1 ROIS 17 versets 1 à 6
Je
voudrais vous parler ce matin sur ce titre un peu original : «
le premier pont aérien du monde ». Et je lis ce texte dans le 17ème
chapitre du 1er livre des Rois, chapitre 17 : « Elie le
Tishbite, l’un des habitants de Galaad, dit à Achab : l’Eternel est
vivant, le Dieu d’Israël dont je suis le serviteur, il n’y aura ces années-ci
ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole. Et la Parole de l’Eternel fut adressée
à Elie en ces mots : Pars d’ici, et dirige-toi vers l’orient, et
cache-toi près du torrent de Kérith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de
l’eau du torrent,
j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là. Il partit et fit selon la
parole de l’Eternel, et il alla s’établir près du torrent de Kérith, qui
est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le
matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l’eau du torrent. »
Le prophète
Elie est un personnage si important, à la fois dans l’Ancien Testament où il
apparaît comme le plus grand des prophètes entre Moïse et Jean-Baptiste, et
dans le Nouveau Testament où son nom prestigieux revient plusieurs fois,
qu’il vaut la peine de s’attarder quelque peu à le présenter. Bien que son
ministère couvre un laps de temps relativement court, sa vie a été si
fructueuse en interventions de toutes espèces, qu’elle nous offre une
biographie extrêmement riche en matériaux. L’étude de la vie du prophète
aura toujours un accès auprès d’une très large audience.
·
Elle est pour ceux qui sentent combien est difficile le service chrétien ;
et s’il y a parmi nous des amis qui sont dans ce cas, ils trouveront un
encouragement à l’étude de la vie de ce prophète.
·
Elle est aussi pour ceux qui se sentent seuls dans le travail de Dieu ;
beaucoup de serviteurs de Dieu sont engagés en solitaires dans le travail du
Seigneur, et ils sont tentés de dire comme le prophète
"je suis resté seul !" Bien sûr que des milliers d’Israël,
il y en avait sept mille qui n’avaient pas ployé les genoux devant Baal, mais
où étaient-ils ? Elie ne les connaissaient même pas, ils se cachaient
eux et leur témoignage ; ainsi l’étude de la vie du prophète est utile
pour ceux qui sont ou qui se croient seuls.
·
Cette étude est aussi pour ceux dont la patience est mise à l’épreuve
et qui voient peu de résultat ; la patience du prophète, son endurance,
son obéissance et son triomphe final seront un grand encouragement.
·
Cette étude est aussi pour ceux qui sentent que ce qu’ils font a peu
d’influence sur l’apostasie. Sept mauvais rois s’étaient succédé en
Israël depuis Jéroboam , et Achab et sa terrible femme Jézabel, à eux
seuls, faisaient plus de mal que les sept autres ensemble ; la nation d’Israël
était submergée par le flot de l’idolâtrie, la condition morale et
spirituelle du peuple était déplorable.
·
Et cinquièmement cette étude est aussi pour ceux qui ont failli… et
qui n’a pas failli dans sa vie ? Dans ce qui nous est rapporté du prophète,
il y a un incident regrettable, mais là aussi nous y trouverons une aide précieuse.
Elie,
un géant ?
Dans l’épître
de Jacques, il est dit que Elie était un homme de la même nature que nous ou
qui avait les mêmes passions que nous. Nous serions tentés de croire à un géant,
une sorte de colosse, un homme avec un cœur comme le mont Sinaï qui bat à
coups fracassants comme le tonnerre quand il gronde. C’est la première
impression que nous avons de lui, mais derrière cette grande image, il y en a
une autre, c’était un humain comme vous et comme moi ; un homme avec les
mêmes passions que nous.
Il ne
nous est rien dit de sa naissance et de sa jeunesse; il avait probablement des
parents pieux, il était Tishbite de Galaad et son nom veut dire : Dieu est
ma force. Mais si nous ne savons rien de la première partie de sa vie, nous
pouvons être sûrs que Dieu le façonnait en vue du jour où il allait faire
son apparition sur la scène prophétique. Souvenez-vous que c’est dès le
sein de sa mère que Saul de Tarse a été mis à part pour le service de Dieu,
et dès lors, tout dans sa vie, jusqu’à sa haine contre les premiers chrétiens,
tout a servi plus tard, pour le service auquel
Dieu allait l’appeler.
Et je
pourrais témoigner de la même chose ; quand je repense à ma vie, à mes
années d’autrefois, aux chemins par lesquels je suis passé, bien que ne
connaissant pas Dieu, je peux dire que Dieu était à l’œuvre et que tout a
servi pour me préparer à mon insu à son service. Ainsi, chaque expérience
que nous faisons est une préparation pour le travail qu’il nous réserve ;
et avec Dieu les moments d’attente ne sont pas des moments perdus ; pour
Dieu les quarante années que Moïse a passées au désert, ne sont pas moins
importantes que les quarante années qu’il a passées à la cour du Pharaon.
Ce
qui caractérise Elie, c’est sa séparation radicale d’avec le mal ambiant ;
tout le caractère et le ministère du prophète se trouvent résumés par cette
parole de l’apôtre Paul aux Ephésiens 5, 11 : « ne participez
pas aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les ! »
L’homme tout entier, le ministère tout entier est dans ces paroles : ne
participez pas aux
œuvres infructueuses des ténèbres mais plutôt condamnez-les !
Ces paroles sont écrites en lettres de feu dans sa
vie. Elie, c’est ce roc qui fait trébucher ceux qui s’y achoppent et
qui écrase ceux sur qui il tombe. (Matt. 21 :44)
Trois
repas surnaturels.
Elie est
aussi l’homme qui a été nourri trois fois de façon surnaturelle : une
première fois par les corbeaux, une deuxième fois par la veuve de Sarepta, et
une troisième fois par des anges ; et cela nous apprend que toutes les sphères
de la vie sont au service de ceux qui servent Dieu, Cela nous réapprend cette
affirmation de Romains 8 ,28 : « toutes choses concourent
ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu ». Toutes choses, les inférieures
comme les corbeaux, les égales comme la veuve de Sarepta, et les supérieures
comme les anges !
L’histoire du prophète Elie
pivote autour de deux ordres qu’il a reçus de la part du Seigneur. Au
chapitre 17 et au verset 3, l’Eternel lui dit : « va et
cache-toi près du torrent ». Au chapitre 18 et au verset 1, l’Eternel
lui dit : « va et présente-toi devant Achab ».
Voilà les deux grands pôles de sa vie ; Va cache-toi ! Va montre-toi !
Va
cache-toi, c’est l’aspect privé de son ministère, c’est aussi le département
de notre vie où il n’y a rien de spectaculaire, c’est ce côté dont
parlent les apôtres Pierre en Actes 6 « il n’est pas bon que nous
abandonnions la prière », ça c’est le côté caché, c’est le
« Va, cache-toi ! ». Et «le ministère de la parole »,
c’est le côté publique, c’est le « va, montre-toi » qui pour
nous esti le « allez, jusqu’aux extrémités du monde et prêchez
l’évangile ».
Je
voudrais, dans le même ordre d’idée, dire à nos amis qui ont ouvert cette
rencontre en nous ravissant par leurs chants : vous avez accompli le deuxième
point, vous vous êtes montrés en public et nous vous en remercions,
Puis-je vous poser une question ? Avant de vous présenter publiquement ce
matin, y-a-t-il eu le premier point? Vous
êtes-vous présentés secrètement devant le Seigneur ? Avant le côté
visible, y a-t-il eu ce côté caché où l’on se met secrètement devant Dieu
et où on lutte et parle avec Lui ? Y a-t-il eu le « va, cache-toi » avant
le « va, montre-toi » ? S’il n’y a pas eu l’un, l’autre
sera fatalement inefficace, même quand il s’agit de présenter la parole de
Dieu par le chant.
Le
torrent de Kérith.
Nous
allons à présent voir pourquoi Dieu a envoyé son prophète au torrent de Kérith.
Il y a quatre raisons :
·
La
première,
c’était pour le protéger des réactions qui n’allaient pas manquer de se
faire jour. Ecoutez le message du prophète, et vous comprendrez les terribles réactions
qui allaient suivre : trois années de sécheresse dans un pays qui dépendait
de la pluie du ciel pour survivre ; et le message était d’autant plus
terrible qu’il était né dans la prière ! Ah ! mes amis, les
messages qui percutent dans les consciences, les messages qui bouleversent les
hommes, ce sont ceux qui sont nés dans la prière. Quelqu’un va peut-être
dire : mais n’y a-t-il pas dans l’initiative du prophète quelque chose
d’à la fois insolite et cruel ? Il y allait avoir perte du cheptel,
perte des récoltes, et peut-être même allait-il y avoir perte de vies
humaines !…. mais ce qu’il est important de considérer, c’est que le
prophète demandait tout simplement que Dieu honore sa parole ! Et je vous
lis dans le Deutéronome chapitre 11 et verset 16, et c’est Dieu qui parle :
« gardez-vous de laisser séduire votre cœur, de vous détourner, de
servir d’autres dieux et de vous prosterner devant eux, la colère de l’Eternel
s’enflammerait alors contre vous, il fermerait les cieux et il n’y aurait
point de pluie, la terre ne donnerait plus ses produits et vous péririez
promptement dans le bon pays que l’Eternel votre Dieu vous donne ! »
C’était en fait la demande de l’accomplissement de la loi. C’était
terrible, oui bien sûr, mais c’eût été encore bien plus terrible, si après
la prédiction, il n’y avait pas eu d’accomplissement ! Déjà le débordement
ne connaissait plus de borne, déjà ils avaient saccagé tout ce qui en Israël
rappelait le
nom de Yahvé, la situation serait devenue sans remède. Alors, Elie est allé
l’annoncer à Achab. Elie, c’est une sorte de Jean Calvin ; il
connaissait la pensée de Dieu, il était jaloux de l’honneur et de la gloire
de Dieu ; il prie Dieu pour qu’il accomplisse sa parole et il va
l’annoncer à Achab.
La première raison pour laquelle Dieu l’envoie au torrent, c’est
pour le couvrir de sa protection. Savez-vous que nous aussi, nous avons besoin
du torrent de Kérith, nous avons besoin de la protection de Jésus-Christ ?
Nous avons à annoncer un message qui n’est pas toujours perçu par le monde
rebelle comme la bonne nouvelle de l’évangile mais comme une condamnation sur
son genre de vie, donc une odeur de mort. Et le porteur de ce message s’expose
comme Elie à des réactions violentes et à la désapprobation du Prince des ténèbres.
C’est pourquoi Jésus en parlant à Pierre a dit : « Satan vous
a réclamés pour vous cribler, mais j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille
pas ». Nous aussi nous avons besoin de nous réfugier dans
l’intercession de Jésus-Christ qui est le torrent de Kérith qui nous abrite
et qui nous couvre.
·
La
deuxième
raison pour laquelle Dieu l’envoie au torrent de Kérith, c’est pour le préparer
à d’autres services. Dieu avait en réserve des tâches plus grandes pour son
prophète et cela nous est illustré dans la préparation graduelle d’Elie
dans les trois repas qu’il a pris 1) des corbeaux, 2) de la veuve, puis
3) des anges. On
peut dire qu’Elie n’était pas prêt à recevoir le repas de la main de la
veuve, avant de l’avoir reçu du bec des corbeaux ; et qu’il n’était
pas non plus prêt à accepter le repas de l’ange, tant qu’il n’était pas
passé par les deux étapes précédentes. Et ma première conclusion est
celle-ci : Non, mes amis, dans le service de Dieu on ne brûle pas les étapes !
Elie n’a pas commencé par les anges, puis la veuve et fini par les corbeaux !
C’est le sens inverse : d’abord, les corbeaux, puis la veuve de Sarepta,
et seulement
après les anges.
·
Vous
êtes-vous déjà demandé ce qu'Elie pensait des corbeaux avant d’avoir été
nourri par eux ? Eh ! bien, moi je crois qu’il ne pensait pas grand
chose de bien ! Tout d’abord, en tant que Juif et par sa formation religieuse,
il considérait les corbeaux comme des animaux impurs, et il ne lui serait
jamais venu à l’esprit d’en mettre un à la casserole ! Et puis, ça
vit trop vieux et c’est trop coriace ! Non, il ne pensait pas beaucoup de
bien des corbeaux. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qu'Elie pensait des
corbeaux après
avoir été nourri par eux ? Eh ! bien, je suis convaincu qu’il
n’a plus jamais regardé un corbeau du même œil ! Et c’est une grande
leçon pour nous ! Nous aussi, nous avons cette tendance naturelle à
considérer comme impur et intouchable tout ce qui n’est pas nous-mêmes !
C’est ainsi que l’Assemblée à laquelle j’appartiens, a été critiquée
par des gens qui n’y avaient jamais mis les pieds ! C’est étonnant,
comme nous tenons en piètre estime des chrétiens que nous connaissons mal ou
que nous ne connaissons pas. Et si Dieu nous place dans certaines circonstances
où la délivrance nous vient justement
de la part de ceux que nous avons un peu méprisés ou ignorés, c’est
pour nous faire la grâce de rentrer en nous-mêmes et pour nous donner une vue
élargie sur les choses, les gens et la vie, et c’est pour mettre dans notre
vie ce qui lui manquait, c’est-à-dire, une note de tendresse et de tolérance.
·
Non
seulement le prophète n’a plus jamais vu un corbeau du même œil, mais il ne
les a plus jamais entendus de la même oreille ! Oh ! certes, il a
peut-être encore été agacé en entendant l’oiseau le plus évangélique du
monde, puisqu’il dit paraît-il : « croa, croa, croa ! »
(crois, crois, crois !)
Mais dans ces croassement, il y avait quelque chose qui lui rappelait une
grâce divine. J’ai fait la même expérience ; j’ai rencontré des
amis, nos frères chrétiens les gitans, les gitans convertis, quand on va chez
eux on est reçu, fraternellement, chaudement, mais … oh ! mes oreilles,
mes pauvres oreilles… ce qu’elles sont parfois agacées par tout ce bruit
qui se fait chez eux… Mais dites-moi, entre nous, après tout, est-ce que ce
bruit ne rappelle pas une grâce divine ? Autrefois, ils ne faisaient pas
de bruit quand ils visitaient les poulaillers ! Mais maintenant, ils font
un peu plus de bruit et ils laissent les poules tranquilles! Ceci dit entre
nous, j’aime quand même mieux
le doux roucoulement de la colombe au cri croassement de celui qui, selon
Monsieur de La Fontaine, sur son arbre perché tenait en son bec un fromage !
·
La
troisième
raison :
c’est que Dieu veut le conduire plus loin ; il le conduira vers les païens.
Et non seulement Elie ne regardera plus les corbeaux du même œil, mais il ne
regardera plus les païens du même œil. Remarquez aussi que, au fur et à
mesure qu’il s’éloigne de ceux qui sont à Dieu par les promesses, par les
alliances, par la loi, il se rapproche de ceux qui sont en dehors de ces choses.
Voyez-vous, Elie est prophète non seulement par sa parole, mais il l’est
aussi dans sa personne et dans sa vie. La pleine réalisation de ses expériences
se retrouvera plus tard, lorsque dans l’épître aux Romains au chapitre 11 et
au verset 11, l’apôtre Paul parlant de la chute d’Israël, dira que par
leur chute, l’évangile est devenu accessible aux païens ! Elie chez les
corbeaux, c’est en embryon l’apôtre Pierre qui voit une nappe descendre du
ciel et la voix du Seigneur qui lui dit : « Pierre, tues et manges » !
Elie, chez la veuve de Sarepta, c’est en embryon
Pierre qui est envoyé chez le païen Corneille pour y porter l’évangile
qui s’étendra jusqu’en Samarie et jusqu’aux extrémités du monde.
·
La quatrième raison pour laquelle Dieu l’a envoyé au
torrent de Kérith,
et là c’est grave, c’est que dans les temps d’apostasie, Dieu
retire ses prophètes. Les prophètes ont toujours été envoyés pour ramener
le peuple à Dieu dans des temps d’égarement. Mais quand l’égarement
tourne à l’apostasie, il se passe ce que je vous lis dans le psaume 74 à
partir du verset 7 : « ils ont mis le feu à ton sanctuaire,
ils ont abattu, profané la demeure de ton nom, ils disent dans leur cœur
traitons-les tous avec violence, ils ont brûlé dans le pays tous les lieux
saints, (ça c’est l’apostasie ; à présent, écoutez), nous ne
voyons plus de signe, il n ‘y a plus de prophète et personne
parmi nous qui sache jusques-à quand ? » Ah ! mes amis,
c’est un texte qui fait frémir ; il y a pis que d’avoir des prophètes
qui nous tonnent les paroles de Dieu dans les oreilles; il y a pis que
d’avoir dans l’Eglise, dans l’assemblée, des anciens qui font des grands
moulinets et nous cognent avec la Bible … il y a pis que cela, c’est
justement de ne plus en avoir ! Ces serviteurs que Dieu a envoyés, dont on
a méprisé la parole, en temps d’apostasie, il les retire… Et croyez-moi,
le jour où Dieu les retirera, il enlèvera aussi Sa Parole, et nous risquons
fort de nous retrouver avec un livre d’où toute substance spirituelle sera
partie, même si c’est une meilleure traduction ! Si Dieu retire Sa lumière,
la Bible deviendra obscurité, si Dieu retire Sa vie, le livre de vie deviendra
un livre de mort !
Brève
récapitulation.
Je récapitule
très brièvement ce que nous avons dit : nous avons fait une introduction
à la vie du prophète Elie ; nous avons dit que c’était un homme
d’envergure, mais avec les mêmes passions que nous ; que l’histoire du
prophète pivote autour de deux ordres, va, cache-toi, va, montre-toi. Nous
avons vu que le Seigneur l’envoie au torrent du Kérith, pour plusieurs
raisons : pour le protéger des réactions d’Achab, pour le préparer
pour d’autres services plus grands, pour le conduire plus loin, et parce que
en temps d’apostasie, Dieu retire ses prophètes.
Nous
raccrochant à ce que nous avons dit, voyons
maintenant ce qui s’est passé au torrent de Kérith.
Un
petit mot de deux lettres !
Le
Seigneur a dit : « va, cache-toi au torrent de Kérith, j’ai
ordonné aux corbeaux de te nourrir là ». Et Dieu a été fidèle à
sa promesse, parce que, Elie a eu une foi obéissante dans les promesses de
Dieu. Tout dans le récit pivote autour d’une courte phrase et d’un tout
petit mot de deux lettres. Si vous avez vos Bibles en mains et un crayon rouge,
je vous conseille d’encadrer ce petit mot de deux lettres, « j’ai
ordonné aux corbeaux
de te nourrir… où ? là ! » Je répète,
« j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là ! »
Non pas n’importe où, non pas ailleurs mais là où Dieu voulait
qu’il soit, C’est la grande leçon que nous devons apprendre, c’est quand
nous sommes là, où Dieu veut que nous soyons que « toutes
choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom.8 :28)
. C’est quand nous sommes là, que Dieu pourvoit à nos besoins
selon ses richesses et avec gloire (Phil. 4 :19). C’est quand nous
sommes là, que « Dieu dresse devant nous une table à la face
de nos adversaires » et que nous pouvons dire comme le psalmiste :
« je ne manquerai de rien ! » Et c’est quand Elie fut là,
qu’il fut au bénéfice des provisions divines ; et quand les corbeaux
arrivèrent, Elie était en place pour les recevoir.
Source,
agents et régularité.
Nous
avons vu la source de l’approvisionnement : Dieu ;
puis les agents de l’approvisionnement : les corbeaux .
Je
voudrais maintenant que vous voyiez la régularité de l’approvisionnement :
deux fois par jour, le matin et le soir, dimanche compris, livraison à
domicile, franco de port . Quand Elie se levait le matin, le petit déjeuner
lui arrivait tout préparé par la voie des airs ! Ce fut, je l’affirme,
le « premier pont aérien du monde » ! Et le soir quand Elie
allait se coucher, il n’y allait pas le ventre creux ; il ne philosophait
pas en disant : qui dort dîne, bon appétit ! en se serrant la
ceinture d’un cran ! Non ! Les repas qu’il recevait n’étaient
pas moins réguliers que la manne au désert, et le Dieu de la multitude se révèle
être le Dieu de l’individu. Le Seigneur prend soin d’un seul homme comme de
deux millions de personnes ; les forces qu’il met en branle ne sont pas
beaucoup moins grandes, mais il le fait pour un homme qui a les mêmes passions
que nous, mais qui est là, au centre de la volonté du Seigneur !
Récapitulons
ce que nous venons de voir :
·
La
source d’approvisionnement : Dieu !
·
Les
agents d’approvisionnement : les corbeaux !
·
La
régularité de l’approvisionnement : deux fois par jour !
·
La
variété de l’approvisionnement : de l’eau du torrent, du pain
et de la viande !
Oui,
chers amis de la viande, deux fois par jour, le matin et le soir !
Demandez-le
à Henri IV ! Sa promotion sociale voulait que les paysans de France
puissent manger la poule au pot une fois par semaine ! Demandez-le à vos
grands-parents, ils mangeaient de la viande une fois par semaine ; on
l’achetait le samedi, on en mangeait le dimanche, et on finissait les restes
le lundi, s’il en restait ! Tandis que lui,
Elie, avait de la viande deux fois par jour ! Il avait le petit déjeuner
anglais : « eggs and bacon » ! Et il avait le dîner
français. Il avait le meilleur de la cuisine de deux grands pays, parce qu’il
était là, au centre de la volonté de Dieu. Ah ! mes amis, cela
valait beaucoup mieux que les cent autres prophètes dont parle l’intendant du
roi au chapitre suivant et au verset 13 : « n’a-t-on pas dit à
mon seigneur, ce que j’ai fait quand Jézabel tua les prophètes de l’Eternel,
j’ai caché cent prophètes de l’Eternel, cinquante par cinquante dans une
caverne et je les ai nourris de pain et d’eau ? »
Centré
sur le régime.
Voyez-vous,
parce qu’Elie était au centre de la volonté de Dieu, il recevait un régime
complet ; les autres étaient au pain sec et à l’eau. Pourquoi ? Eh !
bien parce que ces cent prophètes de l’Eternel, n’avaient été qu’à
mi-chemin dans leur témoignage, aussi n’entrent-ils pas dans le triomphe des
martyrs qui ont laissé leur vie, mais ils n’entrent pas non plus dans la plénitude
d’Elie. Ils sont cachés dans une caverne où ils tremblent, une caverne qui
ressemble à une prison et ils n’y ont que le pain sec et l’eau de
l’angoisse !
Et cela
c’est vrai pour nous, il y a un triomphe et une plénitude de vie, dans
lesquels les demi-mesures
nous empêchent d’entrer !
Nous recevons selon ce que nous sommes et où nous sommes. Ou bien nous
sommes là, au centre de la pensée de Dieu, ou bien nous en sommes un
peu éloignés, légèrement excentrés, ou pis encore nous sommes carrément en
dehors de ce centre, c’est-à-dire tout à fait excentriques !
L’approvisionnement de Dieu pour nos vies est là entre les deux couvertures
noires de ce livre. C’est là que le Seigneur crée le pont aérien pour nos
âmes. Et si vous aviez quelque peine à me croire, achetez une Bible avec une
couverture noire comme la mienne et faites l’expérience que je fais
maintenant devant vous. Entre le pouce et l’index vous saisissez les pages intérieures
et vous laissez libres les deux couvertures que vous agitez avec le pouce et
l’index de l’autre main. Vous avez le corbeau qui vole et vous apporte la
nourriture qui est à l’intérieur ! Oui, elle est là, cette provision
de vie que le Seigneur tient en réserve pour nous, c’est là, dans les pages
du Livre qu’est le royaume de Dieu dont il est dit en Rom.14 :17 que
le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais c’est la paix,
la joie, et la justice par le Saint Esprit
Trois
approches.
Mais
il y a trois approches possibles aux provisions de Dieu.
1.
Il
y a ceux qui n’y ont pas part,
2.
Il
y a ceux pour qui ce régime ce n’est que du pain et de l’eau,
3.
Et
il y a enfin ceux pour qui cette provision est un repas complet.
1).
Quels sont ceux qui n’y ont pas part ? Ce sont ceux qui sont en dehors de
la volonté de Dieu ! L’épître aux Corinthiens dit : « l’homme
charnel ne reçoit pas les choses spirituelles, il ne peut pas les comprendre »;
c’est comme Achab, la parole de l’Eternel, n’était que condamnation pour
lui.
2).
Puis il y a ceux pour qui ces provisions divines ne sont que du pain sec et de
l’eau ; ce sont ceux qui ne sont pas au centre de la volonté de Dieu,
ils n’entrent pas pleinement dans le royaume de Dieu, ils n’entrent pas
pleinement dans la paix, pas pleinement dans la joie, pas pleinement dans la
justice, ils ne vivent pas leur vie chrétienne pleinement. Certes, ils viennent
bien à la Bible occasionnellement, mais à quel régime, leur manque de
spiritualité les soumet-elle ? Au régime du pain sec et de l’eau !
Il n’y a pas à sourciller, la Bible, la vie chrétienne, le service chrétien
pour certains, c’est un grand couvert avec un maigre repas. La Bible, Jésus-Christ,
c’est une grande chose avec une petite signification. Alors, on s’écrie :
c’est fade ! La Bible est fade, le culte est fade, la vie chrétienne est
fade, Jésus-Christ est fade, et on devient comme les Israélites au désert qui
appelaient la manne de Dieu « cette misérable nourriture » !
Alors, que fait-on quand on est comme eux ? Eh ! bien on trouve que
cette vie chrétienne manque d’assaisonnement, de piments, de crudités, et
comme eux, on se met à rêver aux poireaux, aux oignons, aux ails et aux
concombres du pays d’Egypte ; on assaisonne la Bible et le culte, et la
vie chrétienne et le service pour Dieu avec les piments du monde. Forcément !
Quand la Bible
n’est plus suffisante, quand Jésus ne suffit plus, quand l’Eglise ne
suffit plus, on fait alors un sandwich, on met une grosse tranche de mondanité
par dessous, une bonne tranche de pornographie par dessus, et une mince feuille
d’éternité au milieu, de quoi vous faire passer le goût de l’éternité !
Et c’est ainsi que si monde a inventé l’homme sandwich, l’Eglise a
maintenant inventé la Bible sandwich. J’ai entendu dire récemment que
quelqu’un qui était « ancien » dans son Eglise, (et je mets
« ancien » entre guillemets ») pouvait rester calé huit
heures devant la télévision, et se vantait de connaître tous les oscars décernés
à toutes les vedettes du monde… et tout et tout ! Comment pareil homme,
repu des frivolités du monde et des immondices qui y sont associées,
pouvait-il répondre aux qualifications exigées pour un ancien ?
J’extrait de Tite 1 :7-9 ces quelques paramètres « Il
faut que l’ancien soit...modéré, sobre, maître de ses sens, tenant ferme la
vraie Parole telle qu’elle a été enseignée... afin qu’il soit capable
d’exhorter et de réfuter les contradicteurs... ». Que
voulez-vous, quand on n’a que du pain sec et de l’eau, il faut bien relever
le menu, le goût, et j’admets que certains livres, et certains programmes
sont très relevés, très corsés, parfois même sans corset ! C’est très
pimenté ! Ah ! mes amis, prenons garde qu’en fait de piment, la
moutarde ne monte au nez de l’Eternel, il pourrait nous en cuire !
3).
Et enfin, la Bible peut être pour d’autres un repas complet, abondant, régulier,
varié, suffisant. La Bible et la vie chrétienne peuvent avoir un goût de plénitude,
comme dans le psaume 23 : « Tu dresses devant moi une table… »
il n’est pas dit « avec mes adversaires » ! mais «en
face de mes adversaires ! » Dites-moi,
ce que je vous ai apporté ce matin, à votre avis est-ce que c’était
du pain sec et de l’eau, ou est-ce qu’il y avait quand même, disons une
bonne tranche substantielle à l’intérieur ? Je vais vous faire une
confidence si vous me promettez de ne pas le raconter… c’est promis ?
Eh ! bien, tous les jours de ma vie, il en est ainsi ! Tous les jours,
j’ai ma côtelette spirituelle, mon eau a un goût de bon vin et mon pain a un
goût de gâteau !
Ce que je trouve dans la Bible, je ne l’échangerais pas contre tous
les oignons, tous les poireaux, tous les concombres et tous les ails du pays
d’Egypte!
Le
meilleur à la portée de chacun.
N’importe
lequel d’entre nous a droit au meilleur du régime de Dieu ; personne
n’est dans l’obligation de s’en tenir au pain sec et à l’eau. Nous
avons tous le même Seigneur, nous avons la même Bible, nous avons le même
Saint Esprit et nous pouvons tous prétendre au meilleur des provisions divines,
aux meilleures découvertes, à ce qu’il y a de plus excellent dans le royaume
de Dieu. Maintenant, comprenez-moi bien, je ne veux pas dire que nous
pourrions tous nous tenir sur cette estrade et parler ; je ne veux pas
dire, que je pourrais vous parler tous les jours comme je le fais aujourd’hui.
Non, je n’ai pas l’envergure mentale suffisante pour le faire, mais ce que
je veux dire, c’est que tous ici, dans le secret de notre vie cachée, comme
Elie au torrent de Kérith, la Bible, la vie chrétienne, la personne de Christ
peuvent avoir un goût de plénitude. Et pour conclure, ce livre,
approvisionnement divin, peut être ou bien un livre de mort, ou bien un livre
d’eau et de pain sec, ou bien un livre d’abondance. A quoi cela tient-il ?
A nous, à être là, où Dieu veut que nous soyons ! Il y a une
seule place au monde où la bénédiction de Dieu est certaine, c’est d’être
tout simplement au centre de la volonté de Dieu ! Frères et sœurs, si
aujourd’hui, vous avez retenu simplement ce petit mot de deux lettres, il peut
vous ouvrir toutes grandes les portes donnant accès à la bénédiction de
Dieu.
« J’ai
ordonné aux corbeaux de te nourrir là »
avait dit le Seigneur. Imaginons qu’Elie n’ait pas été là au
rendez-vous divin, qu’il eut été quelques kilomètres plus loin ;
quelles auraient pu être ses conclusions ?
Il aurait pu dire, les provisions de Dieu font défaut, le Seigneur ne
pourvoit pas à mes besoins spirituels, je me sens desséché à l’intérieur,
ça ne marche pas dans ma vie. Mais pourquoi ? Eh ! bien, parce
qu’il n’aurait pas été là, là où Dieu voulait qu’il soit. Il y
a des vies chrétiennes déficientes, il y a des vies chrétiennes rachitiques,
il y a des vies chrétiennes sans élan, sans dynamisme, sans progression, il y
a des chrétiens qui ne sont pas conquérants, mais la raison est très simple ;
toujours ce petit mot de deux lettres, c’est parce qu’ils ne sont pas là
où Dieu veut qu’ils soient !
Alors,
y-a-t-il parmi nous de chers amis, qui ont senti qu’au delà de mes paroles,
il y avait la Parole de Dieu qui parlait à leur conscience? Qu'ils disent :
Seigneur, moi aussi à partir d’aujourd’hui je veux être là, j’en
ai assez d’une nourriture qui me paraît misérable, même si elle est dans Ta
Parole ; je veux cette plénitude, je veux cette abondance de vie,
Seigneur, je veux être plein de joie quand je me rends au culte, je veux être
comme David qui disait : « Je suis dans la joie quand on me dit
montons à la maison de l’Eternel ! » Je veux qu’à
nouveau comme au début de ma conversion, je sois rempli du désir de faire
connaître l’évangile au plus grand nombre. Seigneur, je veux te servir, je
veux qu’en plus de l’eau et du pain, il y ait de la viande dans tout ce que
j’entreprendrai en ton nom! Il n’y a qu’une chose à faire, c’est de
venir se recentrer là où le Seigneur nous a donné rendez-vous. Et pour
en arriver là, il faudra peut-être, ce sera l’occasion d’en parler cet après-midi,
que nous passions par un autre endroit, un endroit appelé Sarepta où une croix
rugueuse nous attend. C’est là que le Seigneur nous donne rendez-vous, pour
que nous nous repentions de nos égarements, de nos tiédeurs, de notre cou
roide. Si nous
avons fait les frais d’une vie chrétienne languissante, il faut dire
maintenant au Seigneur : je viens là où tu veux que je sois, je
m’humilie devant toi, et je saisis ta promesse de restauration. Et Dieu par
son Saint Esprit déversera sur vous sa pluie abondante, sa bénédiction, et
votre vie repartira comme elle est partie dans les premiers jours de votre
conversion. Voulez-vous venir là, maintenant ? Alors, faites-le
maintenant !
Nous
nous inclinons tous dans la prière :