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Dans la main de l'ennemi

PSAUME 107 : 1ère Partie

Si vous lisez le Psaume 107, vous voyez qu’il est naturellement divisé en 5 parties ; la première s’adresse à ceux qui sont dans la main de l’ennemi comme c’est écrit à partir du verset 2. Ce sera le titre de notre première analyse : " Dans la main de l’ennemi " ou: " souvenirs de l’occupation ".

Dans le 2ème paragraphe, à partir du verset 10, il s’agit de " ceux qui avaient pour demeure les ténèbres et l’ombre de la mort ", d’où le titre : " Une vie passée dans l’ombre ".

Le 3ème paragraphe commence au verset 17, il est question " des insensés qui par leur conduite coupable se sont rendus malheureux ". Ils sont responsables de l’état dans lequel ils sont, d’où le 3ème titre : " Mea culpa ".

Le 4ème paragraphe commence au verset 23, " ceux qui étaient descendus sur la mer dans des navires et qui travaillaient sur les grandes eaux virent les œuvres de l’Eternel " d’où le titre : " Les grands naufrages ".

Puis vient le 5me paragraphe, la doxologie du Psaume qui commence au verset 33, et nous l’intitulerons " Merveilleux changements ".

Aujourd’hui donc, nous commençons au verset 1 dont je vous lis les paroles :

"1.  Louez l’Eternel, car il est bon, car sa miséricorde dure à toujours !

2. Qu’ainsi disent les rachetés de l’Eternel, ceux qu’il a délivrés de la main de l’ennemi

3. Et qu’il a rassemblés de tous les pays, de l’Orient et de l’Occident, du nord et de la mer !

4. Ils erraient dans le désert, ils marchaient dans la solitude sans trouver une ville où ils pussent habiter.

5. Ils souffraient de la faim et de la soif ; leur âme était languissante.

6. Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses ; (ce verset revient 4 ou 5 fois) ;

7. Il les conduisit par le droit chemin, pour qu’ils arrivent dans une ville habitable.

8. Qu’ils louent l’Eternel pour sa bonté, et pour ses merveilles en faveur des fils de l’homme !

9. Car il a satisfait l’âme altérée, et il a comblé de biens l’âme affamée. "

" Dans la main de l’ennemi ! " C’est ce que dit la Parole de Dieu quand elle parle des hommes : ils sont dans la main de l’ennemi. Vous allez peut-être dire : " Mais, Fernand Legrand, vous croyez réellement que les hommes sont dans la main de l’ennemi ? C’est là une affirmation gratuite des théologiens, ou peut-être une phrase du Credo qui dit : " incapables de faire le bien ", mais est-ce que cette expression a une réalité correspondante ? "

Vous me direz peut-être : " Dans un monde en pleine évolution, en pleine émancipation, peut-on dire que les hommes sont dans la main de l’ennemi ? " Certes, l’apôtre Jean a dit sous l’inspiration du Saint Esprit : " le monde entier gît dans le malin ! ". Mais n’y a-t-il pas dans ce monde, des choses et des gens qui tranchent sur les autres et qui échappent à cette généralité ?  Est-ce que Jean n’a pas exagéré quand il a dit que le monde entier gît dans le malin ? " Hé bien non, Jean n’a pas exagéré. La Parole de Dieu n’exagère jamais. Le monde entier avec ce qu’il a de bon et de mauvais gît dans le malin. Et c’est pourquoi je rappellerai aujourd’hui devant vous des souvenirs d’occupation, des souvenirs de guerre, puisque la Bible au travers de ce Psaume 107 s’adresse à ceux qui sont dans la main de l’ennemi. Et j’espère que ça intéressera, même ceux qui n’ont pas connu la tourmente ou qui n’ont fait qu’en entendre parler ou qui en ont vu des extraits dans des films.

Quatre ans et demi.

Pendant quatre années, quatre longues années, nous étions dans la main de l’ennemi. Nous l’ étions avec les qualités et les défauts inhérents au pays que nous habitions. Notre bon argent était dans la main de l’ennemi, les pièces en nickel avaient disparu et on l’avait remplacé par de la monnaie de zinc ou à base d’aluminium ; c’est tellement vrai que 20 ans après la guerre il y avait encore une telle monnaie de zinc qui circulait.

Notre passé était aussi dans la main de l’ennemi, dans les écoles on n’enseignait plus l’histoire, nos monuments glorieux étaient mutilés ou déplacés ; l’hymne national n’était plus joué sinon en cachette et en sourdine ; le jour de la fête nationale n’était plus célébré, tout était dans la main de l’ennemi.

Nos gloires étaient là, mais nous n’en n’étions plus les maîtres. Les grands adolescents étaient là et on les couvait d’autant plus qu’on se demandait si à tout moment ils n’allaient pas être déportés. Le meilleur de notre production industrielle prenait une destination que nous désavouions. Tout, pendant 4 ans et demi était hypothéqué par la mainmise de l’ennemi.

Et c’est là, une image de notre monde aux formidables possibilités de bien, mais qui sont tout entières dans la main de l’ennemi. Nos meilleures institutions sont gangrénées à la racine. Prenez par exemple les institutions caritatives de toutes tendances, les ONG de toute appellation, Elles ont fait tant de bien et continuent à en faire ; je les approuve de tout mon cœur, mais on découvre qu’à leur tête, aux postes de commande il y a des hommes véreux une nuée de parasites qui vivent de la générosité publique en détournant une partie des fonds collectés à leur profit au point que des millions n’atteignent jamais les destinataires. Il ne se passe pas de mois que n’éclate un scandale financier au sommet de nos meilleures institutions. La Sécurité Sociale, crée pour le bien de la société est grugée par une armée de profiteurs inciviques qui ne pensent qu’à tirer la couverture de leur côté. Il me faudrait parler de la dilapidation des finances de l’État ; du contribuable de certains pays dont 60 % de ses impôts passent dans l’armement. Quand on voit ces immenses possibilités de bien bafouées, canalisées dans une mauvaise direction sans que puissions rien y faire, nous nous disons : " Non, la Bible ne s’est pas trompée, la Bible n’a pas dit une phrase hâtive en affirmant que " le monde entier gît dans le malin ". La Bible n’est pas grandiloquente, elle est sobre, réaliste et véridique ; nous pouvons être sûrs que chaque parole de la Bible est ce qu’elle prétend être, la Parole inspirée de Dieu.

 

La loi du plus fort.

Le Psaume que nous avons lu va maintenant nous montrer ce qui se passe quand on est dans la main de l’ennemi. Qui ne connaît pas cette phrase : ‘La loi, c’est le plus fort qui la fait’. Ceux qui ont vécu ces tristes années-là savent à quel point c’était vrai ! C’est le plus fort qui fait la loi.

Quoique encore jeune ces choses sont restées gravées dans ma mémoire, il y avait la loi du couvre-feu. A dix heures, plus personne dans les rues, couvre-feu général et, dès la nuit tombante, les lumières étaient éteintes. Il y avait les fouilles et les contrôles inopinés auxquels il n’eut pas été bon d’essayer de se soustraire, bon gré mal gré s’y soumettait. Et la preuve qu’on était bel et bien à la merci de l’ennemi c’est qu’à l’intérieur on grondait, on mâchait, remâchait, sa ruminait sa rancune et sa vengeance, mais on s’exécutait. On était dans la main de l’ennemi. Il faisait la loi et sa loi était la plus forte.

Et de même, dans la vie des hommes d’aujourd’hui, il y a aussi un ennemi qui impose sa loi, celle que la Bible appelle la loi du péché. C’est elle qui nous domine, c’est la loi du péché qui est la plus forte dans la vie des hommes et des femmes. Avant nous, beaucoup d’hommes et de femmes ont essayé de se libérer de cette loi du péché et ont pris des bonnes résolutions dans leur vie. Un grand homme, peut-être le plus grand qui ait passé sur cette terre, l’apôtre Paul a dit ceci : " Je sens dans mes membres une loi qui lutte contre la loi de mon entendement, je ne fais pas le bien que je veux, je fais le mal que je ne veux pas. Quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi ". Nous sentons en nous une force qui nous pousse à la dégringolade. Il y a une loi qui nous impose certaines actions que nous ne voulons pas faire. Oui mes amis, nous sommes dans la main de l’ennemi. Tout ce que l’homme ose dire c’est qu’il est libre, mais il le dit à voix basse, parce qu’il sait bien que s’il le criait plus haut, on ne le croirait pas !

 

On les aura !

Comme nous, pendant l’occupation, nous nous persuadions que nous étions libres. mais on ne le disait qu’à mi-voix. On faisait des chansons, on faisait des couplets, on se les chantait entre soi quand les ‘fridolins’ n’étaient pas là ; et quand ils y étaient, on se taisait ! Et la preuve qu’on était dans la main de l’ennemi, c’est que le soir, on écoutait la radio qui venait de Londres pour entendre une voix amie qui nous disait " Courage, on les aura ! "

Eh oui, mes amis, nous aussi, on les aura nos vieux péchés qui sont plus forts que nous. Mais quand est-ce qu’on les aura ? Quand est-ce qu’enfin on aura la victoire, quand ? Eh bien, c’est écrit au verset 6 "  Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses. " Ce n’est que quand nous crierons vers Celui qui peut nous sauver que nous pourrons être sauvés. Nous ne serons sauvés de cette loi du péché et de la mort que lorsque nous aurons compris que nos défaites ont une explication, c’est que nous sommes dans la main de l’ennemi et que pour être sauvés, il faut passer dans une autre main, la main percée de Jésus-Christ. De la main meurtrière et il faut passer à la main meurtrie ; il faut changer de main, autrement dit, il faut se convertir. " Ils crièrent à l’Eternel et il les délivra de leurs angoisses. "

 

Divisions.

Ce n’est pas tout ! Quand on est dans la main de l’ennemi, on est aussi sous le coup de la dispersion, d’une espèce de désintégration comme le dit le verset 3 où il est parlé de ceux qu’il a rassemblés de tous les pays, l’Orient, l’Occident, le nord et la mer. S’il les a rassemblés,  c’est donc qu’ils étaient dispersés. Eh bien, oui, quand on est dans la main de l’ennemi on est dans une atmosphère de désintégration. Je pense à la parole de Catherine de Médicis dont le principe était : ‘diviser pour régner’ ; diviser, désintégrer l’adversaire pour mieux l’assujettir.

Hitler et ses sbires avaient inventé la cabale d’une race supérieure - la race des Seigneurs. Et puis, d’autres races lui apparentées, et puis des races inférieures. Et c’est ainsi qu’en Belgique par exemple où il y a plusieurs ethnies, l’une d’elles qui étaient de descendance Germanique, étaient des petits cousins, donc un peu de la race supérieure. Hitler a renvoyé la presque totalité des prisonniers de guerre dans leur foyer tandis que les autres eux sont restés prisonniers pendant cinq ans. Est-ce que Hitler les aimait bien? Pensez-vous ! Tout ce qu’il voulait, c’était diviser pour régner, semer la brouille dans un peuple afin de mieux l’assujettir ! Je me souviens avoir rencontré un Gallois naïf qui m’a dit ceci : " Hitler en voulait aux Anglais mais il n’en voulait pas à nous, les habitants du Pays de Galle, au contraire, il nous aimait bien ! "  Bien sûr, qu’il disait les aimer mieux que les Anglais mais c’était dans le but de semer la zizanie parmi les nations, en vue d’en faire éclater l’unité pour mieux les conquérir.

C’est ce qui se passe quand on est dans la main de l’ennemi. Il vise à provoquer l’éclatement de l’humanité pour mieux l’assujettir. Alors que Dieu, lui, appelle à l’unité, le péché, lui, la fait éclater. Regardez comment le diable s’y est pris. Dans le jardin d’Éden, pour mieux détacher l’homme de Dieu, il a fait sauter le lien qui l’unissait à Dieu. Il a fait sauter l’unité de la famille : Caïn a tué son frère. Il a fait sauter l’unité linguistique : ils parlaient qu’une langue, et ils ne se sont plus compris. Il a fait ensuite sauter l’unité de Dieu : et alors qu’on ne connaissait qu’un seul Dieu, Dieu a été fractionné dans la pensée des hommes en une multitude de petits et de faux-dieux. Il y a eu le démembrement de la race humaine qui est issue d’un seul sang ; et aujourd’hui, l’éclatement est tel que les hommes sont dressés les uns contre les autres : la couleur de leur peau les sépare, le noir contre le blanc, le blanc contre le jaune, la gauche contre la droite, le riche contre le pauvre, les hommes contre les femmes, l’ouvrier contre le patron. Le Nord contre le Sud. Il y a un éclatement généralisé dans ce monde.

Quel est le remède ? Le remède, c’est le verset 6 qui reviendra comme un leitmotive  : " Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses. " Comment a-t-il fait ? Le verset 3 le dit : " Ceux qu’il a rassemblés. " Il les a rassemblés. Quand Dieu sauve, il rassemble cet éparpillement de forces, il recrée l’unité. Quand Dieu sauve un homme, il met fin à ces dispersions dont je viens de parler, il s’attache l’homme à lui-même. Écoutez le langage de l’épître : " Autrefois, vous étiez éloignés, mais maintenant vous avez été rapprochés par le sang de la croix. " Quand Dieu sauve un homme, il met fin au démembrement intérieur, il guérit son esprit et l’homme goûte enfin une paix intérieure qu’il ne soupçonnait pas. Et l’homme réconcilié avec son Dieu est réconcilié avec soi-même, et réconcilié avec son prochain.

En Jésus-Christ, Dieu met fin à ces dispersions, il unit le Juif et le païen, le barbare et le Grec ; il unit l’Éthiopien à la peau noire avec Philippe à la peau blanche ; il unit les hommes et les femmes. En Christ l’éclatement prend fin et l’unité, la véritable, est retrouvée, l’unité de l’Esprit dont il est aussi parlé dans l’épître aux Éphésiens.

 

Solitude.

Ce n’est pas tout ! Il y a encore autre chose quand on est dans la main de l’ennemi. Au verset 4, il est écrit qu’ils marchaient dans la … dans quoi ? dans la … dans la solitude. Quand on est dans la main de l’ennemi, on est solitaire par force. Quoique jeune encore, je me souviens qu’ on n’osait pas parler ouvertement aux voisins, sinon entre voisins bien connus. Le compatriote rencontré dans la rue pouvait être un traître à la solde de l’ennemi. Alors on vivait replié sur soi-même, dans ses pensées, dans ses opinions ; les murs pouvaient avoir des oreilles, on vivait dans un climat de méfiance, on devenait solitaire par précaution ou par obligation. On devait se faire violence, chacun vivait comme sur une île. Je me souviens quoique encore à l’école primaire c’était l’année où la RAF commençait à entreprendre ses grands bombardements sur l’Allemagne nazie; c’était en même temps la première vague d’espérance, on voyait déjà poindre la libération au loin, et des gosses remplis de patriotisme, sur les murs, partout, écrivaient un grand V à la craie ça faisait RAF V. Bien sûr que les Allemands n’ont pas trouvé ça à leur goût et la réaction a été prompte. Je me souviens qu’un jour, pendant la récréation, un des nôtres s’était faufilé à l’intérieur de la classe, et sur le tableau noir avec une craie il avait fait un grand RAF V. Quand l’instituteur a vu ça - et je savais qu’il était un patriote - il a dit : " Quel est l’idiot qui a fait ça ? ". Il a dû en quelque sorte se faire violence, il n’osait pas être lui-même. Quand on est dans la main de l’ennemi, il y a des départements où personne n’est admis. On était seul avec soi-même en attendant des jours meilleurs. Tout au plus, opposait-on à l’ennemi une résistance clandestine, mais c’était tout.

C’est aussi ce qui arrive quand on n’est pas réconcilié avec Dieu, quand on n’est pas converti, quand on n’a pas reçu la présence de l’Esprit de Dieu, on est solitaire. A l’intérieur, l’homme souffrira aussi, il sera comme sur une île et il ne permettra à personne de venir dans sa vie, il y a un coin de sa vie où il s’enfermera tout seul. Vous savez comme moi que l’homme a une vie publique, une vie privée et une vie cachée. Et là, dans sa vie cachée, il n’admettra personne, ni sa mère, ni sa fiancée, ni sa femme, ni son meilleur ami, ni même son confesseur, croyez-le. Il est tout seul. Il peut être l’être le plus loyal et le plus transparent, il y a des domaines où il ne laisse entrer personne, pas même Dieu. Mes amis, c’est alors qu’on fait cette expérience que la solitude peut être encombrante et que le néant peut peser d’un poids écrasant. Il y en a de ces gens seuls, au milieu d’une foule, dans leur famille, seuls, seuls ! Personne pour les comprendre, personne pour les suivre. Comme ce pauvre paralytique assis et couché au bord de la piscine de Béthesda attendait la guérison depuis 37 ans et qui a dit à Jésus cette phrase fataliste : " Je n’ai personne.... ". Et Jésus, mesurant l’immensité de sa détresse et de sa solitude a été pour lui l’ami le plus proche du monde. D’une seule parole il lui a rendu la mobilité et tout ce qui manquait à sa vie.

:Comme lui, ceux du psaume 107 " dans leur détresse crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses ". Chers amis, cette solitude dont j’ai parlé, elle peut être habitée par Celui qui a pris cette solitude à son compte, tellement qu’à un moment il s’est écrié : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ". Car sur la croix, Jésus lui aussi était seul, affreusement seul. Dieu le laissait à la solitude du péché qu’il portait pour nous et il en est mort. Et parce qu’il est maintenant vivant et qu’il est le Fils de Dieu il peut venir habiter en nous au point que nous pouvons dire comme l’apôtre Paul : " Ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi. " Écoutez Apocalypse 3 : 20 : " Voici, je me tiens à la porte et je frappe, je frappe à la porte de votre cœur. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, et je mangerai avec lui et lui avec moi. " Mes amis, ce coin de votre vie où vous ne laisseriez entrer personne, il peut être peuplé de sa présence qui change tout dans une vie. Et c’est ce qu’il fait encore dans ce début de 3me. millénaire pour les hommes qui crient vers lui et qui demandent le secours.

 

Vagabond !

Ce n’est pas tout ! Il est riche le Psaume. Au verset 4 il est aussi écrit qu’" ils erraient dans le désert. " Ils étaient errants, vagabonds, sans repos, cherchant une ville, est-il écrit, où ils pussent habiter, sans toutefois jamais la trouver. Retenons ceci : l’homme qui n’a pas changé de maître a pris sur lui la malédiction de Caïn. Vous savez ce que Dieu a dit à Caïn : " Tu seras errant et vagabond. " L’homme qui n’a pas Christ comme sauveur et maître est errant et vagabond. Vous allez me dire : " Pourtant, Monsieur Legrand, il semble que Caïn ne soit pas resté errant et vagabond ; qu’il a pu contourner la malédiction de Dieu. Avec sa famille, il s’est arrêté dans le pays de Nod, il a construit une ville, dans laquelle il s’est installé. Alors, me direz-vous, qu’est devenue pour lui la sentence divine : ‘Tu seras errant et vagabond’ ?  Retenons ceci : le péché fait de l’homme un vagabond dans l’â me. Et c’est là, et pas ailleurs, dans son âme que l’homme ne trouve pas un lieu habitable. C’est là, à l’intérieur, qu’il est un vagabond sans cesse à la recherche de quelque chose qui lui échappe. Et il a beau peupler sa vie avec des jouets, sa cuisine avec des machines, son salon avec des meubles, ses loisirs avec du plaisir, il a beau ancrer le fruit de son travail dans la terre qui l’a vu naître avec de la pierre et du fer, rien ne le satisfait. Pourquoi ? Parce que Dieu a dit : " Tu seras errant et vagabond. "

Comprenez donc que si l’homme n’était que matière, la matière le satisferait. Si l’homme n’était qu’un être qui passe, ce qui passe devrait le combler. Mais quoi qu’il possède, rien ne le satisfait entièrement. Pourquoi ? Parce la Bible dit que Dieu a mis en l’homme la pensée de l’éternité et que seul l’Eternel peut le combler. L’homme est et reste un vagabond jusque dans sa recherche du vrai bonheur. Toute sa vie est une poursuite du bonheur qu’il le cherche en vain sans le posséder jamais.

L’homme est un vagabond dans le temps. Le temps le pousse. Quand j’étais petit, il y avait une chanteuse que certains d’entre vous aux cheveux gris avez peut-être entendue, Berthe Silva, qui chantait ‘Si l’on pouvait arrêter les aiguilles’. N’est-ce pas qu’ il y a des heures de la vie où l’on voudrait que ça s’arrête. Le jour des fiançailles, des épousailles, certaines heures particulières ; on voudrait suspendre le temps, mais si on peut arrêter le battement de la pendule, on ne peut pas arrêter le temps qui nous emporte. L’homme est un vagabond dans le temps, le temps le pousse et le chasse dans un vagabondage sans fin.

 

Pélerin !

Dites-moi, mes amis, s’il y a un remède à cela ? Oui, il y en a un. C’est encore et toujours le verset 6 : " Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses. " Vous allez me dire : Mais qu’est-ce qu’ils ont trouvé ? Eh bien, le verset suivant le dit.: " Il les conduisit pour qu’ils arrivent dans une ville habitable. " Alors que malgré tous leurs efforts ils n’en trouvaient pas, l’Eternel, lui les a conduit dans un lieu habitable. Et c’est ici que nous apprenons qu’il suffit d’une nuance pour tout changer. Il ne faut parfois pas grand-chose pour changer la vie de quelqu’un. Au vagabond de l’âme qui crie vers lui, Dieu répond en faisant de lui " une nouvelle créature " et changer le vagabond en pèlerin du salut.

Je ne sais pas si vous avez saisi la nuance. Quelle est la différence?  Apparemment aucune ! Un vagabond et un pèlerin c’est bonnet blanc et blanc bonnet ! Eh bien non : lorsque que Caïn a entendu la réprobation de Dieu : " Tu seras errant et vagabond ", il a essayé de trouver la parade en fondant une ville, mais il est resté le vagabond qui n’a pas de but, sinon d’errer ici et là, de s’attacher à tout et à rien. Il avait sa ville mais son esprit, ses aspirations ont continué à vagabonder. Abraham, lui, n’avait même pas de ville. Jésus n’avait même pas un lieu pour reposer sa tête. Mais Abraham et Jésus étaient des pèlerins. Le pèlerin, lui, a un but, contrairement au vagabond qui n’en a pas. Celui qui a trouvé Jésus-Christ n’est plus un vagabond du bonheur, il est un pèlerin du bonheur. Un bonheur qui est un avant-goût du ciel est venu habiter dans son âme ; et ce bonheur-là, il ne va plus le chercher dans des drogues, dans des stupéfiants, dans de l’alcool, dans des plaisirs. Ce bonheur-là, habite dans son cœur depuis que Jésus est venu habiter en lui. Il est devenu un pèlerin du bonheur.

Celui qui a accepté Christ comme son Sauveur n’est plus un vagabond dans le temps, il est un pèlerin dans le temps. Il est devenu un enfant de l’éternité et, par le Saint Esprit qui est en lui, une parcelle d’éternité est venue habiter dans son âme. Il va vers quelque chose, vers un but. Voilà, ce qui se passe quand on a Christ comme Sauveur personnel.

 

Langueur.

Mais ce n’est pas tout. Je voudrais vous faire voir au verset 5 que quand on est dans la main de l’ennemi, il est écrit : "  Ils souffraient de la faim et de la soif " et " leur âme était languissante ". Quand on est dans la main de l’ennemi, la vie est languissante. C’est une vie au ralenti, c’est une vie en veilleuse, c’est une vie pauvre. Je me souviens, pendant cette occupation, nous nous permettions de faire des choses qu’aujourd’hui nous ne ferions plus. Nous nous permettions de porter des habits qu’aujourd’hui nous mettrions au rebut. Quand la guerre a éclaté j’étais un jeune adolescent, c’est l’âge où les garçons poussent deviennent rapidement comme des perches à haricots. En 4 ans et demi, j’ai eu deux paires de souliers, pas plus. Mon père qui avait quelques rudiments de cordonnerie m’a fait une paire de souliers avec de la garniture de fauteuil et a taillé des semelles dans un vieux pneu d’automobile. J’avais quand même des souliers à me mettre aux pieds. A leur vue un des copains m’a dit dans le patois que tout vrai Chtimi comprendra : ‘Et duc ché que t’as eu ché biaux sorlé-là ! ! ! ? (où c’est que t’as eu ces beaux souliers !?) En 4 ans et demi, je n’ai eu qu’un seul costume, rien qu’un ! J’avais 12 ans quand je l’ai eu. j’en avais 17 à la libération. Je ne sais pas si vous vous représentez ce qui se passait : mon costume qui se rétrécissait toujours un peu plus à mesure que je grandissais ! Les manches, qui étaient assez longues au début tout doucement se raccourcissaient non pas parce qu’on le passait à l’eau, mais parce que mes bras, eux s’allongeaient ! Si bien qu’un jour, les manches du costume, ourlets défaits, arrivaient à mi-coude ! Et mes pantalons, eux, dont ma mère avait défait les bords, puis redéfait, puis rallongé devenait trop court... et seule une interminable paire de bretelles faisait descendre l’entre-jambe à hauteur des genoux. Oui j’ai vécu ce peu glorieux état de chose. Oh, on finissait par s’y habituer un peu, d’autant plus que les autres n’étaient pas logés à meilleure enseigne. Il suffisait de voir celui d’en face pour savoir où on en était soi-même.

 

L’Antillais.

Mais un jour, cette humeur badine a changé mais pas pour le mieux. Ah, je me souviens de ce jour-là ! Bien que jeune encore j’avais trouvé un travail temporaire dans une marbrerie ; vu la guerre, mes études ont dû être interrompues. Un matin, en me rendant à mon travail j’ai croisé dans la rue un noir Antillais. D’où il sortait, je n’en sais rien Jamais je n’avais vu un noir comme ça ! J’ai eu comme un coup de soleil dans les yeux en le regardant ! Vous allez me dire : ‘Mais enfin, Fernand Legrand, soyez sérieux  ! On n’a pas un coup de soleil en regardant un noir ! Eh bien, je vous garantis que oui. Cet homme était habillé....comment vous dire : il portait un beau costume brun, il était tiré à quatre épingles ; il avait une gabardine crânement pliée sur l’avant-bras, quelle élégance ! Il avait des souliers vernis, il marchait au milieu de la rue - il n’y avait plus de trafic à cette époque - il faisait claquer ses belles chaussures sur les pavés, il avait ouvert tout grand son journal qu’il lisait tout en marchant fièrement. Quelle allure il avait ! Avec mon ami, nous avons dit : " Mais d’où il sort-il celui-là ? Quel costume ! Si nous en avions un pareil, on le mettrait tout juste le premier de l’an, et encore ! " C’est bien la première fois de ma vie que j’aurais voulu être Antillais ; vraiment, oui, je vous assure que je l’ai envié.

Mais, pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Eh bien, parce que cela m’a réveillé au sentiment de mon indigence ! Quand je l’ai vu lui, si chic dans son bel habit, c’est alors que je me suis vu, comme je ne m’étais jamais vu! C’est ce que veut nous dire ce Psaume 107 : une vie sans Dieu, est indigente et languissante. Oh ! Je sais, nous pouvons faire semblant de nous accommoder de nos échecs, de nos bassesses, de nos petitesses, d’autant plus que le voisin ne fait pas mieux. Mais il suffit parfois d’entrer en contact avec une vie différente, avec un vrai chrétien qui vit sa vie sur un plan élevé pour nous faire tout à coup mesurer la pauvreté de la nôtre. Et alors on comprend que les aspirations qu’on ressent là à l’intérieur, ce ne sont pas que des chimères, puisque on le voit vécu dans la vie de quelqu’un d’autre ; c’est donc possible d’avoir une âme bien habillée, des sentiments qui sentent bon, la bonté, la fidélité, la fraîcheur du ciel et qui font envie aux autres. C’est alors l’éveil de l’âme où on se découvre pécheur, perdu, lamentable, un petit homme, alors qu’on voudrait être un grand homme. Qui va nous délivrer de cette angoisse ? Toujours la réponse est dans le verset 6 : " Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses. "

 

L’abondance !

Regardez ce que dit le verset 9 : " Il a comblé de biens l’âme affamée. ". Je me souviens aussi, du jour de la libération, quand les armées alliées sont arrivées, quand on a enfin été libres et que les biens de consommation ont réapparus. La libération nous a introduits dans une vie d’abondance. Et je l’ai eu, mon premier costume ! Il était brun comme celui de ce noir antillais. Oui, je me souviens, je les ai eus mes premiers bons souliers et je me souviens encore de la marque ! Je l’ai eue aussi ma gabardine, et moi aussi par beau temps je la portais crânement pliée sur l’avant bras ! Oui, j’ai eu tout ça aussi, mais je ne l’ai pas eu avant la libération. Et je souligne : pas avant, mais après ! Il faut de même que le Libérateur vienne d’abord nous délivrer pour nous introduire dans une vie d’abondance. Pas de vie véritable avant d’avoir reçu Jésus-Christ comme Sauveur personnel. Ce que Christ donne, c’est une vie avec des nouvelles dimensions, de nouvelles possibilités, de nouveaux horizons. Le Seigneur a dit : " Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son sein. " (Jean 7 :38)

 

Le seul chemin.

S’il y a ce soir, parmi nous, quelques amis qui se sentent dans la main de l’ennemi, dont la vie est solitaire et pauvre, eh bien, qu’ils crient à l’Eternel. Il vous fera trouver le chemin de la vie abondante ; Jésus a dit : " Je suis le chemin. " Vous allez peut-être me dire : Fernand Legrand, oui c’est assez vrai ce que vous dites, mais moi je n’ai pas suivi ce chemin-là. Je le sais, et c’est pourquoi, vous et moi, nous avons erré dans les angoisses décrites dans le Psaume 107. Et si la croix a été dressée dans la vie de Jésus, c’est parce que vous et moi nous avons emprunté un autre chemin que le bon. Si un jour une croix a été dressée et que Quelqu’un y a été pendu, c’est parce que les erreurs commises sur ce chemin-là et que vous regrettez aujourd’hui ont dû être payées par un acte dont la valeur était supérieure à la faute. La faute, c’est les péchés que nous avons commis . L’acte réparateur, c’est la mort de Jésus-Christ sur la croix du Calvaire. Et devant cette croix, un homme qui avait tout gâché dans sa vie, a fait lui aussi l’expérience des gens du Psaume 107. Il est dit d’eux qu’ils crièrent parce qu’ils étaient dans l’angoisse et qu’ils ont trouvé le droit chemin qui les a conduit à une ville habitable. Cet homme, c’était le brigand crucifié avec Christ. Comme les hommes du Psaume 107 ; lui aussi a crié : " Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. " Lui aussi était dans l’angoisse. Il s’est en quelle que sorte frappé la poitrine en disant : " C’est justice, nous recevons ce que méritent nos crimes. " Les hommes du Psaume 107 ont trouvé le droit chemin ; lui aussi. Le " droit chemin " était là, crucifié à côté de lui. Il a dit de lui : "  Celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. " Les hommes du Psaume 107 ont trouvé une ville pour habiter et lui aussi ; Jésus lui a dit : " Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. " Oui, ils ont crié, et certains l’ont fait littéralement pour être sauvés, crier ! Je pense aux deux aveugles de la ville de Jéricho. Ils ont crié : " Fils de David ! " Les gens leur ont dit : Taisez-vous ! Mais ils ont crié plus fort ! Et le Seigneur les a entendus et les a sauvés de leur triste situation où les avait plongé leur cécité.

Mes amis, criez au Seigneur même si d’autres voix se joignent à la vôtre. Il y a des voix qui veulent étouffer la vôtre pour que le Seigneur ne vous entende pas. A vous d’insister ce soir et de lui crier : " Fils de David ! Fils de Dieu, aie pitié de nous, aie pitié de moi ! Tu vois ma détresse, tu vois ma solitude, tu vois mon angoisse, je suis dans la main de l’ennemi, je veux être sauvé aujourd’hui ". Dites-lui : " Seigneur, sauve-moi ce soir. " Confiez-lui ce que vous avez de plus précieux au monde, le salut votre âme. Donnez-vous au Sauveur des hommes. Mettez votre main dans la sienne, abandonnez-vous à lui et vous serez sauvés. Il vous fera trouver tout ce que les hommes du Psaume 107 ont trouvé. Le voulez-vous? Il vous appartient de décider. Recueillons-nous un instant dans la prière que je vous invite à suivre et que vous pouvez dire à Dieu comme si elle était la vôtre.

 

Prière finale.

Seigneur notre Dieu, quand nous ouvrons ta Parole, nous y trouvons la vérité. Nous nous regardons dans cette Parole et nous découvrons le vrai visage de notre vie. Ce que tu dis, c’est vrai. Quand tu nous parles de captivité, quand tu nous parles de lois plus fortes que notre volonté, quand tu nous parles de solitude, quand tu nous parles de vie misérable et languissante, tout cela c’est vrai. Mais c’est aussi vrai quand tu nous parles de délivrance, quand tu nous parles d’une ville où notre âme puisse habiter et nos cœurs se reposer. Quand tu nous parles de rassasiement, de joie, de repos, ce n’est pas moins vrai.

Et pour que nous entrions dans ces choses, pour que nous passions d’un état à un autre état, tu as envoyé le Prince de la vie pour qu’il goûte la mort à notre place, pour qu’il entre dans notre captivité, pour qu’il la porte et pour qu’il nous en sorte. Seigneur, nous te remercions de ce qu’aujourd’hui le Jésus est vivant et de ce qu’il peut accomplir ses promesses ; qu’après avoir fait l’expiation de nos péchés sur la croix, il peut nous remettre nos péchés et il peut nous donner l’Esprit Saint qui renouvelle les vies.

Seigneur, tu sais quel est l’état de chacun ce soir, quelles sont les angoisses intimes, les problèmes cachés, les choses que l’on n’avouerait jamais à personne, tu connais la honte intérieure qu’il nous est arrivé d’éprouver, les espoirs vains, les efforts répétés et infructueux. Seigneur, révèle Jésus à ceux qui ne le connaissent pas et que dans un seul élan de leur foi, ils saisissent toutes les promesses que tu as faites en Lui Seigneur, sauve-s-en quelques-uns ce soir. Et si nous n’avions pas assez bien parlé ce soir, toi, Seigneur, dans le silence de la nuit, parle mieux que nous ; continue à faire entendre ta voix.

Nous te le demandons au nom de Jésus-Christ, amen !

 

 

J’ai tout remis entre tes mains

Ce qui m’accable et qui me gêne,

Ce qui m’angoisse et qui me peine,

Et le souci du lendemain,

J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains

Ce lourd fardeau porté naguère

De mes péchés, de ma misère,

Et le pourquoi de mon destin,

J’ai tout remis entre tes mains.

 

J’ai tout remis entre tes mains

Dissentiments, haines amères,

Les luttes et toutes les guerres,

Ce qui sépare les humains,

J’ai tout remis entre tes mains.

 

J’ai tout remis entre tes mains

Que ce soit la joie, la tristesse,

La pauvreté ou la richesse,

Ombres et lumières du chemin,

J’ai tout remis entre tes mains.

 

J’ai tout remis entre tes mains

Que ce soit la mort ou la vie,

La santé ou la maladie,

Le commencement ou la fin,

J’ai tout remis entre tes mains.