Dans le 1er livre des Rois au chapitre 18,
je lis à partir du milieu du verset 16 : « Achab se rendit
au-devant d’Elie. A peine Achab aperçut-il Elie qu’il lui dit : Est-ce
toi qui jettes le trouble en Israël ? Elie répondit : Je ne trouble
point Israël ; c’est toi au contraire et la maison de ton père, puisque
vous avez abandonné les commandements de l’Eternel et que tu es allé après
les Baals. Fais maintenant rassembler tout Israël auprès de moi, à la
montagne du Carmel, et aussi les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les
quatre cent prophètes d’Astarté qui mangent à la table de Jézabel. Achab
envoya des messagers vers tous les enfants d’Israël, et il rassembla les
prophètes à la montagne du Carmel. Alors Elie s’approcha de tout le peuple
et dit : Jusques-à quand clocherez-vous des deux côtés ? »
C’est
cette dernière expression qui nous vaut le titre «Elie chez les clochards».
Des gens qui clochent des deux côtés ne peuvent être que des clochards ! ! !
«Jusques-à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est
Dieu, allez après lui : si c’est Baal, allez après lui ! Le peuple
ne lui répondit rien. Et Elie dit au peuple : Je suis resté seul des
prophètes de l’Eternel et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal.
Que l’on nous donne deux taureaux ; qu’ils choisissent pour eux l’un
des taureaux, qu’ils le coupent en morceaux, et qu’ils le placent sur le
bois, sans y mettre le feu ; et moi, je préparerai l’autre et je le
placerai sur le bois, sans y mettre le feu. Puis, vous invoquerez le nom de
votre dieu ; et moi, j’invoquerai le nom de l’Eternel. Le dieu qui répondra
par le feu, c’est celui-là qui sera Dieu. Et tout le peuple répondit en
disant ; C’est bien !
Elie
dit aux prophètes de Baal : Choisissez pour vous l’un des taureaux, préparez-le
les premiers, car vous êtes les plus nombreux, et invoquez le nom de votre
dieu, mais ne mettez pas le feu. Ils prirent le taureau qu’on leur donna, et
le préparèrent ; et ils invoquèrent le nom de Baal, depuis le matin
jusqu’à midi, en disant : Baal, réponds-nous ! Mais il n’y eut
ni voix, ni réponse. Et ils sautaient devant l’autel qu’ils avaient fait. A
midi, Elie se moqua d’eux, et dit : Criez à haute voix, puisqu’il est
dieu ; il pense à quelque chose, ou il est occupé, ou il est en voyage ;
peut-être qu’il dort, et il se réveillera. Et ils crièrent à haute voix,
et ils se firent, selon leur coutume, des incisions avec des épées et avec des
lances, jusqu’à ce que le sang coula sur eux. Lorsque midi fut passé, ils
prophétisèrent jusqu’au moment de la présentation de l’offrande, mais il
n’y eut ni voix, ni réponse, ni signe d’attention.
Elie
dit alors à tout le peuple : Approchez-vous de moi ! Tout le peuple
s’approcha de lui, et Elie rétablit l’autel de l’Eternel qui avait été
renversé. Il prit douze pierres d’après le nombre des tribus des fils de
Jacob auquel l’Eternel avait dit : Israël sera ton nom ; et il bâtit
avec ces pierres un autel au nom de l’Eternel. Il fit autour de l’autel un
fossé de la capacité de deux mesures de semence. Il arrangea le bois, coupa le
taureau par morceaux, et le plaça sur le bois. Puis il dit : Remplissez
d’eau quatre cruches et versez-les sur l’holocauste et sur le bois. Et il
dit : Faites-le une seconde fois. Et ils le firent une seconde fois. Il dit :
Faites-le une troisième fois. Et ils le firent une troisième fois. L’eau
coula autour de l’autel et l’on remplit aussi d’eau le fossé. Au moment
de la présentation de l’offrande, Elie le prophète s’avança et dit :
Eternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël ! que l’on sache
aujourd’hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que
j’ai fait toutes ces choses par ta parole !
Réponds-moi,
Eternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c’est toi, Eternel,
qui es Dieu, et que c’est toi qui ramène leur cœur ! Et le feu de l’Eternel
tomba, et il consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il
absorba l’eau qui était dans le fossé.
Quand
tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent : C’est
l’Eternel qui est Dieu ! C’est l’Eternel qui est Dieu !
Saisissez
les prophètes de Baal, leur dit Elie ; qu’aucun d’eux n’échappe !
Et ils les saisirent. Elie les fit descendre au torrent de Kison, où il les mis
à mort.
Et
Elie dit à Achab : Monte, mange et bois ; car il se fait un bruit qui
annonce la pluie. Achab monta pour manger et pour boire, mais Elie monta au
sommet du Carmel ; et, se penchant contre terre, il mit son visage entre
ses genoux, et dit à son serviteur : Monte, regarde du côté de la
mer. Le serviteur monta, il regarda, et dit : Il n’y a rien. Elie dit
sept fois : Retourne. A la septième fois, il dit : Voici un petit
nuage qui s’élève de la mer, et qui est comme la paume de la main d’un
homme. Elie dit : Monte, et dis à Achab : Attelle et descends, afin
que la pluie ne t’arrête pas. En peu d’instants, le ciel s’assombrit par
les nuages, le vent s’établit, et il y eut une forte pluie.
Au
moment où se situe de ce récit, l’indécision régnait en Israël. Le peuple
était à la croisée des chemins. D’un côté, ils servaient les faux dieux,
les Baals et les Astartés et bénéficiaient
des jouissances momentanées qui
s’attachent au péché car, je ne le nie pas, il y a une certaine jouissance
dans le péché, mais il y a une contrepartie qui apporte toujours avec elle son
inévitable lot de malédiction.
D’un
autre côté, ils auraient aimé entreprendre la pénible ascension du retour au
Dieu de leurs pères qu’ils avaient abandonné, Lui et ses commandements. Et
ils étaient là, à la croisée des chemins, indécis, ballottés, par des
sentiments qui n’étaient pas du tout spirituels. D’un côté, ils en
avaient assez de cette sécheresse qui durait depuis plus de trois ans et qui
ruinait le fruit de leurs travaux ;
et d’un autre côté, ils ne parvenaient pas à se décider à remonter la
pente que dans leurs péchés ils avaient dévalée. Ils étaient un peu comme
le célèbre âne de Buridan qui, mourant de soif et de faim
et à égale distance d’un tas de foin ou d’un seau d’eau ne savait
vers lequel aller !
Il
régnait en Israël, ce qui règne aujourd’hui dans l’Eglise de Jésus-Christ,
un péché d’indécision, un péché de neutralité, ou si l’on préfère,
un péché de non-engagement. Dieu dit au Psaume 119 :113 « Je
hais les hommes indécis » et le prophète Elie leur tonne dans les
oreilles: Jusques-à quand clocherez-vous des deux côtés ?
Il ne mâche pas ses mots et sans ambages il les traite de « clochards »
spirituellement parlant .
S’adressant
à l’Assemblée de Laodicée, dans le chapitre 3 de l’Apocalypse, le
Seigneur dit la même chose : il voit cette Eglise qui cloche des deux côtés ;
ses membres ne sont pas froids, ils ne sont pas bouillants, ils ne sont pas
« anti », il ne sont pas non plus « pour », et le
Seigneur leur dit : « parce que tu n’es ni froid ni bouillant,
mais parce que tu es tiède, je te vomirai de ma bouche ». Le
Seigneur nous a appris "qu’ on ne peut pas servir deux maîtres
sans aimer l’un et trahir l’autre ». Notre position c’est un peu
celle d’un fermier d’autrefois qui conduirait un attelage aux champs, et
qui, tandis qu’il rêvasse, tenant les rênes d’un cheval dans une main, les
rênes de l’autre cheval dans l’autre main, arrive à une croisée de
chemins où il y a un arbre au centre. Un cheval part à droite et l’autre à
gauche !… Il doit prendre une décision, s’il ne lâche pas l’un, il
va s’écarteler contre l’arbre ! Eh ! bien, nous aussi, nous
sommes dans cette position-là, il faut, ou lâcher
la main de Jésus, ou lâcher celle de Satan ; il y a un choix à
faire pour que Dieu nous bénisse. Ce sera soit le chemin large soit le chemin
resserré. Et après ce choix qu’on peut appeler la conversion, il restera
cinq choses à faire que nous allons trouver dans le texte et qui vont nous
concerner directement.
Cinq
choses
1. Le prophète va prendre douze pierres ;
chacune de ces pierres représentait une des douze tribus d’Israël ; il
réuni ces pierres et il en a fait un autel ; cela veut dire qu’il rétablit
symboliquement l’unité brisée d’Israël ; il y aura douze pierres
mais un seul autel. Avant tout
espoir de bénédiction, il faut aussi que nous ne soyons qu’un cœur et
qu’une âme, d’un même esprit, d’une même pensée, dira l’apôtre
Paul.
Soit dit en passant, il faut reconnaître qu’il y
avait de la part du prophète, une certaine audace à prendre douze pierres.
N’oublions pas qu’il était en présence du roi d’Israël, qu’il y avait
eu un schisme, que la nation d’Israël était composée de dix tribus, et la
nation de Juda composée de deux tribus. Elie aurait très bien pu, pour plaire
au roi, ne prendre que dix pierres au lieu de douze. Mais aurait-il encore été
le serviteur de l’Eternel, s’il voulait plaire aux hommes plutôt qu’à
Dieu. Si nous voulons que la bénédiction revienne, il faut que la communion
soit rétablie sur toute la ligne, et je ne parle pas ici de l’unité
religieuse dont on parle tant dans le monde, unité qui nous amènera, non pas
la bénédiction mais l’apostasie. Non, je pense à d’authentiques enfants
de Dieu, qui sont passés par la repentance, la foi en Jésus Christ, la
nouvelle naissance, qui connaissent la Parole de Dieu, qui savent qu’ils lui
appartiennent ; il faut qu’avec nos différences, comme étaient différentes
les douze pierres, nous ne formions plus qu’un autel, c’est à dire, que la
communion fraternelle de cœur soit rétablie… Pouvons-nous dire qu’à
l’intérieur nos communautés respectives, la communion soit réelle, que nous
sommes un ? Etes-vous sûrs que nous ne devions pas aller vers tel ou tel
frère et nous excuser en des termes précis pour un haussement d’épaules peu
charitable ?…. ou pour une remarque que l’on savait mal fondée, ou
pour une jalousie secrètement entretenue, pour une certaine froideur ou des
mots vexants, pour n’avoir donné la main que du bout des
doigts ou pour apprécier qu’à notre lieu de culte il y a deux portes,
ce qui permet de sortir par l’une sans devoir serrer les mains de ceux qui
empruntent l’autre…. Mes amis, pas de faux-fuyant ! Dans le monde
sportif, qui n’est pourtant pas un monde chrétien, quand dans le feu de
l’action on s’est laissé aller
à lâcher des mots désagréables, le lendemain, pour autant qu'on soit tant
soit peu bien élevé, on sait prendre sa plume et écrire une lettre
d’excuses… Je me souviendrai toujours de cette vieille sœur de notre
assemblée, trois fois plus âgée et trois fois plus spirituelle que moi, qui a
pensé, à tort, qu’elle m’avait vexé.
Cela a travaillé sa conscience et elle s’est dite
« j’ai fait de la peine à ce jeune homme ». Eh !
bien, elle a eu le courage de m’écrire une lettre et de s’excuser de son
apparente froideur. Oui, il y a des moments, des situations dans une vie où il
faut savoir remettre les choses en ordre, ce
qui, je m’empresse de le dire n’était pas son cas, puisqu’en fait elle ne
m’avait fait aucun tort, mais elle l’avait cru et sa conscience sensible
ne pouvait pas vivre avec cette chose qui pouvait déplaire au Seigneur
et entraver la bénédiction.
C’est
là la première chose qu'Elie fait, il prend douze pierres différentes qu'il
remet ensemble pour ne former qu'un seul autel.
La deuxième chose, c’est que sur ces
pierres, le prophète y range le bois du sacrifice ; et nous qui sommes
habitués au vocabulaire de la Bible, nous avons tous compris ce que ce bois
voulait dire. L’apôtre Pierre (1
Pierre 2 :24) dans sa terminologie particulière dit que Jésus a porté
nos péchés en son corps sur le bois. En fait, ce bois c’est la
Croix, et si nous voulons la bénédiction, nous avons besoin d’y revenir.
Dieu nous rappellera qu’il s’est donné lui-même et que, nous dit l’apôtre
Paul, « un seul est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent
plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux »
(1 Cor.5 :15) . Il est indispensable que si la communion doit être rétablie,
elle le soit sur la base d’un rapprochement personnel et collectif autour de
la croix de Jésus-Christ. Mes amis, je vais dire des choses très importantes :
prendre la décision de se mettre en règle entre soi, sans s’inspirer des
sentiments la Croix, ce n’est qu’une parodie de réconciliation qui sera
sans lendemain. L’apôtre Paul en parlant du pardon de Dieu et du pardon que
nous devons donner aux autres, nous a dit: « pardonnez-vous les uns les
autres, comme Dieu vous a pardonné en Jésus- Christ. ». Et en disant cela, Paul avait la Croix en vue parce que,
comment Christ nous a-t-il pardonné, je vous le demande ? Eh !
bien je vais vous le dire : Il nous a pardonné en mourant sur la croix. Et
cela veut dire que pour pardonner, il faut mourir ! Il faut mourir à son
droit, il faut mourir à soi-même, car c’est toujours celui qui est en droit
qui pardonne ! Et parfois le droit devient un tort, quand on s’y
enferme et qu’on ne sait plus mourir à soi-même.
Si un frère s’humilie et nous demande pardon, pouvons-nous nous
enfermer dans notre droit et nous en prévaloir pour lui refuser le pardon
qu’il sollicite ? Le Seigneur avait droit ! Personne comme lui
n’avait droit, mais il est mort à son droit, il a pris nos torts à son
compte et c’est ainsi qu’il a pu nous pardonner.
Jeune encore dans le ministère d’évangéliste,
alors que je poursuivais des études en
Angleterre, j’ai reçu une lettre d’une de nos assemblées qui me demandait
de mettre une semaine de côté
pour une campagne d’évangélisation sous tente. J’ai répondu favorablement
et j’ai hélas cru devoir ajouter quelques anodines paroles d’exhortation.
J’ai écrit à peu près ceci : « Frères et sœurs, préparons-nous
ensemble, mettons nos vies au diapason de celle du
Seigneur pour qu’il bénisse cet effort ». Mais ce que je ne
savais pas, c’est que l’Assemblée
traversait une période de turbulence. Un trublion d’une Assemblée voisine était
venu y semer du trouble et ma lettre est arrivée au plus mauvais moment où les
esprits étaient échauffés. Ils se sont dit, mais de quoi se mêle-t-il, lui
qui est de l'autre côté de la Manche à
cinq cents kilomètres de chez nous, comment ose-t-il nous exhorter de cette façon-là ?
Or, j’ignorais tout de la situation. Ils m’ont alors écrit une deuxième
lettre…. Oh ! mes amis, quelle tartine ! Ils m’ont demandé si je
me prenais pour l’apôtre Paul, d’oser parler à l’Assemblée dans ces
termes! Que devais-je faire ? J’aurais pu le prendre de haut et affirmer
ma totale innocence ! Dans le fond, s’ils étaient en bisbille c’était
leur affaire sinon leur faute. Moi, je n’y étais absolument pour rien,
puisque je ne connaissais pas la situation… Eh ! bien j’ai cru, que mon
chemin, c’était de m’humilier. Par retour du courrier je leur ai certes dit
que je n’y étais pour rien, mais je leur ai demandé pardon si vraiment je
les avais offensés. La chose s’est arrangée rapidement , la campagne s’est
faite et une famille entière s’est convertie et après bien des années tous
appartiennent toujours au Seigneur et marchent encore avec Lui. Oui, le Seigneur
béni quand l’homme sait s’humilier devant son Dieu, devant ses frères et
qu’il sait demander pardon et pardonner à son tour.
Voyons
maintenant la troisième chose que le prophète a faite. Il interpelle
tous ceux qui sont là, et il leur demande de verser de l’eau sur le
sacrifice, sur le taureau, sur le bois, sur les pierres et dans le fossé fraîchement
creusé. On pourrait croire à une fantaisie du prophète. Voyez la situation :
il n’était plus tombé de pluie depuis trois ans, il n’y avait plus
d’eau, les sources étaient taries depuis longtemps, le sol était comme du béton ;
plus de récolte, plus rien, on allait chercher de l’eau à
d’incroyables distances et on la stockait dans des vases, dans des
caves. Vous avez compris comme moi qu’ils s’attachaient jalousement à cette
eau. Leur vie était dans leurs cruches ! Maintenant, étaient-ils prêts
à lâcher leur misère, pour avoir la grande bénédiction du Seigneur ?
On
a souvent raconté l’histoire de cette petite fille qui avait passé sa main
dans un vase de valeur à col étroit mais elle ne pouvait plus retirer sa
main. Papa, maman s’y sont mis ; ils ont essayé de tirer sur la main,
mais rien à faire, la main restait prisonnière du précieux vase. Ils ont dit :
il n’y a plus qu’une chose à faire, casser le vase ! Puis papa lui a
dit, mais enfin, relâche ta main, détends-là ! L’enfant a dit :
oui, mais j’ai trouvé un franc au fond ! Alors, on lui a dit : écoute,
lâche la pièce d’un franc et on t’en donnera une de cinq ! Elle a lâché
le franc, elle a sorti sa main et elle a eu cinq francs, Eh ! bien
avec nous, c’est un peu comme ça : Dieu veut nous donner sa plénitude
mais est-ce que nous sommes prêts à lâcher notre grappillage ? Dieu
voulait les inonder ! Etaient-ils prêts à lâcher ce qu’il y avait dans
leurs cruches ?
Jusqu’au
bout !
J’aimerais
à présent que vous voyiez la scène de l’eau versée… Ah ! si
j’avais une caméra pour la filmer !
Quatre
cruches d’eau !…quatre cruches, Seigneur ! Oh ! cette eau
qui vaut son pesant d’or, qui vaut mille fois son prix !
Ils sont donc allés chercher quatre cruches, et glou-glou-glou-glou-glou,
ils ont versé l’eau... je les vois passer la langue sur leurs lèvres, tandis
qu’ils entendent l’eau qui coule… leur eau si précieuse !
Et
ils se disent : «ça ne fait rien ! il y en a encore un peu de reste ! »
Puis,
quand l’eau est bien écoulée, le prophète les regarde… Allez en
rechercher quatre ! Et ils y sont allés, et à nouveau glou-glou-glou….
et ils ont pensé «après cette fois-ci, c’est tout !»
Mais
Elie, de son regard pénétrant les regarde et leur dit : allez encore en
rechercher une fois… !
Ah !
mes amis, quelle scène ! Leur gorge était sèche… Ils ne pouvaient
presque plus parler… ! Quand ils sont allés chercher une troisième
fois, ils ont versé l’eau… ça y est, c’est fini maintenant… un, deux,
trois, adjugé ! Eh ! bien non, ce n’était pas fini !…
Il leur a dit : Maintenant vous remplirez le fossé… et la terre était sèche,
et la terre sèche fraîchement remuée, on sait combien ça boit… Alors,
toutes leurs réserves d’eau y ont passé jusqu’à ce qu’il ne reste plus
rien du tout …!
Mes
amis, la bénédiction ne pouvait venir que lorsque ils seraient dans un état
tel, qu’ils devraient dépendre entièrement du Seigneur !
Voyez-vous,
nos forces personnelles, nos réserves naturelles, ne peuvent pas nous assurer
la plénitude, pas plus que les cinq petits pains et les deux poissons du jeune
garçon de l’évangile ne pouvaient nourrir une foule de plus de cinq mille
personnes… mais lorsqu’il a donné, pour ainsi dire perdu, ses cinq
pains et ses deux poissons entre les mains du Seigneur, ils se sont
multipliés et tout le monde a été pleinement rassasié et il y en avait de
reste ! Mes amis, nos réserves, c’est un bâton cassé sur lequel on ne
peut pas s’appuyer ; nos réserves spirituelles sont comme leurs cruches,
elles arrivent tout juste à démontrer notre misère. Tout doit être apporté
à la croix, afin que vidés de toute substance personnelle, nos extrémités
deviennent les opportunités de Dieu.
Dans
le récit qui précède tout juste celui que je vous ai lu, on trouve l’épisode
de la veuve de Sarepta, cette pauvre veuve qui avec son fils n’avait plus rien
qu’un peu de farine, un tout petit peu d’huile... Et au travers du prophète
le Seigneur est venu lui dire :
« donne-moi tout cela !» Mais pourquoi ? Dieu voulait lui dire :
Afin qu’ayant plus vite les mains vides je puisse te les remplir !
Tant que nous avons quelque chose dans nos mains à quoi nous tenons plus
qu’au ciel, Dieu ne peut pas nous les remplir!
On
raconte que dans un Institut Biblique, un des jeunes étudiants, dans sa vie
reflétait une telle paix, une telle sérénité d’âme, qu’un de ses
professeurs l’a pris en aparté et lui a dit : « Jeune homme, vous
êtes un exemple par votre paix, votre tranquillité d’esprit et votre sérénité
d’âme, pour être comme vous je donnerais volontiers tout ce que je possède ! »
Et cet étudiant a répondu : « c’est précisément ce que ça
m’a coûté ! »
Le
Feu du ciel.
Le
prophète a dit à son peuple « Jusques-à quand clocherez-vous des deux côtés ? »
En leur disant ces paroles dures, c’était pourtant d’un cœur tendre
qu’il leur parlait ; il voulait tellement la bénédiction pour le peuple
de Dieu .
Après
leur avoir dit de choisir, nous avons vu qu’il avait rassemblé douze pierres
en un seul autel ; nous avons vu que sur cet autel il y a déposé le bois
qui nous parle du bois de la Croix, et que notre communion ne peut se rétablir
que dans l’esprit de la croix de Jésus-Christ ; nous avons vu ensuite
qu’ils ont dû aller jusqu’au bout de leur disponibilité.
Et
quand ils ont tout apporté au Seigneur, qu’ils n’ont plus rien gardé pour
eux-mêmes, c’est alors que le feu du ciel est descendu et qu’ils ont eu la
force de faire ce qu’avant ils n’auraient jamais pu faire : mettre
l’idolâtrie à mort.
Quand
on a fait ces trois premiers pas, le Seigneur déverse dans notre vie, un feu
qui permet de consumer l’idolâtrie car il y a, et il faut oser en
parler, bien des choses qui doivent être mises à mort dans la vie de
plusieurs. De l’idolâtrie! oui, dans nos milieux évangéliques, il y en a.
On me rétorquera que nous sommes bien enseignés, qu’il n’y a plus chez
nous de ces idoles de pierres, de plâtre, d’argent ou d’or, que nous sommes
au clair sur le premier et le deuxième commandement: « tu ne te feras
pas d’idole, d’image taillée, tu ne
te prosterneras point devant elles !». Peut-être, mais qu’est-ce
qu’une idole ? Une idole, c’est ce qui dans notre vie prend la place de
Dieu. Dieu, parce qu’Il est Dieu, réclame la première place dans notre
vie.
Or,
pourquoi vivons-nous ? Quelle est la chose qui est à la première place
dans notre vie ? Qu’est-ce qui occupe nos pensées et nos affections en premier?
Eh ! bien, notre Dieu, c’est cela, c’est ce qui a la plus importante
dans notre vie. Ne me dites pas que votre Dieu c’est celui du dimanche !
Notre Dieu, je le répète, c’est ce qui a la première place dans notre vie !
Et dès que nous commençons à aimer une chose ou quelqu’un plus que Dieu, ça
devient une idole ! Savez-vous, par exemple, que l’apôtre Paul a dit que
l’amour de l’argent est une idolâtrie et il le dit de cette façon en
Colossiens 3 :5 : »la cupidité est une idolâtrie » .
Savez-vous que les pharisiens, les prêtres du temps de Jésus, donnaient la dîme
de leurs revenus et que le Seigneur a dit d’eux en Luc 16 :14
qu’ils étaient avares ? On peut donner la dîme,
déplacer la virgule d’un zéro et cependant être avare, se confier au
dieu-franc ou au dieu-euro
qui ont pris la relève du dieu-dollars et avoir le coeur rempli d’idolâtrie.
La
parole de Dieu nous dit que « celui qui aime son père ou sa mère plus
que moi, n’est pas digne de moi ». Il peut y avoir une idolâtrie
dans l’amour possessif de la famille, et je pense à certains grands-parents
qui idolâtrent leurs petits-enfants. Il y a une autre idolâtrie qui consiste
à prendre ses aises et à préférer passer toutes ses soirées au coin du feu
ou devant la télé plutôt que de se rendre aux réunions régulières de l’Assemblée ;
c’est une idolâtrie que la paresse quand elle s’insinue à demeure dans nos
dévotions. C’est aussi une idolâtrie que l’engouement
immodéré pour les sports, la technique ou pour les tyrannies de la mode
qui sont les nouveaux dieux de notre siècle.
Dans
l’analyse de cette page de la Bible, nous avons vu que non seulement ils ont
été jusqu’au bout de leur disponibilité personnelle, mais que l’idolâtrie
a été immédiatement mise à mort au torrent du Kison. Ils ont reçu la
puissance divine pour le faire.
Le
combat de la prière.
Après
cela, Elie, lui est monté au sommet du Carmel dans la prière. Elie avait
conduit les autres jusqu’au bout d‘eux-mêmes en leur disant à répétition
« amenez encore de l’eau ». Maintenant, Dieu va conduire Elie
jusqu’au bout de lui-même et il devra prier sept fois. C’est comme si Dieu
lui disait : Elie , ils ont tout donné eux, maintenant, c’est ton
tour ! Et il en est très
souvent ainsi pour les serviteurs de Dieu ; nous disons aux autres de se
donner, puis le Seigneur se tourne vers nous et nous dit : maintenant
c’est à ton tour, car n’oublie jamais que l’exemple doit venir d'en haut !
Je
crois que le point culminant de tout ce que nous avons dit, c’est la prière.
A moins que nous ne prions dans un esprit nouveau et avec des forces nouvelles,
nous ne connaîtrons pas la vraie bénédiction. Si nous ne mettons pas notre tête
entre nos genoux comme Elie, nous n’aurons pas la bénédiction de Dieu ;
ce qu’il nous faut réapprendre, c’est l’art sacré et difficile de la prière.
Il n’y a pas de substitut pour la prière ; il est plus important de
parler des hommes à Dieu que de parler de Dieu aux hommes ; il faut
vaincre avec Dieu, avant de vaincre devant les hommes. Le grand prédicateur
anglais Charles Spurgeon a dit « mieux vaut parler une heure à Dieu et
dix minutes aux hommes, que de parler dix minutes à Dieu et une heure aux
hommes ! » La prière qui doit jaillir de notre cœur, ce n’est pas
« Seigneur apprends-moi à prêcher, mais apprends-moi à prier » !
La valeur d’un homme ce n’est pas ce qu’il paraît être en public,
c’est ce qu’il est dans son privé ; c’est quand nous sommes seuls
avec Dieu que nous sommes réellement ce que nous sommes, et vous savez par expérience
qu’il est plus facile de travailler huit heures que de prier une heure. Notre
vie de prières c’est le champ de bataille du diable et c’est là qu’il y
met toute la pression ; il nous faut réapprendre comment prier. Elie est
monté au Carmel ; il envoie Achab manger et boire ; il laisse le
peuple à sa liesse et lui, il se retire sur la montagne parce qu’il veut être
seul avec son Dieu. Que faites-vous quand vous téléphonez depuis une cabine
publique ? Vous fermez la porte derrière vous, afin d’être tout seul
avec votre correspondant. C’est ce qu’Elie a fait ; il renvoie à eux-mêmes
ceux qui n’y croient pas, mais lui il va devant son Dieu ! Mes amis,
avant d’insuffler la vie aux autres, il faut que Dieu m’insuffle la sienne ;
avant de plaider avec les hommes pour Dieu, il faut plaider avec Dieu pour les
hommes.
La
Bible fourmille d’enseignements de ce genre.
Déjà dans la Genèse, on trouve l’exemple d’Abraham qui voit son
neveu Lot en danger et qui lutte avec Dieu dans la
prière. Et la chose stupéfiante, c’est que c’est Dieu qui recule pas
à pas! Seigneur, dit-il, s’il y a cinquante justes dans la ville, la détruirais-tu ?
Mais il n’y avait pas cinquante justes. Seigneur, continue-t-il, s’il y en a
quarante cinq ! Dieu recule
d’un pas ; s’il y en a quarante ! un pas de recul. Trente !
un pas encore. Et Dieu recule jusqu’à dix ! Ils ne sont pas allé
jusqu’au bout, il n’y en avait pas dix
mais ils se sont compris. Et nous savons que Lot a été sauvé !
Nous
y voyons Jacob qui à un moment dramatique de sa vie luttera toute la nuit avec
Dieu et lui dira : « Je ne te laisserai pas aller que tu ne m’aie béni ».
Plus
tard, il y aura Anne, la future maman du petit Samuel, qui est brimée par sa
rivale et qui dans une prière tellement intense articule des mots qui n’ont pas de sons. Elle n'est pas
comprise par le peu spirituel sacrificateur Eli, mais sa prière sera entendue,
et l’année d’après elle aura un fils. Quelques années plus tard, ce petit
garçon, elle le conduira et le présentera à Dieu, elle le donnera à Dieu ;
et cet enfant né dans la prière deviendra à son tour un homme de prière .
Quand
plus tard le peuple d’Israël voulant faire comme les nations d’alentour
demandera un roi, Samuel dira « que Dieu me garde de pêcher en cessant
de prier pour vous ».
Et
Moïse autrefois, voyant le peuple pêcher contre Dieu et la plaie qui éclatait,
prit vite l’encensoir,
symbole de la prière et se tint entre les morts et les vivants… la prière…!
Dans
le 2ème livre des Chroniques, il y a un texte que j’ai lu tout à
l’heure, tellement intéressant et que je voudrais le partager avec vous parce
qu’il nous montre l’importance de la prière : verset 3 : « dans
sa frayeur, Josaphat se disposa à chercher l’Eternel et il publia un jeûne
pour tout Juda, et Juda s’assembla pour invoquer l’Eternel et l’on vint de
toutes les villes de Juda pour chercher l’Eternel ; Josaphat se présenta
au milieu de l’assemblée de Juda et de Jérusalem dans la maison de l’Eternel,
devant le nouveau parvis et il dit : Eternel, Dieu de nos pères, n’es-tu
pas Dieu dans les cieux et n’est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes
des nations, n’est-ce pas toi qui a en mains la force et la puissance et à
qui nul ne peut résister, n’est-ce pas toi ô notre Dieu, qui a chassé les
habitants de ce pays devant ton peuple d’Israël et qui l’a donné pour
toujours à la postérité d’Abraham qui t’aimait ; ils l’ont habité
et ils t’y ont bâti un sanctuaire pour ton nom en disant « s’il nous
survient quelque calamité, l’épée, le jugement, la peste ou la famine, nous
nous présenterons devant cette maison et devant toi, car ton nom est dans cette
maison, nous crierons à toi du sein de notre détresse, tu nous exauceras et tu
sauveras ; maintenant, voici les fils d’Ammon, de Moab et ceux de la
montagne de Séhir, chez lesquels tu n’as pas permis à Israël d’entrer
quand ils venaient du pays d’Egypte ; les voici qui nous récompensent
en venant nous chasser de ton héritage dont tu nous as mis en possession ;
ô notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux, car nous sommes sans
force devant cette multitude nombreuse qui s’avance contre nous et nous ne
savons que faire, mais nos yeux sont sur toi ». Tout Juda se tenait debout
devant l’Eternel avec leurs petits-enfants, leurs femmes et leurs fils,
alors…. » etc.. Quelle prière qui monte vers le ciel, et
quelle délivrance !
Nous
avons l’exemple de Saul de Tarse, arrêté dans sa course meurtrière sur le
chemin de Damas, il est arrêté et plaqué au sol. Le Seigneur envoie Ananias
pour le rencontrer. Mais Ananias a peur et dit : J’ai appris tout le mal
que cet homme a fait pour lier tous ceux qui invoquent ton nom! Et le Seigneur
lui dit : Non Ananias, ne crains pas car maintenant il prie ! Et parce
qu’il prie, il est devenu un homme complètement différent !
A
Antioche, quel a été le début de la première grande aventure missionnaire ?
Il est dit qu’ils étaient dans la prière et dans le jeûne. Et le
Saint-Esprit leur a dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul
pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés.
Jésus
nous a dit « veillez et priez » ; ce qui voulait tout
aussi bien dire « veillez à prier ». Est-ce que nous pouvons douter
des paroles du Seigneur quand il dit : « si deux d’entre vous
s’accordent pour demander une chose, cela leur sera accordé » ou encore
« cherchez et vous trouverez, demandez vous recevrez, frappez et l’on
vous ouvrira » ? Il a même dit : « jusqu’ici
vous n’avez rien demandé ; demandez en mon nom ; tout ce que vous
demanderez au Père en mon nom, vous le recevrez ». Jésus nous a même
enseigné la parabole du juge inique qui avait à sa porte une pauvre veuve qui
venait lui rompre les oreilles parce qu’elle voulait que sa cause soit portée
à sa connaissance. Et bien qu’il fut un juge inique, à cause de
l’importunité de cette veuve, il a fini par lui rendre justice.
Quelqu’un
cet après-midi va peut-être dire :
mais moi, qu’est-ce que moi je
peux dire à Dieu ? Mais voilà déjà un sujet de prière : « Seigneur
apprends-moi à prier ». Il est toujours vrai que nous ne savons pas
comment prier, à tel point que l’apôtre Paul a dit que si nous ne savons
pas ce qu'il convient de demander dans nos prières,
l’Esprit lui-même intercéde par des soupirs inexprimables en faveur
des saints . (Rom.8:26)
Nous
avons l’exemple du Seigneur à la résurrection de Lazare, alors qu’il était
encore dans le tombeau, et qu’il sentait ; Jésus a frémi en lui-même
et il a prié : « Père, je savais que tu m’exauces toujours »
et en réponse à la prière, le mort est sorti vivant !
A
Géthsémané surtout, notre Seigneur a prié dans une agonie terrible, les
vaisseaux capillaires de la face ont sautés, sa face a été inondée de sang
et Dieu lui a répondu en envoyant un ange pour le renouveler.
Il
y a aussi la fameuse prière sacerdotale que nous retrouvons dans l’évangile
de Jean au chapitre 17 ; il y a ces prières de la croix où il a été
exaucé selon ce qu’en dit Héb. 5 :7 ; le Seigneur se levait avant
l’aurore, parfois même il passait toute une nuit en prière nous laissant
ainsi un modèle afin que nous suivions ses traces…
Quand
Jonathan Edwards le grand prédicateur américain, ce dimanche-là est monté en
chaire pour prêcher, son vaste auditoire a senti que ce jour-là, il allait se
passer quelque chose. A la lumière
tremblotante des torches, Jonathan Edwards a lu un sermon mémorable intitulé
« Des pécheurs entre les mains d’un Dieu courroucé ». Il n’est
pas arrivé à la moitié de sa prédication que tout son auditoire s’est jeté
à genoux, certains hommes s’accrochant aux piliers du temple croyant que la
fin du monde était arrivée… mais ce que l’on savait beaucoup moins,
c’est que pendant trois jours, Jonathan Edwards, dans une prière agonisante
avait crié vers Dieu, et dit « Oh ! Dieu, donne-moi la Nouvelle
Angleterre ! oh ! Dieu donne-moi la Nouvelle Angleterre ! »
et Dieu lui a donné la Nouvelle Angleterre qui a connu un extraordinaire réveil !
Encore
une chose que nous devons savoir: de Jacquesdans son épitre nous parle du prophète
Elie mais il n'y est pas question du grand prophète d’Israël, de
l’histoire des corbeaux dont nous avons parlé ce matin. Il n’y est pas
question de la résurrection du fils de la veuve, ni de la traversée du
Jourdain, ni d’aucun des sept grands miracles accomplis par le prophète ;
Jacques ne nous parle même pas des chars et des chevaux de feu qui ont emporté
Elie dans le ciel, non ! Jacques dit simplement ceci : « Le
prophète Elie était un homme avec les mêmes passions que nous, mais il
pria. » La différence est là ; c’était un homme comme
nous, de la même nature que nous, mais il pria !
Frères
et sœurs, Dieu nous demande de prier comme nous n’avons jamais prié.
Jusques-à quand clocherez-vous des deux côtés ? Choisissez aujourd’hui
qui vous voulez servir ! Etes-vous convaincu que Jésus-Christ est ce
qu’il affirme être : Qu’il est le Dieu incarné, qu’il est ressuscité,
qu’il est qu’il est vivant,
qu’il est notre intercesseur, notre représentant à la droite de Dieu?
Alors,
si vous êtes convaincus de cela, il y a cinq choses à faire :
1.
Reconstruire l’unité de la communion fraternelle,
2.
La reconstruire en s’inspirant de l’esprit de la croix,
3.
Aller jusqu’au bout de nos disponibilités personnelles,
4.
Abandonner l’idolâtrie,
5.
Se mettre à prier.
Alors,
la pluie de la bénédiction divine viendra. D’abord elle ne sera peut être
pas plus grande que la paume d’une main, parce que quand le serviteur d’Elie
a vu le nuage qui arrivait il a dit
qu’il était comme la paume d’une main, c’est-à-dire, de quoi la saisir
de façon personnelle ; cela veut dire aussi que le réveil, la bénédiction
de Dieu, avant d'être générale peut commencer par quelqu’un ici présent,
demeurer dans sa vie à lui. J’ai connu des églises où il n’y avait pas
encore le réveil, mais dans ces églises il y avait des chrétiens entièrement
réveillés et je vous assure qu’il faisait bon vivre à leur contact.
La bénédiction que je souhaite, c’est que non seulement qu'elle vous
atteigne, vous, individuellement, mais qu’elle aille grandissant jusqu’à
vous inonder, jusqu’à nous remplir tous, jusqu’à ce que l’apôtre
appelle « toute la plénitude de Dieu » (Eph.3:19). Le plan de Dieu
pour notre vie, c’est cela, c’est d’être rempli, inondé de la plénitude
de l’Esprit.
Vous
allez me dire : « Fernand Legrand, je ne croyais pas que ça
pouvait coûter si cher ? » Si on vous a enseigné un autre chemin,
moi je n’en connais point d’autre que celui de la repentance, de
l’humiliation profonde devant Dieu, de la mise à mort de l’idolâtrie suivi
de la prière fervente de la foi qui, comme le dit l’épître de Jacques a une
grande efficace. Je crois que Dieu tient en réserve d’immenses bénédictions
pour beaucoup parmi nous ce matin.
J’ai
fini. Mais ce n’est pas fini pour vous, maintenant il vous faut décider ;
oui, il vous faut décider, vous mes amis, qui avez tant de plaisir à venir aux
réunions d’évangélisation, et qui aimez compter ceux qui ouvertement se
convertissent, vous qui dans votre for intérieur dites « alléluia,
gloire à Dieu, encore un, et encore un, et encore un ! ».
Maintenant c’est à vous de
prendre une décision sur un plan plus élevé. J’ai haussé la mire d’un
cran, je suis passé, disons, à la vitesse supérieure, je n’ai fait que prêcher
l’évangile au niveau supérieur de la famille chrétienne. Alors, voulez-vous
maintenant vous aussi faire un pas de plus, celui de la reddition total que
l’apôtre Pierre appelait « l’engagement d’une bonne conscience
devant Dieu»? Je ne vous demanderai pas de lever la main ou de prendre une
carte de décision à la sortie, mais de dire dans votre cœur :
"Seigneur, je renouvelle mon engagement, je reviens aux sentiments que
j’avais dans mon cœur au début de ma conversion où j’étais tout feu,
tout flamme pour toi. Seigneur, j’ai abandonné le monde en bloc à ma
conversion mais comme on l’a dit hier après-midi, je l’ai repris par le détail ;
maintenant je ne sais plus où j’en suis, il y a même des jours où je ne
sais plus si je suis chrétien". Voulez-vous dire: "Seigneur, je
reviens à tes dons et tes appels qui sont sans repentance".
Le prophète Osée au chapitre 14 de son livre que je cite librement, a
dit : « Apportez avec vous des paroles et revenez à l'Eternel.
Dites-lui: Pardonne-nous et reçois-nous favorablement ....J'aurai alors pour
vous un amour sindère dit l'Eternel, je réparerai vos infidélités, je serai
pour vous comme la rosée, vous fleurirez comme le lis et vos rameaux s'étendront».
Et le prophète Esaïe a ajouté : « venez à moi,
dit l’Eternel, plaidons ensemble, si vos péchés sont comme le cramoisi, ils
deviendront comme la laine ». Cela s’adresse au peuple de Dieu comme
aussi ces paroles de l’apôtre Jean : « Si nous confessons nos péchés, il
est fidèle et juste pour nous pardonner tous nos péchés et nous purifier de
toute iniquité ».
Que
Dieu vous aide dans la décision que vous allez prendre dans la minute de
silence que nous allons avoir maintenant. Nous nous courbons tous dans
l’attitude de la prière. Nous restons silencieux quelques instants, et
c’est à vous de vous adresser à lui avec les mots qui vous viennent. Je
dirai quelques phrases simples, je les dirai lentement et si elles vous
conviennent, vous pouvez silencieusement les redire au Seigneur comme si elles
étaient les vôtres :
Seigneur,
nous allons tous te parler ce soir, et tu vas nous entendre ; écoute-nous
dans cet élan de consécration et de retour à toi ; Seigneur, que ton feu
purificateur descende du ciel, juge le péché et brise l’idolâtrie à tout
jamais ; Seigneur, nous voulons individuellement et collectivement ta
pluie, tes divines rosées, des vies renouvelées qui en reviennent aux sources
fraîches d’autrefois ; Seigneur écoute-nous et reçois-nous maintenant
au Nom de Jésus-Christ. Amen !