Chapitre 4 versets 7 à 11
« Dieu
prépara un ver le lendemain au lever de l’aurore et il rongea le ricin et il
sécha et il arriva que quand le soleil se leva, Dieu fit souffler un vent chaud
d’orient.
Le soleil frappa sur la tête de Jonas au point qu’il tomba en défaillance.
Il demanda la mort (c’est la deuxième fois !)
et dit : la mort m’est préférable à la vie ».
Maintenant,
nous abordons les trois derniers versets : « Dieu
dit à Jonas : Fais-tu bien de t’irriter à cause du ricin ? Il répondit :
je fais bien de m’irriter jusqu’à la mort ! L’Eternel lui dit :
Tu as pitié du ricin qui ne t’a coûté aucune peine et que tu n’as pas
fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi je
n’aurais pas pitié de Ninive la grande ville, dans laquelle se trouve plus de
cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche
et des animaux en grand nombre ! »
Ah !
mes amis, quel livre que la Bible ! Et dans cette Bible, quel livre que
celui de Jonas, et quelle page dans le prophète Jonas, quel dialogue, quelle révélation
de nos misères et quelles manifestations de la patience de Dieu ! Fais-tu
bien de t’irriter, Jonas ? C’est Dieu qui raisonne avec sa créature
et qui fait appel à son bon sens.
Voyons…,
Jonas ! Quelle douceur dans la forme du reproche ! Ce que Dieu
reprend dans son serviteur, ce n’est pas sa tristesse ou son chagrin, mais
c’est son dépit et son irritation. Libre à lui de
pleurer son ricin, mais s’irriter contre Celui qui l’a fait périr,
se dépiter contre le Créateur de l’Univers, c’est là ce que Dieu
condamne.
Fais-tu
bien de t’irriter ?
Fais-tu
bien de t’irriter,
Jonas? toi créature intelligente avec une âme immortelle, fais-tu
bien de t’irriter pour la privation d’une plante éphémère ? Tu as
perdu une plante, Jonas, mais n’est-ce pas la destinée de toutes les plantes
que de mourir en un jour ? Ta colère et ta douleur te rendront-elles cette
plante ? Ton dépit changera-t-il quelque chose à ton sort ?
Et
puis, si Jonas a perdu la
plante, est-ce qu’il a perdu Celui qui l’a fait croître ?
Est-ce que la créature osera dire au Créateur : que fais-tu ?
Oui, tel est l’amour de Dieu envers un serviteur contredisant.
Je crois que nous devrions être des imitateurs de Dieu. Quand nous
voyons souffrir cruellement ceux qui nous ont offensés, n’est-il pas vrai que
nous oublions leurs défauts et les torts qu’ils nous ont faits ?
Je me demande pourquoi les maladies de l’âme auraient moins droit à
nos compassions ? Pour moi, je la trouve étrange, cette sympathie qui nous
fait pousser des soupirs pour les maux physiques et qui nous laissent
insensibles aux infirmités morales qui, si elles n’ont pas de guérisons,
vont entraîner les âmes à un malheur sans fin ! Etrange sympathie que
celle-là ! Jonas s’attarde à la plante, Dieu va plus loin, il voit les
âmes. C’est dans ce sens que nous devrions ressembler à Dieu.
En
plus, le reproche de Dieu à Jonas, nous inspire d’autres réflexions. Nous
l’avons dit, Dieu s’adressait moins à son abattement qu’à son
irritation, et je crois que cela nous enseigne qu’il nous faut distinguer deux
choses :
1-
la tristesse, nous le savons est souvent inévitable, alors libre à nous de
pleurer quand Dieu nous ôte ce que nous aimions, parce que nous l’aimions
trop ou que nous l’aimions mal ; libre à nous de répandre des larmes
que Dieu ne condamne pas. Non, Dieu ne nous en veut pas de pleurer quand nous
souffrons.
2 –mais en second lieu acceptons sans murmurer le châtiment qu’il
nous inflige en reconnaissant qu’il ne nous traite pas selon nos péchés et
que, plutôt que de nous faire périr nous-mêmes, Dieu fait périr nos fausses
sécurités et nos idoles.
Plans
contrariés : malédiction ou bénédiction ?
Mais
voyez-vous, l’inintelligence
de l’homme est telle que quand Dieu lui veut le plus grand bien en
contrecarrant ses projets, en déjouant ses espérances, en brisant ses faux
appuis, quand l’épreuve nous retient ou nous replace sur le chemin du ciel,
c’est à ce moment-là que nous murmurons . Nous sommes tous comme le
peuple d’Israël dans le désert. Au désert, conduits par Dieu, ils ont dit :
pourquoi nous as-tu fait monter d’Egypte ? Ils étaient en colère, ils
se plaignaient de Dieu alors que Dieu les conduisait au pays de la promesse !
Et nous nous plaignons de Dieu alors qu’il fait notre éducation pour notre
bien. Voyez-vous, l’homme naturel est comme çà, la souffrance lui répugne ;
il veut la prospérité et la prospérité toujours. Ce que l’homme naturel
veut, c’est toujours un agréable ombrage, jamais de coup de vent, jamais de
soleil brûlant ! Si Dieu exauçait nos vœux insensés, ce serait la fin
de notre bonheur. Je vais dire une phrase lourde de conséquences : je mets
au nombre de mes plus grandes bénédictions, des prières insensées et
immatures auxquelles Dieu n’a pas daigné répondre.
Dieu sait très bien que la correction est aussi nécessaire pour notre âme que
le médicament pour notre corps. L’apôtre Paul avait besoin d’une écharde
dans la chair pour le maintenir sur le chemin de l’humilité, de la force et
de la bénédiction. Alors tour à tour, Dieu fait couler nos larmes, puis vient
les essuyer. Il nous laisse jouir d’un temps de repos, puis il nous place dans
les coups de la tempête. Oserions-nous dire à Dieu : que fais-tu ?
Oserions-nous enseigner au Seigneur, le divin médecin comment il doit soigner
ses chers malades ? Qu’elles soient sombres ou qu’elles soient riantes,
les voies de Dieu à notre égard sont bonnes, elles arrivent toujours au temps
voulu et elles sont toujours à leur place ;
ça, Jonas, devenu charnel, ne peut pas le comprendre. Et quand Dieu lui
pose la question : fais-tu bien de
t’irriter ? il a l’audace et l’outrecuidance de répondre : oui, je fais bien de m’irriter ! et c’est tout juste s’il
n’ajoute pas : na ! en tapant du pied comme un enfant gâté.
Lutter
contre Dieu.
J’ai
remarqué que quand l’homme lutte avec Dieu, il est souvent plus obstiné et
plus violent que quand il lutte avec son semblable, et vous allez comprendre
pourquoi : quand l’homme lutte contre son semblable, il garde l’espoir
de le vaincre ; mais avec Dieu, il n’a pas cet espoir. Alors, contraint
de se plier sous la main de Dieu, il s’aigrit et il s’irrite ! Ni
jugement, ni bienfait, rien n’a pu avoir raison de sa triste obstination ;
Jonas… ! oh mon ami Jojo, « mon semblable, mon frère »
aurait dit Charles Baudelaire, honoré d’un ministère élevé, enseveli dans
les profondeurs de la mer, délivré miraculeusement par Dieu, Jonas va rester
fidèle à son caractère jusqu’au bout. Eh ! oui, que Dieu contrarie nos
plans, qu’il les contrecarre, qu’il ruine nos attentes, et alors, on éclate,
on fulmine, et l’homme met à nu sa folie. Il y a dans le cœur de Jonas un
feu intérieur qui le consume, il est ardent comme celui qu’il voudrait voir
tomber sur la ville de Ninive.
Le cœur se serre quand on l’entend répliquer à Dieu son bienfaiteur
comme il le fait : oui,
je fais bien de m’irriter !
Un
côté attachant.
Et
pourtant je dois dire, et ici mon sentiment est peut-être très personnel, je
vous le donne en passant, il y a pourtant dans la personne de Jonas quelque
chose qui plaît et qui attache. Il y a au moins la vérité, il y a la
franchise. Sous cette écorce rude et coupable qui choque, ça choque quand même
moins que les hypocrites et fades douceurs de ceux qui l’honorent des lèvres
mais dont le cœur est éloigné, qui apportent à Dieu un hommage mensonger.
Lui au moins, il n’est pas comme çà. Mais je m’empresse de dire que ceci
n’excuse pas cela. La méchante saillie du cœur de Jonas nous révèle la
profondeur de la misère humaine. Oui, mes amis, voilà ce qu’est l’homme
que la grâce de Dieu ne maîtrise pas.
Malheur à celui qui se livre à ses sautes d’humeur ! Plus il lâchera
la bride à ses penchants, à son dépit, à sa colère, plus il en sera dominé.
Je devine que quelques-uns dans mon auditoire (mes lecteurs) ne sont pas
d’accord avec moi. Vous me direz peut-être : Fernand Legrand, moi aussi,
j’ai plus d’une fois été dépité, mais je ne me suis quand même pas élevé
contre Dieu ! Moi, je n’ai jamais boudé dans le fond du temple, je
n’ai jamais pris la porte et je ne l’ai jamais fait claquer derrière moi !
Vraiment ! Vous croyez ?
Dialogues
secrets.
Que
Dieu, par le Saint Esprit vous remette seulement en mémoire, les secrets
dialogues que votre cœur a eu avec Dieu ! Moi non plus, il y a vingt ans,
je n’aurai pas cru possible une pareille chose; mais après plus de vingt
ans de conversion, je me suis aperçu que mon cœur savait discuter avec Dieu.
Et puis, le connaissons-nous à fond, ce cœur humain ? Ah ! mes amis,
qu’un profond changement survienne, que nos plans soient bousculés, que notre
volonté soit contrariée, que des fautes inexistantes nous soient imputées,
que nos passions soient surexcitées !… et nous verrons si nous tenons
notre calme aussi bien que nous le prétendons. Nous verrons alors si notre cœur
ne s’agite pas et s’il ne connaît pas à l’intérieur les mêmes dépits
et les mêmes contestations. Que d’autres nient leur parenté avec Jonas, moi
qui me connaît quelque peu avec l’aide de Dieu, je tremble pour ma faiblesse,
et je dis au Seigneur en toute humilité : Seigneur !… épargne-moi,
car quelque part je suis aussi de la famille de Jonas !
Le
plaidoyer de Dieu.
Maintenant,
je voudrais voir avec vous comment Dieu a reçu la fière réponse de Jonas :
Fais-tu bien de t’irriter ? Oui, je fais bien de m’irriter !
Qu’est-ce
que Dieu va faire ? Va-t-il le foudroyer ou l’abandonner à sa dureté ?
Au contraire, dans les versets 10 et 11 il va lui parler avec bonté: L’Eternel
lui dit : tu as eu pitié du ricin qui ne t’a coûté aucune peine et que
tu n’as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une
nuit. Et moi je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle
se trouve plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur
droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre ?
Que
de choses dans ces deux versets ; le Seigneur dit à Jonas : comment
Jonas, tu as pitié de ton ricin, et moi
je n’aurai
pas pitié de Ninive ?
C’est ça le plaidoyer de Dieu ! Jonas…, si la pitié convient
à l’homme méchant, comment ne siérait-elle pas au Père des miséricordes ?
Jonas…, condamnes-tu en Dieu, ce que tu justifies pour toi-même ? Jonas
aurait voulu que Dieu épargnât une plante qui était poussée en une nuit, une
plante qui n’avait pas de pensée, qui n’avait pas de sentiment. Et Dieu
n’aurait pas épargné une immense métropole contenant des centaines de
milliers d’habitants, ville qu’ils avaient mis tant d’années à
construire ? Dieu n’aurait pas eu compassion d’âmes immortelles qui
doivent connaître un bonheur ou un malheur sans fin et dont une seule valait
plus que tous les ricins du monde, le nombre de ces ricins fut-il
multiplié par des milliards et des milliards…
Il
y a aussi d’autres raisons qui plaident en faveur de la cause de Dieu.
Comment, Jonas regrette son ricin pour la perte, dans le fond, de son
petit bien-être, de son agrément de quelques heures ou de quelques jours et
Dieu n’aurait pas épargné Ninive !? Dieu n’aurait pas eu à cœur la
gloire de Son Nom, car la gloire du Nom de Dieu, c’est précisément d’être
bon, d’être miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, ce Nom de
l’Eternel qu’il avait proclamé sur la montagne autrefois et que Jonas
connaissait très bien puisqu’il le récite ! Jonas aurait voulu que Dieu
épargne une plante qui ne lui appartenait pas, qu’il n’avait pas semée,
qu’il n’avait pas arrosée, pour laquelle il n’avait pris aucune peine et
il n’entendait pas que le Créateur des mondes sauve des millions d’hommes
qui étaient l’ouvrage de Ses mains ! Jonas n’avait qu’une petite
plante et il aurait tout fait pour la conserver ! Dieu aurait-il eu tort,
d’épargner deux millions de personnes ? Voilà le plaidoyer de
Dieu.
Une
cause très compromise.
Remarquez
que la cause de Jonas est déjà bien compromise. Encore un
argument et la cause de Jonas va être ruinée ; le Seigneur dit
cette phrase étonnante : Ninive, la
grande ville dans laquelle il y a plus de
cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur
gauche … (et les meilleurs commentateurs pensent que cette expression de
cent vingt mille hommes ne veut pas dire qu’en Ninive il n’y avait que cent
vingt mille habitants, mais cent vingt mille petits enfants qui ne connaissaient
pas leur droite de leur gauche, ce qui laisse supposer une population de deux
millions d’habitants).
Dieu demande à Jonas, s’il faudra, pour lui faire plaisir, que cent
vingt mille petits enfants qui n’ont pris aucune part au péché de l’auteur
de leurs jours, périssent néanmoins avec eux dans une même ruine. Oh !
frères et sœurs, parole précieuse de l’Ancien Testament qui nous dit déjà
que Dieu aime les enfants. Et si le Seigneur a compassion des enfants, des pères
et des mères qui ne sont pas à lui par alliance, à combien plus forte raison
n’aura-t-il pas compassion de vos
enfants, vous
qui êtes entrés volontairement dans l’alliance de Dieu par la conversion.
C’est pourquoi, je crois, que nous pouvons lui parler de nos enfants nous
pouvons les lui amener par la prière et par l’exemple, le Seigneur étendra
ses mains sur eux. Oui, il les aime et je vais dire une parole très importante :
s’il juge bon de nous les reprendre, nos enfants, avant qu’ils aient discerné
leur droite de leur gauche, sachons que Dieu est souverain et que c’est pour
les recueillir dans son bercail. Et s’il daigne les laisser à nos soins,
c’est pour que de bonne heure, nous leur apprenions à distinguer entre le
bien que Dieu agrée et le mal qui lui déplaît . Si Dieu nous laisse nos
enfants, c’est pour leur faire connaître l’Ami des petits enfants, le
Seigneur Jésus ! c’est pour qu’ils apprennent très tôt dans leur vie
à prononcer le beau Nom de Jésus, et s’ils l’apprennent très tôt,
croyez-moi, certains le prononceront encore juste avant la tombe. Encourageons
les prières enfantines, car pour l’amour des petits enfants, Dieu a épargné
plus d’une cité, et il a sauvé l’Eglise de plus d’un péril. Au début
de la Réforme, lorsque la situation était extrêmement critique, Martin Luther
a appris que partout des petits enfants priaient, et dans la simplicité de son
âme, il a dit cette phrase : Les petits enfants prient, la Réforme n’a
rien à craindre ! Oui, le Seigneur aime les enfants.
La
Société Protectrice des Animaux (S.P.A.).
Mais
ce n’est pas fini, le plaidoyer de Dieu s’achève sur une note touchante.
Il ajoute que dans Ninive il n’y avait pas seulement cent vingt mille
petits enfants mais il y avait quantité d’animaux, dont un seul valait plus
que le ricin de Jonas objet de tant de regrets et de tant de plaintes. Et cela
veut dire que la bonté de Dieu s’étend jusqu’aux animaux et qu’il en
prend soin. N’oublions pas qu’il veut qu’à notre tour, nous n’abusions
pas de l’autorité qu’il nous a donnée sur eux et que dans le livre des
Proverbes (12 :10), il est dit : le
juste prend soin de son bétail, mais les entrailles du méchant sont cruelles.
Il y a dans la Bible un récit qui ferait plaisir à la Société Protectrice
des Animaux ; c’est quand le prophète Balaam a pris un bâton et qu’il
a battu son ânesse. Dieu a protesté et il lui a dit : Pourquoi as-tu battu ton ânesse ?
Si donc Dieu a pitié des êtres inférieurs, n’aurait-il pas pitié de
l’homme qu’il a fait dominateur de ces êtres, l’homme créé à son image
et à sa ressemblance et à qui il a donné Sa Parole et pour qui il a livré
Son Fils ? Tel est, le plaidoyer de Dieu devant Jonas. Dieu a regardé
Ninive, il a vu son roi, ses princes, ses habitants se repentir, prendre le sac
et faire voler la cendre. Il a vu les petits enfants, son regard s’est abaissé
jusque sur les animaux et son cœur de Père a été ému. Son bras était désarmé
et il a laissé tomber le glaive de la vengeance, voilà ce que Dieu a fait.
Eh !
bien, que Jonas s’irrite et que dans son cœur, il soit le bourreau de
Ninive… ! Dieu sera son sauveur ! car le livre des Proverbes
(26 :2) dit que la malédiction sans
cause n’a pas d’effet. Dieu sera pour la Ninive repentante ce qu’il a
été pour le Jonas impénitent, un Dieu
riche en bonté et lent à la colère. Va Jonas, et bénis cette miséricorde
qui est la gloire de Dieu et dont tu osais lui faire le reproche. Souviens-toi,
Jonas que cette bonté de Dieu qui épargne Ninive, elle t’épargne aussi et
que dans un sens Jonas, tu es plus coupable qu’elle parce que tu as outragé
celui qui t’avait comblé de faveurs que Ninive, elle, ne connaissait pas.
Que
va répondre Jonas ? Parce que voyez-vous, il faut qu’il cesse de
s’affliger, ou pour la grâce faite à Ninive, ou pour le jugement qui est
tombé sur son ricin. Tel est l’inévitable dilemme dans lequel Dieu
l’enferme.
Jonas
a-t-il compris ?
Est-ce
que Jonas a compris la leçon ? Je pense que la conclusion du livre nous
permet de le supposer. On ne peut pas expliquer autrement le silence complet et
inattendu que garde le prophète. J’aime à me le représenter, touché, brisé,
par la patience et l’amour de Dieu et exprimant ses torts par un silence plus
éloquent que beaucoup de paroles. J’aime à me le représenter, prenant à
son compte cette pensée de Job : « j’ai
parlé sans comprendre de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas ».
J’aime à me représenter Jonas reprenant mais à son compte les paroles d’ Asaph
qui disait : « quand je me suis
irrité, j’étais comme une bête stupide et sans intelligence ».
J’aime croire aussi que Jonas a redit, mais avec une autre intonation dans sa
voix et avec d’autres sentiments dans son cœur ce qu’il a exprimé au
verset 2 : Ah ! Eternel,
je sais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et
riche en bonté !
Rideau !
Le
temps est arrivé, frères et sœurs de fermer notre livre ; nous aurions
aimé savoir où Jonas s’est rendu après Ninive et comment Jonas, notre ami
« Jojo » comme je l’ai appelé, a terminé sa carrière. Mais au
lieu de vouloir sonder ce que le Saint-Esprit a cru bon de nous cacher, je crois
qu’il valait mieux mettre à profit ce qui nous était révélé. C’est ce
que j’ai essayé de faire tout au long de cette étude. Oui, il faut nous
tenir à ce qui est révélé en nous souvenant de cette parole de Deutéronome
29 : 29 : les choses révélées sont pour vous et pour vos enfants et les choses
cachées sont à l’Eternel !
Que
de choses, bien-aimés frères et sœurs, dans ce petit livre de 48 versets
seulement ! La fin brusque et inattendue de ce livre, veut dire qu’il
nous faut rester sur l’impression des dernières paroles ; et ces dernières
paroles des versets 10 et 11 peuvent se résumer par une phrase qui est célèbre
dans la Bible, et c’est celle-ci : Dieu
est amour !
Alors, restons sur ce mot, c’est le dernier mot du livre, c’est aussi celui
de la Bible. Nous savons que Dieu a toujours le dernier mot, il est l’Alpha et
l’Oméga,
c’est lui qui un jour clôturera tout. Et puisque le livre de Jonas se clôture
sur l’amour, je crois que nous n’avons rien de mieux à faire qu’à y
joindre un vibrant Amen !
qui veut dire : ainsi soit-il ! Amen, Seigneur, oui, il en est bien
ainsi ; Amen Seigneur, ainsi, tout est bien !
Prière :
Seigneur
Dieu, Père céleste, au travers de la vie de Jonas nous avons reconnu les
plaies de notre cœur, nous savons que sans ta grâce, nous ne sommes rien, tout
est vil, tout est méprisable. Combien nous comprenons mieux par la conviction
intérieure du Saint Esprit la parole de ton apôtre inspiré: je sais qu’en
moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’y a rien de bien. En dehors de ta grâce,
en dehors de Jésus, il n’y a pas d’espoir. Mais tu nous a donné un Sauveur
en la personne de ton Fils, nous l’avons saisi et nous avons cru. Merci pour
ce jour où tu nous a vaincu une première fois, pour nous faire entrer dans ta
victoire.
Seigneur,
il est d’autres victoires que tu dois encore remporter sur nous. Nous te
demandons pardon, pour les petits ricins auxquels nous nous sommes attachés
indûment, pour ces petites choses auxquelles nous avons donné trop
d’importance, auxquelles nous donnons une valeur d’idole. Seigneur tu nous
révèles que tu es le seul qui ne passe pas, qui demeure et qui satisfait
complètement. Seigneur, puisque c’est de toi qu’avant tout nous avons
besoin, donne-nous de t’aimer vraiment et de nous attacher à toi. Et si tu
nous accordes des jours de prospérité, donne-nous de savoir en être
reconnaissants, de t’en bénir, de ne pas nous y attacher outre mesure, mais
de nous attacher à toi. Seigneur, fais-nous comprendre que même si nous
devions tout perdre, toi nous ne te perdrons jamais, parce que tu nous a dit
par la bouche même de ton Fils que tu nous gardes dans ta main de laquelle
nul ne nous ravira. Puisque tu es totalement tout et que selon ta promesse
nous avons tout pleinement en Christ, donne-nous de nous attacher à lui plus
fortement que jamais. Reste avec nous, garde-nous encore, nous te le demandons
au Nom du Seigneur Jésus-Christ. Amen !