“Voici un homme de Dieu
arriva de Juda à Béthel par la parole de l’Éternel pendant que Jéroboam se
tenait à l’autel pour brûler des parfums. Il cria contre l’autel, par la
parole de l’Éternel, et il dit : Autel ! autel ! ainsi parle
l’Éternel : Voici il naîtra un fils à la maison de David ; son
nom sera Josias ; il immolera sur toi les prêtres des hauts lieux qui brûlent
des parfums, et l’on brûlera sur toi des ossements d’hommes ! Et le même
jour il donna un signe, en disant : C’est ici le signe que l’Éternel a
parlé : Voici l’autel se fendra, et la cendre qui est dessus sera répandue.
Lorsque le roi entendit la parole que l’homme de Dieu avait criée contre
l’autel de Béthel, il avança la main de dessus l’autel, en disant :
Saisissez-le ! Et la main que Jéroboam avait étendue contre lui devint sèche,
et il ne put la ramener à soi. L’autel se fendit, et la cendre qui était
dessus fut répandue, selon le signe qu’avait donné l’homme de Dieu, par la
parole de l’Éternel. Alors le roi prit la parole, et dit à l’homme de Dieu :
Implore l’Éternel, ton Dieu, et prie pour moi, afin
que je puisse retirer ma main. L’homme de Dieu implora l’Éternel, et le roi
put retirer sa main, qui fut comme auparavant. Le roi dit à l’homme de Dieu :
Entre avec moi dans la maison, tu prendras quelque nourriture, et je te donnerai
un présent. L’homme de Dieu dit au roi : Quand tu me donnerais la moitié
de ta maison, je n’entrerais pas avec toi. Je ne mangerai point de pain, et je
ne boirai point d’eau dans ce lieu-ci ; car cet ordre m’a été donné
par la parole de l’Éternel : Tu ne mangeras point de pain et tu ne
boiras point d’eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel
tu seras allé. Et il s’en alla par un autre chemin ; il ne prit pas à
son retour le chemin par lequel il était venu à Béthel.”
Alors
ici, l’affaire se corse…
“Or il y avait un vieux
prophète qui demeurait à Béthel. Ses fils vinrent lui raconter toutes les
choses que l’homme de Dieu avait faites à Béthel ce jour-là, et toutes les
paroles qu’il avait dites au roi. Lorsqu’ils en eurent fait le récit à
leur père, il leur dit : Par quel chemin s’en est-il allé ? Ses
fils avaient vu par quel chemin l’homme de Dieu qui était venu de Juda. Et il
dit à ses fils : Sellez-moi l’âne. Ils lui sellèrent l’âne, et il
monta dessus. Il alla après l’homme de Dieu, et il le trouva assis sous un térébinthe.
Il lui dit : Es-tu l’homme de Dieu qui est venu de Juda ? Il répondit :
Je le suis. Alors il lui dit : Viens avec moi à la maison, et tu prendras
quelque nourriture. Mais il répondit : Je ne puis retourner avec toi, ni
entrer chez toi. Je ne mangerai point de pain, je ne boirai point d’eau avec
toi en ce lieu-ci ; car il m’a été dit par la parole de l’Éternel :
Tu n’y mangeras point de pain et tu n’y boiras point d’eau et tu ne
prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. Et il lui dit :
Moi aussi, je suis prophète comme toi ; et un ange m’a parlé de la part
de l’Éternel et m’a dit : Ramène-le avec toi dans ta maison, et
qu’il mange du pain et qu’il boive de l’eau. Il lui mentait.
L’homme de Dieu
retourna avec lui, et il mangea du pain et but de l’eau dans sa maison.
Comme ils étaient
assis à table, la parole de l’Éternel fut adressée au prophète qui
l’avait ramené. Et il cria à l’homme de Dieu qui était venu de Juda :
Ainsi parle l’Éternel : Parce que tu as été rebelle à l’ordre de
l’Éternel, et que tu n’as pas observé le commandement que l’Éternel,
ton Dieu, t’avait donné ; parce que tu es retourné, et que tu as mangé
du pain et bu de l’eau dans le lieu dont il t’avait dit : Tu n’y
mangeras point de pain et tu n’y boiras point d’eau, ton cadavre n’entrera
pas dans le sépulcre de tes pères. Et quand le prophète qu’il avait ramené
eut mangé du pain et qu’il eut bu de l’eau, il sella l’âne pour lui.
L’homme de Dieu
s’en alla : et il fut rencontré dans le chemin par un lion qui le tua.
Son cadavre était étendu dans le chemin ; l’âne resta près de lui, et
le lion se tint à côté du cadavre. Et voici, des gens qui passaient virent le
cadavre étendu dans le chemin et le lion se tenant à côté du cadavre ;
et ils en parlèrent à leur arrivée dans la ville où demeurait le vieux prophète.
Lorsque le prophète
qui avait ramené du chemin l’homme de Dieu l’eut appris, il dit :
C’est l’homme de Dieu qui a été rebelle à l’ordre de l’Éternel, et
l’Éternel l’a livré au lion, qui l’a déchiré et l’a fait mourir,
selon la parole que l’Éternel lui avait dite.
Puis, s’adressant à
ses fils, il dit : Sellez-moi l’âne. Ils le sellèrent, et il partit. Il
trouva le cadavre étendu dans le chemin, et l’âne et le lion qui se tenaient
à côté du cadavre. Le lion n’avait pas dévoré le cadavre et n’avait pas
déchiré l’âne. Le prophète releva le cadavre de l’homme de Dieu, le plaça
sur l’âne, et le ramena ; et le vieux prophète rentra dans la ville
pour le pleurer et pour l’enterrer. Il mit son cadavre dans le sépulcre, et
l’on pleura sur lui, en disant : Hélas, mon frère ! Après
l’avoir enterré, il dit à ses fils : Quand je serai mort, vous
m’enterrerez dans le sépulcre où est enterré l’homme de Dieu, vous déposerez
mes os à côté de ses os. Car elle s’accomplira, la parole qu’il a criée,
de la part de l’Éternel, contre l’autel de Béthel et contre toutes les
maisons des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie”
Nous sortons parfois décontenancés de la lecture
de certains passages bibliques. J’ai découvert pour mon profit personnel et
pour ma meilleure compréhension des écrits sacrés, qu’une époque dans
l’histoire d’une nation expliquait souvent le comportement des individus. On
comprend mieux la vie décousue d’un Samson quand on sait qu’il vivait dans
un temps où " chacun faisait ce qu’il lui semblait bon ".
Samson était en fait ce qu’on appelle " un enfant du siècle ".
Ici, nous sommes en pleine révolution nationale qui
dégénère en apostasie spirituelle.
Un violent remous politique vient de déchirer la
nation en deux. L’unité nationale d’Israël vient de recevoir un coup
mortel dont elle ne se relèvera plus.
Dans la partie nord du pays, le souverain légitime,
Roboam, a été remplacé par un roi illégitime, Jéroboam.
Jérusalem, la capitale, a été remplacée par
Samarie.
L’adoration du Temple a été remplacée par les
hauts lieux de Béthel ;
les prêtres de droit divins par des usurpateurs des
fonctions sacerdotales ; l’autel de Jérusalem par une copie et, dans une
certaine mesure, Dieu lui-même a été remplacé par les veaux d’or. Voilà
un arrière-plan confus bien fait pour recevoir un avant-plan tout aussi confus.
Mais ce n’est jamais pour rien que la Bible nous
rapporte de tels récits. Il y a, pour ceux qui veulent la peine de chercher ou
de se laisser instruire, deux admirables leçons, l’une sur la sévérité de
Dieu et les rigueurs de sa loi, l’autre sur l’amour de Dieu et les richesses
de sa grâce.
C’est dans ce décor peu sympathique de
l’apostasie que nous apparaît un bien sympathique jeune homme. Nous ne
pouvons qu’admirer sa jeunesse, son zèle, son courage à affronter le roi Jéroboam,
son obéissance première à la vision céleste qui le fait se déplacer de Jérusalem
jusqu’à Béthel pour ne dire que quelques paroles, mais quelles paroles !
Quelle virilité dans sa réponse au roi : "Quand tu me donnerais la
moitié de ta maison, je n’irais pas avec toi ; je ne mangerai pas de
pain et je ne boirai point d’eau dans ce lieu ! ". Le zèle de
son Dieu l’absorbe à 100%. Nous l’aimons ce jeune homme, nous ne pouvons
pas faire autrement que l’aimer et rester chapeau bas devant lui.
Il vient de passer avec succès le cap de la première
épreuve. La tentation ouverte, les sollicitations de Jéroboam n’ont aucune
prise sur lui. Et si le diable ne s’était pas acharné sur sa jeunesse et son
inexpérience, nous n’aurions gardé de lui qu’une histoire fugitive peut-être,
mais combien grande dans sa brièveté.
Hélas, ce que le lion rugissant n’a pas réussi
à faire, un ange de lumière y arrivera. Ce que Satan n’est pas parvenu à
faire par Jéroboam, il y est arrivé par un vieux serviteur de Dieu. Quelle leçon
pour nous les chrétiens ! Quand nous ne sommes pas remplis du Saint
Esprit, nous sommes en danger d’être manipulés par Satan. Quand nous résistons
à Dieu, nous sommes enclins à céder au diable.
Nous sommes étonnés du terrible châtiment
qui est tombé sur le jeune homme, mais plusieurs détails auraient dû
l’alerter et éveiller en lui quelques soupçons :
1.
Dieu ne pouvait
pas se contredire
2.
L’ordre
qu’il avait reçu était trop précis pour qu’il soit changé.
3.
Il ne pouvait
se rétracter sans jeter le trouble dans les consciences touchées par son
intervention courageuse.
Et ce dernier point explique le châtiment
exemplaire qui a suivi sa faute. En cédant à la sollicitation du vieillard, sa
vie devenait le démenti de sa prédication. Et en la châtiant de la sorte,
Dieu corrigeait l’erreur de son prophète et sanctionnait (validait)
publiquement ce qu’il lui avait fait dire au roi et à la foule.
Quoiqu’il en soit, ce jeune homme reste pour nous
un héros de la foi, même si avant de périr sous la griffe et les dents du
lion il a dû penser comme Cyrano :
" C’est
égal, j’aurai tout raté, même ma mort,
Je meurs
assassiné, frappé dans une embûche,
Par
derrière, par un laquais, d’un coup de bûche ".
Mais nous, nous écrirons sur sa tombe, et il le mérite :
" Mort au champ d’honneur du combat de la foi "
Mais si la vie et surtout la mort du jeune prophète
nous apprend la sévérité de Dieu et les rigueurs de sa loi, la suite va nous
apprendre l’amour et la longue patience de Dieu car l’histoire du vieux
prophète est pleine d’enseignement.
Il avait été
jeune.
C’est là, je le sais, une lapalissade. Il avait
eu ses heures de gloire. L’Esprit de Dieu avait parlé par lui. Il avait connu
ces moments d’enthousiasme où la seule chose qui compte est de faire la
volonté de Dieu et d’annoncer son message tel qu’il l’avait reçu de lui.
Il y avait eu des pages exaltantes au livre de sa vie. Il avait blanchi sous les
harnais mais il était devenu non seulement un prophète âgé mais dans un sens
péjoratif un " vieux " prophète. La seule couronne qui lui
restait, c’était celle de ses cheveux blancs, et même celle-là, il était
en train de la perdre ! S’il avait ressemblé au jeune prophète
autrefois, il était en passe d’avoir une fin moins glorieuse que la sienne.
Le jeune homme était mort dans une embuscade peut-être,
mais au combat, debout, au champ d’honneur, tandis que lui était déjà mort
avant d’avoir fini sa vie. En termes militaires on dirait : Il n’est
plus dans l’active, il n’a pas été versé dans la réserve, il n’est
tout simplement plus disponible, c’est un déserteur.
Il devait passer ses soirées à feuilleter son
album de photo souvenirs et à réciter des vers : " Où sont les
neiges d’antan ! ".
Où sommes-nous dans tout cela ? Est-ce que le
portrait de cet homme, qui a été et qui n’est plus, ne serait-t-il pas le
portrait de quelques-uns parmi nous ce soir ?
II. Et pourtant,
ce n’était pas un faux prophète.
Cet homme ressemble plutôt à Lot le neveu d’Abraham
que nous trouvons confortablement installé aux portes de Sodome. Personne
n’aurait cru si l’apôtre Pierre ne nous l’avait révélé que Lot était
resté " le juste Lot " qui sentait son âme juste
s’irriter au-dedans de lui à la vue des abominations que commettaient les
gens de la ville (2 Pierre 2 :8). Non, je le redis, cet homme n’était
pas un faux prophète. Il avait fait avec Dieu l’expérience décisive de ce
que Jésus a appelé la nouvelle naissance, il était marqué intérieurement du
sceau de Dieu comme le sont tous les vrais croyants. Cet homme ressemble aux
vierges sages de la célèbre parabole, et je dis bien les cinq sages ;
elles dorment et lui aussi dort avec elles ; et peut-être que,
spirituellement parlant, plusieurs parmi nous ronflent à l’unisson avec elles
et avec lui.
Car, il faut le savoir, il n’a pas toujours dormi ;
non, il fut un temps où il était même très éveillé.
Quand donc
s’est-il assoupi ?
Il suffit de lire 2 Chroniques 11 :13-16.
" Parce que Jéroboam s’était établi
des sacrificateurs pour les hauts lieux et les boucs et pour les veaux qu’il
avait faits et qu’il avait repoussé les sacrificateurs et les Lévites, ceux
de toutes les tribus d’Israël qui avaient mis leur cœur à chercher l’Eternel
abandonnèrent
leurs banlieues et leurs possessions et vinrent en Juda et à Jérusalem pour sacrifier à l’Eternel,
le Dieu de leurs pères ".
Cela revient à dire que tant qu’il ne fallait
protester que du bout des lèvres, on pouvait compter sur lui. Mais quand il a
fallu protester par l’exemple et payer de sa personne, on ne l’a plus vu
nulle part. Pour continuer a être le serviteur de Dieu, à l’exemple des
autres il fallait tout quitter. Il est resté, et dès lors il s’est tu.
Les soucis de la vie, l’amour des possessions, du
confort, de ses aises dont nous a parlé Jésus dans la parabole du semeur et
qui sont si aptes à nous enlacer, avaient envahi sa vie comme le lierre
parasite enserre un arbre et le fait dépérir par étouffement. Il n’a pas
voulu trancher dans le vif, il a vécu avec un chancre dont il n’a pas voulu
se séparer et il est devenu un cancre de la vie spirituelle.
Le sommeil spirituel ne vient jamais sans cause. Si
on le veut vraiment, avec l’aide promise du Saint Esprit, chacun peut remonter
le cours de sa vie et il ne faudra pas chercher longtemps pour découvrir où,
quand et pourquoi l’assoupissement spirituel nous aura gagné. Dans la vie de
cet homme, cela portait un nom précis. Chez nous aussi cela porte aussi un nom
précis, je ne sais pas lequel mais chacun qui est concerné le sait et Dieu
aussi le sait.
Est-ce la lecture de ces chiffons de papier de la
presse à sensations dignes de la poubelle qui ont pris le pas sur la lecture de
la Parole de Dieu ?
Est-ce une amitié sentimentale qui se développe
avec quelqu’un qui n’est pas de la maison de la foi ?
Est-ce l’idole de la mode qui façonne les
mentalités au gré de ses extravagances au point d’annihiler toute capacité
de juger entre ce qui est décent et ce qui ne l’est plus ?
Est-ce la consultation de l’horoscope où l’on
fini par mieux connaître les douze signes du Zodiaque que les douze apôtres du
Christ ?
Est-ce la pornographie envahissante qu’on regarde
en cachette aux heures tardives sur le petit écran ? Est-ce ?…
est-ce… ?
Telles sont, parmi tant d’autres, les causes
d’endormissement qui peuvent envahir notre âme à tout moment.
III. Son
mensonge.
Voyons maintenant son mensonge.
Pourquoi ment-il ?
Sans but ? Juste
pour voir ce qui va arriver ? Par jalousie ? Pour être dans
l’opposition par plaisir ? Pour lui jouer un tour ? Les choses
spirituelles lui sont-elles devenues une plaisanterie ? C’était le péché
gratuit. Nous entrons ici dans la phase la plus sombre de sa vie. Ça vous soulève
le cœur. On ne peut s’empêcher d’en avoir un haut-le-corps. Il ment, il
ment froidement, délibérément avec une inconscience ou une perversion qui
nous dépasse.
Non seulement il ne sert plus Dieu ; non
seulement il se sert du Nom de Dieu, mais encore il se sert du Nom de Dieu pour
mieux mentir et mieux appuyer son mensonge. Et tout cela a commencé le jour où
il a refusé de souffrir pour son Dieu et de payer le prix de la séparation. Et
sa vie dès lors n’a plus été qu’une longue préparation pour le suprême
mensonge. Ne croyons pas qu’il a menti tout d’un coup. Voici les étapes de
son mensonge : il n’a pas protesté devant le mensonge du faux autel, des
faux dieux, des faux sacrificateurs (prêtres). Or, les plus grands mensonges
sont les mensonges religieux ; en sa qualité de prophète de l’Eternel
il aurait dû être le premier à les dénoncer. Mais il a accepté cette
situation mensongère sans protester, et comme en religion celui qui n’avance
pas recule, sans qu’il s’en rende compte il s’est installé dans cette
ambiance et il a été formé à son insu pour le jour de la grande trahison. Il
est tombé tellement bas, qu’aux versets 21 et 18, il mélange des vérités
et des mensonges avec une égale facilité ; il dit la vérité sans se
laisser influencer par elle et il manie la tromperie sans que sa conscience ne
proteste.
IV. Les conséquences.
Qu’est-ce qu’un mensonge, dira-t-on ? Une
bagatelle et moins encore puisque ce tout petit péché n’a été fait
qu’entre quatre yeux ! Mais ce péché fut la cause de la mort de son frère.
Nous ne saurions trop peser les paroles de l’apôtre Paul qui disait :
" Nul ne vit pour lui-même et nul ne meurt pour lui-même ",
et nous pouvons ajouter à la lumière de ce récit : " Nul ne pêche
pour lui-même ". Nous comptons pour peu, pensons-nous, mais il ne
faut jamais oublier que le diable est à l’affût de toutes les occasions et
qu’il met tout son poids dans nos péchés. C’est alors que nos paroles,
notre attitude, notre caractère, notre exemple pèsent lourdement dans la
balance de l’influence que nous avons sur les autres. Car on peut blesser et même
tuer par une aussi petite chose qu’un mensonge. Oui, un mensonge peut tuer une
réputation, ruiner un ministère, détruire une Assemblée, détruire un
mariage…il est jusqu’à des réponses ambiguës comme : " laisse
tomber " ou hypocritement condescendantes comme " c’est
quand même un brave ami ", ou hautement assassines comme " on
peut le comprendre "… rien de tel pour vous assassiner un homme.
C’est ce qu’a dit quelqu’un non sans humour, c’est lui passer la main
dans le dos par devant et lui cracher à la figure par derrière !
V. Le Réveil.
Nous arrivons maintenant à l’éveil de son âme.
Et cet épisode de sa vie nous dépasse encore plus
que celui que nous venons de voir et nous fait comprendre cette autre vérité
de la Bible : " Là où le péché a abondé, la grâce a
surabondé ". Non, dira Esaïe, " les pensées de Dieu ne
sont pas nos pensées et ses voies ne sont pas nos voies ". Jésus a
aussi dit " qu’il n’éteindrait pas le lumignon qui fume "
(Matt.12 :20), or ici il dégage une odeur âcre qui prend à la gorge et
vous donne la nausée. Mais le Seigneur, de son souffle divin va ranimer la
flamme de cette âme en perdition et, Ô chose stupéfiante, ce sera la mort
violente du jeune prophète qui sera l’instrument de son redressement
spirituel. En voici les étapes.
a)
Je vous décris la scène : des gens viennent dire qu’on a trouvé le
cadavre d’un jeune homme tué par un lion. A peine apprend-t-il la chose
qu’il s’écrie sans l’ombre d’une hésitation : "
C’est l’homme de Dieu qui a été rebelle à l’ordre de l’Eternel et il
l’a livré au lion ! ".
Mais comme il a dû dire cette phrase car c’est
ici que se situe le moment crucial de son retour à Dieu. Lui qui tout à
l’heure encore mêlait allègrement vérité et mensonge, sent tout à coup
une étrange émotion l’envahir. Jusqu’ici la vérité et lui suivaient des
chemins séparés. Il l’annonçait de sa bouche sans qu’elle trouve un écho
dans son cœur. Mais voici que tout change. Sa prophétie de tout à l’heure
lui revient, mais cette fois chargée de la puissance de l’Esprit de Dieu qui
convainc de péché, de justice et de jugement ; elle devient l’épée à
deux tranchants qui pénètre jusqu’à la division de son âme et de son
esprit et lui révèle les noires pensées de son cœur (Héb.4 :12,13).
Dieu s’est servi de lui pour parler aux autres mais maintenant, par l’effet
boomerang du Saint Esprit, Dieu parle à son cœur.
Son aveu.
Son exclamation au verset 26 que je cite
librement: " C’est l’homme de Dieu qui a été rebelle à
l’ordre de l’Eternel qui l’a livré au lion selon la parole que l’Eternel
m’avait dit de lui dire !", cette exclamation est d’une part la
reconnaissance de la vérité, et d’autre part l’aveu de sa culpabilité
dans la mort du jeune homme.
Son âme est fouettée par le remords, et il va
entreprendre dans la mesure où il le peut encore une réparation tardive, même
à titre posthume, des conséquences de son mensonge. Quelqu’un dira peut-être :
A quoi bon, ça lui fait une belle jambe maintenant que l’autre est mort !
A cela je réponds : il aurait pu ne pas partir et rester tranquillement
chez lui. Mais non, le lumignon se rallume, un feu intérieur qu’il n’a plus
connu depuis longtemps le dévore à nouveau. Dès lors il va dire et faire des
choses qui vont prouver la profondeur de sa repentance et l’authenticité de
sa foi retrouvée.
c)
Il fait la chose la plus extraordinaire qui soit. Alors que le fauve monte la
garde à côté de sa victime, il enlève sa proie au nez et à la barbe du
lion. Le roi des animaux médusé de cette audace en est comme muselé. Je ne
sais pas si vous vous représentez bien la somme de courage et de foi qu’il
lui a fallu pour faire un tel acte. Pour le comprendre et par comparaison,
essayez de prendre à un chien l’os qu’il est en train de ronger. C’est,
paraît-il la dernière chose à faire ; même les maîtres ne devraient
pas s’y risquer. Mais ici il ne s’agit pas d’un chien mais d’un lion. Et
lui qui a eu peur de braver les hommes, brave maintenant le lion !
Le feu de votre vie chrétienne est-il en train de
s’éteindre ? Le courage de témoigner pour Jésus vous a-t-il quitté ?
Suivez les étapes qui ont conduit cet homme à recouvrer son courage et sa foi
en passant par la repentance, et vous aussi vous ferez des prodiges, vous
pourrez à nouveau braver le " lion rugissant " dont parle 1
Pierre 5 :8.
d)
Il retrouve sa fonction de prophète. Il charge sur l’âne le cadavre que le
lion n’avait pas déchiré et à la tête de ce lugubre convoi, il traverse la
ville de Béthel, et cela probablement le jour de la fête. Imaginez l’effet
que cela a produit. Par cet acte de courage, il se solidarise avec le jeune
prophète et il désapprouve publiquement la conduite de Jéroboam. Il n’a pas
seulement retrouvé sa foi, son courage, son zèle, il a réintégré sa
fonction, il est de nouveau le prophète de l’Eternel.
Y a-t-il quelqu’un qui a laisser baisser la flamme
du service chrétien ?
Avez-vous abandonné les visites aux malades et aux
affligés ?
Avez-vous cessé de vous intéresser aux missions à
soutenir les missionnaires ?
Auriez-vous cessé de témoigner de la grâce qui
est en Jésus-Christ ?
Avez-vous déserté le poste que Dieu vous avait
confié autrefois et qui vous donnait tant de joie ?
N’avez-vous plus de joie à faire une visite, à
payer de votre personne ?
Voyez cet homme et le chemin de sa pleine
restauration et sachons qu’avec Dieu tout peut nous être rendu, tout,
sauf…. le temps perdu. Les temps sont mauvais nous dit l’apôtre qui ajoute :
Rachetez le temps ! (Eph.5 :16).
e)
Nous le voyons ensuite avertir et exhorter sa famille. Il a retrouvé sa
vigueur, son punch comme on dit aujourd’hui, au sein de sa famille. Sa
restauration est complète dans tous les départements de sa vie car quand Dieu
restaure un homme, il ne le fait pas à demi. " Venez, dit l’Eternel
à son peuple, si vos péchés sont comme le cramoisi ils deviendront comme la
neige ".
f)
Au verset 31 on l’entend dire à ses fils : " Elle
s’accomplira la Parole qu’il a criée de la part de l’Eternel contre
l’autel de Béthel. Quand je serai mort, vous m’enterrerez dans la sépulcre
où est enterré l’homme de Dieu, vous déposerez mes os à côté de ses os
". Il reconnaît que la mort même violente du jeune homme tombé dans une
embuscade, vaut mieux devant Dieu que la mort paisible d’un rétrograde,
qu’il vaut mieux mourir au combat terrassé par le péché que de vivre en
compromis avec le péché. Par ces paroles il reconnaît quelle a été sa fin
et il veut imiter sa foi (Héb.13 :7). Son désir d’être enterré aux côtés
de son jeune collègue exprime la plus profonde repentance, la plus grande foi
en la Parole de Dieu et le vœux intensément biblique : " Que je
meure de la mort des justes ! " (Nombres 23 :10).
g) Et
pour terminer, pour vous convaincre que le réveil de cet homme n’est pas le
fruit de mon imagination, je vous invite à lire les versets 16 à 18 du
chapitre 23 du deuxième livre des Rois : " Le roi Josias, ayant
vu les sépulcres qui étaient là dans la montagne envoya prendre les ossements
et il les brûla sur l’autel et le souilla selon la parole de l’Eternel
prononcée par l’homme de Dieu qui avait annoncé ces choses. Il dit :
Quel est ce monument que je vois ? Le gens de la ville lui répondirent :
c’est le sépulcre de l’homme de Dieu, qui a crié contre l’autel de Béthel
ces choses que tu as accomplies. Et Josias dit : Laissez-le ; que
personne ne remue ses os ! On
conserva ainsi ses os avec les os du (vieux) prophète qui était venu de
Samarie ".
h) Des
siècles ont passés depuis les événements du début. Mais Dieu n’a pas
oublié ses deux serviteurs. Alors que toutes les autres tombes sont ravagées
et souillées, deux tombeaux ne sont pas touchés ; celui du jeune homme
tombé au combat, qui nous enseigne les sévérités de la loi, et celui du
vieux prophète réveillé qui nous enseigne les richesses de sa grâce. Dieu a
fait cette promesse dans Apoc. 14 :13 : " Heureux dès à présent
ceux qui meurent dans le Seigneur afin qu’ils se reposent de leurs travaux car
leurs œuvres les suivent ".
C’est le prophète Osée qui nous montrera le
chemin qui conduit à la pleine restauration spirituelle par ces paroles que
l’on trouve au chapitre 14 de son livre : " Reviens à
l’Eternel ton Dieu car tu es tombé par ton iniquité. Apportez avec vous des
paroles : Dites-lui : Pardonne toutes nos iniquités et reçois-nous
favorablement ! "