en règle avec Dieu
tremble, et qu’il se jette dans les bras de Celui qui peut à la fois, ou châtier
ou sauver, ou condamner ou délivrer.
La colère à venir !
La
colère à venir !…. Tout ce qu’il y a de menace et de malédiction
dans la loi de Dieu, tout ce qu’il y a de courroux et de haine contre le péché
dans le cœur d’un Dieu saint, tout ce qu’il y a d’ardeur consumante dans
le cœur d’un Dieu juste, tout ce qu’il y a de puissance pour briser dans le
bras d’un Dieu fort, tout ce qu’il y a d’agonie et de terreur dans le séjour
des morts où gémissent ceux qui y sont plongés… eh ! bien, tout cela,
Jésus-Christ l’a ressenti et l’a subi dans ces moments qui ont été de
Gethsémané à la Croix de Golgotha. Cette coupe amère de la colère et de la
malédiction de Dieu, elle a été vidée par Jésus-Christ quand il s’est écrié : « Père
si c’est possible que cette coupe passe loin de moi… » et puis
« Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Cette
coupe, Il l’a prise, Il l’a vidée jusqu’à la lie, ne laissant plus, pour
ceux qui se repentent et qui se tournent vers Lui, qu’une autre coupe que la
Bible appelle : « la coupe du salut ». Oh ! qu’il est
heureux celui qui peut maintenant parler non plus d’une coupe de colère, mais d’une coupe
de bénédiction.
Voyez-vous,
le sacrifice de Jésus-Christ scinde l’humanité en deux classes. Il y a ceux
qui, croyant en Jésus-Christ, savent qu’ils ont déjà reçu dans le corps de
Christ la condamnation qu’ils avaient méritée. Et ceux qui ne cherchant pas
en lui leur refuge, auront encore à affronter la colère à venir et souffrir
personnellement sous la main de
Dieu, tout ce que Jésus-Christ a souffert, depuis Gethsémané jusqu’à la
Croix. Alors, dans quelle classe sommes-nous ce soir ? Sommes-nous dans la
classe de ceux pour qui, la colère de Dieu est encore à venir ou la
classe bienheureuse de ceux pour qui la colère de Dieu est déjà venue ?…
Comme je m’émerveille aujourd’hui des voies de Dieu envers moi, combien me
reste incompréhensible cette heure où poussé par une force que je n’ai
jamais pu expliquer, j’ai monté les escaliers qui conduisaient à ma chambre,
et où là, devant mon lit, je suis tombé à genoux en disant
à Dieu : « Je suis perdu !… Ô Dieu ! sauve-moi ! ».
C’est ce jour-là que ce qui
conduisait Fernand Legrand tout droit à la perdition, a été mis sur Jésus.
Il a tout réglé, Il a tout payé, mourant en disant ces paroles qui réglaient
le passif de ma vie : « Tout est accompli !… ». Pour que plus jamais personne ne subisse la juste colère de Dieu, Jésus
l’a subie pour nous afin que, nous repentant de nos péchés, les avouant en
les appelant par leurs noms, nous puissions entrer dans le salut qu’il donne
à tous ceux qui le reçoivent comme leur Sauveur personnel.
Un message difficile et périlleux.
Sans
contredit, le message que Jonas devait annoncer à Ninive, était difficile et périlleux.
Mettons-nous à sa place. Il devait, lui le petit prophète de Galilée, heurter
de front la plus grande puissance du monde. Un mot nous montre l’âpreté de
la chose, c’est celui où Dieu
lui dit « lève-toi, va à Ninive et parle contre,
et je souligne ce mot : contre.
Ce message, il ne pouvait pas l’humaniser sans le dénaturer, il devait le délivrer
dans toute son apparente aridité ; en fait il devait croiser le fer avec
Ninive, mais ça, il devait le faire sans haine, parce que le grand but de Dieu
reste aujourd’hui encore, de sauver le pécheur en contrant son péché.
Çà, c’est le chemin de Dieu et c’est pourquoi nous ne pouvons pas
en tant que prédicateur honnête et prédicateur évangélique, faire l’économie
de la repentance. Mais pour accomplir cette tâche extraordinaire qui le dépassait,
nous le verrons prochainement, trois choses avaient été mises à son actif :
-
Premièrement, il était assuré de la protection de Dieu.
-
Deuxièmement, il avait l’autorité de Celui qui l’envoyait, il avait
une parole d’autorité comme Jésus quand il parlait, ce qui surprenait
les pharisiens et les scribes, car il ne disait pas comme eux des « si, des
peut-être, des on espère, des je pense que,…. », au contraire il avait
la voix des vieux prophètes : « ainsi parle l’Eternel ! ».
-
Troisièmement, chose que Jonas aurait dû avoir mais il ne l’avait pas, c’était
l’amour pour les millions d’âmes que sa parole pouvait sauver.
N’est-ce
pas là ce qu’il nous faudrait aussi, de l’amour pour les habitants de nos
villes et de nos villages qui hélas dans leur immense majorité, (cela soit dit
sans esprit de jugement) ne sont pas entrés dans le salut que Dieu leur offre.
Jonas devait aimer Ninive comme nous devons aimer nos pays, nos concitoyens, nos
amis, nos parents inconvertis et avoir le courage
de leur dire la vérité. Aimerions-nous vraiment les voyageurs d’un
train si, sachant qu’un pont s’est écroulé et que le train va y passer
dans un quart d’heure, nous nous disions en nous-mêmes : «, c’est la
nuit, ces voyageurs dînent au
wagon-restaurant, ou dorment en wagon-couchette ou sont en voyage de noces, on
ne va tout de même pas leur faire peur, faire signe au train de s’arrêter et
les en faire descendre ! Laissons-les ! Laissons-les, oui mais à quoi ?
Laissons-les aller à la catastrophe ! Et c’est là le silence dont nous
nous rendrions coupables ! Notre responsabilité est comme celle du prophète envers
Ninive ; nous, vis à vis de nos voisins, de nos collègues de travail, de
nos enfants. Oh ! bien sûr, notre message est beaucoup plus humble que le
sien mais il a une richesse en plus. Certes Jonas devait parler de jugement, et
nous aussi. En Jean 3.16, ce fameux texte presque universellement connu dans la
chrétienté, la perdition s’y trouve aussi « afin
qu’ils ne périssent point… », mais il s’y trouve surtout
ce que Jonas ne pouvait pas encore dire : «
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné Son Fils unique afin que
quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ».
Oui, Jonas devait, et nous avec lui, parler sans détour mais avec bonté, sans
réticence mais avec charité. A
ceux qui viennent nous écouter, à ceux à qui nous parlons, il faut leur dire
qu’ils se repentent, sinon ils périront pareillement. Dans le livre des Actes
des apôtres au chapitre 14, il est rapporté que dans la ville à Lystre en
Turquie d’Asie, l’apôtre Paul conduit par le Saint Esprit dit au verset 16 : « Dieu
dans les âges passés a laissé toutes les nations suivre leur voie,
quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est en faisant du
bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous
donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos cœurs de joie… ».
Peu après, il va se trouver à l’Aréopage à Athènes, et là devant l’élite
Athénienne, il va reprendre cette pensée, et la développer.
Il va direr au verset 30 : « Dieu,
sans tenir compte des temps d’ignorance, ordonne maintenant à tous les hommes
en tous lieux qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où
il jugera le monde selon la justice par l’homme qu’il a désigné, ce dont
il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts ».
Voilà le message que nous avons aussi à annoncer: S’adressant à
quelqu’un dans cette salle, Dieu lui dit qu’il passe par-dessus son
d’ignorance. Dieu ne nous fait grief de rien, il sait que nous avons péché,
il sait que nous avons violé sa loi, il sait que nous avons été méchants, et
nous l’avons été. Si vous me
connaissiez mieux pourriez dire de moi sans que je puisse vous contredire : «Fernand
Legrand a été méchant ! » ça lui est arrivé ; ça lui est
arrivé d’avoir des mauvaises pensées et même des méchantes paroles. Mais
heureusement il est ajouté que
Dieu passe par-dessus mes temps d’ignorance, et s’il peut le faire pour moi
c’est parce que le jugement qui m’était destiné n’est pas passé
par-dessus Jésus-Christ ; il l’a frappé de plein fouet. Ayant été
atteint à ma place, ayant tout payé, tout porté, Dieu peut pardonner et ne
plus se souvenir de mon passé. Alors, en réponse à
un acte de repentance et de foi en Jésus-Christ, notre passé accusateur
est effacé pour toujours ; nous devenons les enfants de Dieu et nous
sommes en route, non pas pour le terrible jugement, mais pour le salut éternel.
Flash-back sur Jonas.
Encore
un court retour sur Jonas avant de clôturer cette rencontre. Si Dieu a envoyé
son messager avec un aussi terrible message, quel était son but ? Jonas ne
l’avait que trop bien compris. Jonas savait qu’au moindre signe de
repentance des Ninivites, Dieu allait remettre l’épée au fourreau et
faire grâce à cette ville haïe, honnie et détestée. Mais cela, le Juif et
le patriote qu’il était ne le
voulait pas. Le livre de Jonas va nous réserver encore bien des surprises, mais
n’oublions pas que si le langage est terrible, le cœur de Dieu bat pour sa créature,
il bat pour quelqu’un qui n’est pas encore sauvé, quelqu’un qui ne peut
pas encore répondre affirmativement à la question qui m’embarrassait
autrefois: « est-ce que vous êtes en route pour le ciel ? êtes-vous
certain d’être sauvé ? Si tel est votre cas, l’occasion vous
est donnée de répondre à l’appel de Dieu!
Nous
nous inclinons dans la prière :