1 Rois chapitre 19, versets 14 à 21
2 Rois chapitre 3 versets 11 et 12
Le thème choisi pour aujourd’hui c’est : Elisée,
le verseur d’eau. Je vais vous lire les textes qui s’y rapportent. Ce
matin, nous aurons une réunion d’appel à la consécration et au service et
cet appel s'adressera plus particulièrement aux jeunes.
Dans
le 1er livre des Rois au chapitre 19, je vous lis un épisode de la
vie du prophète Elie, à partir du verset 14 :
« Une
voix lui fit entendre ces paroles : Que fais-tu ici Elie ? Il répondit :
J’ai déployé mon zèle pour l’Eternel, le Dieu des armées ; car les
enfants d’Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels,
et ils ont tué par l’épée tes prophètes ; je suis resté, moi seul,
et ils cherchent à m’ôter la vie. L’Eternel lui dit : Va, reprends
ton chemin par le désert jusqu’à Damas ; et quand tu seras arrivé, tu
oindras Hazaël pour roi de Syrie. Tu oindras aussi Jéhu, fils de Nimschi, pour
roi d’Israël ; et tu oindras Elisée, fils de Schaphath, pour prophète
à ta place. Et il arrivera que celui qui échappera à l’épée de Hazaël, Jéhu
le fera mourir ; et celui qui échappera à l’épée de Jéhu, Elisée le
fera mourir. Mais je laisserai en Israël, sept mille hommes, tous ceux qui
n’ont point fléchi les genoux devant Baal et dont la bouche ne l’a point
baisé.
Elie
partit de là, et il trouva Elisée, fils de Schaphath, qui labourait. Il avait
devant lui douze paires de bœufs, et il était avec la douzième. Elie
s’approcha de lui, et il jeta sur lui son manteau. Elisée, quitta ses bœufs,
courut après Elie, et dit : Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, et
je te suivrai. Elie lui répondit : Va et reviens ; car pense à ce
que je t’ai fait. Après s’être éloigné d’Elie, il revint prendre une
paire de bœufs qu’il offrit en sacrifice ; avec l’attelage des bœufs,
il fit cuire leur chair, et la donna à manger au peuple. Puis il se leva,
suivit Elie, et fut à son service. »
Quelques
pages plus loin, dans le 2ème livre des Rois et je lis au chapitre 3
le verset 11 :
« Mais
Josaphat (c’est
le roi de Juda, le royaume du sud) dit : N’y a-t-il ici aucun prophète
de l’Eternel, par qui nous puissions consulter l’Eternel ? L’un des
serviteurs du roi d’Israël répondit : Il y a ici Elisée, fils de
Schaphath, qui versait l’eau sur les mains d’Elie. Et Josaphat dit : La parole de l’Eternel est avec lui. »
Ensuite,
dans le Nouveau Testament, dans l’épître aux Philippiens, je lis au chapitre
2 et au verset 22 , la recommandation de l’apôtre Paul concernant Timothée : « vous
savez qu’il a été mis à l’épreuve en se consacrant au service de l’évangile
avec moi comme un enfant avec son père ».
Au
commencement, Dieu...
La
Bible débute par cette parole pleine de majesté : « Au
commencement, Dieu…». Dieu est au commencement de toutes choses ;
c’est ce que nous dit le prologue de l’évangile de Jean, en parlant de Jésus-Christ,
« Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu ».
·
Dans l’épître
aux Colossiens au chapitre 1er au verset 17, il est dit de Jésus : « Il
est avant toutes choses et toutes choses subsistent par lui. Il est la tête du
corps de l’Eglise, il est le commencement… »
C’est-à-dire que tout a commencé par lui ; les mondes physiques,
les mondes spirituels, l’Eglise, et il en est ainsi dans la vie de ceux
qu’il appelle à son service ; c’est de lui que tout part, c’est lui
qui prend l’initiative.
·
Le prophète Jérémie
au début de son ministère est appelé par Dieu, et il dit au chapitre 1 et
verset 4 : « la parole de l’Eternel me fut adressée en ces
mots : Avant que je t’eusse formé dans le sein de ta mère, je te
connaissais et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré et
je t’avais établi prophète des nations. »
·
Israël, le
peuple de Dieu pourra dire : « L’Eternel m’a appelé dès ma
naissance, il m’a nommé dès ma sortie des entrailles maternelles. »
·
L’apôtre
Paul, dira de son ministère dans l’épître Galates au chapitre 1er
et au verset 15 : « Il a plu à celui qui m’avait mis à
part dès le sein de ma mère, de m’appeler par sa grâce et de révéler en
moi Son Fils. »
·
Dans l’Evangile,
lorsque Nathanaël étonné, a posé au Seigneur Jésus la question lui
demandant d’où il le connaissait, Jésus a répondu : « Avant
que Philippe t’appelât, je t’avais vu sous le figuier, je te connaissais. »
Dans
le récit que nous avons lu dans le livre des Rois, c’est la même vérité
qui ressort ; c’est Dieu qui prend l’initiative de l’appel d’Elisée ;
il envoie le prophète Elie et il lui dit : « tu oindras Elisée
comme prophète à ta place ».
Au
commencement de tout service, de toute vocation, il y a l’appel de Dieu.
Quelle sécurité pour le restant d’une vie de savoir que Dieu en est le
commencement, qu’il en est le déroulement et qu’il en sera la fin. C’est
vrai pour chacun de nous, car dans l’épître aux Ephésiens au chapitre 2 et
aux versets 8 et 9, il est écrit que « nous sommes son ouvrage, nous
avons été créés en Jésus-Christ pour des bonnes œuvres qu’il a préparées
d’avance, afin que nous les pratiquions. » S’il les a préparées d’avance,
c’est que Dieu est au commencement de tout appel, et de tout véritable
service.
Mais
si Dieu est au commencement, notre responsabilité, c’est d’entrer dans
cette préconnaissance de Dieu, et de montrer l’estime que nous donnons à
l’honneur qui s’y attache en y répondant favorablement. Car il est vrai que
nous pouvons donner une fin de non recevoir aux appels de Dieu. Dieu n’oblige
personne à se convertir ; il n’oblige personne à le servir. Dieu peut
nous convaincre, il peut nous presser, il peut nous obliger à entendre sa
parole, mais il nous appartiendra toujours de répondre à son appel. Dieu ne
bousculera jamais personne dans son ciel ; personne ne sera sauvé contre
son gré et personne ne servira le Seigneur de force et cela est ici illustré
dans la biographie du prophète Elisée.
Camper
le personnage.
Voyons
ensemble comment les choses se sont passées :
Je
vais me permettre de faire une assez longue introduction sur le prophète lui-même.
Nous connaissons très peu de choses sur la première partie de la vie d'Elisée.
Il avait certainement eu des
parents pieux qui lui ont donné un nom avec une signification spirituelle car
Elisée veut dire : Dieu est salut. Il a passé sa jeunesse dans une
famille aisée, il a grandi dans un cadre rural, dans le domaine de ses parents
et il a participé à la vie active d’une exploitation agricole. Et comme les
jeunes d'aujourd'hui rêvent d’avoir le permis de conduire qui leur donnera,
sinon la liberté, tout au moins un sentiment d’autonomie, eh ! bien,
Elisée, jeune aussi, a attendu avec impatience le moment où il aurait
le permis de conduire le tracteur de l’exploitation familiale, en
l’occurrence une paire de bœufs ! En quelques années, il s’est élevé
au niveau des plus habiles ouvriers de son père au point que nous le
trouvons ici à la tête de toute une section de labourage composée de onze
ouvriers ; il met la main à la pâte, il fait le douzième et conduit
lui aussi son attelage de bœufs. Son avenir est assuré, il n’a plus
maintenant qu’à continuer l’entreprise familiale.
Quelle
âge devait-il avoir ? Cela n’est pas dit dans la Bible, mais il ne
devait être ni trop jeune, ni trop vieux. Il était plutôt jeune car il
n’avait pas encore, semble-t-il, de charge de famille, mais il était quand même
assez âgé pour prendre des décisions importantes; s’il s’en réfère à
ses parents pour partir, et cela nous montre qu’il était encore assez jeune,
il n’écoute cependant que son propre conseil pour abattre une splendide paire
de bœufs, puis casser la charrette et en faire du feu.
Cette initiative nous montre qu’il avait atteint une certaine maturité
et une certaine indépendance qui n’est pas celle de la prime jeunesse. Voilà
donc campé notre personnage, ni trop jeune, ni trop vieux ; c’est, je le
sais, une réponse de Normand, mais
je n’en ai pas d’autre.
Quand
et où ?
Voyons,
maintenant, quand et où l’appel de Dieu lui a été adressé. Je remarque que
ce n’était pas un jour de sabbat, ça aurait pu l’être. Ce n’était pas
dans une assemblée extraordinaire, ça aurait pu l’être . Ce n’était
pas un jeudi de l’Ascension comme aujourd’hui à Pont-de-Beauvoisin en Isère !
ça aurait pu l’être. Ce n’était pas dans une réunion missionnaire, ce
n’était pas lors d’une réunion de prière ; ça aurait pu l’être.
Ce n’était pas au cours de la pause repas ; il ne rêvassait pas à des
choses supra-naturelles, il n’a pas eu une extase, il n’a pas entendu des
voix et il n’a pas reçu de vision particulière, remarquez que ça aurait pu
l’être. Ce n’était pas dans aucune de ces occasions-là. Non, il
travaillait au labour des champs ; il a reçu son appel pendant la tâche
quotidienne. Et c’est très
important parce que cela veut dire que pour Elisée, Dieu n’avait pas à
arranger des situations spéciales, ni à lui préparer des décors extérieurs
particuliers. Dieu connaissait ses dispositions intérieures, il était
disponible depuis longtemps, Dieu pouvait venir le chercher n’importe quand et
n’importe où, il était prêt !… est-ce que nous sommes prêts à la
visite inopinée de notre Dieu?
Ainsi,
le Seigneur est venu le prendre derrière la charrue, comme il a pris David
derrière le troupeau, comme il a pris Pierre et Jean à leurs filets de pèche,
comme il a pris l’évangéliste Moody dans son magasin de chaussures, comme il
a pris Charles Studd à son université… Dieu est venu sans crier gare, comme
dans le cas de Lévi qui était au bureau des recettes, la plume à la main, le
Seigneur est venu et lui a dit : « suis-moi ! »…
Et
avant qu’Elisée ait eu le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, un
homme qu’il savait être le prophète Elie est venu vers lui et d’un geste
ample, sans s’y reprendre à deux fois, il a jeté son grand manteau sur ses
épaules. Il ne lui a fallu qu’une seconde pour comprendre l’immense portée
de ce geste : Dieu le choisissait pour être le successeur du plus grand
prophète d’Israël.
Successions
à prendre.
Je
fais maintenant une parenthèse d’application pratique pour notre temps. Mes
amis, aujourd’hui il y a aussi des successions à prendre ; des
missionnaires ont atteint et dépassé l’âge de la retraite, et ils
continuent, vaille que vaille, sur le champ de mission, attendant quelqu’un
qui va reprendre des postes devenus vacants ou en train de l’être. Qui va les
reprendre ? Quand je pense aux évangélistes itinérants qui parcourent
nos pays francophones, il y a aussi des postes qui bientôt seront vacants.
Selon la norme des choses, au moment où je vous parle, j’ai atteint les 2/3
de ma carrière d’évangéliste ; les missions partout, clament leur
besoins d’enseignants qualifiés sur les champs de mission. Des médecins, des
infirmières remplissent une fois et demi un horaire normal ;
d’excellents conducteurs sont repris auprès de Dieu, il y a des vides qui se
creusent dans les ranggs et des Elies inquiets, portent leurs
regards autour d’eux pour trouver des caractères valables sur lesquels ils
pourront jeter leur manteau. Dans nos Eglises et Assemblées, des responsables,
des diacres, des anciens, des pasteurs, des moniteurs, passent… et qui va
les remplacer ? Il y a, je le répète, des successions à prendre !
dans tous les domaines de l’activité chrétienne.
A
quoi a-t-il été appelé ?
Elisée
a donc été appelé par Dieu et a répondu présent à cet appel.
Voyons
maintenant à quoi il a été appelé. Remarquez qu’il n’a pas été appelé
à être d’emblée le prestigieux successeur du prophète Elie. Dans un sens
c’est vrai, mais quand on lit le deuxième livre des Rois au chapitre 3 et au
verset 11, nous voyons qu’il a d’abord été appelé à verser de l’eau
sur les mains d’Elie ! C’était beaucoup moins glorieux que de conduire
onze ouvriers, que d’être le fils du patron et l’héritier d’un grand
domaine agricole. Si Dieu agit ainsi, c’est parce que Elisée avait besoin
d’être recyclé pour son royaume, et Dieu ne méprise pas les petits
commencements, ni même les petits recommencements. Avant d’avoir un chêne,
il faut planter un gland. Quand un homme naît dans ce monde, il y vient comme
un nouveau-né, comme une petite chose fragile ; nous n’imaginerions pas
qu’un bébé devienne adulte en 24h, ce serait un monstre ! Notre
Seigneur Jésus-Christ qui a incarné toutes les excellences dans sa personne, a
suivi la filière en commençant par le commencement et la crèche de Béthléhem
en est la preuve, il n’a pas sauté les étapes.
Ruth
de l’Ancien Testament a aussi commencé par laisser sa famille, elle s’est
adonnée à des petites tâches comme de glaner dans les champs, et ce n’est
qu’après qu’elle est devenue l’épouse du très considéré Boaz.
Elie
aussi, avant d’être nourri par les anges, a été nourri par les corbeaux. Et
quand il est allé à Sarepta, le grand repas miraculeux a commencé par un peu
d’eau, un morceau de pain, un petit gâteau, et ce n’est qu’après que
l’abondance est venue. Quand il a demandé la pluie et qu’il est allé sur
le Carmel, qu’il s’est mis à genoux et s’est mis à prier, il l’a fait
7 fois, et ce n'est qu'à la septième fois que le nuage chargé d’eau s’est
pointé à l’horizon, mais pour commencer, il n’était pas plus grand que la
paume d’une main.
Dites-moi
mes amis, de quoi Dieu se sert-il pour confondre les choses fortes ?… de
celles qui d’abord sont faibles ! Et avec quoi confond-il celles qui sont
sages ? avec celles qui d’abord sont folles ! Et celles qui
sont, ne les confond-t-il pas par celles qui d’abord ne sont pas, nous dit l'épître
aux Corinthiens !
Dieu
a dû ramener l’apôtre Paul au sentiment de sa petitesse et il a obligé cet
homme qui avait la stature morale d’un géant, à n’être qu’une petite et
faible chose, un faible commencement et il lui a dit : « Paul,
c’est dans ta faiblesse que ma force s’accomplit… »
Dans
le 1er livre de Samuel, le reproche que l’Eternel fait à Saül,
c’est d’avoir oublié qu’il avait été petit et faible. Il lui a dit par
le prophète Samuel : « lorsque tu étais petit à tes yeux,
l’Eternel t’a oint pour roi sur Israël. » A cette époque Saül était
humble, il ne voulait pas devenir roi, il a fallu aller le tirer de force derrière
les bagages où il s’était caché. Hélas, cet esprit d’humilité l’avait
quitté, et Dieu l’a rejeté. Dieu s’est alors choisi un autre roi dans la
famille de Jessé qui avait huit fils. Quelle prestance avait les sept
premiers… et Samuel le voyant, n’y a rien vu ! Dieu voulait le huitième,
le plus petit, l’adolescent, et c’est de ce petit jeune homme que Dieu a
fait un grand roi et il lui rappellera plus tard son petit commencement en lui
disant : « je j’ai pris derrière le troupeau ».
Moïse
aussi était trop grand pour Dieu ; il avait été élevé à la cour du
Pharaon dans toute la sagesse des Egyptiens ; il a dû tout recommencer,
tout, en gardant les troupeaux d’un autre, ceux de son beau-père, derrière
le désert loin de la route des caravanes!
Petits
commencements ou recommencements.
Nous
aussi nous sommes trop grands ;
notre chair se croit trop grande, notre « moi » est très important,
trop important, c’est pourquoi Jésus dit : « il faut que vous
naissiez de nouveau ». Il faut tout recommencer, nous devons redevenir des
petits enfants ; « si vous ne devenez comme des petits enfants
(cela veut dire un petit commencement) vous n’entrerez point dans le
royaume », ni dans le service de Dieu.
Et
quand Dieu voudra parler au prophète Elie pour le sortir de sa dépression, là
encore il se servira d’une petite chose. Dans le chapitre 19, on lit :
« l ‘Eternel passa ; et devant l’Eternel il y avait un
vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers, mais
l’Eternel n’était pas dans le vent ; et après le vent se fut un
tremblement de terre et l’Eternel n’était pas dans le tremblement de terre,
et après le tremblement de terre un feu, et l’Eternel n’était pas dans le
feu, et après le feu un murmure doux et léger, et quand Elie l’entendit il
s’enveloppa le visage de son manteau » . Ne vous l’ai-je pas
dit l’année dernière à ce même endroit : Dieu veut que l’humilité
habite dans tous les grands caractères. Souvenez-vous que notre Seigneur, lors
du dernier souper s’est entendu demander par ses disciples lequel d’entre
eux serait le plus grand ? A
cette occasion il leur a dit que le plus grand ce serait celui qui serait le
plus petit. Et comme Elisée a versé de l’eau sur les mains d’Elie, le
Seigneur, lui, a versé l’eau et lavé les pieds de ses disciples, répondant
ainsi à leur question par une démonstration pratique.
Dans
le livre des Proverbes, il est écrit que l’humilité précède la gloire ;
c’est le chemin qu’Elisée devra suivre et que devra suivre aussi quiconque
voudra servir le Seigneur. L’une des plus belles phrases de la Bible, se
trouve dans le prophète Michée au chapitre 6 et au verset 8 : « On
t’a fait connaître ô homme ce que l’Eternel demande de toi ;
c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde et que tu
marches humblement avec ton Dieu ». Trois choses : 1) que
tu pratiques la justice, 2) que tu aimes la miséricorde et 3) que tu marches
humblement avec ton Dieu. Comme ils sont devenus grands, tous ceux-là qui se
sentaient si petits et qui, à leur façon, ont versé de l’eau sur les mains
du prophète Elie ! ! Jésus n’a pas fait exception ; il est
venu tout petit, dans une petite famille pauvre, dans un pays occupé, il a été
soumis à ses parents et la Bible dit que « bien qu’il fut Fils, il a
appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » et
bien qu’il fut le Maître, il n’est pas venu pour être servi, mais pour
servir ; voilà donc la 1ère leçon de l’eau versée sur les
mains du prophète Elie.
Un
temps d’apprentissage.
Outre
le fait qu’Elisée devait apprendre le chemin de la grandeur qui passe par
l’humilité, il devait aussi faire son apprentissage de prophète. L’apôtre
Paul, recommande Timothée au service de Dieu et il le fait dans les termes que
nous avons vus, mais que je vais relire dans Philippiens 2 verset 22 : « vous
savez qu’il a été mis à l’épreuve en se consacrant au service de l’évangile
avec moi, comme un enfant avec son père .… »
Ce
certificat d’aptitude que venait de recevoir Timothée, allait lui ouvrir
toutes les portes ; il avait été à bonne école, il avait un curriculum
vitae qui valait son pesant d’or. Et de même, quand Elisée entrera dans son
ministère, son bagage pratique sera d’une efficacité percutante, que la
suite des événements nous apprend ; pas de tâtonnement, pas d’hésitation ;
il parle et agit d’emblée comme un prophète accompli et comme un serviteur
parfaitement équipé pour toute bonne œuvre ; et cela, parce qu’il
avait commencé et appris à verser de l’eau sur les mains d’Elie.
Remarquez
aussi que c'était sur ses mains qu'il versait de l'eau. Je ne sais
pas
si de temps en temps il en versait sur sa tête ou sur ses pieds, c’est
possible ; mais c’est en rapport avec ses mains que le Saint Esprit qui
est l’auteur de la Parole de Dieu nous rapporte la chose : « sur
les mains du prophète Elie ». Pourquoi sur ses mains ? Les mains du
prophète devenaient l’objet de son observation et de son attention particulière.
Ayant bien observé les mains du prophète, il savait maintenant ce qu’il
devait faire avec les siennes ! Chacun
sait que, après la langue, les mains sont le plus grand moyen d’expression
que nous possédions, à tel point que l’on dit des amis italiens, (tanto e
vero que) si on leur coupait les mains ils ne pourraient
plus parler !!! Il paraîtrait même, je ne l’ai pas vérifié,
que la moitié des ramifications nerveuses du cerveau sont en rapport avec les
mains. On peut faire et dire beaucoup de choses avec les mains ; la main
peut indiquer une direction, elle peut indiquer un apaisement, ou donner un
ordre, ou marquer une halte, ou préciser des chiffres, ou une invitation, ou
une prière, ou une menace, ou une promesse, ou un niveau, ou une reddition, ou
un avertissement, une négation, un dédain..... cent choses peuvent être dites
les mains ; c’est pourquoi le psaume 132 :2
dit : « comme les yeux de la servante sont sur les
mains de sa maîtresse, ainsi, ô Eternel, nos yeux sont sur toi ».
Cela faisait partie de l’apprentissage à discerner quelle était la volonté
de son maître et au-delà de la volonté de son maître, quelle était la
volonté de Dieu.
Un
long écolage.
La
question que nous allons maintenant poser est : combien de temps Elisée
a-t-il été à l’école de l’humilité ? Je n’ai pas de chiffre à
vous proposer, mais par déduction de certains textes de la Bible, il semblerait
qu’il y ait été assez longtemps, car, entre le moment où le prophète est
venu lui mettre son manteau sur les épaules et le moment où, après la traversée
du Jourdain, il a ramassé le manteau du prophète et qu’Elie est monté au
ciel sur des chars et des chevaux de feu, entre ces deux moments, retenez-le,
Elisée avait perdu tous ses cheveux ! ! ! Vous me dites :
« où avez-vous trouvé ça ? » Eh ! bien, dès le
commencement de son ministère, tout de suite après avoir ramassé le manteau,
Elisée, sur la route qui montait à Béthel est rencontré par quarante deux
petits enfants qui se moquent de son crâne dénudé et lui disent: « Monte,
chauve ! monte, chauve ! » Il était devenu chauve ! Oh !
je veux bien croire qu’il était atteint d’une calvitie précoce, mais cela
nous montre quand même que l’école semble avoir été assez longue.
Voyez-vous, l’œuvre à laquelle il était appelé était très grande et la
préparation ne pouvait pas l’être moins. Pour Moïse, les quarante années
à la tête du peuple de Dieu ont été précédées par quarante années à
l’école de Dieu dans le désert. Et pour Jésus, les trois années d’un
ministère qui a fasciné et forgé tant de générations ont été précédées
de trente années d’obscurité.
Quand
je me suis converti, au mois de juin 1947, dès le début je me suis senti appelé
à servir le Seigneur, mais ce n’est que six longues années plus tard, que
mon ministère a commencé à être accrédité dans les milieux évangéliques.
Avec le recul, ces six années me paraissent aujourd’hui peu de chose ;
mais à l’époque, elles étaient faites d’incertitude, et cela leur donnait
une longueur démesurée. C’est peut être le sentiment de quelqu’un
aujourd’hui, quelqu’un sur qui s’est posé le manteau de l’appel de
Dieu, et qui depuis lors verse l’eau de la patience, de l’attente et de
l’humilité, et qui le fait depuis si longtemps qu’il se demande si Dieu
n’a pas oublié l’accomplissement de ses promesses. Elisée et d’autres
avec lui, se sont souvent posé la même question, mais il faut nous souvenir
que les appels et les dons de Dieu sont sans repentance et que dans l’épître
aux Philippiens au chapitre 1er verset 6, il est écrit que « la
bonne œuvre qu’il a commencée en vous, il l’achèvera...».
Une
décision.
Maintenant,
je vais préciser un autre point important: l’appel qu’ Elisée a reçu,
impliquait de sa part une décision, celle d’y répondre. Et l’appel qui
vous est adressé ce matin, implique de votre part, une décision, car j’espère
qu’au-delà de ma voix, vous avez entendu celle de Dieu. Je suis resté dans
les généralités, je n’ai pas donné de précision ; il y a tant de
possibilité de service que je ne pouvais pas m’étendre sur des appels précis
et particuliers. Mais pour lui, comme pour nous, il y avait nécessairement une
décision à prendre. Il devait quitter le travail habituel qu’il aimait,
auquel il avait donné des années de sa vie, travail qui comportait toutes les
garanties d’avenir. Le prix qu’il avait à payer était à la mesure de son
appel, et j’admets qu’il était grand. Il devait quitter son terroir, ses
habitudes, ses amis, son confort, sa sécurité, sa position, ses parents, et
qui sait, peut être une douce fiancée avec laquelle il avait fait des projets
d’avenir…. Tout ! s’il disait oui à Dieu allait être bousculé
d’un seul coup. Sans compter qu’on ne le comprendrait pas de s’engager
dans une vie d’incertitude à laquelle rien ne l’avait préparé, pour
suivre un homme d’apparence rugueuse, qui était aimé de quelques-uns, admiré
de certains, crains d’un grand nombre et haï de la majorité. Quel prix à
payer ! Quelqu’un ce matin est peut-être face à une décision semblable ;
quelqu’un qui un jour a dit à Dieu: Oui Seigneur je te servirai! Dieu vous
demande maintenant, de prendre une position claire, sans équivoque, sans plus
de tergiversation. A quelque assemblée ou église que vous apparteniez, à vous
qui avez peut-être chanté ce chant
des jeunes : « Je veux bien te suivre Seigneur,
Je veux bien te suivre mais pas maintenant,
Je veux bien te suivre, mais attend !… »
Le
Seigneur vous demande maintenant une prise de position nette, sans équivoque.
Un
laps de temps très court.
Les
plus grandes destinées, se sont souvent décidées dans un laps de temps très
court :
·
C’ est Lévi,
l’indélicat Lévi, à qui le Seigneur dit « toi, suis-moi » et
qui boucle ses coffres et qui en un instant suit le Seigneur !
·
C’est Saul de
Tarse, le futur apôtre Paul, abattu aux pieds de Jésus- Christ et qui dira :
«Seigneur que veux-tu que je fasse ? » et qui ira vivre
la plus prodigieuse épopée missionnaire de histoire de l’Eglise primitive,
qui émerveillera des centaines de générations et qui fera dire de lui,
qu’il a été le premier après l’Unique.
·
C’est Billy
Graham qui se retire dans la montagne avec entre les mains une Bible à laquelle
il ne croit pas entièrement et qui là, seul avec Dieu, dira : « Seigneur,
ta Parole je la prêcherai désormais telle qu’elle est », et ce sera le
début de la plus grande entreprise d’évangélisation des temps modernes.
Oh !
mes amis, qui évaluera jamais la somme de bénédictions que le ciel a donné
à ce monde, parce qu’un jour, dans le secret des cœurs, à la croisée des
chemins de leur vie, en un seul instant de décision, des hommes et des femmes
ont choisi de ne plus résister à Dieu ! Chers amis, retenez cette phrase :
il y a des minutes dans la vie, qui à elles seules valent des milliers d’éternités,
et cette minute, elle est arrivée pour quelques-uns d’entre nous ce matin !
Il faut décider ! L’appel au service vous est lancé, le manteau du
prophète tombe sur vos épaules, et le Seigneur vous dit comme à Elisée :
« pense à ce que je t’ai fait ce matin ! ».
Qu’allez-vous répondre ? Allez-vous répondre, « Seigneur, je suis
prêt à te suivre, je suis prêt à te donner ma vie tout entière ?
Jusqu’ici, Seigneur, je t’ai suivi de loin, j’ai été tiède, je n’ai
pas véritablement payé le prix d’une consécration à un salut que toi tu as
payé si cher et je m’en humilie devant toi. Désormais, je ferai les choses
que tu mettras à portée de ma main, je commencerai par être un verseur
d’eau ; Seigneur, j’ambitionne de faire de grandes choses pour toi en
suivant d’abord le chemin de l’humilité ! » Mes amis que Dieu bénisse
sa parole et que beaucoup, en particulier beaucoup de jeunes au milieu de nous,
soient saisis par cette Parole de Dieu qui s’adresse à eux.
Je
voudrais que maintenant, nous ayons un moment de prière silencieuse, je
voudrais que nous prenions une position devant l’appel du Maître. Peut être
ne savez-vous pas encore à quoi le Seigneur vous appelle, mais le Seigneur vous
appelle, il a jeté sur vous le manteau de son appel ; toute la Bible est là
pour nous dire que chacun qui se convertit reçoit, avec le Saint Esprit et par
lui, une fonction particulière dans l’Eglise.
Quel
est ou quel sera la nature de votre appel particulier ?
Ce
sera à vous de le découvrir par la prière et l’étude de la Parole de Dieu,
mais le point de départ c’est de dire « Seigneur, je suis disponible,
Seigneur tu pourras venir n’importe quand, même si je suis au labour des
champs comme Elisée. Seigneur, n’importe quand à n’importe quelle heure ou
circonstance de ma vie, je dirai comme
le jeune Samuel : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ! ».
Inclinons-nous
maintenant dans la prière.
« Seigneur,
nous sommes tous devant toi dans une attitude d’humilité; il n’y a aucun
esprit de suffisance en nous, nous ne sommes rien, nous sommes petits, et
pardonne-nous si parfois nous l’avons oublié. Seigneur, garde-nous
toutefois d’être prétendument humble au point de refuser de te servir ;
personne n’est au-dessus ou au-dessous de ton appel. Et là, dans nos Eglises
et Assemblées respectives où tu nous as mis, tu veux jeter sur nos épaules à
chacun le manteau du service. Seigneur, aide-nous à le comprendre et à saisir
l’occasion que tu nous donnes en cette matinée du jeudi de l’Ascension.
Seigneur,
si nous doutons de nous-mêmes, nous ne voulons cependant pas douter de toi.
Accueille les décisions déjà prises ou qui vont l’être dans le secret des
cœurs ; que ce ne soit pas une émotion passagère, un feu de paille ou un
engagement sentimental sans lendemain, mais au contraire que ce soit une
ouverture permanente à la disponibilité. Seigneur, donne ton Saint Esprit dans
le sens d’une onction pour une tâche particulière, peut être unique au
monde, et engage-nous dans le plan que tu as préparé pour chacun de nous.
Seigneur, que cette matinée nous marque de façon indélébile pour le service de ta glorieuse personne
et que te servir ait la préséance au-dessus de tout le reste.
Reste avec nous, va bien au-delà de ce que nous avons entendu, nous te
le demandons ensemble au Nom de ton Bien-aimé Fils, notre Sauveur d’abord,
mais notre Maître ensuite, Amen ! »