Chapitre 1 versets 11-14
Nous
allons ce soir reprendre le livre de Jonas. Nous sommes toujours dans le
chapitre 1 ; il paraît que c’est la septième fois que j’en parle.
D’autres l’ont compté pour moi ! La dernière fois, souvenez-vous, la
tempête faisait rage, de mémoire de matelots on n’avait jamais vu pareille
tempête. Ils sont arrivés à la conclusion qu’il devait y avoir un grand
coupable à bord ; les matelots ont tiré au sort et le sort est tombé sur
Jonas. Puis nous les avons entendu poser ces troublantes questions :
« quelles sont tes affaires, d’où viens-tu, quel est ton pays et de
quel peuple es-tu ? » Et nos
avons terminé avec leur question : « Pourquoi as-tu fais cela ?
pourquoi ? »
Nous poursuivons en lisant au verset 11 : « Ils
lui dirent : Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous ?
Car la mer était de plus en plus orageuse. Il leur répondit : Prenez-moi,
et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous ; car je sais
que c’est moi qui attire sur vous cette grande tempête. Ces hommes ramaient
pour gagner la terre, mais ils ne le purent, parce que la mer s’agitait
toujours plus contre eux. Alors ils invoquèrent l’Eternel, et dirent :
O, Eternel, ne nous fais pas périr à cause de la vie de cet homme, et ne nous
charge pas du sang innocent ! Car, toi, Eternel, tu fais ce que tu veux. »
Jonas,
n’est pas au bout de ses peines, loin s’en faut Les marins lui posent
la question : « que te ferons-nous afin que la mer s’apaise ? »
Ils venaient d’apprendre son identité. Ce passager qui ne se mêlait pas aux
autres, ils découvrent qu’il est Hébreu, qu’il est serviteur de Dieu et
qu’il est un prophète porteur de la Parole de Dieu. Ils ne feront donc rien
sans l’avoir auparavant consulté. Encore ici des païens nous enseignent ce
qu’il faut faire. Avant d’entreprendre quoi que ce soit, ces gens consultent
« la Parole de Dieu » et ils disent : « Jonas, nous
sommes à ton sujet dans une grande perplexité ; si nous te gardons,
immanquablement nous périrons avec toi. D’autre part, nous ne voulons pas
mettre la main sur toi, parce que Dieu nous redemanderait ton sang ; alors,
Jonas, que ferons-nous ? Jonas, après avoir été ton accusateur, soit
maintenant ton propre juge ! ». Ici encore, il nous faut admirer ces
païens. Il y a de la bonté dans leur procédé ; ils ont pitié d’un
homme qui leur a causé de grands torts. Je le rappelle, à cause de lui, ils
ont perdu tout leurs biens, ils sont ruinés. A cause de lui, leur vie est en
danger ; Jonas a cent fois mérité qu’on le passe par-dessus bord. Mais,
ils n’en feront rien, et si Jonas peut leur indiquer un autre moyen de salut,
ils l’adopteront.
Il
y a là pour nous un exemple à
suivre; au lieu de traiter trop durement celui qui est surpris
dans une faute, je dis bien surpris, je
parle ici du péché-accident, et
non pas du péché en tant qu’état, en tant que genre de vie ; au lieu
donc de traiter trop durement ceux qui sont surpris
en quelque faute, l’Ecriture nous demande de les ramener avec un esprit de
douceur (Gal.6 :1) et ainsi, comme le dira Jacques « sauvant ainsi
une âme de la mort et couvrant une multitude de péché ». Mais si
l’endurcissement de ce coupable, nous oblige à nous séparer de lui ou à le
séparer de nous, que ce ne soit qu’après avoir épuisé toutes les
possibilités. N’ensevelissons jamais un coupable avant de nous être assurés
qu’il est bien mort, spirituellement parlant. Et s’il est bien mort, s’il
dégage la corruption autour de lui, alors que Dieu nous garde d’en avoir pitié
car nous risquerions alors d’essuyer le reproche fait au bon roi Josaphat.
Quand il est allé au secours du méchant Achab, le prophète Jéhu est allé au
devant de lui et lui a dit de la part de Dieu : « faut-il secourir le
méchant ? aimes-tu ceux qui haïssent l’Eternel ? A cause de cela
l’Eternel est irrité contre toi »
Voyons
la réponse de Jonas qui prononce
lui-même la sentence:
Prenez-moi,
jetez-moi à la mer et la mer s’apaisera. (v.12)
Jetez-moi
à la mer… Déjà quelques siècles auparavant David avait dit à Dieu lors
d’un recensement qui n’était pas selon la pensée de Dieu et que la
colère de l’Eternel s’était allumée contre le peuple : « C’est moi qui ai péché, frappe-moi mais ces brebis,
qu’ont-elles fait ? ». Jonas est dans le même état d’esprit
que David, il va dire : « Mea Culpa, le coupable, c’est moi,
que ce soit donc sur moi que tombe le châtiment ! » Heureuse
disposition d’esprit qui adoucit l’amertume du châtiment qui va suivre.
Mais
je crains ( c’est à titre personnel que je le dis), je crains que les
sentiments exprimés par Jonas, « prenez-moi, jetez-moi par dessus bord »,
soient moins purs qu’il n’y paraisse d’abord et que, comme le prophète
Elie dans un moment de dépression, il ait souhaité en finir avec la vie
et que déjà son cœur ne dise ce que ses lèvres exprimeront plus tard au
chapitre 4 au verset 3, « maintenant
Eternel, prends-moi donc la vie, car la mort m’est préférable à la vie ».
S’il est vrai qu’il y a pensé, rappelons-nous que ce que nous sommes invités
à imiter dans les hommes que Dieu propose à notre foi, c’est leurs vertus et
non leurs misères. N’étant pas meilleurs qu’eux et avertis par leur
exemple, appuyons-nous davantage sur le Seigneur en disant : « Seigneur,
moi je ne suis qu’un enfant, garde-moi dans Ta main ». Quand
je vois que des grands hommes de Dieu ont été découragés, ont failli, et
sont même trompés, je dis aussi : « Seigneur, je ne suis qu’un
enfant par rapport à eux, garde-moi fortement dans Ta main ! ».
Sachons
quand même que Jonas n’avait pas du tout l’intention d’attenter
personnellement à ses jours, non, il n’était pas un Kamikaze. Il n’est pas
ici question d’opération suicide. Jonas n’est ni le Judas du Nouveau
Testament, ni l’Achithophel de l’Ancien Testament, ces deux hommes qui ont
porté atteinte à leur propre vie. Non, c’est le prophète qui parle ici, et
il sait qu’il doit être jeté par-dessus bord pour que la mer s’apaise et
il indique l’unique moyen de salut qui leur reste : « prenez-moi
et jetez-moi à la mer! ».
Remarquez
encore une fois, l’attitude de ces hommes. L’humiliation de Jonas les émeut
presque autant que la tempête, et ils reculent avec effroi à l’idée de
mettre la main sur un pécheur humilié qui est un serviteur de Dieu.
Cela nous touche d’autant plus quand on sait qu’à cette époque en
Israël, on n’hésitait pas à mettre la main sur les saints et fidèles prophètes
qui avertissaient le peuple. Mais eux, ils tremblent de mettre la main sur un
coupable qui a pourtant été désigné par Dieu. En voulant épargner Jonas,
voici ce qu’ils font :
Ils ramaient pour gagner la terre. (v.13)
Ils
ramaient de plus en plus pour gagner la terre, « mais ils ne le purent, parce que la mer s’agitait toujours plus
contre eux. » Non, on ne peut pas ramer contre la détermination et les décrets
de Dieu. La mer devient de plus en plus agitée, la mer réclame Jonas, la mer
veut Jonas, la mer crie « donnez-moi Jonas ! ». Eh ! bien,
puisqu’il faut qu’il y aille à la mer, qu’il y aille, puisque c’est le
seul moyen de trouver l’apaisement. Si quelqu’un est poursuivi par l’orage
intérieur d’une mauvaise conscience, et qu’il fait inutilement force de
rame pour essayer de gagner un port, un asile, un ancrage de sécurité, qu’il
écoute la voix de la mer qui réclame son Jonas. A la mer, ton péché
dominant ! à la mer ton idole favorite ! à la mer la convoitise que
tu caresse en secret ! à la mer cette volonté qui résiste à l’appel
de Dieu ! Alors et alors seulement, la tempête qui bat ton vaisseau
s’apaisera et tu retrouveras la paix. A ce prix et à ce prix seulement est la
délivrance. Tant que tu garderas dans ton cœur l’interdit qui te souille,
Dieu gardera dans Sa main la verge qui te frappe ; à la mer donc le
« Jonas » de notre vie !
Alors ils invoquèrent l’Eternel. (v.14)
« Alors
ils invoquèrent l’Eternel». Cette courte phrase nous montre que Dieu,
parce qu’Il est Dieu, peut tirer le bien du mal, parce que ces quelques mots
ne nous révèlent pas moins que la conversions
de tout l’équipage. Eux, qui l’instant d’avant, imploraient encore leurs
idoles muettes, tournent maintenant leur cœur et leur foi
vers le Dieu vivant et vrai. Maintenant, ils savent que Yahvé, l’Eternel,
n’est pas seulement le Dieu de ce petit pays de Judée comme ils se l’étaient
figuré, un dieu à côté d’autre dieux, mais qu’Il est le grand Dieu de
l’Univers, le Créateur du ciel et de la terre, le Seul, l’Unique ; ils
le reconnaissent et ils passent par une conversion à la fois morale et théologique .
Dites-moi,
ne valait-il pas la peine pour eux de connaître ces angoisses et de faire
l’expérience de l’apôtre Paul « la perte de tout afin de gagner
Christ ?» Ne valait-il pas la peine de tout perdre pour en arriver
à un si merveilleux résultat qui s’appelle le salut de leur âme et le début
d’une autre vie ? Après la tempête, je crois que ces hommes ont dû la
bénir parce qu’elle a été le messager de Dieu pour les amener à la
connaissance de la vérité. Il y a peut être parmi nous ce soir, quelqu’un
qui est pris dans un inextricable filet d’épreuve, quelqu’un qui désespère
de tout, des autres, de soi-même, de l’idée qu’il s’était faite de
Dieu. Le tourbillon qui vous assaille déracine les idées les mieux ancrées,
tout semble être remis en question, jusqu’à l’idée même de Dieu!
Auriez-vous oublié qu’une grande bénédiction s’attache toujours à une
grande épreuve. Et s’il vous semble que votre croix est trop lourde à
porter, c’est qu’elle est en métal précieux, c’est qu’elle est en or
ou en platine.
Mais
enfin ! allez-vous me dire, ne voyez-vous pas que tout s’écroule autour
de moi et que je suis en train de tout perdre! Qu’à cela ne tienne, vous y
trouverez votre compte, si à la fin de cette perte vous gagnez Christ. Mais
allez-vous vous récrier, je vais y perdre ma foi, ma foi vacille! Dis plutôt
que tu vas y laisser tes idoles et ta superstition. La vraie foi ne se perd pas
comme on perd son parapluie ou son porte monnaie…. Au contraire, comme les
passagers du navire, au bout de l’épreuve on y trouve la vraie foi au vrai
Dieu de la Bible, une foi dont l’apôtre Pierre dit qu’elle
vaut mieux que l’or qui périt parce
que raffinée au creuset de l’épreuve. C’est au sein de la tempête
qu’ils ont trouvé Dieu ; c’est au sein de la fournaise ardente chauffée
sept fois plus que nécessaire que trois jeunes gens ont trouvé un quatrième
qui avait l’aspect d’un des fils de Dieu. C’est quand fils prodigue touche
le fond avec les cochons qu’il garde, qu’enfin il se souvient de la maison
de son père et revient vers lui.
Par personne interposée.
La
tempête atteint son but quand elle nous met face à face avec Celui que l’on
n’a saisi que par personne interposée. Cela s’adresse en particulier aux
jeunes, aux enfants de parents chrétiens. Je m’explique. Combien souvent on a
la foi de ses parents, ou la foi de son église, ou la foi de ses conducteurs
mais on n’a pas la foi personnelle. L’épreuve nous met face à face avec
Dieu comme Job qui à la fin de sa longue épreuve, pourra dire :
« mon oreille avait entendu parler de Toi, mais maintenant, mon œil t’a
vu… ». Si donc quelqu’un se sent pris dans une épreuve quelconque,
qu’il persévère et il finira par connaître le Seigneur d’une façon
personnelle comme David qui dans son psaume 23 pouvait dire, non pas :
L’Eternel est un berger, ou le berger
de mon père, ou même le berger tout
court, mais « l’Eternel est… Mon
berger ! »
Ne fait pas retomber sur nous le sang innocent.. (v.14)
Dans
leur prière ils supplient Dieu : « Ne
fait pas retomber sur nous le sang innocent ». Ici encore nous ferons
bien de suivre l’exemple de ces païens. Mais le terme de païens est-il
encore bien approprié pour ces gens qui ont trouvé le vrai Dieu ? Ils
n’ont plus d’autre attache païenne que celle de la race et c’est dans ce
seul sens que désormais il nous faudra parler d’eux.
Comme
eux, obéissons à Dieu d’un cœur simple. Si comme eux nous sommes appelés
à retrancher du bateau de l’Assemblée un coupable pour le passer par-dessus
bord, que cela ne se fasse jamais qu’après mûre réflexion et introspection.
Que notre main tremble avant de déposer notre signature sur un document, et que
notre cœur se mette à battre comme celui de David lorsqu’il a coupé le
manteau du roi Saül. Ne combattons pas le péché d’autrui avant de l’avoir
sincèrement poursuivi dans notre cœur. Et qu’en aucun cas un Jonas ne jette
un autre Jonas à la mer !
La clé de l’énigme.
Nous
rappelons très brièvement ce qui a été dit la première fois que nous avons
parlé de Jonas : ce livre n’a pas été écrit pour piquer notre
curiosité, et il l’a été dans
un but moral et essentiellement messianique; c’est Jésus que nous apercevons
derrière Jonas. C’est la clé de l’énigme, et cette clé c’est Jésus
qui la tient quand il dit en Matt.12 et en Luc 11 : « Car
de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand
poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le
sein de la terre. Et de même que Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même
le Fils de l’homme en sera un pour sa génération ». Par ces
paroles on comprend le sens de la phrase lourde de sens : « Prenez-moi
et jetez-moi dans la mer et la mer se calmera envers vous ». Jonas
a-t-il prononcé ces mots en pensant au Christ qui allait venir ? On peut
le supposer d’après la déclaration de Pierre qui, parlant de tous les prophètes
de l’Ancien Testament a dit : « …
les prophètes …..par l’Esprit de Christ qui était en eux…attestaient d’avance
les souffrances de Christ et les gloires dont
elles seraient suivies ».
Entre
Jonas et Jésus, quelles frappantes analogies!
Comme
la tempête éclata sur Jonas à cause de sa désobéissance, la colère de Dieu
a frappé Jésus à cause de nos
désobéissances qu’il avait prises sur Lui.
Comme
Jonas se livra volontairement à la mort pour le salut de tout l’équipage, de
même Jésus s’est offert spontanément pour le salut de ceux qui voudraient
croire en Lui.
Jonas
et Jésus ont été l’un et l’autre mis à mort, le premier figurativement,
mais quand même jeté par-dessus bord. Jonas et Jésus ont été livrés à la
mort par la mains des païens et la disparition de Jonas comme celle de Jésus
apaise la colère de Dieu et sauve ceux que la tempête menaçait d’engloutir.
Peut-être
direz-vous, ce sont là des points de ressemblance, mais qu’en est-il des différences?
Eh ! bien, quant aux différences, un mot de Jésus nous l’explique, dans
l’évangile de Matthieu, chapitre 10 : « Il
y a ici, plus que Jonas ! »
tout simplement, il y a ce plus que je souligne. Jonas n’était qu’un homme,
rien qu’un homme, tandis que Jésus était, ce que l’apôtre Paul appelle
dans l’épître aux Romains, « Dieu
béni éternellement ». Quelle différence!
Jonas, comme Moïse était serviteur
dans la maison, tandis que Jésus était le Maître de la maison. Et tandis que Jonas n’est colombe que de nom, parce que
le nom de Jonas veut dire « colombe », Jésus, lui est la vraie
colombe, parfaite en innocence et en douceur qui a supporté les pécheurs avec
patience. Jésus est cette colombe qui a pleuré sur une autre ville que Ninive,
« Jérusalem, Jérusalem, la ville
qui tue les prophètes et qui lapident ceux qui te sont envoyés, que de fois
n’ai-je pas voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses
poussins sous son aile, mais vous ne l’avez pas voulu ! ». Jésus,
c’est celui qui a quitté les richesses du ciel pour venir sur une planète en
révolte et y passer trente trois ans d’une vie de pauvreté, exposé aux
contradictions, aux insultes, à la fureur de la populace sans se plaindre et
qui accepte finalement la coupe de la colère de Dieu qu’il boit en entier
pour nous. Voilà pour les ressemblances et les différences.
Pour
moi, ces pages extraordinaires de la vie de Jonas, sont aussi l’emblème de ce
qui se passe journellement dans notre monde. Ce navire ballotté par les flots
c’est l’emblème des six milliards de passagers embarqués sur le vaisseau
spatial qu’est notre planète et incessamment agité par ce que l’apôtre
Pierre dira « agité par les passions qui font la guerre à l’âme ».
Cette mer labourée par la tempête, que représente-t-elle sinon ce triste
et misérable monde que nous traversons en tanguant vers les rives invisibles du
monde à venir.
Et
ces marins qui essayent vainement d’atteindre la terre ferme en ramant de
toutes leurs forces, que représentent-ils ? Ils représentent ceux qui
s’épuisent en efforts inutiles pour atteindre le port du salut.
Quelqu’un ce soir me dira peut-être, mais c’est moi que vous dépeignez-là,
moi qui fais tous mes efforts pour être sauvé et qui n’arrive à rien. Que
dois-je faire ? Eh ! bien, la première chose à faire c’est de
cesser de ramer à contre-courant. Cessez de vouloir maîtriser par vous mêmes
vos passions revêches, cessez de vouloir apaiser par vos œuvres un Dieu saint
que vos offenses ont irrité. La tempête au lieu de s’apaiser n’en
deviendrait que plus forte et vous éloignerait toujours plus du port du salut.
Mais encore, que faire ? Un jeune homme était si troublé par le besoin du salut de son âme, qu’il est allé trouver un vieux pasteur et il lui a demandé : « Monsieur le pasteur, que dois-je faire pour être sauvé ? » Et ce vieux pasteur a répondu avec sagacité: « Jeune homme, je regrette, c’est trop tard ! » Angoissé, il a dit : « Comment, c’est trop tard ?» - « Oui, c’est trop tard ! vous ne pouvez plus rien faire pour vous sauver, tout a déjà été fait par Jésus-Christ ! » C’est cela le salut! Tant de gens parfois profondément pieux et religieux, voient leur salut comme l’aboutissement de leurs efforts, de leur fidélité, de leur religiosité, de leurs prières, de leur générosité ou que sais-je encore. Ils n’ont jamais saisi, que pour les sauver, Jésus a pris leur condamnation sur lui et que pour les libérer de l’empire du péché, il s’est jeté dans les flots de la colère de Dieu. N’est-ce pas cela que dit le psaume 42 :8 en parlant par avance du Sauveur : «Toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi ! » Il s’est jeté dans ces flots en emportant avec lui nos péchés dont il s’était chargé et qui l’ont entraîné au fond de la mer selon ce qu’en a dit le prophète Michée: « Tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés » (7 : 18). Alors, mettez en Lui votre confiance et non plus en vous-mêmes. Recevez avec simplicité la Parole de Dieu qui certifie : « Celui qui croit en moi, dit Jésus, a la Vie éternelle ». Reposez-vous pleinement sur les promesses et sur l’amour du Sauveur. Alors, et alors seulement, cette voix puissante qui commande à la tempête imposera silence à vos passions. Il rendra le calme à vos consciences, et votre cœur goûtera à cette merveilleuse parole qu’a expérimenté l’apôtre Paul : « la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ ». La paix de Dieu surpasse toute intelligence, parce qu’elle n’est pas de ce monde ni dans les circonstances, elle vient de plus haut que les circonstances, elle remplit et elle garde les cœurs dans toutes les circonstances.
Chapitre 1 versets 15 et 16
Ils
le jetèrent à la mer.
Nous
poursuivons le chapitre premier du livre de Jonas par les deux versets 15 et 16 : « Puis, ils prirent Jonas et le jetèrent dans la mer, et la fureur de la
mer s’apaisa. Ces hommes furent saisis d’une grande crainte de l’Eternel,
et ils offrirent un sacrifice à l’Eternel et firent des vœux. » La
scène qui se passe à bord maintenant, c’est un véritable ensevelissement.
Ces hommes s’approchent de Jonas déjà voué à la mort, ils se saisissent de
lui avec ménagement mais avec fermeté, et ils le jettent à la mer.
Il
est donc bien vrai que le péché est inséparable de la mort, chaque page de la
Bible nous le dit : « le salaire du péché, c’est ? …
c’est la mort ! » Il faut le rejeter de nos vies ou mourir avec lui. Nous
usons de cruauté envers nous-mêmes, lorsque nous donnons au péché une place
que Dieu seul devrait occuper, et nous armons contre nous le bras de sa justice.
Nous l’avons dit, nous l’avons redit, pour Jonas il n’y avait pas
d’autre solution que le jeter à la mer!
Alors, encore une fois ce soir, « à la mer Jonas ! »,
à la mer ce qu’il représente dans sa désobéissance, à la mer l’orgueil,
à la mer l’avarice, à la mer les rivalités, les fichus caractères, les
rancunes, à la mer toutes les œuvres de la chair mentionnées dans le chapitre
5 de l’épître aux Galates, et alors, l’orage soulevé dans les consciences
s’apaisera.
Mais
de grâce, chers amis, ne faisons pas la besogne à demi. Il ne suffit pas de découvrir
Jonas, il ne suffit pas de désapprouver le coupable, il ne suffit pas de faire
des vœux pour qu’il aille à la mer. Non, il faut l’y jeter !
Souvenez-vous du sacrificateur Eli. C’était un vrai serviteur de Dieu, mais
ses deux fils, sacrificateurs eux aussi, ne marchaient pas dans les voies de
leur père et même ils outrageaient l’Eternel par leur très mauvaise
conduite. Dieu a reproché à Eli de n’avoir fait la besogne qu’à demi.
« Tu n’as pas repris tes fils ! » Certes, il les avait désapprouvé
verbalement, mais il n’est allé qu’à mi-chemin dans la besogne. Il ne leur
a pas interdit l’exercice d’un saint ministère qu’ils outrageaient.
Et
puis, ce Jonas avec ce qu’il représente, il ne faut surtout pas le plaindre.
Il ne faut pas lui laisser d’attache dans notre cœur car le péché est comme
les mauvaises herbes, si vous ne
les coupez qu’en surface, elles finissent toujours par repousser. Non, c’est
de Jonas tout entier qu’il faut se séparer.
Pas un autre que Jonas !
N’oublions
pas que c’est lui, Jonas, qu’il faut jeter à la mer, et pas un autre !
Sans doute y avait-il d’autres transgresseurs à bord. En fait, il y avait
autant de pécheurs qu’il y avait de passagers et de matelots, mais la mort
d’aucun autre passager ne pouvait apaiser la mer ; c’est Jonas qui doit
être jeté à la mer. Par un adroit calcul, nous immolerions volontiers
nos inclinations vicieuses les moins rebelles, les secondaires quoi, avec la
perfide pensée d’acheter à ce prix le droit de caresser nos convoitises
favorites. Nous ferons volontiers des sacrifices spectaculaires, avec l’arrière
pensée de garder notre idole secrète. Oh ! non ! Tous les passagers
du bateau ne pouvaient pas remplacer un seul Jonas. Ce n’est pas quelqu’un
d’autre que Dieu avait désigné, c’était Jonas. Les seuls
sacrifices que Dieu agrée sont ceux qu’il prescrit.
Que personne n’offre à Dieu quelque chose qu’il n’a pas désigné. Offrir
à Dieu autre chose, c’est une offense de plus ; on ne se moque pas
de Dieu. Souvenez-vous que dans le cas d’Abraham, c’est Isaac que Dieu avait
désigné et non pas Ismaël. Dieu désigne les choses de façons précises, et
s’il nous a éclairé sur un point
précis, c’est celui-là qu’il faudra traiter en attendant qu’il nous révèle
les autres. Sans cela, nulle paix, nul repos, nulle bénédiction dans le
service de Dieu. Accomplissons ce qu’il nous demande, et quand nous l’aurons
fait, lorsque nous aurons apporté ce Jonas en confession au pied de la Croix,
restons vigilants. L’apôtre Paul a dit : « après
avoir tout surmonté, tenez ferme » de peur qu’après avoir fait ce
qui est droit devant Dieu, nous ne soyons tentés de faire comme Sédecias le
dernier roi d’Israël qui a mis très brièvement mis sa vie en règle avec
Dieu, puis s’est repenti du bien qu’il avait fait. On trouve cela dans Jérémie
34 et ce sont les versets 10 et 11 : «Tous
les chefs et tout le peuple qui était entré dans ce pacte, afin que chacun
renvoie libre son esclave et sa servante, l’hébreu et la femme de l’hébreu
et que personne ne tienne plus dans la servitude le Juif son frère, ils obéirent
et les renvoyèrent mais tout de suite après, ils changèrent d’avis et
ils reprirent les esclaves et les servantes qu’ils avaient affranchis et les
forcèrent à redevenir esclaves et servantes ». John Nelson Darby a
un jour dit ceci : « à la conversion, nous abandonnons le monde
en bloc, puis nous le reprenons par le détail ». Le péché c’est un
ennemi redoutable, nous le portons
en nous, nous l’ emportons avec nous partout où nous allons. Avant notre
conversion, c’est lui qui régnait sur notre vie. Et comme l’apôtre Paul
l’a si bien dit sous l’inspiration du Saint Esprit, (Rom 7 : 15-25)
« je ne fais pas le bien que je veux et je fais même parfois le mal que
je ne veux pas » et cette expérience nous l’avons tous faite comme lui.
Mais lors de notre conversion à Jésus-Christ, le péché est descendu de son
trône et c’est Jésus que nous avons intronisé comme Roi, Sauveur et Maître.
Mais le péché, s’il n’est plus sur trône
et s’il ne domine plus sur le chrétien, il habite encore en nous, et il
essaiera de reprendre son ancienne domination. C’est un ennemi vigilant et
actif qui épie toutes les occasions pour essayer de reconquérir le terrain
perdu. Et si par moment, il a l’air de se tenir tranquille, ne vous y fiez
pas, c’est qu’il veut obtenir par la ruse ce qu’il n’a pas pu obtenir
par la force! Le péché, c’est un Jonas qui ne demeurera pas enseveli dans
l’eau. En parlant de sa vieille nature pécheresse quelqu’un a dit :
« j’ai essayé de noyer mon vieil homme, mais il savait nager! »
Eh ! bien, cette vieille nature que Jonas représente, elle essaiera
toujours de reprendre pied, et il suffira d’une écoutille, d’un hublot
entrouvert pour qu’elle s’y faufile et rentre dans la place. Donc, ne
faisons pas le travail à demi, faisons en sorte que ce soit bien ce Jonas-là
qu’on jette à la mer et que l’apportant au Seigneur dans la confession,
nous restions vigilant.
Leur frayeur.
La
phrase se continue au verset 16 par: « Ces
hommes furent saisis d’une grande crainte ». Voyez la scène :
le bateau tangue de plus en plus, ils sentent qu’ils vont perdre la vie, la
mort est imminente, ils prennent Jonas, ils le lancent à l’eau et à ce
moment précis, la tempête se calme! C’est ce qui s’est passé sur le lac
de Tibériade déchaîné ; le Seigneur et ses disciples le traversaient
dans une barque qui prenait l’eau et menaçait de faire naufrage. Jésus a
parlé au vent, il a dit « vent tais-toi, mer calme-toi ! » ;
le calme s’est fait instantanément et les disciples
surpris et effrayés comme les mariniers du bateau de Jonas, ont dit :
quel est celui-ci à qui obéissent même la mer et le vent ?
Ici
aussi, la tempête s’apaise en même temps qu’ils jettent Jonas à la mer.
Ils furent saisi d’une grande crainte, mêlée d’une profonde
reconnaissance. Et le prodigieux résultat fut que tout l’équipage s’est
converti au Dieu vivant et vrai. Dieu a mille moyens pour se révéler aux
hommes, jusqu’à l’infidélité de ses serviteurs. Toujours est-il que l’équipage
se tourne vers le Seigneur, et qui sait jusqu’où ces gens de nations différentes
iront maintenant porter le nom de l’Eternel ? Jusqu’où retentira la
louange du Dieu de Jonas ? Ils rentreront chez eux et partout où ils
iront, ils raconteront cette histoire qu’ils ne peuvent tenir secrète.
La
nouvelle de la fin tragique du prophète (ou considérée comme telle) va être
suivie d’une délivrance miraculeuse et quelques jours plus tard elle se répandra
dans le monde des nations. Personnellement,
je pense que l’histoire de Jonas précédera le prophète à Ninive. On va en
parler partout, la raconter de long en
large et elle sera un élément appréciable dans la préparation des Ninivites
à recevoir la Parole de Dieu. Ainsi, partout au Proche et au Moyen-Orient, et
aujourd’hui chez nous, on admirera le pouvoir et la clémence de Dieu, son nom
sera grand sur toute la terre et ce que Satan avait pensé en mal, le Seigneur,
Lui l’a transformé en bien.
Ils firent des vœux. (v.16)
Autre
chose à présent. Nous avons vu que ces hommes furent saisis d’une grande
frayeur de l’Eternel, et maintenant ils offrent un sacrifice à l’Eternel et
font des vœux : « ils firent des vœux ». Ils s’engagent à ne plus
reconnaître désormais d’autres dieux que le vrai Dieu, le Dieu de la Bible,
le Dieu des Hébreux.
Remarquez
que les vœux que l’on fait dans le péril sont souvent l’expression de la
crainte et du désir qu’on a d’échapper à une situation dangereuse. Ici,
les vœux qu’ils font, ils les font pas dans le péril, mais après la délivrance,
c’est-à-dire quand le calme est revenu, quand ils sont sortis d’affaire.
Je crois que les vœux faits à tête reposée et après mûre réflexion
sont beaucoup plus sérieux et plus vrais. J’étais un petit garçon au début
de la guerre, quand les avions de la Luftwaffe lâchaient leurs bombes sur les
colonnes de civils en fuite. Que de gens ne se sont-ils pas jetés à genoux
faisant des vœux à Dieu dans le péril, mais une fois le péril passé ils
oubliaient ce qu’ils avaient promis. Mais ici, ce sont des vœux prononcés
après la délivrance, des vœux réfléchis. Rien ne touche le cœur et ne le
captive comme l’expérience de la bonté de Dieu. Les vents, les tempêtes,
les tremblements de terre, font peut être trembler l’homme et peuvent être
salutaires, mais les délivrances du Seigneur, elles, pénètrent les cœurs et
les soumet. Il y a dans l’amour
une force irrésistible, et tous sur le bateau sont gagnés par cette force-là.
Je me souviens des années qui ont précédés ma conversion, c’est d’abord
la crainte de Dieu, la crainte de la mort, la crainte du jugement et de l’éternité
qui m’ont poussé à chercher et à trouver le salut de Dieu, mais c’est
l’amour de Dieu qui m’a décidé à m’en saisir. J’ai été gagné intérieurement
par ce Dieu que je savais avoir irrité et qui malgré tout m’aimait et
m’attendait. Voyez-vous, les foudres du Sinaï, effrayent le pécheur à juste
titre, mais ne le changent pas ; tandis que l’amour de Dieu qui « a
tellement aimé le monde qu’il a donné Son Fils » c’est ce qui
maîtrise irrésistiblement le cœur. Ces deux éléments de la crainte et de
l’amour se retrouvent dans un chant d’autrefois qui pose la question et
donne la réponse :
Où
trouver une retraite,
Où
trouver un sûr abri,
Quand au sein de la tempête,
Dieu me parle au Sinaï ?
(et voici la réponse :)
Vois la mort que j’ai soufferte
Pour devenir ton Sauveur
Entre par la plaie ouverte
Et cache-toi dans mon cœur.
Quelle cité de refuge
S’offre pour l’homme perdu
Quand fuyant devant son juge,
Il pleure et tremble éperdu’?
(voici la réponse )
Vers moi sans repos, ni trêve,
Accours, c’est ton seul espoir,
Mon cœur qu’a percé le glaive,
S’ouvre pour te recevoir.
Quand il faudra rendre compte,
Ô Dieu qui t’affrontera,
Où cacherai-je ma honte
Quand ton œil me sondera ? (voici
la réponse)
Si tu veux fuir ma colère,
Cache-toi dans mon amour,
Approche-toi du calvaire
Et ne crains plus le grand jour.
Ces païens qui ont tremblé devant Dieu et se sont réfugiés dans l’amour de Dieu, font maintenant des vœux et lui offrent des sacrifices. S’il faut admirer ces nouveaux convertis, je crains fort que leur conduite ne condamne les chrétiens dits de profession, chrétiens de nom (qui n’ont de piété que la forme) qui ne savent plus invoquer le Seigneur dans le péril ni le bénir dans la délivrance. Il est à craindre que le témoignage de ces ex-païens, ne s’élève contre d’authentiques chrétiens qui trouvent facilement le chemin qui conduit à Dieu quand ils sont dans l’affliction et qui, après avoir goûté à la délivrance de Dieu, ne savent plus reprendre le chemin du trône de la grâce pour le remercier… Alors qu’au cri de « ne t’inquiètes-tu pas Seigneur de ce que nous périssons », réponde la parole du psalmiste qui exhortait son âme en disant : « mon âme bénis l’Eternel ! mon âme n’oublie aucun de ses bienfaits » .
Avez-vous
remarqué que si la révélation de Dieu est fort détaillée quant au salut,
elle glisse rapidement sur le reste ? La fin de l’évangile de Jean
nous dit que toutes les bibliothèques du monde ne pourraient contenir
les livres qu’on pourrait écrire sur le Seigneur. Dieu aurait pu nous donner
des dizaines de livres supplémentaires sur Jésus. Il ne nous en a donné que
quatre : les quatre évangiles. Et des trente trois années de la vie de Jésus,
nous n’en connaissons guère que trois. Cela veut dire que
Dieu voulait que nous soyons attachés au Christ selon l’Esprit et non
pas au Christ selon la chair ; et cela est à nos yeux, une preuve de plus
de l’inspiration des Ecritures.
Une pensée
d’ordre prophétique.
Le
livre de Jonas est un livre avec un but moral, symbolique, et prophétique,
avons-nous vu. Le caractère de Jonas et la façon dont Dieu s’occupe de lui,
préfigure dans ses grandes lignes, l’histoire future de la nation d’Israël.
Hors de ses frontières, comme Jonas elle devient une cause de trouble pour les
païens tout en étant un témoignage pour eux. Rejetée elle est cependant
miraculeusement préservée, comme Jonas. Dans la plus profonde détresse, comme
Jonas elle fera appel au Sauveur, elle sera délivrée et deviendra alors
missionnaire parmi les païens.
Je
clôture donc avec une dernière pensée d’ordre prophétique. Dans ce récit
nous avons deux saluts. Il y a le salut limité à l’équipage et
aux passagers du bateau. Puis, quelques jours plus tard, viendra le grand
salut, la conversion de la métropole assyrienne. Tout cela est à la fois
symbolique et prophétique.
A
la Pentecôte, l’Eglise est née. Comme les passagers du bateau, elle est
composée de gens de toutes les nations qui sont appelés « les
prémices de l’Esprit » (Ro.8 :23), c’est l’Eglise. Ce
nouveau peuple a été sauvé par le sacrifice de Jésus-Christ, et au travers
du rejet momentané d’Israël. Les prémices c’est une gerbe coupée du
champ juste avant la récolte et présentée à Dieu. Ce qui suit les prémices,
c’est la récolte du champ tout entier. Les prémices sont un avant-goût qui
garanti que quelque chose de plus
grand va suivre. C’est ce qui
s’est passé à la Pentecôte. Quand on
a demandé à Pierre, quelle était la signification des choses étonnantes qui
se passaient, Pierre fit référence au prophète
Joël qui avait annoncé de la part de Dieu : « dans ces
jours-là, je répandrai mon Esprit sur toute chair. » (Joël 2 :28,29)
Mais Pierre ne cite pas Joël exactement, il y introduit un mot supplémentaire,
la préposition « de » ; « je répandrai de
mon Esprit ». C’est-à-dire que cette première Pentecôte n’a été
qu’une Pentecôte partielle, les prémices d’une autre, plus grande qui la
suivra et la complétera. C’est ainsi qu’après la conversion des passagers
du bateau, il va y avoir celle de
Ninive. Le bateau c’est les prémices, Ninive c’est la récolte, c’est le
monde entier, c’est le millenium, où le monde va se tourner en masse vers
Dieu à la prédication de cet autre Jonas, qu’est Israël restauré. Israël
englouti pendant vingt siècles comme Jonas dans la mer des nations ; Israël,
rejeté comme Jonas sur le rivage de son pays d’origine ; Israël qui
comme Jonas refait miraculeusement surface, se tournera vers le Seigneur Jésus
son Messie en pleurant sur lui comme sur un fils unique (Zach. 12 :10), cet
Israël-là fournira les missionnaires du royaume de Dieu. Alors, comme pour la
grande ville assyrienne, les nations du monde iront se prosterner aux pieds du
Messie à Jérusalem. Ils viendront briser leurs idoles anciennes et modernes,
ils exalteront la justice et la clémence du Seigneur, ils n’aimeront et ils
ne serviront plus que lui.
Mais
en attendant, ce qui va se passer à l’échelle mondiale, peut et doit se
passer à l’échelle individuelle. Aujourd’hui ce ne sont pas encore des
nations qui se convertissent, mais des individus du sein des nations. Le
Seigneur s’adresse à nous
individuellement ce soir, et Il nous dit de nous repentir, de nous tourner vers
le Sauveur, de crier à Lui pour être sauvés. Ces païens l’ont fait avec
une connaissance minimale de Dieu, ils se sont tournés vers Lui et Dieu les a
entendus, Dieu a exaucé leur prière. A combien plus forte raison dans la
nouvelle alliance qui est une meilleure alliance, et avec un intercesseur qui
s’appelle Jésus-Christ, n’importe quel pécheur, fut-il un brigand cloué
sur une croix, s’il lui crie « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu
viendras dans ton règne » trouvera le plein salut et du même coup
l’entrée dans le royaume de Dieu. Le publicain de la parabole qui monte au
temple en se frappant la poitrine et qui dit : «Seigneur, sois apaisé
envers moi qui suis un pécheur », rentre chez lui, entièrement justifié,
donc entièrement sauvé. Que Dieu nous donne de découvrir ou de redécouvrir
ces simples vérités et, comme eux, de nous les approprier personnellement.