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Une vie passée dans l'ombre

PSAUME 107 : 2ème Partie

Hier soir, nous nous sommes arrêtés au verset 9 ; maintenant, nous reprenons au verset 10 qui ouvre la deuxième des cinq sections que contient ce psaume 107. Dans la première, " Ceux qui étaient dans la main de l’ennemi ", j’ai puisé dans mes souvenirs d’occupation et j’en ai tiré des parallèles avec les temps que nous vivons.

Aujourd’hui, il s’agit d’une autre catégorie de personnes. Au verset 10, il s’agit de

"10.  Ceux qui avaient pour demeure les ténèbres et l’ombre de la mort. Ils vivaient captifs dans la misère et dans les chaînes. " Pourquoi ?

"11. Parce qu’ils s’étaient révoltés contre les paroles de Dieu, parce qu’ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut.

12. Il humilia leur cœur par la souffrance ; ils succombèrent, et personne ne les secourut.

13. Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses ;

14. il les fit sortir des ténèbres et de l’ombre de la mort, il rompit leurs liens.

15. Qu’ils louent l’Eternel pour sa bonté, et pour ses merveilles en faveur des fils de l’homme !

16. Car il a brisé les portes d’airain, il a rompu les verrous de fer. "

Une vie passée dans l’ombre. C’est le titre de la réunion de ce soir, c’est plutôt le titre du paragraphe que nous avons lu. L’une des préoccupations dominantes de notre siècle, c’est le problème de l’habitation. Puisqu’il faut vivre quelque part, et souvent pendant très longtemps, on n’aime pas habiter n’importe où. Il y a des coins où l’on n’aimerait pas habiter, par exemple à l’ombre des cyprès de l’avenue du cimetière, ou dans un coin insalubre sous un ciel enfumé, ou sur le versant d’une colline exposée au nord, ou au sein d’une interminable rangée de maisons où chacune d’elle ressemble à l’autre comme une goutte d’eau ressemble à une autre goutte d’eau.

Non ! On veut autre chose que ça, on veut du grand air, du soleil, de la lumière qui entre à flots par de larges baies vitrées. On veut une maison qui ait du caractère, de l’allure et un cachet personnel. Toutes légitimes que soient ces aspirations, elles ont, hélas, rarement une contrepartie spirituelle. Ces sites enchanteurs, ces maisons agréables et coquettes, tout ça c’est bon pour le corps, pour le temporel, mais notre âme qui est éternelle, elle doit se contenter de n’importe quoi. Le dernier des recoins, c’est assez bon pour l’âme. Ainsi durent réfléchir les hommes du Psaume 107. Pensez-y ! Ils se contentaient de vivre dans les ténèbres, à l’ombre de la mort, c’est incroyable ! Avoir tant de bon goût pour les choses qui passent, avoir tant de mauvais goût et de médiocrité pour les choses qui durent éternellement. Ils ont élu domicile dans les ténèbres, à l’ombre de la mort s’il vous plaît !

 

L’attrait de l’obscurité.

On doit se poser une question : y aurait-il donc un attrait dans les ténèbres pour aller y habiter ?’ Eh bien oui ! Moi je connais des gens qui élisent domicile dans les quartiers interlopes des vieilles villes où il y a encore des coins à taudis. La cour des miracles ! Eh bien, c’est là qu’ils vont habiter. Pourquoi ? Pourquoi, pensez-vous ? Pour mieux y continuer leurs affaires louches! Et c’est la même chose dans le domaine de l’âme. Si les hommes préfèrent les ténèbres, c’est pourquoi ? Le Seigneur nous épargne toute spéculation sur ce sujet ; dans l’évangile de Jean, au chapitre 3, il dit : " La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière " Pourquoi ? " Parce que leurs œuvres étaient mauvaises, car quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient point à la lumière de peur que ses œuvres ne soient dévoilées. "

En français, nous avons un proverbe qui dit : ‘Qui se ressemble s’assemble’. Il y a comme cela des gens - et j’en étais autrefois, avant de connaître Christ - ils vont avec le péché comme le hibou va avec la nuit ; ça va ensemble. La lumière les handicape, ils ne retrouvent leurs moyens que lorsqu’ils ont l’occasion de faire le mal. Ils aiment les ténèbres parce qu’ils sont eux-mêmes ténèbres. Entre les ténèbres et eux, il y a quelque chose qui correspond. Voyez-vous, la nuit est de la même couleur que le péché ; alors, elle est un manteau propice pour y faire toutes sortes de turpitudes ; et c’est pourquoi il y a un attrait indiscutable pour les endroits les plus invraisemblables, selon l’état intérieur de l’homme.

Regardez, l’évangile nous raconte l’histoire extérieure d’un homme ; il habitait dans les sépulcres, il vivait parmi les morts, c’était dans des tombeaux qu’il passait le plus clair de son temps. Ca, c’est son histoire extérieure. Mais l’évangile nous raconte son histoire intérieure ; il était possédé par une légion de démons. Voilà la raison ! S’il habitait là, c’est parce que dans sa vie intérieure, il y avait quelque chose qui ne marchait pas. Il y a toujours une relation de cause à effet. Ce n’est pas pour rien que les hommes aiment les ténèbres, c’est parce que, dit le Seigneur, leurs œuvres sont mauvaises. Je me rappelle - dans mon propre cas, avant de connaître le Seigneur Jésus comme mon sauveur personnel - l’idée de Dieu, ou tout ce qui était sensé représenter Dieu, la Bible, les réunions, les chrétiens, la prière, les cantiques, la vie chrétienne et surtout la séparation d’avec le monde, tout cela ça m’était insupportable, tant que je ne me suis pas mis en règle avec Dieu.

Oui, il y a un attrait indiscutable dans le péché ! Il y a parfois de bonnes raisons pour le commettre. Mais, me demandera-t-on: ‘En quoi consiste cette ombre dans laquelle ils avaient élu domicile, d’où vient-elle et qu’est-ce qui la provoque ? Eh bien, aussi étrange que cela puisse paraître,- et ce n’est que la moitié de la réponse - ce qui provoque l’ombre, c’est....Dieu lui-même ! Ca vous semble étrange, n’est-ce pas ? D’autant plus que la Bible dit " que Dieu est lumière et qu’en lui il n’y a pas de ténèbres. " Pas d’obscurité en Dieu !

Dieu ou dieux ?

Mes amis, ce qu’il faut savoir c’est que notre Dieu, le Dieu que nous adorons, que nous aimons et par qui nous sommes aimés, n’est pas un Dieu comparable aux dieux de l’Antiquité. Ces dieux-là n’étaient pas dérangeants pour la conscience. Les hommes devaient se sentir à l’aise devant des dieux aussi faillibles que ceux-là ; et le côté ténébreux de l’âme humaine découvrait dans ces dieux-là des côtés tout aussi ténébreux. Ces dieux de la mythologie et de l’Antiquité avaient le don de mettre la conscience au large. Ces dieux-là, on pouvait les acheter, on pouvait les tromper, les corrompre, on pouvait biaiser avec eux, on pouvait tricher avec eux. C’était l’une des particularités des dieux égyptiens, on pouvait tricher avec eux. L’homme pouvait regarder ces dieux en face. Devant des dieux pareils, l’homme n’était pas troublé. Leur lumière était si diffuse, si ténue, qu’elle ne gênait guère l’esprit le plus ténébreux.

Mais, mes amis, quelle différence quand on arrive devant le Dieu de la Bible ! Quel éblouissement en face de Jésus-Christ ! Quand on sent le regard du Seigneur, son regard pur vous descend jusqu’au fond de l’âme ; quand on voit sa vie sans faille, quand vous l’entendez dire sans aucune prétention de sa part, regardant ses interlocuteurs dans le blanc des yeux, il leur dit : " Lequel d’entre vous me convaincra de péché ? " Le Seigneur est apparu sans gloire, avec le seul éclat de ses vertus et de sa vie parfaite. Et l’homme ne l’a pas supporté. Qu’eusse été si Jésus était venu dans toute sa gloire ? L’homme n’a pas pu supporter l’aperçu humain de la personne de Dieu. L’homme s’est retiré dans l’ombre. La conscience des hommes n’a pas pu regarder sans ciller l’éclat moral de Jésus-Christ. Et ils ont dit : " Ôte, ôte, crucifie, nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ". Jésus les gênait. Pourquoi ? Parce qu’il était la lumière du monde.

Et, être dans les ténèbres, qu’est-ce que c’est ? Mais c’est tout simplement tourner son dos à Jésus-Christ. C’est fuir là où la lumière n’est pas. Nous avons lu au verset 11 : " Parce qu’ils s’étaient révoltés contre les paroles de Dieu. " Et quel est l’un des titres de Jésus-Christ ? Il est la … dites-le ! Il est la Parole ! Le prologue de l’évangile de Jean dit " Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu ". Ainsi, être dans les ténèbres, c’est tout simplement s’éloigner de Jésus-Christ. C’est se révolter contre lui. C’est rejeter la Bible qui est à la fois Parole de Dieu et " une lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier " comme le dit si bien le Psaume 119, ou la ranger dans un tiroir et se bien garder de la lire jamais

C’est ça, se révolter contre les paroles de Dieu. C’est tourner le dos à Dieu. Qu’est-ce qui se passe quand vous tournez le dos au soleil ? Votre ombre est là, devant vous. Être dans l’ombre, c’est tourner le dos à la lumière. Et à peine l’homme a-t-il tourné son dos à Dieu que son ombre est là à ses pieds et il prend conscience de la position qu’il a prise vis-à-vis de Dieu. Et c’est alors que sa souffrance va commencer. L’homme qui tourne son dos à Dieu souffre parce cette ombre le gêne. Alors, il va essayer de dépasser son ombre, essayez de courir plus vite que cette ombre-là ! Il va essayer de balayer son ombre. Mes amis, essayez un peu de le faire ! Ce n’est que dans les Bandes dessinées que ça arrive, seul Lucky Luke tire plus vite que son ombre ! Alors que ce serait si simple, il n’y a qu’à pivoter sur soi-même et faire  demi-tour ! Et l’ombre est derrière ! Demi-tour, ça veut dire se convertir, car conversion veut dire demi-tour. Il n’y a que ça à faire ! Ce n’est pas plus compliqué que ça !

Une ombre plus grande.

Mais le danger pour l’homme, c’est d’en avoir tellement assez de voir les ombres de sa vie,  c’est d’essayer de noyer cette ombre-là dans une ombre plus grande. Pendant les canicules, quand le soleil darde ses rayons ardents, on a tellement chaud qu’on cherche l’ombre d’un grand mur ou des platanes. Cette ombre est là, c’est le moyen de faire disparaître la nôtre. Et là, vous n’avez plus d’ombre, elle a tout simplement disparu, et vous pouvez respirer plus à l’aise.

Mes amis, le monde est là et il vous offre son ombre comme refuge. Si vous en avez assez de Dieu, allez dans le monde. Quand vous y serez, ce sera fini, il n’y aura plus d’ombre car dans le monde plus rien qui vous rappellera que vous avez tourné le dos à Dieu. Rien ! Allez sur un stade de football, allez voir les films pornos, allez au théâtre, allez en discothèque, rien ne vous rappellera que vous êtes pécheurs et perdu. Rien ! Le monde est là pour vous couvrir de son ombre à lui : plus de problème de conscience, plus d’ombre à vos pieds, on respire enfin, on y est tellement plus à l’aise mais il faut savoir qu’on ne l’y est jamais que... momentanément !

Les champions de l’ombre.

Eh oui ! mes amis, Dieu seul est lumière, Christ est lumière, la Bible est lumière et celui qui s’en éloigne trouvera l’ombre quel que soit le nom qu’il lui donne. Relisez dans la Bible, l’histoire de Caïn que nous avons rapidement évoquée hier Pour échapper au sombre souvenir de son péché, il s’enfuit loin de la face de Dieu, il construit une ville et tel l’empereur Néron il inventa de nouveaux plaisirs. Mais il ne put échapper au regard de Dieu qui le poursuivait sans cesse et il finit par s’enfermer dans la nuit noire de la tombe dans l’espoir d’y échapper. Mais là aussi comme l’a si si bien dit Victor Hugo : " l’œil était dans la tombe et regardait Caïn . Il fut le chef de file d’une civilisation qui s’acheva dans le terrible  jugement du Déluge.

Regardez Jonas, le serviteur récalcitrant qui s’enfuit - où s’enfuit-il ? A Tarsis, croit-il. Pensez-vous ! Il s’enfuit loin de la face de l’Eternel nous dit le texte sacré. Tout est ombre dans ce récit, dans la tempête, dans la voix du pilote, dans le tirage sort et jusque dans le ventre du cachalot....

Regardez le Fils Prodigue qui s’en va loin de la maison de son père. Qu’est-ce qu’il trouve dans ce pays éloigné dans lequel il a mis tant d’espoir? Des pourceaux à garder, d’infectes carouges à manger; et le récit se serait terminé dans la plus noire tragédie si la grâce de Dieu n’y avait amené la lumière du pardon.

Mes amis, si quelqu’un veut trouver l’ombre, eh bien, que tout simplement il s’éloigne de Jésus-Christ. Qu’il se fasse l’émule de Caïn, ou de Jonas, ou du fils prodigue. Qu’il s’en aille loin de Dieu. Il trouvera l’ombre, mais une fois là, qu’il sache - et nous arrivons à notre troisième question - quel est le vrai visage de cette ombre ?

Son vrai nom.

Verset 10 : " Ceux qui avaient pour demeures les ténèbres et l’ombre, l’ombre de la mort. " Voilà son vrai nom, ce n’est pas l’ombre tout court. C’est l’ombre de la mort. On met quelque chose entre soi et Dieu, on s’y cache et on croit mieux respirer. C’est ce que j’ai cru moi aussi ; tout jeune adolescent j’ai dit : " fini les Assemblées du dimanche, à moi le premier jour de la semaine et tous ceux qui suivent, hors de ma vue le carcan de la religion ". Et j’ai respiré plus facilement dans le monde, je me suis senti un moment plus à l’aise. Oui, on y est plus à l’aise, " mais de moins haute mine " a ajouté Cyrano de Bergerac qui entre temps était devenu mon maître à penser. Et puis, on découvre que cette ombre dans laquelle on a cru pouvoir s’évader et souffler un peu, c’était l’ombre... de la mort ! Ca, on n’y a pas pensé ! Allez donc trouver, liberté, refuge et protection, dans la désobéissance qu’offre une vie sans Dieu et je vous garanti qu’avant longtemps, jeunes gens et jeunes filles, votre répit va se changer en dépit !

Les hommes du Psaume 107 ont tôt fait de découvrir ce qu’était cette ombre. Il en est dit trois choses:

Premièrement, au verset 10 " Ils vivaient captifs dans la misère et dans les chaînes. " Cette ombre-là, ce n’est pas une libération, ce n’est pas une protection, c’est une captivité. Ca me rappelle - j’en reviens à ce que j’ai dit hier soir - cette année 1940 où nous avons été envahis par les armées nazies. Eh bien, Hitler, n’est pas venu nous faire la guerre, non, non, non et non ! J’étais en Belgique à cette époque, il est venu nous protéger contre les méchants Français et les méchants Anglais ! Voilà ce qu’il a fait ! Il est venu nous mettre sous son ombre. Et pendant 4 ans, on a vécu sous sa protection, mais c’était une protection contre la délivrance. C’était une protection contre la liberté. Croyez-vous que l’on puisse trouver un abri dans la désobéissance ? Cela devient vite une prison !

Regardez le Fils Prodigue, pour en revenir à lui, il est allé trouver protection sous la coupe, à l’ombre du monde. Et là, dans la grande vie qui s’est offerte à lui, il a vécu sur ses réserves, il a vécu sur l’argent de son père et, retenez-le, là, il n’y a pas eu de renouvellement,. C’est comme une plante que vous descendez à la cave : elle vivra, oui, mais elle vivra sur ses réserves. Elle va épuiser ses réserves sans pouvoir se renouveler comme une plante qui est en pleine terre. Et tout doucement, elle va s’étioler. Et c’est ce qu’il a fait ! Il a vécu sur les réserves de son père et puis tout d’un coup, il n’y avait plus rien. Eh bien, maintenant qu’il est vidé, le fils prodigue, maintenant qu’il n’a plus rien, que le monde lui rende un peu de ce qu’il lui a donné ! Vous savez ce qui est écrit ? " Personne ne lui donnait rien ". C’est exactement ce que dit le verset 12 de notre Psaume 117: " Il succombèrent et personne ne les secourut. " Ce sont les mêmes mots. Personne ne les secourut,. L’ombre de la mort, la désobéissance, le péché, c’est une captivité et non un secours.

Deuxièmement, au verset 10 il est ajouté : " Ils vivaient captifs dans la misère. " La vie dans le monde, la vie dans le péché, c’est une misère. Et qu’est-ce que la misère ? Ce soir je vais me permettre de philosopher un peu. Les philosophes ne m’emballent pas, je les trouve un peu compliqué. Mais aujourd’hui, je sors un peu cette réserve et vous me permettrez de faire un brin de philosophie. Nous allons d’ailleurs le faire ensemble.

Qu’est-ce que la misère ? Eh bien, la misère c’est plus que végéter, c’est ne pas avoir accès à ce qu’il y a de meilleur. La force de la misère, c’est la comparaison.

Tenez, par exemple, des centaines de générations de femmes ont fait la lessive souvent dans l’eau froide d’un lavoir en plein air. Retroussant leurs manches, elles tapaient le linge sur une planche de bois, puis elles y allaient de l’huile de coude, du savon et de la brosse à main. La lessive, quelle corvée ! Mais, des centaines de générations de femmes ont fait ça et elles ne se sont pas plaintes. Pourquoi ? Parce que tout le monde faisait comme ça. Come si fan tutti ! Demandez un peu à une femme d’aujourd’hui de faire la lessive comme ça ! Ce serait la révolution en jupon !

Aujourd’hui, tout endimanchées ces dames mettent le linge dans un trou, le savon dans un autre trou, de l’index elles poussent sur un ou deux chiffres et poum ! , ça part et tout se fait tout seul. Ca trempe, ça chauffe, ça lessive, ça rince, ça essore et ça sèche même sur certains modèles de lessiveuses. C’est pourquoi je dis ceci : la misère c’est la comparaison. Ce qui rend la pauvreté insupportable, ce n’est pas la pauvreté, c’est la présence de la richesse qui fait la comparaison. Ce qui révèle la misère d’une vie souffreteuse, c’est la présence d’une vie épanouie. Ce qui révèle la misère d’une vie passée dans l’ombre, c’est une vie passée dans la lumière.

Et pour que nous sentions notre misère - et c’est là le but que Dieu poursuit - il est écrit dans l’épître de Jacques: " Pécheurs, sentez votre misère. " Pour que nous la sentions, Dieu a mis a mis en nous le goût de la perfection. Il a mis en nous son image, et cette image de Dieu que nous portons en nous, elle nous fait éprouver la misère d’une vie de péché. Et pour l’accentuer encore, le Seigneur fait passer devant nous la vie de son Fils. Et quand nous voyons la vie de Jésus, et puis la vie d’un apôtre Paul, ou même d’un apôtre Pierre, cela nous fait sentir notre misère profonde et cela, activé par le Saint Esprit, nous fait nous frapper la poitrine et nous sentir misérable au point de faire l’expérience la plus universelle qui soit : " Je ne fais pas le bien que je veux et même je fais le mal que je ne veux pas " On dit alors comme Paul avant sa conversion sur le chemin de Damas : " Misérable que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort ? " Et ce n’est qu’une fois arrivé à ce point qu’on désir en sortir.

Troisièmement, c’est une humiliation, c’est écrit au verset 12 : " Il les humilia par la souffrance. " La vie dans l’ombre, c’est plus qu’une misère, plus qu’une captivité, plus qu’un danger, c’est aussi une humiliation et une souffrance Je voudrais vous poser une question à laquelle je ne vous demanderai pas de répondre à haute voix, mais intérieurement : " Depuis combien de temps, êtes-vous entrés dans l’ombre ? " C’est-à-dire, ‘Depuis quand avez-vous dit : Non, l’évangile, je n’en veux pas ; certes j’irai aux assemblées de l’Eglise de temps en temps pour faire bonne figure et ne pas choquer mes proches, mais basta, fini, je mets une croix dessus ! Il faut que je vive, il faut que jeunesse se passe !’

Quand vous avez pris cette décision, il y a cinq ans ou cinquante ans, votre ombre était devant vous - nous revenons à ce que nous avons dit tout à l’heure - et votre ombre mesurait, disons, tant. Et là, bien haut dans le ciel, le soleil de la grâce de Dieu était à son zénith, et vous êtes allé noyer votre ombre dans celle du monde. Vous avez couru, vous avez acheté, vous avez vendu, vous avez prospéré, vous avez construit, et pendant tout ce temps-là le soleil de la grâce de Dieu, tout doucement, amorçait sa courbe descendante ; il s’est abaissé sur l’horizon de votre vie. Et voici que vous avez reçu une invitation ces jours-ci : L’évangéliste Fernand Legrand vient dans votre ville. Vous avez dit : Tiens, la prédication de l’évangile, il serait peut-être temps de penser à mon âme. Et vous êtes ici ce soir pour y penser. Et vous faites bien ! Vous êtes ici pour vous exposer de nouveau au soleil de la grâce de Dieu. Vous êtes venu pour faire le point, comme on dit. Et que remarquez-vous ? Le soleil a baissé sur l’horizon de votre vie et votre ombre, elle, a tout simplement grandi, oui, tout simplement grandi ! C’est-à-dire que le temps n’a pas arrangé les choses. Les péchés n’ont pas perdu de leur aridité, vos problèmes n’ont pas diminué de proportion. A 20 ans, vous aviez des problèmes grands comme ça, maintenant, ils sont grands comme ça ; ce qui mesurait un mètre il y a 10 ou 20 ans, mesure maintenant dix fois plus. Oh, la terrible découverte d’avoir repoussé à plus tard, et l’humiliation de s’apercevoir que les années qui passent ne font que grandir les ombres de votre vie et rendre plus difficile l’acceptation du salut !

Coucher de soleil.

Je voudrais vous parler solennellement ce soir. Je vous demande une grande attention. Nous vivons dans une époque où l’ère de la grâce touche à sa fin. La lumière de l’évangile est comme le soleil à son coucher. Il s’abaisse sur l’horizon et se couche. Certes, il continue à briller sur d’autres mondes mais je crois que le soleil de la grâce de Dieu se couche sur notre Occident christianisé. Nous, Européens, nous avons atteint les temps prophétiques où se pose la question d’Esaïe 21 :11: " Sentinelle, qu’en est-il de la nuit ? Et la sentinelle répond  : Le jour vient, et la nuit aussi ". Deux choses : pour d’autres que nous, c’est le jour qui vient ; pour notre Occident, c’est la nuit. Mes amis, les ombres grandissent aujourd’hui dans notre civilisation moderne. C’est la fin du jour. Et la preuve c’est que les lignes d’ombre ne sont plus très nettes. On ne peut plus tracer une ligne de démarcation sûre. Quand le soleil est bien haut, on sait où il fait sombre et où il fait clair. Mais quand le soleil est bas, on ne sait plus exactement où il fait noir et où il fait clair.

Mes amis, nous sommes entrés dans le clair-obscur de l’apostasie. On ne sait bientôt plus ce qui est bien et ce qui est mal. Quand je me suis converti c’était encore à peu près clair. Il y avait des valeurs morales - qu’on appelle aujourd’hui judéo-chrétiennes – valeurs qu’on ne discutait pas. C’était comme ça, on les acceptait ! Aujourd’hui, tout est remis en question et on a une réponse à tout, une justification pour tout. Tout est décrié jusqu’aux fondements même de la foi. Il est écrit dans le Psaume 11 :3 " Si les fondements sont détruits, que fera le juste ? " Pourquoi ? Parce que quand le Soleil de Justice baisse, les lignes d’ombre ne sont plus très nettes. La lumière de Dieu sombre derrière les collines et l’ombre dont je parle va bientôt faire place à la réalité de la nuit. Jusqu’à maintenant, ce n’est encore que l’ombre. Mais bientôt, ce sera la mort tout court. Et elle peut devenir une réalité pour n’importe qui d’un instant à l’autre. Et alors, une fois passé cette ligne souvenez-vous de ce que a écrit le grand poète italien Dante, sur le fronton de son enfer: " Abandonnez toute espérance, vous qui entrez ici ". Plus d’espérance, c’est fini.

Heureusement, comme on dit en français, tant qu’il y a vie, il y a espoir. Et l’ombre, malgré les menaces qu’elle renferme, elle n’est quand même que l’ombre et on peut en sortir. Ce qui n’est pas le cas de la cas de la Géhenne dont a parlé Jésus.

Que faut-il faire ?

Qu’ont fait les hommes du Psaume 107 ? Écoutez-les : " Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses ". Si quelqu’un qui crie au Seigneur, la promesse du prophète Malachie (4 :2) est pour lui: " Il fera briller sur vous le soleil de justice avec la guérison  dans ses rayons ". Oui, mes amis, si vous criez à Christ, si vous l’appelez dans votre vie ce soir, il y aura guérison pour vous. Regardez cette pauvre femme dont l’histoire nous est rapportée par le médecin Luc dans le chapitre 13 de son évangile ; depuis dix-huit ans elle était courbée en deux par le démon ; elle faisait comme un angle droit à mi-corps ; elle ne pouvait voir que le bout de ses pieds, elle ne pouvait voir que son ombre. De quelque côté qu’elle se tourne c’était toujours son ombre qu’elle voyait. Le Seigneur est venu, il l’a touchée, elle s’est redressée, elle a vu le soleil, elle a vu le ciel. Vous êtes peut-être comme elle, vous ne voyez que les choses de cette terre, vous ne voyez que la pointe de vos pieds, que votre ombre. Le Seigneur veut vous redresser ce soir, vous faire pivoter pour mettre votre ombre derrière vous et pour le contempler, Lui qui est la lumière du monde et en qui il n’y a en lui point de ténèbres (1 Jean 1 :5).

Mais, pour nous sortir de l’ombre, pour nous en sortir, le Seigneur Jésus a dû y entrer. Il est venu là où nous étions. Regardez l’ombre dans la vie du Seigneur. Relisez le récit de la passion, le jardin de Gethsémané pendant la nuit ; que d’ombre dans ce récit ! " Mon âme est saisie d’angoisse jusqu’à la mort. " Il frémit, tremble, il pleure, il sue du sang. C’est la nuit, c’est le baiser de Juda. Quelle nuit, quelle ombre ! Puis c’est le tribunal, le jugement inique, puis c’est la croix. Il est midi, et à midi le soleil s’en va et c’est la nuit contre nature qui s’installe. C’est dans notre nuit qu’Il entre, il y entre pendant les trois heures sombres de la croix. Puis, c’est le grand cri de l’abandon, puis c’est la mort ; il entre dans la nuit de la mort. Il entre là où nous sommes. Et tandis que le corps du Seigneur descend dans le tombeau, son âme va dans le séjour des morts aussi appelé le Hadès . C’est là qu’on trouve ce dont il est parlé dans le verset 16, " les portes d’airain, les verrous de fer ", c’est là qu’il est descendu. Pendant des millénaires la mort avait été invaincue. Jésus y est entré à son tour et le troisième jour le verrou a sauté ! Le troisième jour, il est ressuscité. L’ombre et la mort avaient lâché prise. Une puissance plus grande était entrée dans leur domaine et le Seigneur en sortait victorieux. C’était l’accomplissement de la promesse : " Il a brisé les portes d’airain, il a rompu les verrous de fer. "

Résultats.

Et à cause de la mort et de la résurrection de Jésus, plus aucune puissance au monde ne pourra s’opposer à la délivrance de ceux qui crient vers le Seigneur dans leur détresse pour qu’il les sauve de leur angoisse. Mes amis, l’enfer camperait-il autour d’une âme, Satan aurait-il mis 20 années, 30 années, pour préparer quelqu’un pour l’enfer, quand Jésus-Christ passe, quand Jésus-Christ parle, cet homme, cette femme, ce jeune sera sauvé. Vous pourriez même dire de quelqu’un:  Cet un homme fini, jamais il ne sera sauvé ! Mes amis, parce que Jésus a brisé ces portes d’airain et a rompu les verrous de fer, cet homme peut être sauvé.

Que l’ennemi allume des nouveaux bûchers, qu’il invente de nouvelles tortures ou de nouveaux plaisirs, quand une âme criera à Jésus-Christ, cette âme sera sauvée. Il y a dans l’Apocalypse une promesse où le Seigneur dit : " Je suis celui qui ouvre et il n’y a personne qui ferme. " Et il a fait sauter les portes d’airain et les verrous de fer. J’ai côtoyé des hommes qui étaient enfermés dans des péchés tels qu’on aurait pu croire que ni rien ni personne ne pouvait les en sauver, Jésus-Christ est passé dans leur vie et ils sont sortis du péché. J’ai côtoyé des hommes et des femmes chez qui Satan avait enlevé la clé de la connaissance, le Seigneur est passé dans leur vie, il a parlé, ils ont été sauvés. J’ai rencontré des buveurs, vous auriez dit d’eux : ‘ils ne seront jamais sauvés’. Le Seigneur est passé, ils ont été sauvés. J’ai connu des hommes liés entre eux et des femmes liées entre elles par l’amour impossible et coupable de la sodomie ; l’expression " les verrous de fer " n’est pas trop forte pour expliquer le sentiment qui les liait entre eux. Christ est entré dans leur vie et ils sont redevenus libres. Aucun de système de verrouillage ne résiste à Jésus-Christ.

Vous pouvez - je ne vous connais pas, ou presque pas - vous pouvez venir à lui tel que vous êtes, avec vos problèmes, avec votre cas particulier, avec la chaîne qui vous lie et les passions qui vous retiennent, le Seigneur sera à la hauteur de votre cas. Faites comme les hommes du Psaume 107, criez vers le Seigneur, appelez-le dans votre vie et vous expérimenterez cette merveilleuse délivrance que le Seigneur a promis en ces mots : " Celui que le Fils affranchit, il sera réellement, réellement libre. " Eh bien ! Appelez-le, donnez-lui votre cœur, confessez-lui votre vie passé, ajoutez foi à ses promesses et soyez sauvés ce soir.

" Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. "

Finale.

J’invite maintenant chacun à se recueillir et à fermer les yeux. Nous allons avoir une minute de silence, et dans ce silence que rien ne viendra troubler, je demande à chacun de se mettre devant son Créateur, devant sa conscience, devant son Sauveur. Vous êtes dans l’ombre, vous ne pouvez pas vous en sortir vous-mêmes. Alors, tournez-vous vers le Seigneur, avouez-lui ces ombres, confessez les obscurités de votre passé, croyez dans son sacrifice, acceptez-le comme votre Sauveur et laissez-vous sauver par lui ce soir. Nous restons courbés, c’est la minute de vérité. Avec vos propres mots, mais intérieurement, adressez-vous à Lui et donnez-vous à Lui ce soir. Prions. Nous restons recueillis. Si les mots ne vous viennent pas, peut-être, aimeriez-vous prendre mes paroles à votre compte et les dire à Dieu comme si elles étaient les vôtres. Si elles vous conviennent, répétez-les après moi, non pas avec les lèvres, mais avec le cœur et dites-lui : " Seigneur, je suis dans les ténèbres, je ne vois pas clair, je tourne en rond, je ne sais pas où je vais. Mais je veux sortir de cet état, je veux être sauvé ce soir et je crie vers toi : Ô, mourant du calvaire, Ô toi le Prince de la vie, je capitule ce soir, je sors de ma nuit, je me donne à toi maintenant. Pardonne-moi, et sauve-moi ce soir ". Amen !