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Et le coq chanta

Ce matin nous avons commencé notre dimanche de Pâque en ouvrant la Bible et nous avons regardé cet événement sous un angle assez particulier. Souvenez-vous, le texte de base était : “Ils couraient tous deux ensemble” (Jean 20. 4). Pierre et Jean, qui sont allés au sépulcre pour découvrir que le tombeau était vide et que le Seigneur était ressuscité

Mais chacun d’eux a eu une approche particulière. L’un courait plus vite que l’autre, mais l’un était plus superficiel que l’autre. Et nous avons déduit de cela que le Seigneur veut que nous soyons plus profonds, plus attachés à la découverte de la vérité, à la découverte du Seigneur ressuscité.

Cet après-midi, nous allons reprendre, non pas le même texte, mais des textes précédents et nous allons aussi les regarder sous un angle très très particulier ; sous un angle dont personne ne vous a, peut-être jamais parlé et sous lequel personne ne vous parlera plus jamais.

Je lis le premier texte dans le saint évangile de Marc au chapitre 14, nous sommes dans le récit de la Passion et aux versets 26 à 31 : “Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées… Pierre lui dit : Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé. Et Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Mais Pierre reprit plus fortement : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas”. De là, je passe dans l’évangile de Luc au chapitre 22 et au verset 54 je lis que “Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s’assirent. Pierre s’assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit : Cet homme était aussi avec lui. Mais il le nia disant : Femme, je ne le connais pas. Peu après, un autre, l’ayant vu, dit : Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit : Homme, je n’en suis pas. Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant : Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen. Pierre répondit : Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : Avant que le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement”.

Ce texte que nous venons de lire nous apprend qu’il y a des réveils brusques, des prises de conscience rapides. Je pense aux frères de Joseph qui avaient saisi leur frère, jeté dans une citerne et puis vendu à une caravane qui passait par là. Des années ont passé et lorsque les frères de Joseph se présentent devant le Pharaon – ils ne reconnaissent pas leur frère qui est devenu premier ministre en Égypte – et quand celui-ci les interroge sur leur identité, ils disent : “Nous sommes des honnêtes gens” des honnêtes gens ! À partir de ce moment-là, Dieu met des bâtons dans les roues en toutes circonstances et, à un moment donné alors qu’ils sont assemblés, tout à coup il y en a un qui dit : “Je vous l’avais dit, quand notre frère était là, dans la citerne et qu’il nous suppliait de le garder en vie”. Tout à coup, voyez-vous, les choses ressortent, leur conscience est endormie et Dieu se sert d’un contretemps, d’une contrariété violente pour les éveiller au sentiment de leur culpabilité. Ailleurs, dans le livre des Nombres, nous trouvons un soi-disant prophète, un Balaam, homme assez mystérieux, il bat son âne une première fois, une deuxième fois ; Dieu délie la gorge de l’âne qui lui parle et voilà que, tout à coup Balaam prend conscience de sa situation, ses yeux s’ouvrent et il voit l’Ange de l’Éternel devant lui une épée nue à la main, prêt à le tuer. Dans ce cas-là, comme le dit Pierre, Dieu s’est servi d’une ânesse muette pour arrêter la démence du prophète. Dieu donc se sert d’une contrariété, il se sert d’un âne. Dans une autre occasion, nous trouvons la ville de Ninive qui est endormie dans sa violence, dans ses péchés et Dieu va se servir d’un Jonas qui va parcourir la ville en criant : “Encore 40 jours et Ninive sera détruite”. Et dans ce cas-là Dieu se sert d’un serviteur récalcitrant. Ailleurs, dans l’évangile, nous trouvons un homme riche, insensé dont la conscience aussi ne parle plus et qui voyant son immense fortune dit : “j’abattrai mes vieux greniers, je me construirai des hangars, je serrerai ma récolte et je dirai, mon âme, tu as des biens en abondance pour plusieurs années”. À peine a-t-il fini sa phrase, qu’il entend à l’oreille une voix qui lui dit “Insensé, cette nuit même, ton âme te sera redemandée”. Et nous savons qu’il est parti dans l’au-delà, sans s’être préparé, mais il s’est réveillé juste avant la mort. Dieu se sert d’un contretemps, d’un âne, d’un serviteur récalcitrant et ici il se sert de la mort. Nous pourrions aussi parler de Samson. Samson qui, lui aussi, a une conscience qui ne lui parle plus. Il est pris par les Philistins, par ses ennemis qui lui crèvent les yeux et nous savons que pendant de longues semaines ou de longs mois il réfléchit à sa situation et ce dont Dieu va se servir pour le ramener à lui, lui redonner sa puissance d’autrefois, c’est le châtiment.

Ce sont là quelques-unes des voies dont Dieu se sert pour parler aux hommes et les tirer de leur torpeur.

Dans le texte que nous avons lu, nous trouvons l’agent de Dieu qui s’appelle… un coq ! Quelle leçon pouvons-nous tirer d’un coq ? Eh bien, si Dieu peut se servir d’un coq, il peut se servir de nous. Vous allez me dire : Mais qu’a-t-il fait d’extraordinaire, ce coq ? Il n’a rien fait d’autre que ce que Dieu lui demandait de faire, que ce pourquoi il avait été fait. Et nous savons que le coq chante clair, il croit qu’il fait lever le soleil. Pourquoi le pense-t-il, le croit-il, je n’en sais rien. Moi, je ne chante pas quand le soleil se lève, le chien n’aboie pas, le cheval ne hennit pas, mais le coq, il chante, il croit qu’il fait lever le soleil.

Dans l’épître aux Éphésiens où il est question, en particulier, de ce grand texte : “C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi”, c’est au chapitre 2 et au verset 10, il est aussi dit que nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Jésus Christ pour… pourquoi ? pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. Le texte nous dit que nous ne sommes pas sauvés par nos œuvres, mais que nous sommes sauvés pour faire des bonnes œuvres qu’Il met devant nous afin que nous les pratiquions. Et c’est ainsi que les choses les plus humbles peuvent avoir une grande importance quand Dieu s’y trouve et vous allez le comprendre. Ce que le coq a fait, il l’a fait ponctuellement, non pas à l’heure près, ni à la minute près, mais à la seconde près. Une conjoncture extraordinaire d’événements s’est produite : le soleil se lève, il y avait eu la parole de Jésus, la sensibilité de Pierre, l’action du Saint Esprit et à ce moment-là, le cri du coq, puis le regard de Jésus. Et pierre, nous le savons, est sorti pour pleurer amèrement.

C’est une invitation à bien faire ce que nous avons à faire, tout simplement dans la ponctualité, dans l’intégrité et dans la fidélité. Et c’est toujours vrai qu’une action de grâce bien rendue au culte, d’une façon audible peut éveiller quelqu’un, un frère, une âme à une vérité que jusque-là il n’avait pas comprise. Un message bien envoyé, à propos, au moment opportun peut tirer de sa torpeur quelqu’un de sa fausse situation, quelqu’un c’est-à-dire une âme, une famille, une congrégation, même tout un pays comme dans le cas de Ninive. Oui, ça peut être important une petite chose : une invitation que l’on donne à venir assister à une conférence, un témoignage bien rendu ; et nous pensons à ce cas de Naaman, dans l’Ancien Testament où la jeune fille prisonnière dit simplement cette phrase : “Ah ! si mon maître connaissait le prophète qui est à Samarie, il le guérirait de sa lèpre” et voilà Naaman parti pour la guérison. Jonas n’a pas fait de longs discours : “Encore quarante jours et Ninive est détruite” Jean-Baptiste n’a pas fait de longs discours : “Repentez-vous car le royaume de Dieu est proche”. Le coq non plus n’a pas fait de longs discours, mais il a été la trompette de Dieu qui, selon l’épître aux Corinthiens, ne rend pas un son confus. Et Pierre a très bien compris son langage. Pierre avait entendu des milliers de chants de coq dans sa vie, mais celui-ci était différent de tous les autres. Il était pour lui, et il était pour lui tout seul. Personne, en dehors de Pierre et de Jésus ne s’est douté de ce qui se passait… pas même notre coq ! Et, ce coq, en ce sens-là, est un exemple d’un bon prédicateur car le coq, lui non plus, n’a pas su ce qui se passait dans l’âme de Pierre. Je vous parle en cet instant mais je ne sais pas ce qui se passe dans votre cœur. Peut-être qu’en ce moment, en m’entendant parler vous êtes plongé dans des pensées qui vous amènent loin en arrière ; vous êtes en train de régler un vieux problème qui n’a jamais été réglé.

Je ne sais pas si notre coq sera au ciel, qu’en pensez-vous ? Savez-vous qu’il y a des gens qui pensent que les animaux seront au ciel ? Je me souviens avoir rencontré une sœur, nous parlions d’animaux, je suppose ; elle avait un chien et elle m’a dit : Mais, M. Legrand, mon chien, il sera au ciel. C’est qu’il est converti, mon chien. Et en effet, le chien était tellement gentil elle croyait que son chien serait au ciel ! Vous allez me dire : Oui, je vous comprends mais c’est vrai qu’il y a parfois de ces gens qui se disent chrétiens et ils sont quasi aussi hargneux que des chiens dangereux. Oui, on ne passe pas à côté d’eux sans avoir peur qu’ils ne rugissent et qu’ils ne vous mordent. Tandis que le chien lui, oui, ça ne m’étonnerait pas qu’il soit au ciel avant certains qui se disent chrétiens. Donc, je ne sais pas, je ne sais pas s’il sera au ciel, mais s’il y est, je vous garantis qu’il sera choyé par l’apôtre Pierre ! Il sera traité comme un coq en pâte… Et s’il est au ciel – bien sûr toujours sous-entendus – il sera bien surpris notre coq d’apprendre ce que son cri a déclenché ce matin du vendredi de Pâque. Réfléchissez-y : toute la vie et le ministère d’un homme – et quel homme ! – ont tenu à la fidélité d’un coq. Et si le coq avait dit : “Eh bien, moi, aujourd’hui je ne chante pas, j’en ai assez ! Le soleil se lèvera bien sans moi”. Bien sûr que le soleil se serait levé sans le chant du coq, mais le soleil de la grâce de Dieu ne se serait pas levé dans l’âme de Pierre. Quand Pierre lui demandera au coq : « Dis-moi un peu, le coq, sais-tu la fois où tu as le mieux chanté dans ta vie, quel est ton chant qui a le plus influencé l’humanité » ? Eh bien, le coq pensera à tout, sauf à celui-là, sauf à celui de ce jour-là. Il dira peut-être : « Ah, le jour où j’ai le mieux chanté, c’est sans doute le jour où je me suis marié à mon harem de poules ». Et Pierre dira : « Non ». Alors : « C’est le jour où je suis passé à la casserole » ? Non. Alors, je donne ma langue au chat. Et Pierre dira : « Tu sais, le coq, le jour où tu as le mieux chanté, c’était dans la matinée d’un certain vendredi de Pâque. » Et le coq dira : « Mais Pierre, ce n’est pas possible, j’étais enroué ce jour-là, j’ai dû m’y reprendre à deux fois ».

Pour nous, prédicateur de l’Évangile, nous faisons souvent cette expérience : ce n’est toujours quand nous pensons que nous chantons le mieux, que nous parlons le mieux que nous avons le plus d’influence et que nous avons les meilleures réussites dans notre prédication. Que de fois, n’ai-je pas dû m’y reprendre à deux fois, que de fois n’ai-je pas « raté » une prédication ne me rendant pas compte que dans l’âme de ceux qui écoutaient, il y avait un profond travail qui se faisait.

C’est ainsi que le Seigneur, je me répète là aussi, nous invite à dire, à faire les choses les plus humbles fidèlement. Un témoignage à dire et à redire pour les mamans qui doivent élever leurs enfants dans la crainte du Seigneur. Que de fois ne faut-il pas, comme on dit, redire cent fois les mêmes choses et ce sera la cent unième fois qui portera. Oui, apprendre à faire joindre les petites mains chaque soir ou à préparer la famille pour se rendre au culte tous les dimanches ; des petites choses qui peuvent avoir une porte éternelle.

Eh bien, mes chers amis, que cela nous encourage à être fidèles dans les petites choses comme notre coq a été fidèle chaque matin de sa vie à annoncer le lever du soleil. Il est écrit dans le livre des Psaumes, je n’ai pas la référence, il est écrit que “ma langue est la plume d’un habile écrivain” (Ps. 45. 2) ou “ma langue est comme la plume d’un habile écrivain, je dirais les choses que j’ai composées pour le Roi”. Il n’est pas dit : Je tairai ces choses, je les reporterai à plus tard, non, ma langue est comme la plume d’un habile écrivain je dirais les choses que j’ai préparées pour le Roi.

Eh bien, que le Seigneur nous aide dans notre vie de chaque jour à dire au moment opportun dans une de ces trois choses que j’ai citées : les dires avec ponctualité, avec intégrité et avec fidélité pour qu’elles portent du fruit éternel et à Sa gloire ! Et que Dieu nous bénisse dans l’exercice de cette fonction qui est à la portée de chacun de nous.

Ils courraient les deux ensemble

Malheureusement, pour cette première édition le texte manque, il sera téléchargeable sur www.info-bible.org