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JONAS englouti par un gros poisson

Chapitre 2 versets 1

 

Nous abordons ce soir le chapitre deux du livre de Jonas. La dernière fois, nous avons vu les mariniers jeter Jonas à la mer. La lecture se continue par : « L’Eternel prépara un grand poisson pour engloutir Jonas ; et Jonas fut dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits » . Voilà donc où la désobéissance l’a conduit. : de chez lui dans le bateau, du bateau dans la tempête ; de la tempête dans les flots et de là dans le ventre du grand poisson. Il avait trouvé trop pénible d’aller à Ninive, maintenant il doit subir trois longs jours dans les entrailles du cétacé.

Le récit inspiré dit que l’Eternel avait préparé un grand poisson. S’il est une chose que Jonas devait redouter le plus en tombant dans la mer, c’était de s’y voir déchirer par un de ces monstres qui abondent dans toutes les mers. Un proverbe antique dit : « Ce que craint le méchant, c’est ce qui lui arrive ». Mais en même temps, c’est par un de ces monstres que craint Jonas que Dieu va sauver la vie du prophète et le rendre à sa famille, à son pays et à son ministère. Ce qui le châtie, c’est ce qui le protège. Que de fois Dieu nous délivre par des choses qui paraissaient nous apporter un surcroît de douleur ; que de châtiments qui, dans Ses mains, deviennent de vraies bénédictions et même une protection comme dans le cas de Jonas.

 

La baleine de Jonas !

Venons-en maintenant à ce grand poisson que l’on fait passer pour une baleine. Les moqueurs ont ici l’occasion de donner libre cours à leurs sarcasmes et d’objecter avec la dédaigneuse assurance qui les caractérise, que la baleine n’a pas le gosier assez large pour engloutir un homme tout entier, et qu’en plus qu’il n’y a pas de baleine dans la Méditerranée, et qu’il est d’ailleurs impossible de tomber dans la gueule d’un tel animal sans recevoir d’horribles blessures et mourir suffoqué. Enfin voilà la Bible prise en défaut ! ! Les moqueurs et les incrédules n’aiment pas ses enseignements ; pour eux la Bible a tort avant toute discussion car elle les somme de se convertir sous peine d’affronter la colère de Dieu.

Nous ne serons pas en peine de leur répondre. D’abord le mot grec du Nouveau Testament ne désigne qu’un poisson de l’ordre des cétacés. Tel est le mot employé : un Cétacé ! Et ce poisson pouvait fort bien avoir été un de ces énormes cachalots qui se promènent dans toutes les mers du monde et dont le gosier est suffisamment large pour donner passage au corps d’un homme ; il est reconnu que le cachalot avale de grands animaux marins tout entiers. L’histoire naturelle cite quelques rares mais vrais cas d’hommes retrouvés intacts dans les entrailles d’un cachalot.

 

Dieu prépara un grand poisson.

Mais au-delà de cette réponse il faut s’arrêter sur : « L’Eternel prépara un grand poisson ». Ce n’était pas un cétacé comme les autres, il avait été spécialement préparé, créé, façonné pour l’occasion. Et Dieu le fit sans doute bien des années à l’avance, avant même que Jonas fut né. Il fut préparé pour se trouver à l’endroit qu’il fallait à la seconde précise où Jonas tombait à l’eau. Et même sans l’intervention de Dieu, la nature aussi a ses phénomène ; n’ai-je pas vu, de mes yeux vu un veau à deux têtes exhibé sur un champ de foire ? Le abeilles ne créent-elles pas une reine à partir d’abeilles asexuées, en élargissant une alvéole qui permet alors la naissance d’une reine fertile pondeuse de millions d’œufs qui donneront naissance à autant d’ouvrières butineuses ? Parce que l’homme ne peut pas faire de miracle, interdirait-il à Dieu d’en faire et de préparer un poisson tout exprès pour recevoir son prophète et le conduire sain et sauf au rivage ? Lui qui a fait un poisson tout exprès pour porter sa bourse et fournir à Pierre deux pièces de monnaies pour payer l’impôt, ne pouvait-il pas créer un poisson avec le gosier assez large pour engloutir Jonas ? Dieu ne dispose-t-il pas des lois de la nature et ne peut-il pas s’en servir ? Les entrailles du cachalot étaient-elles plus chaudes que ne le fut plus tard la fournaise ardente dans laquelle furent jetés les trois compagnons de Daniel ? Est-il plus difficile de ramener un homme vivant après trois jours dans le ventre d’un poisson que de ressusciter Lazare qui était mort et qui sentait après quatre jours passés dans la tombe ? Poserions-nous des limites au pouvoir de Celui qui a fait tout à partir de rien ? !

 

Dans le ventre du cachalot.

Voilà donc Jonas dans le ventre du cachalot. Peut-être me direz-vous : Fernand Legrand vous avez l’air de tenir au mot cachalot. Bien sûr que j’y tient, et cela pour deux raisons ; La première parce que Jonas se « cache à l’eau » et la deuxième parce que le Seigneur lui signifie : Maintenant, Jonas, c’est assez !

Revenons aux choses sérieuses. Quel cachot que celui-là ! Quelle angoisse mais aussi quelle surprise de se retrouver vivant ! Quels souvenirs des jours heureux passés dans sa patrie et au service de Dieu se bousculent dans sa tête ! Quels regrets amers de sa révolte et quel regard d’effroi jeté sur l’avenir. ! Il se voit sous la main vengeresse du Très-Haut. De quelque côté qu’il regarde il n’aperçoit que détresse et désespoir. S’il lève les yeux, il rencontre le regard courroucé de son Dieu !

Pauvre Jonas, tu connais mal le cœur de Dieu ! Il ne veut que te séparer de ta folie ! Rassure-toi Jonas, la mer ne peut engloutir, ni le cétacé dévorer celui que Dieu garde ; tu seras encore son serviteur. Dieu commande, et à sa voix les lions dorment paisiblement aux pieds de Daniel ; les flammes dévorantes respectent les jeunes gens dans la fournaise et la mer Rouge qui devient le tombeau de Pharaon et de son armée sert de rempart à Israël ; le monstre marin qui a reçu Jonas dans ses flancs est son asile et non son tombeau, et tout à l’heure il sera le sous-marin qui va le ramener chez lui. Le Seigneur le châtie d’une main tandis qu’Il le soutient de l’autre.

Par cette aventure, Dieu nous donne à comprendre que la désobéissance conduit toujours dans une impasse, qu’il est inutile de contester avec le Tout-Puissant. Celui qui veut éviter un service difficile s’en verra imposer un plus difficile, comme le fils prodigue de la célèbre parabole. Il avait refusé la disciple de son père, il a dû subir celle beaucoup plus dure d’un étranger qui l’a envoyé garder des pourceaux. Jonas a refusé de parler à une seule ville mais par son histoire il parlera au monde entier. Il s’est obstiné à ne pas prêcher dans les rues de Ninive, il faudra qu’il prêche du fond de la mer. Si Dieu traite de la sorte ses enfants qui l’offensent, si, comme le dit Pierre, le juste se sauve avec peine, qu’en sera-t-il de ceux qui n’ont pas fait la paix avec Dieu, qui Lui font la guerre par leurs mauvaises œuvres ? Il leur est préparé et réservé un lieu mille fois pire que celui de Jonas qu’ils partageront avec le diable et ses anges nous dit Jésus (Matt.25 :41). Qui voudrait passer son éternité en compagnie des démons, des réprouvés, de Néron, de Dracula, d’Hitler, de Staline, de Ceoucescu, des tortionnaires sadiques de l’Inquisition, des camps nazis et des goulags sibériens ? Horrible société que celle-là avec laquelle ils devront vivre éternellement.

 

Eternité !

Eternité ! qui peut la comprendre et la décrire ? L’éternité, c’est une mer sans rivage, un abîme sans fond. Le premier homme qui est entré dans l’éternité malheureuse est aussi loin de son terme que celui qui y entre à cette heure-ci ou celui qui y entrera dans mille ans. L’éternité c’est un commencement sans milieu et sans fin, un hiver sans printemps, une nuit qu’aucun jour ne suit. Si on pouvait la traduire en chiffre, ce qui est impossible, un millions de siècles passés dans l’éternité, ce serait toujours le commencement de l’éternité. Dans cette éternité, ce que la Bible appelle la colère de Dieu sera toujours la colère à venir. Elle commence pour Judas, elle a tout juste commencé pour Caïn, pour Jézabel, pour Hérode….Contemplez les étoiles, elles se comptent par milliards de milliards, leur nombre est toutefois limité mais les âges de l’éternité ne le sont pas. Le malade insomniaque qui se tourne et se retourne sur sa couche dit que le jour ne viendra jamais et que ses douleurs sont éternelles. Si ces petites éternités que notre imagination se forge sont cruelles, que sera la vraie éternité ? !

Celui qui pendant sa vie ne trouve pas de temps pour s’occuper de son âme et de son salut, en aura bien assez pour réfléchir sur ses péchés et ses conséquences. Les contemporains de Jérémie qui se sont leurrés dans leur fausse espérance ont dû s’écrier : « La moisson est passée, l’été est fini et nous ne sommes pas sauvés ! » (8 :20). Que personne dans mon auditoire ne se bouche les oreilles pour ne pas entendre comme le fit le gouverneur Félix en Actes 24 :25. Quand il entendit l’apôtre Paul discourir sur la justice, la tempérance et le jugement à venir, il lui dit : « Pour le moment retire-toi ; quand j’en trouverai l’occasion je te rappellerai ». Mais il n’eut plus jamais l’occasion d’entendre la parole du salut ni pour lui ni pour la belle princesse Drussille qui l’accompagnait. Elle se plongea dans la vie de débauche de Pompei et périt dans l’éruption du Vésuve nous dit le dictionnaire encyclopédique. Puisqu’il faut nécessairement tomber dans les bras de Jésus ou dans les flammes de la géhenne, courrez vous jeter dans les bras du Sauveur.

 

Images moins sombres.

Arrêtons-nous maintenant à des images moins sombres. Jonas se présente à nous comme un type de la sépulture de Jésus-Christ. Le ventre du poisson, est pour Jonas comme une tombe d’un genre nouveau et il y passa trois jours et trois nuits. De même Jésus devait passer trois jours et trois nuits dans un sépulcre neuf où personne n’avait jamais été mis. Jamais le poisson qui a reçu Jonas n’avait englouti si riche proie ; jamais le tombeau de Jésus-Christ n’a retenu si noble captif. Et comme le prophète ne subit aucun dommage dans le ventre de l’animal, ainsi Jésus, bien que couché dans cette tombeau taillée dans la roche, n’y a pas non plus connu la corruption.

Encore un mot sur le tombeau : Puisque Jésus y est descendu à sa place, le croyant ne craint plus de descendre dans la demeure des trépassés. Il se rappelle que son Seigneur s’y est couché avant lui, et la pensée de se reposer dans le même lit que son Sauveur était douce au cœur de l’apôtre Paul qui pouvait écrire : « Christ est ma vie et la mort m’est un gain … j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ». Pour Paul et pour tout enfant de Dieu, la mort n’est plus le noir cachot ni le roi des épouvantements dont parle Job (18 :14). Elle est le lieu de repos où il dort en Jésus jusqu’au jour où la voix du Fils de l’homme criera : Morts, levez-vous, sortez de vos tombes. Plaise à Dieu que nous soyons trouvés tous ensemble au nombre de ceux que le Seigneur, par sa parole puissante, relèvera d’entre les morts pour les introduire dans la gloire immortelle de la maison du Père.

 

JONAS dans les entrailles du monstre

Chapitre 2 versets 2-11

 

Tout le monde connaît plus ou moins bien le chapitre 1 du livre de Jonas : on connaît sa fuite loin de la face de l’Eternel, ses aventures sur le bateau, le tirage au sort, et son plongeon dans la mer. On connaît aussi le chapitre 3, où il va vers Ninive et où il y prêche le grand message que Dieu lui a ordonné d’annoncer, et la repentance de la grande ville. On connaît quelque peu le chapitre 4, où il discute avec Dieu, mais on connaît moins bien le chapitre 2. Le chapitre 2, c’est la prière que Jonas fait dans le ventre du poisson, la voici

« l’Eternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits.

Jonas, dans le ventre du poisson pria l’Eternel, son Dieu.

Il dit : dans ma détresse j’ai invoqué l’Eternel, et Il m’a exaucé ; du sein du séjour des morts j’ai crié et tu as entendu ma voix.

Tu m’as jeté dans l’abîme, dans le cœur de la mer, et les courants d’eau m’ont environné ; toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi.

Je disais : je suis chassé loin de ton regard ! Mais je verrai encore ton saint temple.

Les eaux m’ont couvert jusqu’à m’ôter la vie, l’abîme m’a enveloppé, les roseaux ont entouré ma tête.

Je suis descendu jusqu’aux racines des montagnes, les barres de la terre m’enfermaient pour toujours ; mais tu m’as fait remonter vivant de la fosse, Eternel, mon Dieu !

Quand mon âme était abattue au-dedans de moi, je me suis souvenu de l’Eternel, et ma prière est parvenue jusqu’à toi dans ton saint temple.

Ceux qui s’attachent à de vaines idoles éloignent d’eux la miséricorde.

Pour moi, je t’offrirai des sacrifices avec un cri d’action de grâces, j’accomplirai les vœux que j’ai faits, le salut vient de l’Eternel.

L’Eternel parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre. »

J’extrais de cette prière : « l’abîme m’a enveloppé, les roseaux ont entouré ma tête, je suis descendu jusqu’aux racines des montagnes ». Ces paroles qui nous donnent la situation exacte de Jonas sont à prendre littéralement. Jonas, enfoncé dans les profondeurs de la mer, est vraiment dans l’abîme. L’abîme est partout, il est au-dessus, il est en dessous, devant, derrière, alentours, partout. On sait que la mer a ses montagnes, ses cavernes, ses vallées, ses algues, ses roseaux. Jonas prisonnier dans ce cercueil ambulant se voit descendre dans les profondeurs de l’océan, louvoyer dans des tunnels, des cavernes entourés d’algues et de roseaux dont il parle. Ses cheveux se dressent sur sa tête, son sang se glace dans ses veines, Jonas est séparé à jamais de la société de ses semblables… c’en est fini pour Jonas, définitivement fini !… du moins le pense-t-il ! Il n’est pas de cachot terrestre si bien fermé, qu’un bienfaiteur ou une lettre ne puisse y avoir accès ; mais, je vous le demande, qui aura accès au cachot de Jonas ? qui ? personne au monde !

Il y a quelques années un bombardier américain de la Strategic Air Command a perdu une bombe nucléaire au large des côtes espagnoles. Tout fut mis en œuvre pour la retrouver avec les moyens modernes ultra perfectionnés et paraît-il, on l’a retrouvée …peut-être. Mais, supposons qu’un cachalot ait avalé cette bombe, aucun moyen moderne, fut-il multiplié par cent, n’auraient jamais pu la retrouver. Telle est la situation de Jonas ; absorbé, dégluti par le cachalot il est introuvable, et plus personne n’aura accès à Jonas. Plus personne ? ….. Pardon ! deux personnes auront accès à Jonas : le diable et Dieu !

 

Un cortège de tentations !

Car là, dans le ventre du poisson, le diable peut venir avec son cortège de tentations. Vous l’avez connu, n’est-ce pas celui qui dans de telles occasions vous susurre à l’oreille des propos décourageants. Pensez à Jean Baptiste : Jésus a dit de lui que de tous ceux qui sont nés de femme, il n’y en avait pas plus grand que lui. C’est lui qui, par prophétie et par le Saint-Esprit a dit en voyant Jésus: « voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Mais une fois en prison, déboussolé par le tentateur il enverra un émissaire vers Jésus pour lui demander « es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Ah ! mes amis, le diable a des tentations pour toutes les âmes et pour toutes les situations et il en a d’horribles ! Je pense à Job au cœur de la détresse la plus totale, au moment où il a le plus besoin de réconfort, sa femme vient lui dire : « tu restes ferme dans ton intégrité ? maudit Dieu et meurs ! » De telles flèches empoisonnées sorties du carquois du diable ont certainement assailli Jonas dans le ventre de son poisson.

Mais si Satan avait accès à Jonas, Dieu ne l’avait pas moins et Il le met à l’abri des traits enflammés du malin. Il le couvre de son bouclier au point que Jonas s’écrie :« tu m’as fait remonter du séjour des morts ». Il parle de la délivrance comme s’il elle était déjà accomplie. Enfermé dans son affreuse geôle pour deux ou trois jours encore, il parle de délivrance comme si c’était déjà fait. Remarquez qu’il semble moins implorer le secours que de rendre grâce pour le salut dont il est l’objet : sa foi saisit la victoire ! N’est-il pas écrit dans l’épître de Jean « ce qui triomphe du monde c’est notre foi ». Mis en musique, cela donne ce petit couplet que j’ai chanté, ô si difficilement, dans un de ces moments terribles qu’on ne voudrait jamais revivre :« ne crains pas la tempête, reste tranquille, la paix viendra, relève donc la tête, regarde à Jésus, sois plein de foi » ou encore : « quand Satan veut te troubler, enlever ton espérance, ton passé te reprocher, que Christ soit ton assurance ».

S’il y a une certaine consolation à souffrir injustement par la main des autres, Jonas est seul responsable de la situation dans laquelle il se trouve, mais il s’élève par la foi au-dessus de lui-même et de ses circonstances et il regarde à Dieu. Frères et sœurs aurions-nous moins de foi, nous qui avons plus de promesses ?

Dans le bateau, ce que Jonas a entendu, c’est la voix du tonnerre et du jugement ; dans le ventre du poisson, il entend celle de la miséricorde.

Il pourrait chanter :«Ah ! s’il est vrai que mes pieds ont laissé

 Mille faux pas empreints sur la poussière ;

 Sur mon sentier, si l’obstacle dressé

 A, trop souvent ralenti ma carrière,

 Combien de fois, au lieu de me punir,

 Tes tendres soins, ta pitié qui déborde,

 N’ont dans mon cœur laissé qu’un souvenir,

 Le souvenir de ta miséricorde ! »

 Celui qui a Jésus dans son cœur, qui a expérimenté la nouvelle naissance est vainqueur même de la tombe et il dit avec David, auteur du psaume 23 : « Quand je passe par la vallée de l’ombre de la mort je ne crains aucun mal, ta houlette et ton bâton me rassurent ». Celui qui est à Christ, parle de vie même entouré par la mort, il parle du salut comme s’il le tenait déjà ! Comme Jonas il parle du futur au présent! C’est pourquoi, grâce à Celui qui est plus grand que Jonas nous affirmons sans forfanterie que nous sommes sauvés. Nous sommes pardonnés, nous avons déjà la vie éternelle, bien que nous soyons encore dans un corps mortel. Savoir que l’on est sauvé et l’affirmer, ce n’est pas de l’orgueil, ce n’est pas de la prétention, c’est simplement ajouter foi aux promesses de Dieu qui ne peut ni mentir ni se dédire. Et c’est Lui qui par la plume inspirée de l’apôtre Paul nous dit :« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature » et « il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ! » (Rom.8 :1)

 

Retour en arrière.

Nous allons revenir quelques heures en arrière au moment où les matelots prennent Jonas et le jettent par-dessus bord. Une seconde, deux secondes s’écoulent, le temps de la chute. Il peut, paraît-il s’en passer des choses dans la tête même dans un laps de temps si court ! Au moment où il va toucher l’eau, il voit, chose horrible, une gueule immense qui s’ouvre et il y tombe … un sentiment d’effroi le saisit, il se sent glisser dans l’œsophage gluant de ce monstre et il pense… et il pense… que c’est fini ! Dieu en a fini avec moi, il ne me reste plus qu’à trépasser, étouffé dans les entrailles du cachalot, jusqu’au jour où Dieu va me traîner à la barre de son jugement … parce que il nous faudra tous comparaître au tribunal de Dieu. Il écrit : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Héb. 9 :27).

Mais…, et je n’ai jamais salué un « mais » avec autant de chaleur, il est écrit dans Esaïe 55, « Mes pensées, dit le Seigneur, ne sont pas vos pensées et mes voies ne sont pas vos voies». Non Jonas, et heureusement pour toi, les voies de Dieu, ne sont pas les tiennes, car dit la Bible « Lorsque le Seigneur afflige, il ne rejette pas à toujours » (Lam.3 :31) Jusque dans ses plus sévères corrections, Dieu reste une retraite et un sanctuaire. Dans son cachot cachalot, Jonas n’y laissera que sa folie, et au lieu d’un endroit de perdition, son grand poisson sera un asile et une cité de refuge.

Jonas donc passe du bateau au ventre du cachalot, et s’étonne de respirer encore ; il recouvre ses esprits, il retrouve ses facultés, et il se dit que le même pouvoir qui l’a mis là, peut l’en sortir. Je peux répéter ça ? Le même pouvoir qui l’a mis là, peut l’en sortir. Et l’espoir renaît !

 

Jonas prie.

Il est écrit qu’il pria l’Eternel, son Dieu. Dans le chapitre premier, Jonas avait perdu l’esprit de la prière, et ça, c’était la perte des pertes ! Quand il prend son billet pour aller à Tarsis, il paye le prix mais il ne prend pas conseil avec Dieu, il ne prie pas. Dans l’orage qui gronde, il ne priera pas. Dans sa confrontation avec les mariniers, ce sont eux qui le pressent de prier mais il ne le fera pas. Quand le sort le désignera comme responsable de la tragédie qui se prépare, il ne priera pas encore, et au moment où on le jettera à la mer, il ne priera pas !

Mais tout à coup, son âme se réveille au fond de l’océan ; son cœur fier est brisé, et sa supplication naît enfin ; c’est là que Dieu voulait l’amener. C’est à cela que Dieu voulait amener le fils prodigue quand il était dans une disette extrême dans le pays éloigné, sa première pensée qui se mue en prière a été « dans la maison de mon père…. ! » J’ai rencontré à Liège, une dame qui m’a raconté son cheminement spirituel. Elle s’était convertie, d’une conversion réelle; elle a marché avec le Seigneur, mais à la maison elle avait un mari qui n’en voulait pas et qui dressait contre sa foi une opposition musclée. C’était devenu un enfer chez elle. Cette femme s’est mise à prier, elle a prié, prié, et prié… sans jamais voir venir la délivrance. Un jour elle s’est dite « à quoi bon prier ? » Et elle m’a dit ceci : « tant que j’ai prié j’ai tenu bon, et le jour où je n’ai plus prié, c’est moi qui me suis écroulée, tout s’est effondré, et cela a duré des années, jusqu’à ce que j’aie retrouvé le chemin qui conduit à Dieu, le chemin de la prière… et alors, le Seigneur m’a remise sur les rails… Dieu voulait l’amener là, comme il veut nous amener à le chercher et à le trouver. Et si nos prières dans un certain sens, restent inexaucées, Dieu les entend et les recueille et s’il ne nous accorde pas de voir des délivrances immédiates et visibles, il les opère dans nos cœurs. La prière change les choses mais ce qui change en premier, c’est nous !

 

Qui invoquer ?

Maintenant, nous allons voir très brièvement qui il invoque? Jonas, de ce compartiment que Dieu avait fait tout exprès dans l’anatomie du poisson et qui lui était réservé, qui invoque-t-il ? A qui Jonas va-t-il aller ? A qui ira le fils prodigue tombé au niveau des cochons ?… A qui ira Pierre, lorsque Jésus dit : Ne voulez-vous pas aussi vous en aller à la suite de ceux qui m’ont quitté ? Et Pierre répondra ce qui est devenu une de mes prières favorites : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » .

Jonas, n’a plus pour tout secours, que celui à qui il a désobéi. Frappé, Jonas se réfugie dans celui qui le frappe ; tremblant, il trouve réfuge dans celui qui le fait trembler. oui, notre seul secours, c’est de trouver le chemin qui conduit à Dieu.

Remarquez, non seulement qui il prie mais d’où il prie ; bien sûr, me direz-vous du ventre du poisson, mais comment explique-t-il la chose ? Le verset 3 nous le dit : « du séjour des morts ! ». Il compare son enfermement dans les entrailles du monstre au séjour des morts. Il n’y a pas de détresse plus profonde que celle où il se trouve et cela veut dire que toute place est bonne pour chercher Dieu. De la plus affreuse situation, de la porte du séjour des morts, Son trône est accessible. Pressé, compressé, oppressé dans les flots du monde, sa prière monte vers le ciel et trouve le chemin du cœur de Dieu. Oui, on peut, on doit invoquer le Seigneur de la situation la plus accablante, même quand le Perfide nous fait des croche-pieds. Et quand nous sommes là par terre, il vient s’asseoir à côté de nous pour nous dire : C’est du beau ce que tu as fait ! Inutile de prier, le Seigneur ne t’écoutera pas. Dieu ne t’aime plus ! Mes amis, quand bien même Satan se présenterait à nous avec à la main la liste de nos fautes passées, quand il ferait tous ses efforts pour nous empêcher d’aller à Jésus, il faut lui crier Vade retro Satana « arrière de moi, Satan ! ».

 Je vais vous lire un grand texte tiré du chapitre 4 de l’épître aux Hébreux; « Puisque nous avons un grand souverain sacrificateur, qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre le péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être secourus dans nos besoins. »

C’est ce que Jonas fait dans sa situation humainement sans issue, il regarde au-delà de ses circonstances et il trouve le Seigneur.

 

Jonas, type de Christ.

Allons un peu plus loin dans notre analyse. Jonas, rendu à la vie, est surtout un type de Jésus-Christ dans sa mort et dans sa résurrection. Nous trouvons cela dans l’évangile de Matthieu au chapitre 12 : 40, où Jésus reconnaît l’historicité de Jonas : « Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre ; les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas, (et je souligne à présent) et voici, il y a ici plus que Jonas ».

Nous allons nous attarder quelque peu sur :« il y a ici plus que Jonas ». Ceux qui ont vu tomber Jonas à l’eau, se sont dit « maintenant c’est fini, définitivement fini ! » Ceux qui ont vu le Seigneur à la croix pousser son dernier grand cri, ont aussi pensé : « maintenant c’est fini ! » Sa disparition était si réelle que ses disciples se dispersèrent et que les femmes se rendirent au sépulcre pour embaumer Son corps. Mais le troisième jour, Jonas a refait surface, vomi par le poisson sur les rives de la Palestine. Trois jours après, cet autre monstre qu’est la mort, a vomi le Seigneur vivant hors du sépulcre. Et comme le poisson a dû avoir des spasmes pour vomir Jonas, la terre aussi a eu ses spasmes car un grand tremblement de terre a salué à l’annonce de Sa résurrection. Ce sont là les points de ressemblance, mais il y a des différences qui s’expliquent par cette expression : « il y a ici plus que Jonas ».

 

Les différences.

§        Je vais énumérer ces différences. La première c’est que Jonas ne contribua en rien à sa propre délivrance, elle est venue de l’extérieur. Mais Jésus a dit: « je donne ma vie, j’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre » ; quelle différence !

§        Deuxièmement, Jonas sortit tel qu’il était entré dans le ventre du poisson, c’est-à-dire, terrestre, mortel, infirme et prêt à retourner à la terre. Jésus, lui, se releva tout autre de la mort, dans un corps spirituel, vivant à toujours, délivré des lois de cette terre et remonté au ciel et assis à la droite de Dieu !

§        Troisièmement, Jonas laissa le poisson tel qu’il était, opérant encore des ravages dans la mer, mais Christ a vaincu la mort qui l’avait englouti. Jésus a ruiné son pouvoir et lui a fait une brèche dont elle ne se relèvera jamais. Nous saluons par avance la victoire de Christ et la défaite de Satan avec ces paroles : « par sa mort, il a rendu impuissant celui qui avait la puissance de la mort ». (Héb. 2 :14)

§        Quatrièmement, Jonas est sorti seul de son tombeau, mais le Christ en est sorti avec une partie de ses rachetés, il y a eu une résurrection immédiate, preuve d’une victoire future et totale sur la mort. Au point que Dieu nous voit déjà ressuscités et assis dans les lieux célestes en Christ. En plus, cette victoire de Jésus sur la mort devient pour nous plus qu’une espérance, c’est une certitude : si la tombe n’a pas retenu Christ qui est la tête de l’Eglise, comment retiendrait-elle les membres de Son corps ? Bientôt, la même voix qui a ordonné au poisson de lâcher sa proie, la même voix qui a ordonné à Lazare de sortir du tombeau, ordonnera à tous ceux qui sont dans les sépulcres, ensevelis dans la mer, dans les cimetières militaires, dans les tombes oubliées, cette même voix leur ordonnera de sortir de leur tombe et d’aller à la rencontre du Seigneur.

§        Et pour aller encore plus loin, la mort, ce monstre qui a englouti depuis le début des temps tout ce qui respire, la mort rendra elle-même l’âme, car il est écrit : « La mort a été engloutie dans la victoire, ô mort, où est ta victoire ? » la mort elle-même sera engloutie par la victoire !

§        Jésus est plus Jonas, dans ce sens aussi, c’est que la voix de Jonas n’a retenti que dans Ninive seulement, mais la voix du Seigneur s’adresse à tout peuple, toute nation, toute langue et toute tribu ; elle est pour l’univers tout entier. Jonas n’a fait aucun miracle, mais le Jésus a rempli son ministère de miracles, de prodiges et de signes.

§        Jonas, nous le verrons plus tard était plus jaloux de sa réputation personnelle que de l’honneur de Dieu et il gémira, non pas parce que Ninive ne se convertit pas, mais parce qu’elle se convertit. Quelle différence avec Jésus qui, Lui, va pleurer sur une autre grande ville, Jérusalem, en disant : « Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées devant tes yeux. Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t’environneront de tranchées, t’enfermeront, et te serreront de tous côtés et te renverseront par terre, toi et tes enfants au dedans de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas connu le temps de ta visitation» (Luc 19 :41-44)

 

Jonas, symbole d’Israel.

Allons plus loin encore, Jonas est le symbole de la conservation et de la résurrection d’Israël. Depuis deux millénaires, Israël a été et reste encore partiellement dans le ventre des nations, tout à la fois caché et présent dans les entrailles des peuples. Il a été rayé de la carte et a disparu de la scène politique sans jamais avoir été tout à fait absent . Cet Israël-là qui n’a jamais perdu son identité, est revenu à la surface sous nos yeux.

J’ai lu dans une revue spécialisée qu’il y aurait assez d’acide dans un estomac pour liquéfier un homme en moins de trois jours. Est-ce vrai ? je n’en sais rien. Il y en avait en tout cas bien assez dans celui du cachalot pour, et il ne lui aurait pas fallu trois jours pour digérer, liquéfier et liquider Jonas. De même Israël est « une viande » que les nations n’ont pas pu assimiler. Tout ce qui a été fait depuis 2000 ans, bien avant le Moyen-Age et après : l’antisémitisme, Hitler, sa chimie et ses chambres à gaz, n’ont pas entamé la fibre nationale d’Israël. Les nations, à la fin de la dernière guerre ont été agitées de spasmes comme le poisson, et elles ont été déposer Israël, sur les rives de son territoire ancestral.

J’ai lu une histoire, il y a très longtemps ; ne l’ayant pas retrouvée, je ne peux pas la rapporter dans ses termes exacts, je ne connais que la substance. L’empereur d’Allemagne, Frédéric le Grand, ayant écouté le témoignage d’un diplomate chrétien, lui aurait demandé : prouvez-moi par un seul mot l’existence de Dieu. Cet ambassadeur aurait répondu : «Juifs», sire ! Quand on pense à Jonas, qui après trois jours dans le ventre d’un poisson réapparaît miraculeusement, quand on pense à un peuple qui a séjourné pendant vingt siècles dans l’estomac des nations et qui refait surface selon les prophéties de l’Ecriture, cela est pour nous une preuve de la véracité de la Bible et de l’existence de Dieu.

 

Jonas, symbole de la victoire finale des rachetés.

Mais Jonas, est aussi l’image de la libération finale des rachetés. Nous aussi, malgré notre conversion à Jésus-Christ qui a fait de nous des nouvelles créatures, nous restons pour un temps immergés dans les entrailles, les affaires et les épreuves du monde. Mais là, nous sommes mis à part, selon ce qu’en dit Ephésiens 1 : 13 « nous avons été scellés du Saint Esprit pour le jour de la Rédemption », c’est-à-dire que Dieu a mis son cachet sur nous, nous sommes sa propriété. Et un jour, le Seigneur va nous sortir de ce monde comme il a sorti Jonas de son tombeau. Quel jour ce sera quand rompant bandelettes, suaires, cercueils, tertres, cimetières et mausolée nous allons nous élancer, libres dans les bras du Seigneur! Quel jour, frères et sœurs, où nos corps corruptibles, revêtiront l’incorruptibilité, où la rouille qui s’installe dans nos articulations, où, avec les années qui s’accumulent on se sent toujours un peu moins bien, quel jour où libérés des chaînes humaines, transformés à l’image de Christ, nous entrerons dans la cité céleste pour le servir et pour régner avec Lui. Car un jour, et cela nous le croyons, le monde à l’instar des Ninivites, s’abattra aux pieds de Celui qui est plus grand que Jonas. Oui, un jour, dans son jour à Lui que l’Ecriture appelle à diverses reprises et sous diverses formes « Le Jour du Seigneur », celui de sa venue sur les nuées du ciel, toutes les puissances, célestes, terrestres et infernales, ploieront le genou devant Jésus-Christ ! ! Je bénis Dieu de ce que je n’ai pas attendu ce jour pour le faire! Quelle bénédiction d’avoir appris à prier, à me courber devant Dieu! Je me souviens de ce jour où devant ce Dieu que je pressentais sans le connaître, j’ai ployé les genoux une première fois… ! Et depuis lors, quelle gymnastique facile qui n’est pas celle de la génuflexion d’apparat, mais celle où l’âme se courbe devant son Sauveur et parle avec lui. Ce jour-là, frères et sœurs, nous aurons la couronne de justice qui sera réservée comme le dit l’apôtre Paul, à tous ceux qui ont aimé son avènement car le Seigneur revient !

 

La victoire au quotidien.

En attendant ce jour, il est vrai qu’on peut être pris dans un réseau d’épreuves que l’on croit inextricables et d’où on voit pas comment s’en sortir. C’est vrai pour les jeunes à l’âge des premiers émois du cœur où ça fait mal comme s’il était serré dans un étau et où des idées de suicides vous guettent. On peut connaître des drames intimes, des trahisons, perdre son conjoint, être trahi, connaître l’échec aux derniers examens, recevoir des tuiles en cascade dans les affaires, toutes choses qui nous empoisonnent et nous emprisonnent et où l’on croit que son monde à soi s’écroule. Mais dans tous les cas nous pouvons crier jusqu’à Lui, et le Seigneur entendra. Comme l’a si bien dit l’apôtre Paul en 2 Cor. 1 :3,4 : « Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de toute consolation nous consolera dans toutes nos afflictions, afin que par la consolation dont nous sommes l'objet, nous puissions à notre tour consoler ceux qui sont dans l'affliction"

§        Jonas n’a pas dit « Il me délivrera », il a dit « je suis délivré ! ». Que ce soit là l’encouragement que Jonas nous laisse pour ce soir, pour tous les jours de la semaine, pour tous les jours de notre vie et pour toutes les circonstances que nous rencontrerons. Amen.