2 Rois 3.9-15
Dans cet épisode de la vie du prophète Elisée que nous venons de lire, nous découvrons qu’Elisée avait besoin que le Saint-Esprit vienne sur lui pour annoncer des paroles prophétiques. Nous avons aussi besoin que la main de Dieu soit sur nous, car nous ne pouvons pas parler avec sagesse si nous ne sommes pas touchés par Dieu.
Mais
l’Esprit de Dieu œuvre comme il le veut : « Le vent souffle où il
veut » est-il écrit et l’Esprit de Dieu opère selon son choix. Elisée
ne pouvait pas prophétiser quand il en avait envie. Mais il avait remarqué que
l’Esprit de Dieu agissait plus facilement sur lui quand son esprit à lui était
en repos et soumis. C’était quand le tumulte de son âme s’était tu,
qu’il se sentait le mieux préparé pour entendre et communiquer la voix céleste.
S’étant assuré de ce fait par l’observation, il se décida d’agir en
conséquence. S’il ne pouvait pas créer le vent de l’Esprit, il pouvait étendre
ses voiles pour le recevoir, et c’est ce qu’il fit.
Au
moment où cette scène se passe, Elisée avait été très irrité par Joram le
roi d’Israël. En vrai prophète qu’il était, il ne lui avait pas mâché
ses mots et il lui avait fait savoir ce qu’il pensait de lui. Ayant vidé son
sac contre Joram, d’une façon virulente, il se sentait agité et déprimé et
indigne d’être le porte-parole de Dieu. Il savait que l’Esprit de Dieu ne
le saisirait pas dans cet état, aussi dit-il : « Amenez-moi un
joueur de harpe ». Sous l’influence des sons harmonieux, son esprit
s’apaisa, son agitation disparut et l’Esprit de Dieu parla par lui.
Il
avait bien raison d’employer un moyen qui s’était déjà révélé
efficace, quoique son seul appui restait la main du Seigneur. Elisée n’était
d’ailleurs pas le seul prophète à avoir trouvé que la musique pouvait venir
à son aide. Le prophète Samuel s’adressant à Saül en 1 Samuel 10.5 lui dit
entre autre : « ...en entrant dans la ville, tu rencontreras une
troupe de prophètes précédés du luth, du tambourin, de la flûte et de la
harpe...l’Esprit de l’Eternel te saisira et tu seras changé en un autre
homme ». Mais plus tard, Saül dériva
dans la désobéissance aux ordres de Dieu au point qu’un mauvais esprit
s’empara de lui ; on appela alors David « qui prenait sa harpe, jouait de sa main ; Saül
respirait alors plus à l’aise et se trouvait soulagé et le mauvais esprit se
retirait de lui » (1 Samuel 16 :23).
Elisée,
comme ses prédécesseurs, n’employait un moyen naturel que pour se mettre
dans de bonnes dispositions pour recevoir une aide surnaturelle.
Que
pouvons-nous apprendre de cet incident ?
1– Ceux
qui veulent servir le Seigneur et parler en son nom,
Pour
être dans un état d’esprit qui convient pour faire le travail du Seigneur,
Elisée a crié : « Amenez-moi un joueur de
harpe ». Disons avec lui : « Amenez-moi ce qui pourra
m’être utile ». Si le musicien ne pouvait pas lui apporter
l’inspiration, il pouvait lui apporter le calme, l’équilibre nécessaire
pour ôter ce qui était un obstacle à l’œuvre de Dieu et le préparer pour
la communion divine.
Nous
aussi, comme le prophète, nous avons nos obstacles, nos moments où nous ne
sommes pas à point pour le travail du Maître. Notre esprit est perturbé, la
machine est en panne, la canalisation est bouchée, ou pour parler à la façon
des marins, la voile est enroulée, le cabestan est grippé et l’âme est au
point mort.
L’obstacle
d’Elisée était dans les choses environnantes.
Les choses
environnantes.
Il
était dans un camp où trois nations mêlaient leurs voix discordantes. C’était
un camp peu discipliné où il n’y avait plus d’eau et où les hommes
assoiffés réclamaient à boire. La confusion et la clameur devaient être
grandes. La pensée prophétique ne pouvait guère fleurir dans un tel milieu.
Et
puis il y avait surtout, là, le roi Joram qui était le fils d’Achab et de Jézabel.
Elisée ne pouvait le regarder sans que sa mémoire ne se remplisse de souvenirs
atroces et douloureux. Il était le fils de cette orgueilleuse femme de Sidon.
Il se souvenait de la vigne de Naboth arrachée au moyen du sang versé. Il se
souvenait de ces paroles : « Il n’y a eu personne qui se soit vendu
comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, et Jézabel, sa
femme, l’y incitait ».
Aussi
parla-t-il au roi Joram en ces termes : « Qu’y a-t-il entre moi et
toi ; va consulter les prophètes de ton père et les prophètes de ta mère ».
Et quoique Joram répondit humblement que c’était la main de Dieu qui avait réuni
les trois armées, Elisée ne mit aucune modération pour lui répondre sèchement :
« Si je n’avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune
attention à toi ».
On
comprend que s’il était logique qu’il eut de tels sentiments et un tel
langage, on sent que ce n’était pas là une bonne préparation pour que le
prophète entende la voix de l’Esprit. Les circonstances n’avaient rien
d’apaisant, aussi dit-il : « Qu’on m’amène un joueur de harpe ».
Application personnelle.
Ne
vous trouvez-vous pas parfois dans un tel état d’esprit ?
Vous
devez prêcher ou enseigner des enfants ou porter un mot d’encouragement à un
malade, mais tout vous détraque : le bruit, les ennuis personnels. Tout
conspire pour vous accabler. Il paraît que des petites choses accablent des
grands esprits ; je dois donc avoir un grand esprit ! La vue même de
certaines personnes suffit pour faire dérailler un prédicateur. La hauteur du
pupitre derrière lequel on parle, l’audience clairsemée, la somnolence
d’un auditeur, les chuchotements des femmes qui s’amusent des facéties
d’enfants qu’on laisse tout faire y compris crier et courir dans les allées,
l’atmosphère surchauffée, tout cela et bien d’autres choses encore peuvent
faire perdre la juste tonalité au prédicateur et le rendre incapable
d’entrer dans la bénédiction. Jusque dans les visites à domicile, que
d’irritation quand on ne prends même plus la peine d’éteindre la télévision.
Comment pourrais-je oublier cette soirée parmi d’autres où, de la volière
à perruches sortait un tel tintamarre qu’il était impossible de se
comprendre sans que les gens qui m’avaient pourtant invités ne prenne la
peine de faire taire ces bestioles en posant un simple linge sur leur cage !
Oui, nous avons nos obstacles tout comme Elisée.
Courants opposés.
En
plus de cela, Elisée dût ressentir un terrible combat intérieur entre deux
courants de pensées. L’indignation et la pitié s’affrontaient en lui.
Sa justice lui faisait sentir qu’il ne pouvait rien avoir affaire avec deux
rois idolâtres, mais la pitié lui faisait désirer de sauver l’armée de la
soif. En tant que patriote, il était du côté de son peuple, mais en tant que
prophète, il était jaloux pour son Dieu. Comment pouvait-il aider un peuple
qui appartenait à Dieu par alliance, mais qui avait violé cette alliance ?
Le prophète était perplexe et son cœur lui faisait mal. Comment pouvons-nous
faire l’œuvre de Dieu quand notre esprit est abattu ? La joie du
Seigneur est notre force est-il écrit en Néh.8 :10, et quand nous la
perdons, nos mains se relâchent. Quand le cœur est déchiré par des conflits
intérieurs, comment pouvons-nous passer des paroles de réconfort à ceux qui
sont lassés ?
C’est
avec sagesse qu’il n’a pas essayé de braver ses sentiments et de parler au
nom du Seigneur, mais a cherché le moyen par lequel son excitation pouvait être
calmée et nous serons sages si nous l’imitons. Quand nous nous sentons
surchargés par les occupations domestiques comme Marthe, nous ferons bien de
prendre la place de Marie aux pieds de Jésus. Si je vais faire le travail de
Dieu avec un esprit accablé, je le ferai mal ; peut-être même ferais-je
plus de mal que de bien. Je renverserai la coupe de consolation si je suis tout
agité de tremblements.
« Amenez-moi
un joueur de harpe » - dit le prophète – et la main de Dieu fut sur lui ».
Sur les airs de la mélodie, son esprit s’envola hors du camp tumultueux et
loin de la présence abhorrée de Joram. Les accords apaisèrent le vent
passionné qui soufflait dans son coeur et
le silence qui succéda lui permit d’entendre la voix du Seigneur. Martin
Luther a dit : « La musique c’est l’art des prophètes, le seul
art qui puisse calmer l’agitation de leur âme ».
Le
chant.
-
Parmi les
choses qui peuvent nous aider comme le joueur de harpe aida Elisée, le chant
tient une grande place. L’apôtre disait : « Entretenez-vous
par des psaumes, des hymnes et des cantiques, psalmodiant dans votre cœur au
Seigneur ».
- Je
ne sais pas chanter ! dira quelqu’un. Vous ne devez pas savoir chanter
comme Asaph, le Capelmeister, le Maître de Chapelle des Hébreux, ou avoir la
voix de Pavaroti. Que ceux qui ont des voix éraillées chantent moins fort dans
l’assemblée et plus souvent dans leur cœur, là où personne ne pourra se
plaindre de leur voix de fausset. Il y a un grand réconfort à chanter de bons
cantiques. Il est d’ailleurs significatif qu’après le souper, avant
d’aller au grand sacrifice, notre Seigneur a chanté un cantique. Que de fois
ne suis-je pas sorti dans la nuit pour être seul avec le Seigneur et fredonner
dans mon coeur l'un ou l'autre de nos merveilleux cantiques dont celui-ci en
particulier:
Ah ! si ton sang, si ta mort, si ta vie,
Ne me disait ta clémence
infinie,
Où trouverai-je au sein de ma misère,
Force et lumière ?
Où trouverais-je une telle tendresse ?
A quel ami confier ma tristesse ?
C’est en toi seul que j’ai mon espérance,
Dans la souffrance.
Je te bénis de ta grâce éternelle,
Toi qui m’élus, toi mon Sauveur fidèle,
Qui veut conduire à la paix glorieuse
Mon âme heureuse !
La
lecture d’un chapitre.
Puis-je
vous recommander la lecture d’un chapitre de la Parole de Dieu ? Allez
dans votre chambre ou votre bureau, choisissez un chapitre de la Bible
et adonnez-vous au travail de la pensée.
-
Si vous êtes
perplexes, lisez ce chapitre béni qui commence comme suit : Des paroles
pleines de charmes bouillonnent dans mon coeur » (Ps.45 :2). Quelques
passages semblables lus paisiblement auront autant d’effet sur vous que le
joueur de harpe sur Elisée.
-
Si le temps
vous presse, eh bien, allez voir quel est le texte de la méditation quotidienne
du calendrier, ou choisissez quelques-unes de ces précieuses promesses qui vont
ont été si douces l’autre jour. Il est remarquable de voir quel effet peut
avoir un seul verset de l’Ecriture quand il est appliqué à l’âme par le
Saint-Esprit. S’il y a de la musique pour l’avare dans le froissement des
billets de banque, quelle musique peut égaler ce verset : « Toutes
choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu… »
Quelle puissance d’apaisement, il y a dans une seule ligne des Ecritures,
si nous voulions nous en emparer et en sucer la moelle jusqu’à ce que nos âmes
soient satisfaites.
La
prière en privé.
Vous trouverez peut-être que la prière solitaire
équivaudra pour vous à appeler un joueur de harpe. Peut-être que comme Ezéchias
vous avez reçu une mauvaise lettre de Rabshaké. Vous avez lu cette lettre ou
écouté cette nouvelle et vous auriez voulu ne jamais la lire ou ne jamais la
connaître. Vous la jetez dans la corbeille à papier, puis vous allez la
rechercher pour la relire. Il y a dans cette lettre des œufs de basilics
ou de vipère qui éclosent et qui vous forcent à la relire encore. Il y a un
maléfice que vous ne pouvez secouer. Qu’y a-t-il de plus sage à faire qu’à
aller l’ouvrir devant le Seigneur et lui dire : O Seigneur, tu as déjà
vu des lettres de ce genre, car ton serviteur Ezéchias t’en a montré une.
Sur toutes les peines, sur toutes les tristesses, mettez le baume adoucissant de
la prière. Une peine que vous ne pouvez pas oindre de prière, est une peine
que vous ne devriez pas avoir ; ce doit être une peine de votre propre
fabrication, elle ne peut pas être une épreuve envoyée de Dieu.
Dites à Dieu votre affliction et l’amertume
passera, et vous retournerez au travail dispos et calme car la main de l’Eternel
aura été sur vous.
II
– Mon deuxième point s’adresse à
ceux qui n’ont pas encore trouvé le Seigneur.
Ils
devraient employer tous les moyens pour obtenir ce toucher divin.
Il
y en a ici ce soir qui ne savent pas s’ils sont vraiment croyants en Christ
ou non. Ils espèrent qu’ils sont croyants car ils désirent sincèrement le
salut éternel, mais j’ai peur qu’ils ne le soient pas, car ils ne semblent
pas comprendre la signification de l’œuvre parfaite de Christ.
Que
doivent donc faire ceux qui cherchent diligemment le Seigneur ?
Voici
la réponse qu’à donnée Pierre au centenier Corneille qui cherchait à coup
de bonnes œuvres le salut de son âme sans jamais y arriver. « Tous les
prophètes rendent de Jésus le témoignage que quiconque croit en lui reçoit
par son nom le pardon des péchés »
« Crois
au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » est la réponse que donna Paul au
gardien de prison qui lui demandait ce qu’il devait faire pour être sauvé.
La foi ! c’est la seule chose exigée. Mais quelqu’un répondra peut-être :
« Ma foi ne va pas jusque là ! » Mes amis, il faut que votre
foi aille jusque là ou vous périrez. Sans la foi, il est impossible de plaire
à Dieu. Appelez donc comme Elisée un joueur de harpe qui pourra vous aider
dans votre recherche de la bénédiction.
Si
vous croyez que vous n’avez pas autant de foi que vous devriez avoir, employez
donc cette foi que vous avez.
C’est
prodigieux les immenses possibilités qui se trouvent dans une foi de la taille
d’un grain de moutarde nous a dit Jésus. C’est une petite chose, mais
semez-là et elle croîtra. Vous n’avez pas assez de foi pour croire que Jésus-Christ
vous sauvera ? Mais vous en avez assez pour croire qu’Il peut vous
sauver. C’est déjà quelque chose. Suivez cette pensée jusqu’à sa
conclusion. Si un homme n’a pas assez d’argent pour se payer de la
nourriture pendant une semaine, qu’il ne meure pas de faim pour autant,
qu’il dépense ce qu’il a et qu’il espère que le surplus viendra.
N’avez-vous
qu’une poussière de foi ? Employez-là et elle se multipliera.
Une bonne prédication.
Si
vous voulez sentir la main de Dieu sur vous, eh ! bien, allez écouter un
bon prédicateur, sérieux et vivifiant. Si celui que vous écoutez d’habitude
n’a jamais apporté de bénédiction à votre âme, mieux vaut faire 100 kilomètres
pour aller écouter un serviteur de Dieu fidèle que d’écouter un homme qui
ne vous apporte aucun bien quoiqu’il prêche près de chez vous. Les gens font
de grands déplacements pour trouver un bon docteur ; Il n’y a pas si
longtemps ils traversaient l’Atlantique pour aller se faire opérer du cœur
en Amérique. Ainsi quand on désire trouver Christ, on va là où il est le
plus honoré et où on en parle le plus. Si vous connaissez un lieu où la rosée
du ciel descend, où les âmes se convertissent, eh ! bien, allez là où
la pluie tombe afin qu’il y en ait quelques gouttes pour vous. Et si
d’autres sont bénis, que votre prière jalouse soit : « O Dieu, bénis-moi
aussi ».
Les bons livres.
Un
autre joueur de harpe peut se trouver dans la bonne littérature chrétienne.
Demandez aux chrétiens que vous connaissez quels écrits furent en bénédiction
pour leur conversion, et étudiez-les soigneusement. Il n’y a pas de meilleur
livre pour sauver une âme que la Bible. Lisez et relisez le Livre sans cesse,
jusqu’à ce que vous y rencontriez personnellement le Seigneur Jésus.
Solitude et réflexion.
Oh !
vous qui voulez un joueur de harpe parce que vous ne savez pas encore ce que
croire en Lui veut dire, prenez le joueur de harpe de la solitude et de la réflexion,
et pensez à vos péchés, à vos péchés contre votre Dieu jusqu’à ce que
votre cœur se brise. Et puis pensez à Christ, à sa nature, son œuvre, son
amour, sa miséricorde. Et puis pensez au Saint-Esprit, à sa puissance pour
renouveler, régénérer, consoler et sanctifier. Pensez à ces choses, et
tandis que vous y penserez, il en sera pour vous comme pour Elisée quand le
joueur de harpe jouait, la main de Dieu sera sur vous.
Recherchez
la solitude de la réflexion, mais rappelez-vous qu’il n’y a pas d’espoir
pour vous à avoir foi en la réflexion, ou foi en la lecture de la Bible, ou à
l’écoute de la prédication, ou à vous fier à quelque chose d’autre qu’à
Christ. Ce qu’il vous faut, c’est que la main de Jésus soit posée sur
vous. Ces quelques joueurs de harpe que je viens de vous mentionner ne sont pas
des fins en soi, ce ne sont que des moyens pour que vous touchiez le bord de son
vêtement pour être guéri.
Peut-être
êtes-vous venu aujourd’hui dans l’Assemblée du peuple de Dieu en ne vous
sentant pas très à la hauteur. Si cela arrive encore, demandez au joueur de
harpe du psaume 84 :1-5 de venir jouer pour vous : « Combien
sont aimables tes demeures.
O Eternel ! Mon âme désire et même elle languit après les parvis de
l’Eternel ; mon coeur et ma chair crient après le Dieu vivant. Le
passereau a trouvé une maison, et l’hirondelle un nid pour elle, où elle a
mis ses petits...tes autels, ô Eternel des armées ! mon roi et mon Dieu !
Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse !
Bienheureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur
coeur des chemins tout tracés » .
Quand
la maison est pleine de trouble, que le cœur est déprimé, quand les alarmes
nous assaillent, que la maladie s’avance, dites : « Qu’on m’amène
le joueur de harpe du psaume 46 : 1-5 : « Dieu est notre refuge et
notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver. C’est
pourquoi nous ne craindrons point, quand la terre serait transportée de sa
place, et que les montagnes seraient remuées et jetées au coeur des mers ;
Quand ses eaux mugiraient, qu’elles écumeraient et qu’elles se soulèveraient
jusqu’à faire trembler les montagnes.....il est un fleuve dont les ruisseaux
réjouissent la ville de Dieu, le saint lieu des demeures du Très-Haut. Dieu
est au milieu d’elle ; elle ne sera point ébranlée. Dieu la secourra au
lever du matin ».
Les
éléments sont-ils déchaînés, le tonnerre roule-t-il, l’agitation des
peuples emplit-elle votre ciel d’un bruit menaçant ? Qu’on amène le
joueur de harpe du psaume 91 :1,2 : « Celui
qui habite dans la demeure secrète du Très-Haut logera à l’ombre du
Tout-Puissant. J’ai dit de l’Eternel : il est ma confiance et mon lieu
fort ; il est mon Dieu, je me confierai en lui ».»
Vous
arrive-t-il d’être déprimés, mes amis ? Vous êtes troublés parce que
vous semblez avoir plus d’afflictions que n’importe qui ? Vous voyez le
méchant prospérer tandis que vous êtes ballottés, près à périr par la
vague de l’adversité ? Appelez alors le joueur de harpe du psaume 37 ou
si vous voulez, inversez les chiffres, ce qui donnera 73, vous trouverez bien
vite des paroles comme celles-ci que je vous sert mélangées comme on le ferait
d’une macédoine de fruit : « Il s’en est fallu d’un rien que mes pas aient glissé car j’ai
porté envie aux arrogants en voyant la prospérité des méchants... ils
semblent ne pas être frappés de peines comme les autres... ils sont
railleurs et parlent méchamment d’opprimer... ils prospèrent dans le
monde... ils augmentent leurs richesses... ils ne sont pas frappés comme le
reste des hommes... tandis que moi j’ai été frappé tout le jour et mon châtiment
revenait chaque matin... c’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur et
lavé mes mains dans l’innocence... quand j’ai réfléchi là-dessus pour
m’éclairer la difficulté fut grande à mes yeux... jusqu’à ce que je sois
entré dans les sanctuaire de Dieu...là, j’ai compris leur fin ! »
Heureusement,
vous n’êtes pas toujours déprimés, il y a des moments où vous êtes
remplis de joie et où vous avez l’ardent désir d’avoir communion avec Jésus.
Appelez un joueur de harpe et s’il vous demande : « Que jouerais-je ? »
Dites-lui : « Jouez-moi le Cantique des Cantiques. Il se peut que
votre oreille accroche alors des accords comme ceux que j’extrais du chapitre
2 : « Comme
les lis entre les épines, telle est mon amie entre les jeunes filles...comme le
pommier entre les arbres de la forêt tel est mon bien-aimé entre les jeunes
hommes...j’ai pris plaisir à son ombre, son fruit est doux à mon palais, sa
bannière sur moi c’est l’amour...soutenez-moi avec des gâteaux de raisin
car je suis malade d’amour...mon bien-aimé est à moi et je suis à lui ».
Et
quand viendra le jour où nous devrons mourir, nous dirons encore :
« Amenez-moi le joueur de harpe du psaume 23 : « L’Eternel
est mon berger : je ne manquerai de rien...même quand je marcherais dans
la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec
moi, ta houlette et ton bâton me rassurent... oui le bonheur et la grâce
m’accompagneront tous les jours de ma vie et mon habitation sera dans la
maison de l’Eternel pour de longs jours ».
La Grâce.
Et
si vous avez déjà écouté ces joueurs de harpes, le suivant que je veux
mentionner c’est celui de la doctrine chrétienne de la Grâce.
Quand
je suis perplexe et en proie à quelque doute sur moi-même, ma sanctification
et l’assurance du salut, j’aime à repasser en mon cœur un peu de la bonne
doctrine calviniste sur la souveraineté de Dieu et je fais mes délices de la
grâce souveraine. La doctrine de l’élection est une musique noble. La prédestination
est un alléluia glorieux, car les appels de Dieu sont sans repentance. La grâce
abondante, l’amour victorieux, la vérité éternelle, la fidélité
invincible, voilà des mélodies bien faites pour charmer le cœur. La vérité
de Dieu est une musique digne des anges. Et les harpes des rachetés ne résonnent
jamais avec autant de noblesse qu’avec la doctrine de la grâce.
Et
si ces joueurs de harpes ne vous disent encore rien, demandez qu’on vous amène
le joueur de harpe de l’expérience. Pensez à ce que Dieu a fait pour vous
dans le passé, dans les jours de tristesse et d’obscurité, et alors vous
chanterez : « Quand le vol de la tempête vient assombrir ton ciel
bleu, Au lieu de courber la tête, compte les bienfaits de Dieu. Compte les
bienfaits de Dieu, tu verras en adorant combien le nombre en est grand… »
et le psaume 136 où autant de fois qu’il peut y avoir de circonstances dans
une vie revient tel un leitmotiv le célèbre refrain : « Car sa miséricorde
ou sa bonté dure à toujours... ».
Le joueur de harpe du
Calvaire.
Mais
s’il vous faut une autre musique plus prenante, demandez qu’on vous amène
le joueur de harpe du Calvaire. Au Calvaire il y a une partition musicale en
mineur qui a engendré plus de joie sous le ciel que tous les autres. Ecoutez le :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus
abandonné est le réconfort des abandonnés. Jésus criant : « Pourquoi
m’as-tu abandonné ? » est la consolation des esprits qui ont perdu
la lumière de la face de Dieu. Cette note grave et solennelle est capable de
changer le plus grand désespoir en délice.
Mais
si encore et enfin vous voulez un autre hymne, laissez-moi vous recommander le
dernier morceau de la Croix : « Tout est accompli ». Toute la
musique est là. Condensé dans ces trois mots, vous avez toutes les harmonies
de l’éternité et les mélodies de l’infini. Si tant est qu’ils chantent,
les anges eux-mêmes dans leurs plus beaux cantiques n’ont jamais chanté
un tel hymne. « Tout est accompli », c’est le grand final du
cantique nouveau d’Apocalypse 5 :13 « Toutes
les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer,
et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A Celui qui est
assis sur le trône et à l’Agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire,
et la force aux siècles des siècles ».
Ce grand « Tout est accompli » veut dire que :
- le péché est effacé,
- la réconciliation est
totale,
- la justification éternelle
est introduite,
- les âmes croyantes
sont sauvées.
Et ainsi, jusqu’à ce que le jour pointe et que
les ombres fuient, disons comme Elisée le fit autrefois : « Amenez-moi
un joueur de harpe », et chantons ce cantique nouveau à la gloire éternelle
de Celui qui nous a aimés et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang,
Amen.