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JONAS, pourquoi dors-tu?

Chapitre 1, verset 6

 

Nous avons dit au début de notre étude sur la vie du prophète Jonas que le but du livre était triple ; il avait un but moral, un but symbolique et un but prophétique.

Ce soir nous reprenons le récit là ou nous l’avons laissé, c’est-à-dire au moment où il se couche et s’endort profondément. Nous poursuivons au verset 6 : « Le pilote s’approcha de lui et lui dit : que fais-tu là dormeur ?  ou selon d’autres versions : pourquoi dors-tu ? « Lève-toi, invoque ton Dieu ! Peut-être voudra-t-il penser à nous et nous ne périrons pas. »  Nous nous limiterons ce soir à ceci : « Le pilote lui dit pourquoi dors-tu ou que fais-tu là dormeur ? Lève-toi, invoque ton Dieu ! »

La parole du pilote vous rappelle-t--elle quelque chose ?: lève-toi !  Ce mot nous l’avons déjà rencontré au début au verset 2, où l’Eternel s’adresse à Jonas, et il lui dit « lève-toi ! »  C’est exactement la même parole qu’il a entendue quelques jours plus tôt et cette parole « lève-toi » lui est rapportée avec exactitude, mais cette fois-ci par la bouche d’un païen. Dieu doit se servir d’un pilote inconverti, comme d’une nouvelle ânesse de Balaam, pour arrêter la démence de son prophète. Quelle humiliation pour un croyant, dont le corps est devenu le temple du Saint-Esprit, de recevoir l’exemple et l’exhortation de ceux à qui il devait donner, et l’exemple et l’exhortation ! Quelle humiliation de recevoir la parole de Dieu, de la part de quelqu’un qui n’y croit pas encore ! Jonas ! prophète de l’Eternel, honoré de la plus grande mission qui ait jamais été confiée à un homme : faire trembler le plus grand potentat de l’époque. Jonas, lui l’ambassadeur de Yahwé, ambassadeur du Très-Haut, il en est réduit à recevoir l’ironique, l’amère, mais la juste censure d’un pilote païen. Jonas a besoin d’être piloté dans la vérité par un homme qui n’en connaît pas encore le chemin. Et cela nous montre à quel point la désobéissance vous abaisse un homme. Il en est réduit, je le répète, à entendre la vérité de la part d’un homme qui ne la connaît pas. « Lève-toi, Jonas !  Non seulement, il lui dit « lève-toi », mais il lui pose une question : « Que fais-tu là dormeur? ». Et Dieu s’adresse  ce soir à quelqu’un qui dort, spirituellement s’entend. « Que fais-tu là dormeur ? ».

La voix du pilote est incisive et pleine de reproches. « Que fais-tu là dormeur ? » Voyez-vous, chers amis, je crois que la Bible a ses élégances. Parce qu’elle est la Parole de Dieu les choses qu’elle nous dit, elle nous les dit bien ; mais je crois que derrière cette retenue, se cachent d’autres mots. Nous avons à faire ici à un matelot, un habitué des bistrots des ports, l’argot est son langage habituel, et je l’entends dire :  « qu’est ce que tu fais là, flemmard… , roupilleur…, fainéant ! qu’est ce que tu fais là ? et ces paroles font l’effet d’une brûlure dans la chair et la conscience de Jonas.

 

Terreurs dans la nuit.

Dans ses songes, il abordait peut être aux aimables rivages de la lointaine Tarsis. D’agréables images se pressaient dans ses rêves et agitaient ses sens quand tout à coup ce rude marin vient le secouer et le réveiller brutalement. Qu’on se figure sa terreur d’être réveillé par la voix d’un pilote lui-même terrorisé ! Il entend le mugissement de la tempête et une voix qui lui hurle à l’oreille « lève-toi ! » C’est la voix de Dieu ! Dans sa vie, Jonas  n’a jamais connu pareille terreur. Je sais par expérience ce qu’il a dû ressentir. Généralement parlant, je ne suis pas très accessible à la peur. J’ai connu des moments terribles pendant la guerre. Je revois encore quatre avions allemands qui a assez haute altitude larguent tout à coup des bombes qui tombent en sifflant et qui à 30 mètres de moi ont tué treize personnes. J’ai vécu d’autres bombardements, je me suis couché dans les fossés, j’ai vu des cadavres grillés... Je n’oublierai pas non plus ce jour où les Alliés avaient la maîtrise du ciel et où ce chasseur volant en rase motte a mitraillé une camionnette qui était à quelques 50 m. devant nous et nous étions dans la ligne de tir! Aplatis par terre, des balles d’un calibre de 20, passaient en sifflant au dessus de nous dans un bruit terrifiant. Vraiment je n’en menais pas large ! Mais ce n’est pas là que j’ai eu le plus peur… L’année dernière, ma femme et moi  étions à la Martinique, invités pour trois semaines de prédication de l’évangile. Nous logions dans un appartement qui dominait la mer des Caraïbes.  Figurez-vous que dans ce beau cadre  Antillais il y avait un homme bizarre, un doux détraqué, qui la nuit se manifestait par un comportement étrange.  Avec une agilité incroyable digne de Spiderman il s’accrochait aux moindres aspérités, grimpait en haut des murs et de balcon en balcon il passait sur les terrasses. Il ne faisait rien, il regardait les gens dormir, avec en préférence la gent féminine. Cette nuit-là, moi, je dormais profondément, je devais être dans mon sommeil dit paradoxal. Au milieu de la nuit, ma femme se réveille un instant, regarde vers la fenêtre, elle voit… elle me voit sur le balcon en train de regarder dans la chambre !  Elle se redresse et elle se dit « qu’est ce qu’il fait sur le balcon à cette heure-ci? ». Puis elle étend la main droite et elle sent que j’étais à côté d’elle… elle me réveille alors brusquement en criant : il y a… il y a quelqu’un sur le balcon ...! ! !   Etre brusquement tiré d’un sommeil profond par quelqu’un d’effrayé ….Eh ! bien, je vous assure qu’on ne contrôle plus rien ; le cœur s’affole, et une peur voisine de la terreur vous envahi et vous paralyse. Pour Jonas, ça devait être ça mais multiplié par deux, par cinq ou par dix !

Jonas se réveille en sursaut, avec le bruit de la tempête dans les oreilles et la voix terrorisée du pilote qui lui crie « Eh, dormeur, que fais-tu là, lève-toi ! ». Le ciel  poursuit Jonas, le pilote le lui dit et sa conscience le lui crie.

 

Parenthèse.

J’aimerais à présent faire une courte parenthèse. Jonas est pris dans la tempête à cause de sa désobéissance. Mais pour le chrétien qui marche fidèlement avec son Seigneur, il peut aussi comme Job, comme l’apôtre Paul, connaître des tribulations, des moments très difficiles sans que ce soit le courroux de Dieu. Le chrétien fidèle peut être en butte aux attaques, aux calomnies des méchants et il peut en souffrir, mais dans ces cas-là ce seront plutôt les paternelles corrections du Seigneur qui veut humilier son cœur et éprouver sa foi. Si tel est le cas, une chose le soutiendra au travers de toutes ses épreuves, c’est la paix de Dieu qui dépasse toute intelligence, nous dit l’épître aux Romains.  Vous verrez alors, ce croyant sortir de son épreuve, enrichi, purifié comme l’or qui est passé par le feu, et mieux équipé pour servir son Seigneur.

Mais il en va autrement du rebelle. Un chrétien peut prendre un mauvais chemin dans sa vie, et y persévérer. Alors, pour cet homme, la tempête qui sévit n’est pas seulement au dehors, elle est en aussi dedans. La tempête qui est à l’extérieur du bateau est en même temps dans son cœur. Et si pour Jonas désobéissant, c’est un véritable jugement qui l’atteint, je ne soulignerai jamais assez que ce n’est quand même que le jugement d’un Père dont le but sera toujours de ramener à Lui son enfant égaré.

Dans l’épître aux Corinthiens, il est écrit que tout dans l’Ancien Testament, a été écrit pour nous, pour notre instruction, et le récit de Jonas ne fait pas exception.  Il est écrit pour nous, pour que quelque part nous nous y reconnaissions. Si donc Dieu reprend l’un des siens dans son cœur et dans sa conscience, en le privant de sa paix et qu’en même temps il le visite dans son corps, dans ses affections, dans ses circonstances, c’est encore avec amour qu’il le fait. S’il y a dans mon auditoire, ce soir, quelqu’un qui est l’objet des attentions rigoureuses de Dieu, quelqu’un qui passe par des moments difficiles, qu’il ne perde pas courage, qu’il retourne à la Parole de Dieu et qu’il courre se jeter dans les bras du Seigneur. Un de nos beaux chants dit : « si tu veux fuir ma colère, cache-toi dans mon amour », que cette personne laisse sa folie et Dieu le recevra. Mais de grâce que personne n’oblige Dieu à lui envoyer de tels messagers. Dans le psaume 32, il y est dit « ne soyez pas comme un cheval ou un mulet sans intelligence, on les bride avec un frein et un mors dont on les pare ». C’était le cas de Jonas. Dieu a dû intervenir en force dans sa vie, car il était à ce moment-là comme un âne et comme un cheval sans intelligence. Mais que ce soit plutôt comme au verset 6 de ce même psaume : « que tout homme pieux te prie au temps convenable, si de grandes eaux débordent, elles ne l’atteindront nullement ». Et a verset 8 il n’est plus question de mors ou de bride, tout est tendresse et douceur : « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre ; je te conseillerai et j’aurai le regard sur toi ».

 

Après lui avoir dit « lève-toi, pourquoi dors-tu ? » Le pilote lui dit encore « invoque ton Dieu ! ». Et cette parole, c’est celle qu’il faut crier à deux catégories de gens;  d’abord au perdu bien sûr, mais aussi au chrétien qui s’est assoupi. 

1.   Il faut crier « invoque ton Dieu » à l’inconverti qui sommeille au bord de l’abîme dans lequel il prend l’épouvantable  risque de tomber. Il faut lui dire, réveille-toi, invoque ton Dieu, déjà les flammes t’entourent, le ver et le remords attendent l’un pour s’emparer de ton corps et l’autre de ton âme pour les ronger éternellement . Les vieux prophètes, les premiers évangélistes, les apôtres ont eu un langage d’acier, une parole de silex envers leurs auditeurs et c’est cette parole qui a amené les gens, au sérieux de l’éternité, à la repentance et au salut de leur âme. Quelqu’un m’a un jour fait remarquer que dans ce qui est rapporté de la prédication des apôtres dans le livre des Actes des apôtres, jamais l’amour n’est mentionné. Dans un style souvent lapidaire ils ont prêché la repentance, la conversion, le jugement, la perdition, la personne, l’œuvre, la résurrection et le retour de Jésus-Christ et la foi qui sauve en ces valeurs fondamentales. En fait, ils vivaient l’amour plus qu’ils n’en parlaient.

2.    Mais c’est aussi la parole d’Ephésiens 5.14 qu’il faut dire au chrétien qui s’est assoupi « réveille-toi, toi qui dors et le Christ brillera sur toi ».  C’est  le message solennel qu’il faut répéter à son frère qui s’est endormi spirituellement et il faut le dire sans relâche avec vigilance et avec amour.  Dans les pays de montagne, quand un randonneur accablé par la fatique, s’arrête, se couche dans la neige et qu’il s’endort, le sort qui l’attend c’est la mort.  Ses compagnons usent de supplication pour le réveiller et le remettre sur pied, et si la supplication ne suffit pas, ils passeront aux coups, pour le sortir de sa torpeur mortelle.  Ce que l’on fait pour le corps qui de toute façon va périr, ne le ferait-on pas pour notre âme qui a une valeur éternelle ?

 

Conférence de démons.

Dans ce difficile ministère qui consiste à secouer les consciences et à crier « allez, lève-toi, debout ! » il faut compter avec la perfidie du séducteur  qui veut jeter un démenti sur la Parole de Dieu comme par exemple « on a bien assez de temps pour se réveiller. Nous avons assez de temps pour arranger nos lampes » ont dit les vierges folles de la célèbre parabole. C’est là un des grands artifices de l’ennemi : « nous avons le temps de nous réveiller ! ». J’ai lu, qu’un homme avait fait un rêve (était-ce une allégorie ou la réalité ?) Toujours est-il que dans ce rêve, il a assisté à une conférence des démons qui s’étaient réunis pour élaborer le meilleur plan pour perdre les hommes.  Plusieurs démons se sont présentés. L’un d’eux proposa d’aller dire aux hommes qu’il n’y a pas de Dieu. Sa proposition n’a pas été retenue, forcément, puisque Dieu a mis dans l’homme la pensée de l’éternité, et que pas plus que Jonas on ne peut finalement pas fuir Dieu qui vous rattrape toujours au tournant. Voltaire l’athée qui était hanté par l’idée de Dieu et qui a écrit :

                           L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer,

                           Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger.          

Un autre, a proposé de dire, que Jésus-Christ n’était pas le Sauveur. Un autre a fait une autre proposition et un autre encore, mais aucune n’a retenu l’attention de la gent démoniaque. Jusqu’à ce que l’un se présente en disant : Eh ! bien, moi, pour perdre les hommes, j’irai leur dire qu’il y a un Dieu, j’irai leur dire qu’il y a un enfer, j’irai leur dire que Jésus-Christ est mort sur une croix pour sauver des pécheurs, et j’irai dire aux hommes qu’en se repentant et en croyant en Lui, ils peuvent être sauvés. Il a eu dans les rangs démoniaques, un malaise évident, jusqu’à ce que ce démon ait ajouté : mais j’irai leur dire que pour se convertir « demain fera tout aussi bien l’affaire qu’aujourd’hui ! ». Et c’est sa proposition qui a été retenue car demain est, paraît-il, le jour du diable. Et dans un sens c’est vrai, quand on est demain, demain c’est toujours le jour d’après, et ainsi de suite, c’est-à-dire jamais ! C’est pourquoi, la Bible dit : « ne te vante pas du lendemain, car tu ne sais pas ce qu’un jour peut enfanter ; aujourd’hui, maintenant est la parole et le moment du salut ». Oui, il faut se  préparer à la rencontre de Dieu, mais il faut le faire aujourd’hui.

Je ne suis pas prêt d’oublier cet épisode qui n’est pas une allégorie, ni un rêve puisque je l’ai vécu. J’officiais, lors d’un service d’ ensevelissement (enterrement) en Belgique. Au cimetière, alors qu’on descendait le cercueil dans la fosse, j’ai osé dire à la foule: il est possible qu’au moment où je vous parle, le menuisier du village est en train de raboter les planches qui vont servir au cercueil de quelqu’un qui est parmi nous. Il y avait là un homme, d’environ trente ans qui m’a regardé avec un sourire narquois sur les lèvres, ayant l’air de me dire : « Y faut quand même pas pousser ! » Deux heures après, c’était son tour ! ! !  Au moment où je disais ces choses, le menuisier rabotait les planches de son cercueil… ! Oui, il faut le dire, que la vie n’est pas sûre. Dans les jours sérieux que nous vivons, jours prophétiques où l’assoupissement envahi l’Eglise, il convient de s’adresser mutuellement cette parole de vérité : « Le Seigneur est à la porte, levez-vous ! Malheur aux vierges folles, malheur à ceux qui se sont endormis, le Seigneur revient ! » Plus que jamais devant l’imminence de cette échéance de laquelle on nous a tellement entretenus, et que les événements confirment, c’est l’heure de prier, c’est l’heure de veiller, c’est l’heure de résister au sommeil ; ce n’est pas l’heure des grands intérêts matériels et politiques, c’est l’heure de regarder au cadran des siècles… et que dit-il? Je vous cite des paroles de l’Ecriture : « l’heure s’est avancée, le salut est plus proche de vous que le jour où vous avez cru ; voici, je viens bientôt » ou encore « prépare-toi à la rencontre de ton Dieu ! »

Oui, il faut regarder en haut ! Mais comment allons-nous regarder en haut si l’Eglise s’est assoupie ? L’Eglise a perdu son espérance. On ne nous parle plus guère du ciel aujourd’hui ! On m’a fait remarquer que dans un nouveau recueil de cantiques, il n’y avait pas deux chants qui parlaient du ciel !…. et je l’ai vérifié. J’ai écouté récemment une cassette-audio de la colonelle Malan auteur du recueil de chants Echos du Ciel. A près de quatre vingt dix ans, elle s’accompagnait au piano et d’une voix cassée par l’âge elle   chantait : « Parlez-moi, oh, parlez-moi du ciel ! » Aujourd’hui, cette espérance, ces regards tournés vers le haut n’apparaissent plus guère dans nos nouveaux recueils… ! Nous savons toutes ces choses, et néanmoins nous sommeillons comme Jonas, à fond de cale ! Nous ne disons plus aux gens de se réveiller. Alors, si nous sommes incapables de le faire, qu’une prière monte de nos cœurs vers notre Divin Pilote et disons-lui : « Seigneur, toi Seigneur Jésus, réveille, réveille tous ceux qui sont à ton bord. Dis-leur Toi-même qu’ils doivent se lever, dis-le avec des accents qui seuls t’appartiennent. Si tes prédicateurs ne savent plus le dire ou bien le dire, Toi Seigneur, dis-le nous ! »

 

JONAS, qu'as-tu fait?

Chapitre 1 versets  7 à 10

 

Pour ceux qui n’auraient pas été avec nous les jours précédents, je rappelle que Jonas est envoyé par le Seigneur à Ninive avec un message percutant, mais il ne surmonte pas ses impressions juives. Il monte sur un bateau, il paie le prix du voyage et au lieu d’obéir à Dieu il fuit vers Tarsis. Nous avons vu que l’Eternel fit souffler sur la mer un vent impétueux.

Nous sommes arrivés au verset 6 : « Le pilote s’approcha de lui, et lui dit : Pourquoi dors-tu ? Lève-toi, invoque ton Dieu, peut être voudra-t-il penser à nous, et nous ne périrons pas. Et ils se dirent l’un à l’autre, venez et tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur. Ils tirèrent au sort et le sort tomba sur Jonas. Alors, ils lui dirent : Dis-nous qui nous attire ce malheur. Quelles sont tes affaires, et d’où viens-tu ? Quel est ton pays et de quel peuple es-tu ? Il leur répondit : Je suis Hébreu et je crains l’Eternel, le Dieu des cieux qui a fait la mer et la terre. Ces hommes eurent une grande frayeur, et ils lui dirent pourquoi as-tu fait cela ? »

Nous avons vu dans les soirées passées, que l’orage qui fond sur le navire qui porte Jonas, n’était pas un orage ordinaire. En vain, les matelots et les passagers invoquent-ils chacun leur idole particulière, en vain jettent-ils à la mer la cargaison et les agrès pour se le rendre plus léger, en vain ! En dernier recours, le pilote s’adresse à Jonas et il lui demande de prier son Dieu. Après lui avoir dit «lève-toi, invoque ton Dieu » il ajoute « peut être voudra-t-il penser à nous ? » et je souligne peut être. Jonas pouvait-il obtenir quelque chose de l’Eternel, alors qu’il marchait dans la désobéissance ? Un psaume dit «si nous gardons le péché dans notre cœur le Seigneur ne nous exaucera pas ». (Ps. 66 :18) Et en effet, rien n’est exaucé, la tempête se fait de plus en plus forte. Le pauvre bateau tangue, craque, et gémit de toutes parts sous les coups de boutoir de l’océan déchaîné et ces hommes savent que ça ne tiendra plus une heure dans ces conditions.

Qui nous attire ce malheur ?

 Ils dirent alors: «qui nous attire ce malheur ? » Ces hommes sautent à la conclusion que, à bord, il doit y avoir un grand coupable que la vengeance du ciel poursuit. Dieu ne frappe jamais sans motif, et là où il y a de grands coups, c’est qu’il doit y avoir des grandes fautes. La conscience naturelle nous le dit et la Parole de Dieu le confirme. C’était là une opinion très répandue parmi les anciens. Les amis de Job pensaient que les maux qui s’abattent sur l’homme sont la conséquence de leur désobéissance, ils croyaient que le salaire du péché c’est la mort, c’est ce que pensaient ces païens. Penserions-nous autrement  nous qui avons la Parole de Dieu, la révélation écrite ? Serions-nous moins intelligents et moins avisés qu’eux ? Si l’adversité nous visite dans nos personnes, dans nos familles, dans nos proches, dans notre église, dans notre pays, courberions-nous stupidement la tête sans essayer de savoir le pourquoi, sans dire : Seigneur, montre-moi ce qui ne va pas dans ma vie, et accorde-moi la repentance. Dieu pourrait alors nous révéler, que parmi les raisons, les contretemps, les difficultés, les jugements qui nous atteignent, il y a à la base des relations trop intimes avec des injustes, une participation trop proche à leur manière de vivre. Il pourrait nous dire que nous vivons trop près d’eux et que forcément le jugement qui les frappe nous atteint aussi. Celui qui reste à Sodome, s’expose à périr avec Sodome; celui qui prend et qui garde un « Jonas » dans sa vie, s’expose à être battu du même châtiment que Jonas.

 

Découvrir le coupable.

Il y a donc un grand coupable, il faut maintenant le découvrir. Il va se passer à bord une scène païenne qui sera supervisée par Dieu. Ils disent : venez, tirons au sort. C’était là un usage très répandu dans l’antiquité, et Dieu, dans sa loi, autorisait cette pratique. Il est écrit dans le livre des Proverbes au chapitre 16 verset 33 : « On jette le sort dans le pan du manteau, mais toute décision vient de l’Eternel ». Dans le livre de Josué lors de la prise de Jéricho, c’est par le sort qu’on a découvert la culpabilité d’Acan. Alors que tout le butin devait être dévoué par interdit et brûlé, Acan a vu des lingots d’or, un manteau de grande valeur, il les a pris et est allé les cacher dans sa tente. Le résultat c’est qu’Israël qui avait été vainqueur jusque-là a commencé à perdre la face devant ses adversaires. Ils se sont humiliés, ils ont recherché la volonté de Dieu et par le moyen tirage au sort supervisé par Dieu, la tribu d’Acan a été désignée, puis la parenté, puis la famille et finalement Acan a été découvert.

C’est le moyen dont Dieu va se servir ici pour dévoiler Jonas et le couvrir d’une honte à laquelle il a follement cru pouvoir échapper. Ces hommes jettent le sort, et ils n’en croient pas leurs yeux ! Le sort tombe sur le passager le plus paisible du bateau; le sort désigne Jonas ! c’est lui le coupable ! Tous les regards se tournent vers lui, et Jonas ne sait où cacher sa confusion.  Qu’elle est vraie cette parole qui dit : « Sache que ton péché te trouveras ! ». Mais que ce doit être terrible, quand ce péché est révélé par la main des païens. Non, il n’y a pas de voile si épais que Dieu ne déchire, il n’y a pas de secret si bien caché que Dieu ne révèle. Dieu a mille moyens pour mettre en lumière, ce que nous nous évertuons à envelopper dans les ténèbres. Et puis, voyez-vous, il y a aussi une autre raison pour rejeter loin de nous l’interdit du péché et cette raison c’est  qu’il nous prive de la bénédiction de Dieu. Dieu ne voulait pas couler le bateau. Dieu voulait au contraire faire couler sa grâce sur Jonas comme sur chacun de nous, c’est là le but de Dieu. Mais prenons garde que rien ne s’oppose au libre écoulement de la bénédiction de Dieu, prenons garde que le bouchon du péché ne change la bénédiction en malédiction.

 

Quarante-cinq mille personnes menacées de mort.

Il y a quelques années, dans mon journal, j’ai vu en première page et en manchette que quarante cinq mille personnes étaient menacées de mort au Pérou. De quoi s’agissait-il ? Un grand barrage apportait la fertilité, l’irrigation et l’eau potable dans toute la région, mais un tremblement de terre avait fait tomber des roches qui bouchaient les vannes de contrôle, si bien que l’eau ne s’écoulant plus était montée au ras bord du barrage, menaçant de le faire s’écrouler et d’emporter quarante cinq mille personnes dans la mort. C’est là ce qui se passe quand nous laissons les vannes de nos vies se boucher avec le péché. Que Dieu nous protège de garder cachés dans nos cœurs des éboulis comme « Acan » ou « Jonas », ce qui bloquerait alors la bénédiction de Dieu et la transformerait en jugement. Avoir un « Jonas » à bord de sa vie, ça peut être un mauvais sentiment, des paroles abusives, une jalousie entretenue, des torts auxquels participent la famille ou l’église, ou des prises de position injustes.

Mais il y a plus grave encore, c’est de connaître le « Jonas » dans la famille ou dans l’Assemblée et de le laisser dormir, ce qui serait une façon cachée de participer à ses péchés. Et si l’on ne connaît pas qui est le « Jonas » il y a un moyen de le connaître, c’est de prier le Seigneur et de lui dire : Seigneur révèle-le, éloigne-le de nous, ou alors, change-le. Jugeons-nous afin que le Seigneur ne nous juge pas ; n’est-ce pas là le langage de l’apôtre Paul aux Corinthiens ? Souvenons-nous de ce qui ce passait parmi eux lors de la Sainte Cène. Ils la pratiquaient avec de mauvais sentiments; ils  formaient des clans qui s’ignoraient entre eux ; ils se mordaient l’un l’autre, et l’apôtre Paul a dû leur dire : « c’est pourquoi, il y a parmi vous des malades et même des gens qui sont morts » et de la mort du cimetière. A cette occasion Paul leur a dit :« si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés par le Seigneur ».  Combien ces passagers et ces matelots se seraient épargné peines, pertes et terreurs s’ils avaient été droit au but !

Ce n’était pas la cargaison qu’il fallait jeter par-dessus bord, c’était Jonas ! Pour avoir la bénédiction dans nos vies et dans nos églises, ce ne sont pas nos vieilles habitudes qu’il faut jeter par-dessus bord ; ce ne sont pas nos cantiques qu’il faut alléger; ce ne sont pas les prédications qu’il faut édulcorer. Ce sont les « Jonas » à l’intérieur des consciences qu’il faut passer par-dessus bord ; c’est là, la condition sine qua non de la bénédiction de Dieu.

 

Un exemple de modération.

L’auteur du mal est maintenant découvert, et cela nous montre que Dieu ne tolère pas le péché chez ses enfants et qu’il ne le juge jamais aussi sévèrement que chez ses serviteurs. Mais je veux attirer votre attention sur ceci : admirez la modération de ces gens. Privés de tout leurs biens à cause de Jonas, exposés à une mort affreuse par noyade, ils ne mettent pas la main sur lui, ils ne le couvrent pas d’injures, au contraire ils lui parlent presque avec bonté. Oh ! païens ! plus chrétiens que certains chrétiens, qui ne portent le beau Nom de Jésus que pour le déshonorer et dont le cœur est dur, inaccessible à la pitié et incapable de compassion pour le pécheur.

Notez à présent les questions du verset 8 ; « alors, ils lui dirent : dis-nous qui nous attire ce malheur… »  puis viennent ensuite en cascade : « quelles sont tes affaires, d’où viens-tu, quel est ton pays et de quel peuple es-tu ? » Alors, permettez-moi de vous reposer ces questions  dans l’ordre où elles ont été posées à Jonas.

Ils lui disent : « dis-nous quelles sont tes affaires ?» et je vous pose aussi la question : « quelles sont vos affaires, quelle est votre profession ? ». Non, je ne vous demande pas si vous êtes dactylo, commerçant,  médecin, ou chauffagiste. Non, ce n’est pas de ces affaires-là que je parle ce soir, mais de votre profession de foi. Dites-moi, quelle est l’affaire de votre vie : servez-vous Dieu ou le péché  ou, comme le dit  Paul, servez-vous, Christ ou Bélial ? A quel maître consacrez-vous le plus clair de votre temps, de votre énergie, de vos affections, même de votre argent ? pour qui votre âme vit-elle ? Quel que soit le métier ou le travail dans lequel vous êtes engagé, sachez pour sûr, qu’au bout vous y trouverez la gloire ou l’infamie, selon que votre foi sera en Christ et en Christ seul, ou en quelque chose ou quelqu’un d’autre que Christ. Alors, quelles sont vos affaires ? Quelle est l’affaire de votre vie ?

 

« D’où viens-tu ? »  D’où venez-vous ? Du royaume de Satan pour aller au royaume de lumière du Fils de Son amour, nous dit l’épître aux Colossiens ? Venez-vous de la ville de corruption pour vous acheminer vers la Jérusalem céleste ? D’où venez-vous ? Ou bien, vos origines n’auraient-elles pas encore été changées ? Ne pouvez-vous pas dire comme Paul, « celui qui est en Christ est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées… » ? Ne seriez-vous pas encore né de nouveau ? Vivriez-vous encore sous l’emprise du péché ? Tel est le prince de votre vie, tel sera votre éternel et légitime salaire.

 

« Quelles sont tes affaires ? D’où viens-tu ? Quel est ton pays ? ». Quel est votre pays ? Est-ce que c’est l’Egypte ou Canaan ? Est-ce que c’est le pays de l’ombre de la mort ou le pays où règne, selon le prophète Malachie, le Soleil de Justice ? Que vos pensées, votre conscience et vos œuvres répondent à cette grande et déterminante question : quel est ton pays ?

Et maintenant, « quel est ton peuple ? » Quel est votre peuple ? Ruth a répondu à Naomi : « ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. » Est-ce que vous êtes du peuple de Dieu ? Ou est-ce que vous êtes encore du peuple qui vit sans Dieu, sans Christ et sans espérance ? Car il n’y a que deux peuples dans ce monde : il y a le peuple qui vit selon la chair et celui qui vit selon l’Esprit. Il y a le peuple animé d’en bas, et le peuple animé d’en haut. Il n’y a pas de classe intermédiaire, la Parole de Dieu n’en connaît pas, c’est l’un ou c’est l’autre. Alors que chacun sonde sa vie, qu’il interroge ses œuvres et qu’il dise auquel de ces deux peuples il appartient. Vous appartenez immanquablement au peuple dont vous partagez les principes, les affections, les sentiments et la marche. Quelles sont tes affaires ? D’où viens-tu ? Quel est ton pays ?  Quel est ton peuple ?

 

Parenthèse.

Revenons à Jonas, le temps d’une courte parenthèse qui va nous le faire voir, non plus sous l’aspect moral, mais sous l’aspect symbolique. Le passager qui ne se mêlait pas aux autres et qui dormait pendant que les autres priaient et agissaient, l’inconnu qui se taisait, et je souligne qui se taisait, va ouvrir la bouche, et il va publier des vérités qu’il tenait injustement captives. Et en cela, Jonas est bien une figure de ce peuple Juif, peuple mystérieux, poursuivi depuis des siècles, vivant sous de terribles châtiments et rendant au milieu des nations un involontaire et évident témoignage à la Parole de Dieu. Israël, prédicateur à la fois muet et éloquent, proclamant malgré lui la justice d’un Dieu dont il n’a voulu jusqu’ici recevoir ni publier la miséricorde. Jonas-Israël, oui, peuple étrange, peuple sujet à la juste vengeance de Dieu en attendant d’être l’objet de ses éternelles compassions. C’était là le but symbolique de la vie de Jonas.

 

Un singulier personnage.

Certains diront peut-être : singulier personnage que ce Jonas ! Il se pourrait que d’autres, à la lecture de ce récit, contestent son caractère de serviteur de Dieu et même d’enfant de Dieu. Certains pourraient dire : mais enfin, ce n’est pas là un racheté du Seigneur! Mais ceux qui le pensent, ont-ils bien lu le livre et surtout ont-ils bien lu dans leur propre cœur? Certes, il y a chez lui des travers déplorables; il fuit à Tarsis alors que Dieu l’envoie à Ninive, il tente d’oublier Dieu, il fait taire la voix de sa conscience, il dort pendant que les autres crient, prient et travaillent ; il montrera plus tard que le salut de Ninive lui tient beaucoup moins à cœur que son propre confort et son honneur qu’il croit bafoué. Son emportement au chapitre 4, vis à vis du ricin achèveront de mettre à nu une nature volontaire, égoïste, irritable, que rien ne parvient à courber.  Nous le verrons même terminer dans le murmure et l’insolence, un ministère qu’il a commencé dans la révolte et la désertion. Eh ! bien ça, c’est ce que la Bible appelle le vieil homme dans tout ce qu’il a de révoltant.

Mais, à côté de ce vieil homme que je viens d’évoquer, que de beauté, que de traits admirables chez Jonas, qui révèlent en lui la présence du « nouvel homme ». Car, ne l’oublions jamais, c’est de lui que nous tenons directement ou indirectement le récit de ses égarements, c’est de lui que nous avons la confession de sa faute. Avec quelle franchise il déclare appartenir au seul vrai Dieu. Par cette seule profession de foi, il nie et confond les idoles que ces gens adorent.  Un peu plus tard, nous le verrons se dévouer jusqu’à la mort pour le salut des autres. Et puis, il y a surtout la prière qu’il va faire monter du ventre du poisson, prière qui ne peut être que celle d’un croyant et dans laquelle il dira, alors qu’il n’y a plus aucune espérance: « j’irai et j’adorerai encore dans ton saint temple ». Il parlera là avec la foi digne  d’Abraham le père des croyant. Et la prière de Jonas sera entendue ; or, que je sache, Dieu n’exauce pas les méchants.

Il nous faut essayer de comprendre son caractère. Jonas, n’est pas un endurci, ce n’est pas l’homme qui se révolte à plaisir. C’est un homme sans fraude, vif argent, entier. Il ne se laisse pas facilement persuader de faire quelque chose contre sa volonté, mais sans se complaire dans le mal, et ça il faut le souligner. Ajoutez à cela que Jonas est un type du Messie, et jamais dans la Bible nous ne trouvons qu’un inconverti ait eu cet honneur. De plus il était prophète. Or, jamais Dieu n’honorera un inconverti du ministère régulier de prophète, jamais ! Quelqu’un dira : et Balaam ? Mais Balaam, n’était pas plus prophète que son ânesse qui avait d’ailleurs beaucoup plus de bon sens et qui était plus avisée que lui ! ! 

Refuserions-nous à Jonas le titre de serviteur de Dieu et d’enfant de Dieu ?  Que Dieu nous place dans des circonstances analogues aux siennes et nous verrons si nous nous en tirerons mieux que lui ? Mes chers amis, que Dieu nous fasse remonter à la mémoire, quelles ont été les pensées de notre cœur, nos mouvements d’égoïsme, d’irritation, de jalousie, de révolte secrète, les longues contestations intérieures que nous avons parfois eues, et on verra si nous persistons à refuser à Jonas, le titre de « frère » !

 

Une grande frayeur.

Je continue au verset 10: « Ces hommes eurent une grande frayeur » en découvrant l’identité du prophète. Certainement ces gens avaient entendu parler de Yahvé le Dieu d’Israël. Les exploits de l’Eternel en Egypte, la sortie d’Egypte, la conquête de Canaan étaient connus dans le monde entier. N’oublions pas non plus que le règne de Salomon avait eu un rayonnement mondial. Et voici que Sa propre main pèse sur eux comme elle pèse sur Jonas, et ils tremblent de périr avec lui.  Tout ce qui se passe en ce moment précis : le danger qu’ils courent, la ruine prochaine de Ninive qui est annoncée, ce que leurs yeux voient, ce que leurs oreilles entendent les remplis de terreur. Ils ont dû se dire : « si une telle colère s’abat sur son serviteur pour un seul acte de désobéissance, qu’allons nous devenir nous païens idolâtres qui l’avons provoqué toute notre vie ? »  Quand les jugements de Dieu tombent sur les justes, que les injustes tremblent ! Dieu présente la coupe de ses jugements à son peuple d’abord pour qu’il y trempe les lèvres, mais après eux, ceux qui ne sont pas réconciliés avec Lui vont boire la coupe de la colère jusqu’à la lie.

 

Pourquoi as-tu fait cela ?

Et nous terminerons par cette parole: pourquoi as-tu fais cela ? » Quel reproche!  Jonas, s’il est vrai que tu craignes ton Dieu et que tu sois son prophète, pourquoi as-tu fais cela ? Pourquoi as-tu offensé à un tel point Celui qui t’avait comblé de tant de grâces et honoré d’un tel appel ?

Et il y a plus grave : « Jonas, pourquoi nous as-tu fais cela ? exposant par ta désobéissance, non seulement nos biens, mais nos personnes et nos vies ?» Et à ce pourquoi, il n’y a pas de réponse, car au péché, il n’y a pas de justification ; le péché est indéfendable. Et si Jésus n’était pas venu, s’il n’avait pas pris sur Lui toutes nos offenses, s’il n’était pas ressuscité, s’il n’était pas à la droite de Dieu comme notre avocat et notre intercesseur, nous serions sans défense devant notre  péché. Oui, pourquoi nous as-tu fais cela ? Pourquoi ?

C’est ce qu’il faudrait savoir dire avec amour à ceux qui ont délaissé le chemin de la justice et de la vérité. C’est ce qu’il faudrait savoir dire à ceux qui autrefois, pleins d’amour pour le Seigneur, sont aujourd’hui pleins d’entrain pour le monde : pourquoi as-tu fais cela. C’est ce qu’il faudrait-il dire à ceux qui naguère encore joignaient leurs voix à nos cantiques et aujourd’hui fredonnent des refrains à la mode : pourquoi as-tu fais cela ?

Le psalmiste se parlant à lui-même disait : « Oh ! mon âme bénis l’Eternel ! » Empruntons son style un instant: « Mon âme, pourquoi as-tu offensé Celui qui t’a comblée de tant de faveurs ? Mon âme, Le Seigneur n’est-il plus pareil à ce qu’il était au jour de ta conversion et de ton salut ? Ne peut-il pas te satisfaire comme autrefois ? Mon âme, aurais-tu découvert que la piété n’est pas le plus grand des gains ? Mon  âme, aurais-tu trouvé que le monde vaut mieux que Jésus-Christ ? Oh ! mon âme, pourquoi as-tu fais cela ? »

Tel est aussi le juste reproche auquel il faut nous attendre si nos œuvres venaient à démentir notre profession de foi chrétienne, car c’est précisément ce reproche qu’Abraham a essuyé de la part d’Abimélec : « pourquoi as-tu fais cela ? »  Ne nous exposons pas à entendre ce reproche, n’autorisons jamais personne à nous le faire. Toi qui te dis chrétien, toi que es éclairé par la Parole de Dieu, toi qui devrait montrer l’exemple aux autres, pourquoi as-tu fais cela ? Non, que jamais on ne nous le dise.  Conduisons-nous, comme le dit l’épître aux Corinthiens, de manière à ne jamais être en scandale aux Juifs, aux païens et à l’Eglise. Que la confusion de face ne soit jamais du côté des élus, mais qu’elle reste dans les rangs de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur.

 

Trois citations. 

Je terminerai ce soir par trois citations.

 1.  Dans la 1ère épître de Pierre au chapitre 2 et au verset 12 il est écrit : « Ayez au milieu des païens, une bonne conduite, afin que là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, votre bonne conduite, et glorifient Dieu au jour où il les visitera. »

 2  Dans la même épître au chapitre 3 et au verset 16, il est écrit : « ….ayant une bonne conscience, afin que là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ, soient couverts de confusion »

 3   Et enfin un troisième texte qui clôturera notre rencontre, dans l’épître à Tite au chapitre 2 et au verset 6, l’apôtre exhorte Tite qui était son fils dans la foi, en ces termes : « Exhorte de même les jeunes gens à être modérés, te montrant toi-même à tous égards un modèle des bonnes œuvres et donnant un enseignement pur, digne, une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous. »

Nous nous inclinons dans la prière :

Seigneur, nous ne nous sentons pas très fiers devant ta Parole, elle égratigne notre vieille nature. Nous nous reconnaissons ici et là dans Jonas, mais nous voulons retenir que ton plan initial, c’est de faire couler sur nous ta bénédiction. Mets-en nous le désir de la vouloir à tout prix et de la rechercher de tout notre cœur.  Tu dis dans Ta Parole de rechercher premièrement ton royaume et ta justice  avec  la promesse de tout ajouter par-dessus. Garde-nous aussi, de jamais fournir aux l’adversaires, l’occasion de diminuer, de ternir le témoignage du beau Nom de Jésus. Seigneur, donne des prolongements heureux à cette rencontre. Que la lecture de Ta Parole, nous amène à l’aimer au point d’être désireux de l’étudier et de l’approfondir ; que ses trésors insoupçonnés nous  apparaissent comme un océan que  nous ne pouvons  pas sonder tout entier, mais dans lequel nous pouvons nous plonger tout entier. Réponds aux besoins de chacun, même si dans cette étude nous n’avons fait qu’effleurer les difficultés, les espérances ou les tristesses de chacun. Tu peux, aller au-delà de nos paroles,  avoir les accents qu’il faut pour parler à chacun. Seigneur, si ta Parole peut être sévère par endroit, elle peut aussi être un baume et se révéler  toujours être une Parole de Vie. Dépasse notre prière, reste avec nous, au Nom de Jésus. Amen !