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Rois 19: 14-17
2
Rois 2: 1-14
Une fois encore et pour la
dernière fois dans cette série je voudrais vous parler de la vocation du prophète
Elisée et en tirer les encouragements et les enseignements dont nous avons
besoin pour notre temps. Je ferai donc un retour en arrière dans la vie de ce
grand serviteur de Dieu pour considérer :
a)
- Dans certains cas, Dieu appelle ses serviteurs lui-même et pour le faire il
ne s’entoure d’aucune aide. C’est ce qui s’est passé à l’Assemblée
d’Antioche dans Actes 13.1-4 où Dieu dit : « Mettez-moi à part
Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés ». C’est
de cette façon que Dieu appelle parfois ses enfants à son service. L’appel
de Dieu est une conviction intérieure qui nous est imposée par le Saint-Esprit
et à l’action duquel il devient plus pénible de résister que de céder. Ce
fut l’expérience du prophète Jérémie qui dit au chapitre 20.7 du
livre qui porte son nom : « Tu m’as persuadé, Eternel, et je me
suis laissé persuader » - Au verset 9 il poursuit par : « Si
je dis : Je ne parlerai plus en son Nom, il y a dans mon cœur un feu dévorant
qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de le contenir et je ne le puis ».
b)
- Dans d’autres cas, Dieu se sert d’hommes pour en appeler d’autres à son
service. C’était le cas d’Elisée. C’est par Elie que Dieu l’a appelé.
Dieu se sert ainsi de saints hommes qui jettent sur d’autres une influence
heureuse autant qu’irrésistible. Et plus d’un serviteur de Dieu doit son
appel, son ministère à un exemple, une attitude, un regard, ou une parole qui
ont laissé sur eux une impression indélébile.
Pour la conversion des âmes
le Saint-Esprit s’y prend aussi de ces deux façons. Le Seigneur ne laisse à
personne d’autre qu’à lui-même le soin de convertir Saul de Tarse. Il
l’entreprend tout seul dans la dramatique rencontre sur chemin de Damas. Ainsi
certains trouvent le salut dans un tête à tête avec Dieu ou dans un seul à
seul avec la Bible qui est la Parole de Dieu. Dieu seul leur parle à eux tout
seuls. Ils se convertissent. Les autres n’y sont pour rien.
Dans d’autres cas, et c’est le moyen habituel, Dieu enverra Pierre à la maison de Corneille pour qu’ils s’y convertissent tous, ou il enverra Philippe au désert pour qu’il y rencontre l’Ethiopien qui lisait sans le comprendre le manuscrit d’Esaïe.
Ce n’est pas de son propre
chef qu’il s’est attribué cette charge. Seul un imposteur peut prétendre
à une telle chose. Ce n’est que lorsqu’il a été sûr de l’appel de Dieu
qu’il a quitté ses bœufs, sa charrue et sa famille pour suivre Elie. Et cela
nous amène à nous poser une question. Qu’est-ce qui constitue l’appel de
Dieu pour un service spécial ?
1)
Le besoin
n’est pas l’appel. Le besoin de serviteurs de Dieu se fait pressant partout.
Et on ne saurait trop insister sur ce point. Cependant le besoin seul ne
constitue pas l’appel. Regardez notre Seigneur. Pendant les trente premières
années de sa vie, il n’a pas bougé. Pourtant les besoins étaient là. Mais
il a attendu l’heure de Dieu.
2)
L’occasion
n’est pas l’appel. Il y a beaucoup d’occasions pour servir le Seigneur. Si
des portes se ferment, d’autres s’ouvrent comme jamais auparavant. Je pense
à des pays d’Afrique où, munis de diplômes techniques, des jeunes
pourraient pendant quelques années servir le Seigneur tout en pourvoyant, en
partie du moins, à leurs propres besoins. Mais l’occasion seule n’est pas
l’appel.
3)
La capacité
n’est pas l’appel. Nous pouvons avoir toutes les qualifications utiles pour
le service de Dieu : spirituellement, mentalement, physiquement et
intellectuellement. Toutes précieuses et indispensables que soient ces choses,
elles ne constituent pas en elles-mêmes l’appel de Dieu.
4)
L’invitation
n’est pas nécessairement l’appel. Quelque prétendu Elie peut venir vers
nous et essayer de nous entraîner dans ses activités ou sa vision des choses.
Il faut alors s’assurer que l’invitation est bien la voix du Maître et non
celle d’un gourou.
5)
Le désir
n’est pas l’appel. Nous pouvons avoir le brûlant désir de servir le
Seigneur (que Dieu nous garde de jamais faire baisser cette flamme en celui chez
qui elle brûle) mais il faut prendre garde à ne pas s’avancer avant de
recevoir Son ordre de marche.
En bref, l’appel
de Dieu c’est cette conviction profonde, intérieure, accompagnée par la paix
du cœur et confirmée par la Parole que Dieu nous veut pour un certain travail
et à un certain endroit.
Et
difficile, il l’est toujours assurément . Le Seigneur ne nous appelle que très
rarement à quelque chose de facile. Mais dans le cas d’Elisée, son ministère
allait être particulièrement difficile. Lisez I Rois 19.17 : «...Et il
arrivera que celui qui échappera à l’épée de Hazaël, Jéhu le fera
mourir ;et celui qui échappera à l’épée de Jéhu, Elisée le fera
mourir ». C’était un ministère de mort. Etait-ce une chose facile que
de faire mourir ceux qui avaient successivement échappé à l’épée de ces
deux terribles hommes qu’étaient Hazaël et Jéhu ? Etait-ce aussi une
chose facile que de verser de l’eau sur les mains d’Elie et d’être à son
service pendant neuf ans ? Non ce n’était pas facile que d’avoir Elie
pour père et de s’en montrer le digne fils : mettre l’idolâtrie à
mort, dénoncer le péché sous toutes ses formes, ne pas pactiser avec le mal
ambiant, faire mourir la chair avec ses passions et tenir bon pour la vérité,
c’était bien là un service très difficile. Mais il avait été formé à
bonne école et sa mémoire était encore pleine des exploits d’Elie
lorsqu’il fit venir la sécheresse, mit à mort les 450 prophètes de Baal,
extermina deux compagnies de cinquante soldats chacune et prononça la
condamnation à mort d’Achab. A son tour il allait devoir exercer les mêmes
rigueurs, et dans ce qui nous est rapporté de lui, il y a la lèpre du général
Naaman qui s’attache à Guéhazi, et la malédiction de 42 jeunes gens de Béthel
qui sont aussitôt déchirés par deux ourses.
Il
faut nous faire à l’idée que malgré la meilleure alliance dans laquelle
nous sommes entrés par notre conversion à Jésus-Christ, malgré la Bonne
Nouvelle qui est l’essence du message que nous devons annoncer au monde, nous
avons, par la force des choses et à cause de ceux qui rejettent Christ et de
ceux qui s’ancrent dans leurs péchés, nous avons un ministère de mort qui côtoie
le message de vie. 2 Corinthiens 2.16 dit que « nous portons une odeur de
mort donnant la mort ». Et ce ministère de mort nous le portons inscrit
dans notre vie et notre chair. « N’est-ce pas en la mort de Jésus-Christ
que nous avons été baptisés ? » dit Paul (Rom.6 :3). « Nous
portons – dira-t-il encore – partout où nous allons, la mort de Christ en
nous ». C’est-à-dire la mort à un genre de vie que Dieu condamne, la
mort au péché, la mort à la conformité au siècle présent, en un mot la
mort à tout ce qui fait la raison de vivre du monde. Or ce nouveau genre de vie
que nous recevons à la nouvelle naissance est aberrant à celui qui ne l’a
pas encore reçu. Cette mise à mort du péché dans la vie du chrétien, fait
mesurer à l’inconverti la distance qui le sépare du royaume de Dieu. Et la tâche
redoublera de difficulté lorsqu’aux actes nous y joindrons la parole. Et
surtout la parole du témoignage et de la prédication.
Un christianisme décadent.
Un
christianisme décadent voulant éviter l’opprobre du Christ croit avoir trouvé
la parade par une certaine fausse présence au monde, où le ferment de l’Evangile
est dilué à des doses tellement infinitésimales qu’on ne pourrait même pas
parler d’homéopathie évangélique. Ce qui caractérise le nouvel Evangile
social que l’on présente au monde, c’est qu’il n’a plus aucune odeur,
ni de mort ni de vie. Plus de péché, plus d’enfer et bientôt plus de Dieu.
« Dieu sans Dieu » entend-on dire. Le résultat c’est que tout
devient incolore, inodore et insipide. Soyons sur nos gardes. Nos milieux évangéliques
n’en sont pas immunisés. Nous avons commencé d’amorcer la dégringolade
dans laquelle d’autres nous ont précédés. Les messages de jugements sont de
plus de plus contestés et se font d’ailleurs de plus en plus rares. La grande
vogue c’est « l’amour de Dieu » à tout crin.
Puis-je
attirer votre attention sur deux constatations que j’ai faites personnellement ?
La première c’est que l’expression « la colère de Dieu » se
rencontre un aussi grand nombre de fois dans la Bible que l’expression
« amour de Dieu » et ses dérivés. La deuxième c’est que dans
les messages du livre des Actes, les apôtres n’ont jamais prêché l’amour
de Dieu. Ils prêchaient le jugement à venir, la repentance, le pardon des péchés,
la foi en Jésus-Christ, la résurrection, mais pas l’amour de Dieu (bien
qu’il était partout sous-jacent). Ils ne parlaient pas d’amour au monde,
ils en étaient animés, ils en étaient remplis. Ca leur sortait par tous les
pores de la peau. Leur langage était d’acier, leur amour était enveloppant
comme une caresse. Jamais ils n’ont sacrifié au goût du jour. Et lorsque Félix
et sa concubine Drusille voudront entendre l’apôtre Paul sur un sujet spécifique :
« La foi en Christ », l’illustre apôtre, faisant fi de leur désir
les fera trembler en leur parlant de la justice, de la tempérance et du
jugement à venir. Et Félix tout effrayé lui a répondu : Pour le moment, va-t’en, quand je trouverai
un moment plus convenable, je t’appellerai... (24 :25). Les menteurs
comme Ananias et Saphira ne pouvaient résister dans l’assemblée des saints,
ils tombaient morts en leur présence, et les jeunes gens, loin de penser à
l’amour libre étaient les nécrologues de l’Eglise. Ils étaient tour à
tour brancardiers, croque-morts et fossoyeurs. Le résultat était qu’on
craignait Dieu. Le péché était redouté et la vie divine pouvait s’épanouir
dans l’amour mutuel que Dieu versait dans les cœurs par le Saint-Esprit.
Dès
que nous répondons à l’appel de Dieu, nous sommes impliqués dans une guerre
spirituelle où les ennemis ne manquent pas, tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur. Nous devenons la cible particulière de Satan. A quoi
serviraient les armes du chrétien mentionnées en Ephésiens 6, si nous
n’avions pas à lutter contre les ruses du diable, contre les dominations,
autorités, principautés du monde des ténèbres et contre les esprits méchants
qui sont dans les lieux célestes ? C’est pourquoi, comme Elisée, nous
avons besoin d’être revêtus de deux qualifications fondamentales qui sont :
stabilité – endurance.
Il
n’est pas possible de rapprocher l’adieu d’Elisée à ses parents d’avec
l’adieu du jeune homme de Luc 9.61 qui s’est entendu répondre :
« Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas
propre pour le royaume de Dieu ». On ne peut pas les comparer, car Elisée,
lui, ne risquait pas de se laisser reprendre par l’ambiance familiale.
Remarquez que : 1) Il court après Elie – 2) Il va dire adieu aux siens
– 3) Il coupe les ponts en cassant sa charrette et en immolant ses deux bœufs.
Ces trois choses sont la garantie d’un cœur entièrement et indéfectiblement
rendu à Dieu. Suit alors cette longue période estimée à neuf ans d’humble
service caché où, entre autres choses, il versait de l’eau sur les mains
d’Elie.
Nous en arrivons
maintenant à la deuxième plaque tournante de sa vie où il va demander et
recevoir la double portion de l’Esprit qui reposait sur Elie, ce qui va lui
permettre de mener à bien son difficile ministère prophétique.
Ecoutez ce dialogue à l’emporte-pièce entre les deux hommes au moment où Elie va être enlevé au ciel par des chars et des chevaux de feu :
2.2
reste ici, dit Elie - Je ne te quitterai
point, répond Elisée !
2.3
sais-tu que Dieu va enlever ton maître disent les fils de prophètes ?
- Je le sais, taisez-
vous, répond Elisée !
2.4
reste ici dit à nouveau Elie.
- Je ne te laisserai point, répond Elisée.
2.5
sais-tu que Dieu va enlever ton maître redisent les fils des prophètes ?
- Je le sais,
taisez-vous, réplique Elisée !
2.6
reste ici lui dit une troisième fois Elie.
- je ne te quitterai point, lui répondit Elisée !
Quelle détermination !
Ca se passe de commentaire. Quel « crack » que cet Elisée !
C’est à vous couper le souffle. Et remarquez que rien ne lui facilite la tâche !
Aucune parole d’encouragement, ni d’Elie, ni des fils des prophètes. Tout
est fait pour le détourner, mais rien ne le rebute. On comprend d’avance, même
sans connaître la suite, qu’avec un esprit pareil, le mot impossible n’est
pas français, et qu’il aura ce qu’il veut.
Vl
- Pourquoi cette détermination ?
Parce qu’il avait en vue
une double portion. Je dois
vous avouer qu’il m’est arrivé dans le passé de juger hâtivement le désir
d’Elisée d’avoir une double portion. J’ai parfois pensé
irrespectueusement : « Hé bien, tu ne te prends pas pour la 5ème
roue d’un char ! Tu ne te crois pas sorti de la cuisse de Jupiter !
Si tu avais demandé le double de ce qu’avaient les fils des prophètes, là
j’aurais compris, mais oser demander le double du plus grand prophète d’Israël
qui lui-même n’avait de commune mesure avec personne, quelle audace que la
tienne ! Une bien grosse
sonnette pour un si petit vélo !». Oui, quelle sainte audace pour Dieu ! Car c’est ainsi qu’il faut
comprendre la chose, et non pas comme le produit ou le sous-produit d’une
ambition personnelle démesurée. Elisée est de la trempe de ceux qui
illustrent ce verset un peu mystérieux : « Le royaume des cieux est
forcé et ce sont les violent qui s’en emparent ». Il est de la lignée
de ceux qui pour Dieu en veulent tant qu’ils peuvent. Il est comme Acsa la
fille de Caleb qui vient voir son père avec la détermination de recevoir plus
qu’elle n’a reçu et qui lui dit : « Tu m’as donné des terres
au midi, donne-moi aussi des sources d’eau ». Et Caleb lui donna une
double mesure : « les sources d’en bas et les sources d’en
haut » ou, comme le dit une autre version, « les sources inférieures
et les sources supérieures ». Il est de ceux qui prennent leur lance et
frappent par terre, non pas trois fois, mais sept fois, car ils ne veulent pas
moins que les 7/7 de la victoire de Dieu. Il n’est pas de ceux qui se
contentent du médiocre ou même du normal. Non, dans sa vie il ne peut rouler
qu’au super carburant. « 100 degrés d’octane, Seigneur, sinon ma vie
cogne ». La tâche est si grande, la moisson si vaste, les ouvriers si peu
nombreux, et le temps si court qu’il sait qu’une mesure normale ne peut
suffire. Malgré les interventions d’Elie, la situation morale et spirituelle
de la nation ne s’était pas améliorée. Jézabel était encore en vie et
Athalie était déjà en place. Le flot de l’apostasie risquait de submerger
la nation. D’autre part le pays qui avait eu une armée de 1 500 000 hommes était
réduit à quelques 7000 hommes. C’était le déclin sur tous les fronts et la
fin n’était plus éloignée.
Les
bouchées doubles.
Et si Elisée demande une
double mesure c’est parce qu’il a compris qu’il doit mettre les bouchées
doubles. Il sait que sa vocation de prophète à part entière est sur le point
de se réaliser, il sait surtout que le temps des grandes responsabilités
approche, qu’il ne pourra plus vivre dans le sillage d’Elie. Il sait qu’il
va devenir à son tour une tête de proue et qu’il devra prendre seul et à
son corps défendant de redoutables responsabilités. Il sait que dans quelques
heures il va être orphelin de père spirituel et il panique intérieurement.
Les exemples qu’il a vus en Elie font quelque peu chavirer son esprit. La
succession lui semble trop lourde et il pense : « Seigneur, je suis
deux fois trop petit, alors donne-moi le double ». C’est le « Qui
suis-je ? » de Moïse qui se renouvelle ; c’est le « Qui
est suffisant » de Paul qui se répète. Alors pour un homme qui est assez
humble pour reconnaître qu’il n’est que la moitié de l’autre, il lui
faut une mesure double.
Quel
parallèle peut-on tirer avec la
situation actuelle ? Si l’on veut un tant soit peu faire échec au
raz-de-marée sans précédent qui commence à déferler sur le monde et sur
l’Eglise en particulier, il ne suffit plus d’avoir des chrétiens qui ont le
Saint-Esprit, plus que jamais il va falloir être rempli du Saint-Esprit. La tâche
devient si grande, si difficile, si désespérée qu’il faut des hommes et des
femmes qui se dédoublent, qui vont au-delà d’eux-mêmes, qui en veulent deux
fois plus parce que le péril est deux fois plus grand et plus proche qu’il ne
l’a jamais été à aucun moment de l’histoire du monde.
Le
tsunami dans l’Eglise.
Dans l’Eglise, l’un
des traits saillants de la fin des temps est l’apostasie. En voici un exemple
qui date de quelques années. Le groupe d’Eglises
X aux USA a tenu un colloque
à St.Louis, Missouri où il y avait deux mille participants. Ils y apprirent
quelles étaient les plus récentes idées et tendances quant à l’adoration.
Le pasteur de l’Eglise de San-Francisco dit : « Dans nos réunions, on s’embrasse l’un l’autre, nous nous
respirons l’un l’autre, nous nous palpons, nous nous tâtons l’un
l’autre. Le président de mon conseil est un homosexuel avoué. Et pourquoi
pas ? Cette façon de faire permet à chacun de trouver son identité
sexuelle. La plupart de nos gens croient à la vie en communauté. Je n’ai pas
marié un seul couple dans mon église qui n’ai vécu ensemble auparavant. Une
des qualifications qu’on demande de nos secrétaires c’est qu’elles soient
sexy et portent des mini-jupes. Si une femme est sexuellement désirable,
pourquoi ne pas le lui dire ?. Une de nos jeunes filles a donné le jour à
un enfant en dehors du mariage. Elle est venue devant l’Eglise pour y dire sa
joie intérieure d’avoir eu un bébé sans en concevoir une honte morale
quelconque. Les gens trouvent qu’il y a du piment dans nos rencontres d’église.
Nous croyons que les gens doivent
pouvoir faire ce qu’ils ont envie de faire. Certains y ont trouvé un tel
stimulant qu’ils se sont...dévêtus.... ». J’ai censuré une
partie de ce reportage que par pudeur je n’ose reproduire en entier, reportage
dont l’authenticité est garantie par un de nos frères et par l’éditeur
d’une revue chrétienne sérieuse qui a écrit : J’ai visité cette église
pendant mon voyage dans ce pays : ce que mes yeux ont vu confirme les dires
de ce pasteur.
Ces choses ne se passent
pas chez nous s’écrieront certains ! En êtes-vous tellement sûrs ?
Il y a quelque années, chez nous en Suisse, un dimanche matin, ma femme et moi,
nous nous sommes trouvés assez fortuitement au culte d’une Assemblée qui
naguère encore se targuait d’être la pure Piladelphie d’Apocalypse 3
Le culte d’adoration s’était, ce matin-là, transmué en culte
« d’information » (sic). Allez comprendre ! A un moment donné,
un tout jeune homme a été présenté et
applaudi parce qu’il venait d’être l’heureux papa d’un bébé né
de sa liaison avec la fille d’un
ancien de cette Assemblée. Si cet état ce chose ne tient pas le haut du pavé,
les standards de la moralité sont sérieusement revus à la baisse. Dans une
autre occasion, lors d’un camp de ski d’un groupe de jeune d’une autre
communauté évangélique, un temps libre a été rempli par le projection
d’un film contenant des scènes
d’une violence et de cruauté inouïe et une séquence que sans hésitation je
qualifierai de pornographique. Et ce film avait été pré-visionné par les
adultes responsables du camp. Ma protestation a été perçue comme venant de
quelqu’un qui vit en complet décalage avec son temps. J’étais du genre :
« La petite maison dans la prairie ! »
La pollution des âmes et
des esprits dépasse de loin tous les dangers d’environnement dont on parle à
propos de la planète. De plus en plus on assiste à un laisser-aller moral et
doctrinal et à un rejet de l’autorité des Saintes Ecritures. Nous aussi nous
avons besoin d’une double mesure de l’Esprit. La situation est devenue telle
que la double mesure souhaitée devrait elle-même être multipliée par deux.
VI
- Le 14ème miracle
II Rois 13.20-21
Elisée se retrouve seul,
avec à ses pieds, le manteau qu’Elise a laissé tomber. Il serre dans son cœur
la promesse d’un Dieu qui ne peut mentir. La mesure double lui est accordée.
J’ai compté les miracles faits par Elie : il y en a sept. Sur le plan du
nombre Elisée devait en faire le double, soit quatorze. Et le voilà parti pour
la grande et merveilleuse aventure d’un ministère fructueux. Les miracles et
les interventions spectaculaires se succèdent rapidement. L’impiété est
tenue en échec pour un temps et avec elle tous les malheurs qui en sont la
suite inévitable. Ceux qui sont découragés reprennent courage. Le reste des
combattants pour la vérité se regroupe et forme une dernier carré qui,
longtemps encore, donnera du fil à retordre aux forces de l’apostasie. Avec
la résurrection du fils de la Sunamite, Elisée a atteint la mesure d’Elie.
Le point culminant sera-t-il le point d’arrêt ? Dieu va-t-il tenir sa
promesse ? Il la tient ! La liste s’allonge malgré les efforts de
Satan qui veut faire mettre Elisée à mort.
8…….9……..10…..11……..12……..13. Il n’en manque plus qu’un
pour faire 14, juste le double. Mais treize est décidément le mauvais chiffre.
Elisée tombe gravement malade et avant qu’il ait pu achever son ministère,
il meurt, laissant un miracle en suspend !
De graves questions se
posent pour nous. Puisque l’œuvre n’a pas atteint sa dimension promise, les
promesses de Dieu ont-elles tourné court ? L’enfer va-t-il arracher au
Fils de Dieu le 1/14ème de sa victoire ? La mort prématurée
de Jésus sur la croix, même si cette mort est un triomphe, ne laisse-t-elle
pas l’œuvre du salut inachevée ? Peut-on croire en Dieu jusqu’au bout ?
Il est l’alpha, mais est-il l’oméga ? Il est le commencement, mais
est-il la fin ? Dieu ne serait-il qu’à la mesure du livre de la Genèse
qui commence par le majestueux « Au commencement Dieu » et qui finit
par le lamentable « Dans un cercueil en Egypte » ? Dieu
aurait-il mal calculé la dépense au point de ne pouvoir achever son œuvre ?
Satan va-t-il ravir à notre Seigneur une partie de sa gloire ? Dieu n’en
aurait-il que les 13/14 ? Si ces pensées étaient exactes il nous faudrait
encore aller plus loin dans la logique des choses et nous demander si la
victoire de la Croix a été aussi totale que la Bible l’affirme, Bible ne
serait-elle qu’aux 13/14me vraie ? Notre sécurité éternelle est-elle
encore assurée ? Ne serais-je pas le 14ème, l’oublié au
retour du Seigneur ? Questions angoissantes s’il en est. Dieu est
puissant mais est-Il le Tout-Puissant ? L’Omniscient aurait-il
commis une erreur d’appréciation ou sous-estimé l’adversaire ? Oui ou
non, puis-je mourir en paix dans les bras de mon Sauveur ? Le « tout
est accompli » n’est-il pas devenu le « presque tout est accompli » ?
Manque-t-il une arche aux piliers du pont qui enjambe l’étang de feu ?
Dois-je suppléer à l’œuvre de Dieu ? Au lieu de dire : Toutes les
promesses de Dieu sont oui et amen en Jésus-Christ, faut-il seulement dire que
toutes les promesses de Dieu sont oui, sans garantie d’amen ? Le bras de
Dieu est-il 1/14 trop court pour me secourir ? Affreuses pensées que
celles-là ! Insinuations qui sentent le soufre à plein nez. On sait d’où
elles viennent, elles ont un relent de géhenne. Elles n’ont que trop souvent
été suggérées dans l’esprit du racheté du Seigneur lorsqu’il passe par
quelque grande douleur ou faute ou circonstance difficile.
La
réponse finale.
La réponse se trouve en
II Rois 13.20-21 que je tiens à vous relire : « Et Elisée mourut, et on l’enterra. L’année suivante,
et je souligne l’année suivante,
des troupes de Moab pénétrèrent dans le pays. Et il arriva que, comme on
enterrait un mort, voici on vit venir la troupe, et on jeta l’homme dans le sépulcre
d’Elisée. L’homme alla toucher les os d’Elisée, et il reprit vie et se
leva sur ses pieds ». Ce 14eme miracle est comme le matin de Pâques
dans la vie d’Elisée ! « Ce que sa bouche a dit, sa main
l’accomplira, alléluia ! » Dieu fait éclater son triomphe jusque
dans le domaine préféré du prince de la mort. C’est quand tout semble
perdu,
1 – la promesse inachevée ;
2 – qu’il ne reste
plus qu’un squelette décharné,
3 – un mort que l’on
enterre,
4 – une bande de
pillards,
5 – un cadavre précipitamment
abandonné,
quand la situation est au
plus bas, quand tout parle de défaite, c’est alors que le Seigneur vient dire
l’amen de sa promesse d’autrefois.
Ecoutons maintenant sa
promesse pour nous à la lumière de cet événement. Philippiens 1.6 :
« La bonne œuvre qu’Il a commencée en vous, Il l’achèvera… au
jour de Jésus-Christ ». C’est là que nous aurons le 14/14. Car il ne
reste plus pour le racheté qu’une seule promesse à accomplir : « Nous
attendons la rédemption de notre corps » (Rom.8 :23). Et même si ce
corps doit descendre dans la tombe, on peut chanter : « Sur moi si la
tombe se ferme, j’en sortirai tout glorieux ». Il sait que cela est
vrai. Il peut croire à la parole de Jésus : « Celui qui croit en
moi, vivra, quand bien même il serait mort ». De cela le racheté en a la
garantie. Il regarde au matin du dimanche de Pâques et, entrant avec Pierre et
Jean dans une tombe vide, il acquiert la certitude que ce qui paraît incomplet
sur cette terre ou dans sa vie trouvera son plein accomplissement lorsque Jésus-Christ
aura mis le dernier ennemi sous ses pieds, c’est-à-dire la mort. Dieu nous
montrera que des promesses ont été accomplies sans que nous en ayons connu
leur achèvement, comme Elisée qui a attendu un accomplissement qui ne s’est
pas fait de son vivant. Dieu nous révèlera les aspects secrets de son œuvre.
Il nous montrera ses œuvres cachées. Y a-t-il une chose qui reste en suspend
dans votre vie avec le Seigneur ? Sachez que tout ne fini pas avec cette
vie-ci ! Pour l’enfant de Dieu qui a vécu des promesses de son Père céleste,
tout n’est pas joué à la mort ! Ce n’est pas la mort qui aura le
dernier mot, c’est Dieu. Ce n’est pas la Camarde qui dira l’amen final,
c’est Dieu ! Dans l’Apocalypse il est dit des élus décédés :
« Leurs œuvres les suivent ». Il y a une suite. Plus d’une
promesse s’est accomplie à titre posthume. Plus d’un fils prodigue s’est
converti après la mort d’un père ou d’une mère qui ont tant prié pour
lui sans voir de réponse à leurs prières. Le quatorzième appartient à Dieu,
autant que les treize premiers. Si c’est là une des grandes leçons de l’Ancien
Testament, si c’est là un enseignement à tirer du peuple terrestre de
l’ancienne alliance, combien plus sûre encore est la promesse faite au peuple
céleste de la nouvelle et meilleure alliance et qui est garantie par Celui est
plus grand qu’Elisée, C’est Lui qui termine de dernier livre de la Bible
par ces paroles : « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le
dernier, le commencement et le fin...Oui, je viens bientôt ! »
(Apoc.22 :13-20)