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Élie chez les soldats

2 ROIS 1 versets 2 à 17

Nous abordons pour la quatrième et dernière fois l’étude de la vie et du ministère du prophète Elie

Dans 2ème livre des Rois au chapitre 1er ; je lis à partir du verset 2 :

« Or, Achazia tomba par le treillis de sa chambre haute à Samarie et il en fut malade ; il fit partir des messagers et leur dit : Allez consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron, pour savoir si je guérirai de cette maladie. Mais l’ange de l’Eternel dit à Elie, le Thischbite, lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie et dis-leur : Est-ce parce qu’il n’y a point de Dieu en Israël que vous allez consulter Baal-Zébub dieu d’Ekron ? C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel : Tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras. Et Elie s’en alla.

Les messagers retournèrent auprès d’Achazia. Et il leur dit : Pourquoi revenez-vous ? Ils lui répondirent : Un homme est monté à notre rencontre, et nous a dit : Allez et retournez vers le roi qui vous a envoyé et dites-lui : Ainsi parle l’Eternel : Est-ce parce qu’il n’y a point de Dieu en Israël que tu envoies consulter Baal-Zébub, dieu d’Ekron ? C’est pourquoi tu ne descendras pas du lit sur lequel tu est monté, car tu mourras. Achazia leur dit : Quel air avait l’homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles ? Ils répondirent : C’était un homme vêtu de poil et ayant une ceinture de cuir autour des reins. Et Achazia dit : C’est Elie le Tischbite.

Il envoya vers lui un chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce chef monta auprès d’Elie qui était assis sur le sommet de la montagne, et il lui dit : Homme de Dieu, le roi a dit : Descends ! Elie répondit au chef de cinquante : Si je suis un homme de Dieu, que le feu du ciel descende et te consume, toi et tes cinquante hommes ! Et le feu descendit du ciel et le consuma, lui et ses cinquante hommes.

Achazia envoya de nouveau vers lui, un autre chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce chef prit la parole et dit à Elie : Homme de Dieu, ainsi a dit le roi : Hâte-toi de descendre ! Elie leur répondit : Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume, toi et tes cinquante hommes. Et le feu de Dieu descendit du ciel et le consuma, lui et ses cinquante hommes.

Achazia envoya de nouveau un troisième chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce troisième chef de cinquante monta ; et à son arrivée, il fléchit les genoux devant Elie, et lui dit en suppliant : Homme de Dieu, que ma vie, je te prie, et que la vie de ces cinquante hommes, tes serviteurs, soient précieuses à tes yeux ! Voici le feu est descendu du ciel et a consumé les deux premiers chefs de cinquante et leurs cinquante hommes : maintenant que ma vie soit précieuse à tes yeux!

L’ange de l’Eternel dit à Elie : Descends avec lui, n’aie aucune crainte de lui. Elie se leva et descendit avec lui vers le roi. Et il lui dit : Ainsi parle l’Eternel : Parce que tu as envoyé des messagers pour consulter Baal-Zébub, dieu d’Ekron, comme s’il n’y avait en Israël point de Dieu dont on puisse consulter la parole, tu ne descendras pas du lit sur lequel tu est monté, car tu mourras.

Achazia mourrut, selon la parole de l’Eternel prononcée par Elie. »

 

Première question.

C’est l’interpellation des capitaines qui va retenir toute notre attention, cet après-midi. « Homme de Dieu, descends ! »

 

·        La première question que nous nous posons, c’est : Pourquoi, Elie a-t-il été interpellé de la sorte ?

Vous comprendrez aisément, qu’être porteur d’une mauvaise nouvelle, est une mission bien désagréable, et beaucoup d’hommes déclineraient l’honneur de s’acquitter d’une telle tâche ; mais que dire quand le porteur de la mauvaise nouvelle est l’ennemi de celui à qui elle est destinée.

Ici, la situation est encore plus tendue : non seulement Elie est le porteur, non seulement il est l’ennemi d’Achazia, mais l’accusation est doublée d’une condamnation à mort . Et pour mettre le comble à la situation, le père d’Achazia, avait été repris et condamné, par le même homme qui maintenant condamnait et reprenait le fils ; et la mort du père garantissait le même sort pour le fils. Entre les deux parties, la situation ne pouvait pas être plus explosive, et peu d’hommes auraient eu le courage d’Elie qui n’hésitât pas à arrêter les messagers royaux et à leur délivrer le message de mort, tel qu’il l’avait reçu en droite ligne du ciel.

 

La position du chrétien aujourd’hui, est différente de celle d’Elie puisque ce que nous avons à annoncer au monde n’est pas un message de mort, mais la bonne nouvelle du pardon de Dieu. Toutefois cette position n’est cependant pas sans présenter une certaine analogie avec celle d’Elie devant Achazia ; et vous allez le comprendre aisément.

Certains d’entre vous, et j’aimerais croire la totalité, vous êtes les trophées de la grâce de Dieu ; vous avez été arrachés des mains de l’ennemi ; les passions qui vous conduisaient à votre perte ne dominent plus sur vous ; le sceptre de leur puissance a été brisé le jour où vous avez mis votre confiance en Jésus-Christ et vous êtes devenus les témoins vivants, les preuves irréfutables du triomphe du crucifié, et vous êtes appelés, nous dit Eph.3 :10, « à manifester dans les âges à venir la sagesse infiniment variée de notre Dieu ». Ces choses que je viens d’énumérer sont suffisantes, pour que vous soyez maintenant à couteaux tirés avec votre ancien patron. Maintenant que vous avez changé de Maître, votre vie est changée, tant sur la forme que sur le fond ; vous rougissez maintenant des choses que vous commettiez allègrement autrefois ? Votre vie n’a plus le goût fade d’autrefois, la Bible dit que vous êtes la saveur de Christ ; votre vie n’a plus l’odeur maléfique d’autrefois, la Bible dit que vous êtes la bonne odeur de Christ ; mais je pose la question, cette bonne odeur, qu’est-elle aux narines de votre ancien maître ? La Bible dit qu’elle lui est une odeur de mort. La vie d’un chrétien consacré est une accusation, une condamnation pour le monde,  parce que si la bonne nouvelle de l’évangile est encore aujourd’hui la puissance de Dieu pour le salut de celui qui croit, il est non moins vrai que ce même évangile est appelé une folie pour ceux qui périssent.

Ainsi, Elie et le chrétien ont le même ennemi, parce qu’ils ont le même message et le même témoignage à apporter. Voilà donc pourquoi, il a été interpellé de la sorte, parce qu’il avait un message de mort qui pouvait éventuellement devenir un message de vie mais qui en appelle à la repentance, et cela l’homme naturel n’en veut pas.

 

Deuxième question.

Deuxièmement, nous allons voir brièvement, à quoi Elie a été interpellé : « Homme de Dieu, descends ! »

C’est toujours à descendre, jamais à monter. Le chrétien ressent des forces qui l’attirent vers le haut, c’est la force ascensionnelle de l’Esprit de Dieu ; mais il ressent aussi une poussée opposée à laquelle il n’est souvent que trop enclin à céder. Et même lorsqu’il lutte pour s’élever vers Dieu, lorsqu’il cherche à vivre plus près de ses lois, lorsqu’il veut mettre sa vie en harmonie avec les enseignements de la Parole de Dieu, il y a des voix qui se font entendre et qui lui disent « homme de Dieu, descends ! » Nous avons tous à un moment donné et à plusieurs reprises, entendu cette voix qui nous invitait à descendre.

 

Troisième question.

a)  Troisièmement, nous allons voir qui donne l’ordre de descendre.

Nous entendons ici, le premier capitaine, puis le deuxième dire : « Homme de Dieu, le roi dit : Descends ! » L’ordre venait du roi, de haut lieu et c’est la même chose pour nous. La Bible  enseigne que nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre des autorités, des principautés qui sont dans les lieux célestes. Les ordres viennent de haut ; nos ennemis sont d’illustres lignées, ils sont chevronnés et ils sont même dûment patentés pour nous commander.

Le Seigneur a un jour dit à Pierre : « le diable vous a réclamé pour vous cribler » ; il réclame, c’est un droit, une chose qui lui est due et remarquez que cela ne lui est pas refusé, c’est donc une autorité. Et que ce soient des ennemis patentés, cela ne fait aucun doute. Je vous lis dans le livre de  Néhémie, le récit de cet ordre qui vient de haut ; Néhémie était occupé à la reconstruction de la muraille de Jérusalem, et des ennemis voulaient l’en empêcher et le faire descendre de ses échafaudages en ces mots qu’on trouve dans Néhémie chapitre 6 : « Je n’avais pas encore posé les battants des portes, lorsque nos ennemis apprirent que j’avais rebâti la muraille et qu’il ne restait plus de brèche. Alors, il m’envoyèrent dire : Viens, ayons ensemble une entrevue dans les villages, dans la vallée en bas ; ils avaient médité de me faire du mal. Je leur envoyai des messagers avec cette réponse : J’ai un grand ouvrage à exécuter, je ne puis descendre ; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous. Ils m’adressèrent quatre fois la même demande, je leur fis, la même réponse. Sanballat m’envoya ce message une cinquième fois par son serviteur qui tenait à la main une lettre ouverte. » Nos ennemis ont des lettres de créances et ce ne sont pas des faux, ils sont revêtus d’autorité; mais il nous faut savoir que les diplômes d’autorité délivrés par l’enfer, n’ont pas court dans le royaume de Dieu, et que nous avons le pouvoir de leur accorder une fin de non recevoir.

 

b)  Ainsi, l’ordre de descendre vient de haut ; il vient non seulement de ceux qui sont en haut, mais il vient aussi de ceux qui sont en bas ; il vient des agents de Satan, de ceux qui ne connaissent pas les hauteurs spirituelles, de ceux dont l’épître dit qu’ils sont destitués de l’Esprit de Dieu, de ceux dont l’apôtre Pierre a dit « ils trouvent étrange que vous n’alliez plus avec eux » ; l’ordre vient d’en haut, l’ordre vient d’en bas.

 

c)   L’ordre vient aussi de la majorité, et ils l’invoquent : « Elie, nous sommes cinquante et un, toi tu es tout seul. Nous sommes unis, nous avons une hiérarchie bien établie, alors au nom du plus grand nombre, Elie, descend de cette hauteur qui nous dérange ! » Elie était, me semble-t-il, comme Léonidas au défilé des Termopiles ; quand l’armée des Perses lui a dit : Rends tes armes, il a répondu : Viens les prendre !

J’ai toujours pensé qu’Elie aurait dû commander le dernier carré à Waterloo. A lui tout seul, il aurait changé la face de la bataille ! Hélas notre monde qui a perdu le sens des valeurs, connaît mieux la réponse du général Cambrone que la réponse du prophète Elie, et pourtant, je crois que l’héroïsme du prophète Elie n’a jamais été égalée ou dépassée sur aucun champ de bataille du monde.

 

d)   L’ordre de descendre vient donc d’en haut, il vient d’en bas, il vient de la majorité, mais il vient aussi de ceux qui disent, pourquoi viser si haut ? Il ne faut pas être perfectionniste...! on n’est plus puritain aujourd’hui, il faut être un peu plus humain, moins extrémiste…! Et ce sont parfois nos amis, nos chers amis chrétiens qui nous disent ces choses-là ; et pourquoi nous disent-ils « descends un peu ? » Eh bien, parce qu’ils verraient avec un certain soulagement la justification de l’idée qu’ils se font de la vie chrétienne. Voyez-vous, les hauteurs spirituelles, ça donne le vertige et comme ils n’ont aucun désir de vivre sur les sommets de la foi, ils trouvent plus commode que ce soit les autres qui descendent que eux de monter ; les saintes habitudes, ce sont des sommets difficiles à atteindre, alors ils penchent pour la solution de facilité ; ils sont partisans du nivellement, mais du nivellement par le bas, et ils disent « votre vie est comme une partition en majeur, la nôtre est en mineur ! ». Alors, homme de Dieu, descends d’un ton ! Voilà mes amis, d’où nous vient l’ordre de descendre : d’en haut, d’en bas, de la majorité et quelque fois même de nos proches.

 

QUATRIEMEMENT.

a)   Quatrièmement, je voudrais voir, comment Elie a été interpellé.

Il a été interpellé de façon violente ; c’était un ordre, un impératif : « homme de Dieu, le roi a dit : descends ! ». La deuxième fois : « homme de Dieu, le roi dit : Hâte-toi de descendre ! », c’est pressant, c’est violent ! Que voulez-vous, quand le lion veut parler, il ne peut faire autrement que rugir, c’est un lion ! Cela me fait penser à Daniel, quand Satan lui a parlé au travers de ses accusateurs, il a rugit, il l’a envoyé dans la fosse aux lions ; quand il a parlé à Job il a aussi rugi, et Job a entendu dans ses oreilles saintes, cette parole terrible qui lui venait de sa femme même « tiens-tu ferme dans ton intégrité ? maudis Dieu et meurt ! », descends ! Et quand il s’est emparé des trois jeunes gens, il n’a rien trouvé de mieux, le lion, que de les jeter dans la fournaise ardente…

 

b)   Apostrophé avec violence, il l’a aussi été par sa qualité d’homme de Dieu ; c’est à cause de son appartenance à Dieu qu’on lui a enjoint de descendre. Et nous c’est en tant que chrétien, à cause de notre appartenance à Jésus-Christ que nous sommes aussi invités à descendre dans notre spiritualité. Le défi qui nous est lancé rejailli sur le Seigneur. Il ne faut pas oublier que ce qui est en jeu, c’est Son Nom, c’est Sa Cause, c’est Son Œuvre, et c’est Sa Gloire ! Le Seigneur Jésus est assis à la droite de Dieu, il est hors de la portée des atteintes de Satan, alors, ce dernier s’attaque à ceux qui,  encore sur la terre, sont l’objet de sa sollicitude et qui portent son Nom. C’est parce qu’il était homme de Dieu qu’Elie a été sommé de descendre. Il nous faut savoir que tout abaissement dans notre spiritualité, abaisse le Nom que nous aimons et la Cause que nous servons. Mes amis, il vaudrait mieux que nous descendions dans la tombe que de descendre d’un cran dans notre spiritualité, parce que dans notre mort, Dieu y trouverait encore son compte, il y trouverait Sa gloire, tandis qu’on chercherait en vain quelque trace de gloire dans la capitulation et la médiocrité.

 

c)   Non seulement il a été interpellé en termes violents par sa qualité d’homme de Dieu, mais remarquez qu’il a aussi été interpellé avec insistance, il n’y a pas eu de relâche. Ils sont venus une première fois, puis une deuxième fois et puis une troisième fois. Dans le cas de Néhémie, ils sont revenus cinq fois à la charge ! Dans la vie du Seigneur Jésus, nous trouvons la même insistance lorsqu’au désert il a été tenté par le diable trois fois ; puis il est écrit que le diable l’a quitté pour une autre occasion, et cette occasion, il l’a trouvée partout, dans la nation, dans la famille, chez ses frères qui ne croyaient pas en lui, chez  sa mère, auprès de Pierre et finalement sur la Croix. Car à la Croix on a entendu cette parole « si tu es le Fils de Dieu, descends de la Croix et nous croirons en Toi ! ».

 

CINQUIEMEMENT.

 a)   Cinquièmement, quand Elie a-t-il été sommé de descendre ?

Eh ! bien, je vais vous sortir une lapalissade : figurez-vous que dans ces textes que nous étudions, le chapitre 2 se trouve juste après le chapitre 1 ! Vous allez me dire, « bien sûr ! », mais que trouve-t-on au chapitre 2 ? Au chapitre 2, ce sont les chars et les chevaux de feu, c’est l’enlèvement, c’est le « Il vient bientôt ! ». C’est-à-dire que dans le chapitre 1, c’est son dernier combat, c’est le dernier exploit, demain c’est le départ ! Quand donc a-t-il été sollicité de descendre ? Tout juste avant de monter, avant de s’entendre dire, « mon ami, monte plus haut ! », avant le couronnement de sa vie !

Il en est de même pour nous, nous pour qui Jésus revient bientôt. L'épître aux Colossiens dit « que personne ne vous frustre du prix du combat! » Nos plus grandes victoires sont précédées ou suivies de nos plus subtiles tentations ; l'épître aux Ephésiens nous dit « après avoir tout surmonté, tenez ferme !… » Quand donc faut-il tenir ferme ? Après avoir tout surmonté !  Ca, c’est un langage que j’ai dû apprendre car ma tendance naturelle n’est pas celle de la Parole de Dieu. Quand l’objectif est en vue ou est atteint, ma tendance naturelle c’est de me relâcher et de me reposer, de me reposer sur mes lauriers… Or quelqu’un a très justement dit que rien ne fane les lauriers comme de se coucher dessus !

La Bible, elle me dit « qu’après avoir tout surmonté, il faut tenir ferme », après l’offensive, il faut rester sur la défensive et cela est vrai pour chacun de nous. Bien-aimés frères et sœurs, avez-vous récemment remporté une victoire dans votre vie de foi ? Par exemple, une victoire sur votre caractère, sur le fichu caractère ? Je vous vois sourire, mais je ne plaisante pas. Je ne crois pas que quelqu’un qui affiche en permanence un mauvais caractère soit converti. Et je persiste et je signe ! Lisez la liste des œuvres de la chair en Galates 5. Quels sont ceux qui  n’hériteront pas du royaume de Dieu ? Ce ne sont pas seulement les impudiques, les adultères, les voleurs, les assassins… ce sont aussi les gens qui ont mauvais caractère et qui font souffrir leur entourage ! Ce sont les gens colériques, les intriguants, les gens qui ont une mauvaise langue, les gens jaloux, les gens à dispute, ils n’hériteront pas du royaume de Dieu. Alors, avez-vous récemment remporté une victoire sur votre caractère, ou sur votre absentéisme aux réunions de l’église, ou sur votre tempérament emporté, ou sur votre langue ou sur le tabac…. Alors, attention ! si vous avez remporté une victoire, l’ordre de descendre va suivre immédiatement, vous allez entendre : « homme de Dieu, descends ! »

J’ai connu ces gens qui avaient tout surmonté pour vaincre cette vaniteuse, coûteuse et dangereuse passion qu’est le tabagisme. Ils l’ont vaincue en un premier temps, mais hélas ils n’ont pas tenu ferme ! Vous les connaissez comme moi, ces Elies victorieux, assis sur la montagne sans fumée.… et qui sont redescendus dans la vallée remplie d’un foin malodorant ! Ils avaient triomphé de la plante à Nicot, puis l’ordre est venu : « homme de Dieu, descends ! reprends ta tige de huit ».

 

Son titre.

Que serait-il arrivé si Elie n’avait pas résisté ?  Il serait descendu de plusieurs choses :

b)   Il serait descendu de son titre : c’eût été la fin de l’homme de Dieu, la négation du message qu’il avait si courageusement annoncé ; il se serait attiré du mépris et l’œuvre de Dieu aurait été ravalée.

 

c)   Non seulement il serait descendu de son titre, mais il serait encore descendu de sa hauteur ; assis sur sa montagne, Elie était majestueux et inattaquable ; il avait la grandeur des solitaires qui ne permettent à personne sinon à Dieu de peupler leur vie ; il serait descendu au niveau des autres sans les affecter, sans plus les influencer, il n’aurait plus été ni une odeur de vie, ni une odeur de mort, il aurait été spirituellement aseptisé, il aurait « perdu le microbe » comme on dit.

 

Son repos.

d)   Il serait aussi descendu de son repos ; sa belle sérénité d’âme se serait envolée, sa conscience aurait été troublée et sa paix intérieure l’aurait quitté ; c’est toujours ce qui se passe quand on descend !

 

e)   Il serait aussi descendu de sa liberté, de sa liberté de mouvement. Sa liberté de pensée et de parole aurait été brimée, sa vie aurait été pleine d’entraves ; et plus encore, elle aurait été une entrave pour les quelques-uns, les sept mille qui n’avaient pas ployé le genou devant Baal et qui regardaient à lui pour savoir ce qu’ils devaient faire dans ces temps difficiles… c’eût été la mort de son témoignage, et c’eût été la mort tout court !…. Il n’y aurait jamais eu de traversée du Jourdain, il n’y aurait jamais eu d’Elisée pour relever le manteau du prophète, il n’y aurait jamais eu une double mesure de l’esprit sur Elisée, il n’y aurait jamais eu les chars d’Israël et sa cavalerie… oui, la chose aurait été lourde de conséquences…

 

SIXIEMEMENT.

Et nous, aujourd’hui, de quoi pouvons-nous descendre ?

a)   Car nous pouvons descendre nous aussi. Nous pouvons comme Jean-Marc le compagnon de l’apôtre Paul, qui a été avec lui tout un temps et qui devant les difficultés a fait demi tour et est rentré chez sa maman à Jérusalem !  Nous pouvons comme lui descendre d’une politique d’expansion missionnaire et devenir un mauvais Calviniste… (je dis mauvais parce que je sais qu’il y en a tant des bons), et se dire puisque de toutes façons il n’y aura pas plus de sauvés qu’il ne doit y en avoir dans le ciel, à quoi bon me défoncer pour le salut des âmes.  On peut descendre à se replier sur soi-même, à vivoter en cercle fermé. Et tandis qu’au dedans la vie de l’église s’appauvrit et qu’au-dehors les âmes se perdent, au lieu d’entendre le :  « A toutes créatures » descendre à se dire « à quelques créatures »…. Oui, on peut descendre de tout cela.

 

Une œuvre à défendre.

b)   De quoi Néhémie pouvait-il descendre ? Il était en train de reconstruire la muraille de Jérusalem et il y a encore aujourd’hui une muraille à élever, il y a une piété à défendre, il y a, nous dit l’épître de Jude, « une foi qui a été donnée une fois pour toutes aux saints pour laquelle il nous faut contester ». La mondanité monte à l’assaut des derniers remparts de l’Eglise, le matériel prend le pas sur le spirituel dans le peuple de Dieu, la bonne doctrine n’est plus tolérée aujourd’hui quand elle est appelée « discipline » ; alors, faudra-t-il descendre à dire des choses agréables ? faudra-t-il comme les faux prophètes de l’Ancien Testament dire « paix, paix, paix » alors qu’on sait qu’il n’y a pas de paix ! Faudra-t-il être comme les faux docteurs de la fin des temps qui auront la démangeaison dire des choses agréables ? Cinq fois les ennemis sont revenus à la charge, et cinq fois ils ont reçu la même réponse ! Alors mes amis, comme Elie sur sa montagne, comme Néhémie sur la muraille de Jérusalem, il n’y a qu’une réponse à donner : « Non ! je ne descends pas ! ».  Parce que je sais que si je descends je me mets dans le catégorie de ceux dont le livre des Proverbe dit :« celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit » ; parce que le Seigneur Jésus a dit : « Celui qui regarde en arrière, n’est pas digne de moi. »

 

Premier amour.

c)   On peut aussi descendre de notre premier amour. Vous souvenez-vous des  premiers temps de votre conversion où vous aimiez le Seigneur Jésus de tout votre cœur, de toute votre force votre âme et votre pensée ? Oui on peut descendre de cette tendresse, de cette passion absorbante qui doit être le tout de notre vie, et nous entendre alors dire cette parole adressée à l’Assemblée d’Ephèse : « souviens-toi donc d’où tu es tombé ou descendu ! »

 

Terrain conquis.

c)   On peut aussi descendre du terrain conquis, de nos meilleures expériences qui nous ont pris des années de réflexion, de prières et de travail... de tout ce que l’apôtre voulait dire quand il a écrit «veillez, mes frères à ne pas déchoir de votre fermeté ».

 

SEPTIEMEMENT.

Et maintenant, une autre question : à quoi pouvons-nous descendre ?

Eh ! bien, nous pouvons descendre au niveau de la médiocrité. Elie aurait pu descendre, peut-être pas tout à fait en bas mais à mi-côte, dans le compromis, là où il aurait été vulnérable … et cet appel à la médiocrité, je l’ai entendu toute ma vie.

Satan ne m’a pas sollicité de descendre tout au fond, en bas de l’échelle, de retourner à ce que j’avais vomi, mais de descendre de quelques crans. Toute ma vie j’ai entendu cet appel à être moins sérieux, à mettre moins de temps, moins de travail, moins de prière dans ce que le Seigneur m’avait confié. Descends, Fernand Legrand descends, contente-toi d’être un petit frère, un petit évangéliste, non pas dans le sens de l’humilité, mais dans le sens de la médiocrité !… Eh ! bien, non ! je veux le « bien fait », et rien de moins que cela ! Et vous aussi, mes amis, vous la connaissez n’est-ce pas  cette voix, qui vous dit de descendre dans la médiocrité,? Combien de réunions par semaine y a-t-il dans votre église ? s’il y en a trois, il y a une voix qui vous dit « descends, va à deux, c’est bien suffisant ! » S’il y en a deux, une voix vous dit « descends, va à une, c’est suffisant. Ah ! cette voix qui nous dit, en route pour le culte, « Pourquoi prendre la chose tant à coeur ? de toute façon, tu sais, il n’y a que 60 minutes dans l’heure, et quoique tu fasses, tu ne donneras pas un coup de pouce à la grande aiguille ; pas la peine de prier, pas la peine de rendre grâce, pas la peine de citer un cantique, pas la peine de te défoncer ! Tu brûles ?… sois tiède ! :Médiocre ! Tu brilles ?… sois pâle ! » :Médiocre ! Toute ma vie, j’ai entendu cet appel à être médiocre : « homme de Dieu, descends ! ».

 

La réponse.

Alors ! quelle est la réponse ?

a)   Il n’y en a pas deux, il n’y en a qu’une, celle du prophète Elie ! Il a dit « non ! Que Dieu descende et qu’il s’explique avec toi ! »

b)   Il n’y en a qu’une ! celle de Néhémie ! quand on lui a posé cinq fois la même question, il avait cinq fois la même réponse et il a dit « non ! »

c)   Il n’y a qu’une réponse, celle de notre bien-aimé Sauveur ! C’était le même ennemi, c’étaient les mêmes paroles que l’on a entendues alors qu’il était là, pendu à la Croix : « si tu es le Fils de Dieu, descends de la Croix et nous croirons en Toi ! » Oh ! la persistance de cet ordre !  Son silence a été sa réponse, un silence plein d’éloquence qui voulait dire « Je suis engagé dans une trop grande œuvre que pour descendre ; je ne pourrais descendre qu’au préjudice des pécheurs que je suis venu sauver ! »  Il n’y a pas eu l’ombre d’une hésitation, il est resté sur la Croix ; il y est resté jusqu’au bout, ce qui voulait dire « non, mon ami, je refuse de descendre, parce que je refuse de te perdre et parce que je t’aime assez pour rester  « élevé » là-haut sur la Croix ! »

Pour nous aussi il n’y a qu’une réponse : Niet ! je serre les dents et je dis «Non, je ne veux pas descendre ! ».

 

HUITIEMEMENT.

Quels ont été les résultats ? Eh ! bien, voyons les résultats dans la vie du Seigneur :

a)   Parce que Jésus a refusé de descendre de la Croix, nous nous avons le droit de monter dans son Ciel. Parce que le Ciel s’est fermé sur sa tête pendant les trois heures sombres de cette nuit contre nature, parce qu’il s’est écrié « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », pour nous maintenant le Ciel est ouvert, des myriades sont vêtus de robes blanches, le Ciel est peuplé de rachetés et l’immensité vibre au son des louanges comme le dit un de nos beaux cantiques! Ici-bas l’Evangile est prêché, des âmes passent de la mort à la vie, des vies sont transformées et notre monde qui ne connaîtrait qu’un désespoir sans borne, connaît par Jésus-Christ, la consolation de l’espérance. Et parce que Jésus a dit « non ! » vous et moi, nous sommes ici cet après-midi, et demain, nous serons dans la gloire !

 

b)   Parce que Néhémie a refusé de descendre, Jérusalem a été reconstruite, le peuple est revenu et le service divin si longtemps abandonné a repris dans le temple reconstruit.

 

c)   Parce qu’Elie a refusé de descendre, la troisième escorte est montée vers lui. Remarquez comme le ton change, ce n’est plus celui de l’arrogante, ce n’est plus l’ordre violent « homme de Dieu, descends ! », C’est le capitaine qui monte, et avant de parler, il fléchit les genoux devant Elie, comme dans l’Apocalypse, Philadelphie, l’église fidèle, verra les faux dévots qui l’ont persécutée, se mettre à genoux, se prosterner devant elle et reconnaître que le Seigneur l’a aimée.

 

Le droit de se faire entendre.

d)   Parce qu’Elie a refusé de descendre, un immense respect saisi les cinquante et un hommes ! L’ordre de descendre tombe et est remplacé par une invitation, une supplique, une faveur… Oh ! homme de Dieu, que ma vie maintenant soit précieuse à tes yeux !

Et alors, seulement alors, à l’ordre de Dieu, Elie est descendu ; mais notez-le bien, non pas sur leurs conditions à eux, mais sur ses conditions à lui. Il est descendu, je le dis avec ces mots que je vous demande de retenir, il est descendu dans la vallée avec l’esprit des sommets ! Ce n’est pas eux qui le conduisent, c’est lui qui ouvre la marche ! Et parce qu’il n’est pas descendu de sa fermeté, il est descendu en triomphateur, sans compromis, comme le Seigneur Jésus quand il reviendra des cieux, sans péché à ceux qui l’attendent (Héb.9 :28).

 

Elie est descendu au-devant du roi, mais pas pour rendre des comptes. Et parce qu’au moment opportun, il a eu le cran de ne pas descendre, il a eu le droit de se faire écouter respectueusement par son ennemi mortel. Nous ne connaissons pas tout le résultat. Bien sûr, Acazia est mort, selon la parole de l’homme de Dieu, mais ce que nous ne savons pas, c’est comment Acazia est mort. Et je ne serais pas surpris d’apprendre dans l’éternité, qu’avant sa mort, Acazia ait été impressionné à salut et que par la fermeté dont Elie a fait preuve, il a eu l’occasion dans son coeur de se repentir de ses péchés et de se tourner vers Dieu.

Et tout cela, frères et sœurs, parce qu’un homme dont l’Ecriture dit qu’il avait les mêmes passions que nous, a expérimenté ce qu’a écrit  Jacques dans son épître, « résistez au diable et il fuira loin de vous ! ». Faire front ne fait pas de nous des matamores, des fiers-à-bras qui se croient plus forts que Satan. Non, Jésus seul  a vaincu toutes les tentations du diable, mais par la foi nous nous prévalons de Sa victoire et par le Saint Esprit qui nous pénètre nous et nous pouvons dire « non », résister et être vainqueurs comme l’ont été Néhémie, Elie et tant d’autres qui étaient habités par l’Esprit de Jésus !

 

La réunion est finie, nous allons nous quitter bientôt; mon souhait c’est que nous ayons pris dans notre cœur, la détermination d’aller plus loin, de monter plus haut, mais aussi de ne descendre jamais. Par la force des choses nous allons redescendre dans la vallée de la vie ; plaise à Dieu, frères et sœurs, que comme Elie, nous rentrions chez nous avec l’esprit des sommets.

 

Nous nous inclinons dans la prière :

« Seigneur, ce que tu nous as dit tout au long de cette étude nous fait comprendre que parce que tu es l’Absolu, tu ne peux rien nous proposer d’autre qu’une vie de progression, de consécration et de victoire. Merci de nous rappeler  que nos victoires ont été gagnées par Jésus-Christ, qu’il n’y a rien en nous qui soit  capable de résister au serpent rusé et au lion rugissant, mais que toi tu l’as vaincu, tu l’as muselé, dans ta vie, dans ta mort et dans ta résurrection. Merci de nous rappeler que cette victoire stupéfiante qui t’a fait sortir du tombeau le matin de Pâque, cette victoire est à notre disposition et que nous pouvons nous en emparer par la foi. Nous savons que l’Evangile est encore aujourd’hui la puissance de Dieu pour le salut de ceux qui croient et, Seigneur, nous croyons. Que dans nos vies, dans nos églises, dans nos communautés, l’adversaire morde la poussière, que l’enfer recule et que des âmes soient sauvées. Ô Seigneur, aide nous à être victorieux en opposant un « non » sans retour aux sollicitations de notre adversaire qui est aussi le tien. Donne-nous de ne jamais descendre sinon qu’avec l’esprit des sommets, l’esprit de Jésus, avec le Saint Esprit ; c’est là ce que nous te demandons en Son Nom éternellement béni, Amen ! »