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Le joueur de harpe

2 Rois 3.9-15

Dans cet épisode de la vie du prophète Elisée que nous venons de lire, nous découvrons qu’Elisée avait besoin que le Saint-Esprit vienne sur lui pour annoncer des paroles prophétiques. Nous avons aussi besoin que la main de Dieu soit sur nous, car nous ne pouvons pas parler avec sagesse si nous ne sommes pas touchés par Dieu.

Mais l’Esprit de Dieu œuvre comme il le veut : « Le vent souffle où il veut » est-il écrit et l’Esprit de Dieu opère selon son choix. Elisée ne pouvait pas prophétiser quand il en avait envie. Mais il avait remarqué que l’Esprit de Dieu agissait plus facilement sur lui quand son esprit à lui était en repos et soumis. C’était quand le tumulte de son âme s’était tu, qu’il se sentait le mieux préparé pour entendre et communiquer la voix céleste. S’étant assuré de ce fait par l’observation, il se décida d’agir en conséquence. S’il ne pouvait pas créer le vent de l’Esprit, il pouvait étendre ses voiles pour le recevoir, et c’est ce qu’il fit.

Au moment où cette scène se passe, Elisée avait été très irrité par Joram le roi d’Israël. En vrai prophète qu’il était, il ne lui avait pas mâché ses mots et il lui avait fait savoir ce qu’il pensait de lui. Ayant vidé son sac contre Joram, d’une façon virulente, il se sentait agité et déprimé et indigne d’être le porte-parole de Dieu. Il savait que l’Esprit de Dieu ne le saisirait pas dans cet état, aussi dit-il : « Amenez-moi un joueur de harpe ». Sous l’influence des sons harmonieux, son esprit s’apaisa, son agitation disparut et l’Esprit de Dieu parla par lui.

Il avait bien raison d’employer un moyen qui s’était déjà révélé efficace, quoique son seul appui restait la main du Seigneur. Elisée n’était d’ailleurs pas le seul prophète à avoir trouvé que la musique pouvait venir à son aide. Le prophète Samuel s’adressant à Saül en 1 Samuel 10.5 lui dit entre autre : « ...en entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes précédés du luth, du tambourin, de la flûte et de la harpe...l’Esprit de l’Eternel te saisira et tu seras changé en un autre homme ». Mais plus tard, Saül  dériva dans la désobéissance aux ordres de Dieu au point qu’un mauvais esprit s’empara de lui ; on appela alors David « qui prenait sa harpe, jouait de sa main ; Saül respirait alors plus à l’aise et se trouvait soulagé et le mauvais esprit se retirait de lui » (1 Samuel 16 :23).

Elisée, comme ses prédécesseurs, n’employait un moyen naturel que pour se mettre dans de bonnes dispositions pour recevoir une aide surnaturelle.

Que pouvons-nous apprendre de cet incident ?

 

 

1 Ceux qui veulent servir le Seigneur et parler en son nom,

 Pour être dans un état d’esprit qui convient pour faire le travail du Seigneur, Elisée a crié : « Amenez-moi un joueur de harpe ». Disons avec lui : « Amenez-moi ce qui pourra m’être utile ». Si le musicien ne pouvait pas lui apporter l’inspiration, il pouvait lui apporter le calme, l’équilibre nécessaire pour ôter ce qui était un obstacle à l’œuvre de Dieu et le préparer pour la communion divine.

Nous aussi, comme le prophète, nous avons nos obstacles, nos moments où nous ne sommes pas à point pour le travail du Maître. Notre esprit est perturbé, la machine est en panne, la canalisation est bouchée, ou pour parler à la façon des marins, la voile est enroulée, le cabestan est grippé et l’âme est au point mort.

L’obstacle d’Elisée était dans les choses environnantes.

 

Les choses environnantes.

Il était dans un camp où trois nations mêlaient leurs voix discordantes. C’était un camp peu discipliné où il n’y avait plus d’eau et où les hommes assoiffés réclamaient à boire. La confusion et la clameur devaient être grandes. La pensée prophétique ne pouvait guère fleurir dans un tel milieu.

Et puis il y avait surtout, là, le roi Joram qui était le fils d’Achab et de Jézabel. Elisée ne pouvait le regarder sans que sa mémoire ne se remplisse de souvenirs atroces et douloureux. Il était le fils de cette orgueilleuse femme de Sidon. Il se souvenait de la vigne de Naboth arrachée au moyen du sang versé. Il se souvenait de ces paroles : « Il n’y a eu personne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, et Jézabel, sa femme, l’y incitait ».

Aussi parla-t-il au roi Joram en ces termes : « Qu’y a-t-il entre moi et toi ; va consulter les prophètes de ton père et les prophètes de ta mère ». Et quoique Joram répondit humblement que c’était la main de Dieu qui avait réuni les trois armées, Elisée ne mit aucune modération pour lui répondre sèchement : « Si je n’avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi ».

On comprend que s’il était logique qu’il eut de tels sentiments et un tel langage, on sent que ce n’était pas là une bonne préparation pour que le prophète entende la voix de l’Esprit. Les circonstances n’avaient rien d’apaisant, aussi dit-il : « Qu’on m’amène un joueur de harpe ».

 

Application personnelle.

Ne vous trouvez-vous pas parfois dans un tel état d’esprit ?

Vous devez prêcher ou enseigner des enfants ou porter un mot d’encouragement à un malade, mais tout vous détraque : le bruit, les ennuis personnels. Tout conspire pour vous accabler. Il paraît que des petites choses accablent des grands esprits ; je dois donc avoir un grand esprit ! La vue même de certaines personnes suffit pour faire dérailler un prédicateur. La hauteur du pupitre derrière lequel on parle, l’audience clairsemée, la somnolence d’un auditeur, les chuchotements des femmes qui s’amusent des facéties d’enfants qu’on laisse tout faire y compris crier et courir dans les allées, l’atmosphère surchauffée, tout cela et bien d’autres choses encore peuvent faire perdre la juste tonalité au prédicateur et le rendre incapable d’entrer dans la bénédiction. Jusque dans les visites à domicile, que d’irritation quand on ne prends même plus la peine d’éteindre la télévision. Comment pourrais-je oublier cette soirée parmi d’autres où, de la volière à perruches sortait un tel tintamarre qu’il était impossible de se comprendre sans que les gens qui m’avaient pourtant invités ne prenne la peine de faire taire ces bestioles en posant un simple linge sur leur cage !   Oui, nous avons nos obstacles tout comme Elisée.

 

Courants opposés.

En plus de cela, Elisée dût ressentir un terrible combat intérieur entre deux courants de pensées. L’indignation et la pitié s’affrontaient en lui. Sa justice lui faisait sentir qu’il ne pouvait rien avoir affaire avec deux rois idolâtres, mais la pitié lui faisait désirer de sauver l’armée de la soif. En tant que patriote, il était du côté de son peuple, mais en tant que prophète, il était jaloux pour son Dieu. Comment pouvait-il aider un peuple qui appartenait à Dieu par alliance, mais qui avait violé cette alliance ? Le prophète était perplexe et son cœur lui faisait mal. Comment pouvons-nous faire l’œuvre de Dieu quand notre esprit est abattu ? La joie du Seigneur est notre force est-il écrit en Néh.8 :10, et quand nous la perdons, nos mains se relâchent. Quand le cœur est déchiré par des conflits intérieurs, comment pouvons-nous passer des paroles de réconfort à ceux qui sont lassés ?

C’est avec sagesse qu’il n’a pas essayé de braver ses sentiments et de parler au nom du Seigneur, mais a cherché le moyen par lequel son excitation pouvait être calmée et nous serons sages si nous l’imitons. Quand nous nous sentons surchargés par les occupations domestiques comme Marthe, nous ferons bien de prendre la place de Marie aux pieds de Jésus. Si je vais faire le travail de Dieu avec un esprit accablé, je le ferai mal ; peut-être même ferais-je plus de mal que de bien. Je renverserai la coupe de consolation si je suis tout agité de tremblements.

« Amenez-moi un joueur de harpe » - dit le prophète – et la main de Dieu fut sur lui ». Sur les airs de la mélodie, son esprit s’envola hors du camp tumultueux et loin de la présence abhorrée de Joram. Les accords apaisèrent le vent passionné qui soufflait dans son coeur  et le silence qui succéda lui permit d’entendre la voix du Seigneur. Martin Luther a dit : « La musique c’est l’art des prophètes, le seul art qui puisse calmer l’agitation de leur âme ».

 

Le chant.

-         Parmi les choses qui peuvent nous aider comme le joueur de harpe aida Elisée, le chant tient une grande place. L’apôtre disait : « Entretenez-vous par des psaumes, des hymnes et des cantiques, psalmodiant dans votre cœur au Seigneur ».

-   Je ne sais pas chanter ! dira quelqu’un. Vous ne devez pas savoir chanter comme Asaph, le Capelmeister, le Maître de Chapelle des Hébreux, ou avoir la voix de Pavaroti. Que ceux qui ont des voix éraillées chantent moins fort dans l’assemblée et plus souvent dans leur cœur, là où personne ne pourra se plaindre de leur voix de fausset. Il y a un grand réconfort à chanter de bons cantiques. Il est d’ailleurs significatif qu’après le souper, avant d’aller au grand sacrifice, notre Seigneur a chanté un cantique. Que de fois ne suis-je pas sorti dans la nuit pour être seul avec le Seigneur et fredonner dans mon coeur l'un ou l'autre de nos merveilleux cantiques dont celui-ci en particulier: 

                 Ah ! si ton sang, si ta mort, si ta vie,

            Ne me disait ta clémence infinie,

            Où trouverai-je au sein de ma misère,

             Force et lumière ?

 

             Où trouverais-je une telle tendresse ?

             A quel ami confier ma tristesse ?

             C’est en toi seul que j’ai mon espérance,

             Dans la souffrance.  

 

            Je te bénis de ta grâce éternelle,

            Toi qui m’élus, toi mon Sauveur fidèle,

            Qui veut conduire à la paix glorieuse

            Mon âme heureuse !

 

La lecture d’un chapitre.             

 Puis-je vous recommander la lecture d’un chapitre de la Parole de Dieu ? Allez dans votre chambre ou votre bureau, choisissez un chapitre de la Bible  et adonnez-vous au travail de la pensée.

-         Si vous êtes perplexes, lisez ce chapitre béni qui commence comme suit : Des paroles pleines de charmes bouillonnent dans mon coeur » (Ps.45 :2). Quelques passages semblables lus paisiblement auront autant d’effet sur vous que le joueur de harpe sur Elisée.

-         Si le temps vous presse, eh bien, allez voir quel est le texte de la méditation quotidienne du calendrier, ou choisissez quelques-unes de ces précieuses promesses qui vont ont été si douces l’autre jour. Il est remarquable de voir quel effet peut avoir un seul verset de l’Ecriture quand il est appliqué à l’âme par le Saint-Esprit. S’il y a de la musique pour l’avare dans le froissement des billets de banque, quelle musique peut égaler ce verset : « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu… » Quelle puissance d’apaisement, il y a dans une seule ligne des Ecritures, si nous voulions nous en emparer et en sucer la moelle jusqu’à ce que nos âmes soient satisfaites.

 

La prière en privé.

Vous trouverez peut-être que la prière solitaire équivaudra pour vous à appeler un joueur de harpe. Peut-être que comme Ezéchias vous avez reçu une mauvaise lettre de Rabshaké. Vous avez lu cette lettre ou écouté cette nouvelle et vous auriez voulu ne jamais la lire ou ne jamais la connaître. Vous la jetez dans la corbeille à papier, puis vous allez la rechercher pour la relire. Il y a dans cette lettre des œufs de basilics  ou de vipère qui éclosent et qui vous forcent à la relire encore. Il y a un maléfice que vous ne pouvez secouer. Qu’y a-t-il de plus sage à faire qu’à aller l’ouvrir devant le Seigneur et lui dire : O Seigneur, tu as déjà vu des lettres de ce genre, car ton serviteur Ezéchias t’en a montré une. Sur toutes les peines, sur toutes les tristesses, mettez le baume adoucissant de la prière. Une peine que vous ne pouvez pas oindre de prière, est une peine que vous ne devriez pas avoir ; ce doit être une peine de votre propre fabrication, elle ne peut pas être une épreuve envoyée de Dieu.

Dites à Dieu votre affliction et l’amertume passera, et vous retournerez au travail dispos et calme car la main de l’Eternel aura été sur vous.

 

II – Mon deuxième point s’adresse à ceux qui n’ont pas encore trouvé le Seigneur.

Ils devraient employer tous les moyens pour obtenir ce toucher divin.

Il y en a ici ce soir qui ne savent pas s’ils sont vraiment croyants en Christ ou non. Ils espèrent qu’ils sont croyants car ils désirent sincèrement le salut éternel, mais j’ai peur qu’ils ne le soient pas, car ils ne semblent pas comprendre la signification de l’œuvre parfaite de Christ.

Que doivent donc faire ceux qui cherchent diligemment le Seigneur ?

Voici la réponse qu’à donnée Pierre au centenier Corneille qui cherchait à coup de bonnes œuvres le salut de son âme sans jamais y arriver. « Tous les prophètes rendent de Jésus le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés » 

« Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » est la réponse que donna Paul au gardien de prison qui lui demandait ce qu’il devait faire pour être sauvé. La foi ! c’est la seule chose exigée. Mais quelqu’un répondra peut-être : « Ma foi ne va pas jusque là ! » Mes amis, il faut que votre foi aille jusque là ou vous périrez. Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu. Appelez donc comme Elisée un joueur de harpe qui pourra vous aider dans votre recherche de la bénédiction.

Si vous croyez que vous n’avez pas autant de foi que vous devriez avoir, employez donc cette foi que vous avez.

C’est prodigieux les immenses possibilités qui se trouvent dans une foi de la taille d’un grain de moutarde nous a dit Jésus. C’est une petite chose, mais semez-là et elle croîtra. Vous n’avez pas assez de foi pour croire que Jésus-Christ vous sauvera ? Mais vous en avez assez pour croire qu’Il peut vous sauver. C’est déjà quelque chose. Suivez cette pensée jusqu’à sa conclusion. Si un homme n’a pas assez d’argent pour se payer de la nourriture pendant une semaine, qu’il ne meure pas de faim pour autant, qu’il dépense ce qu’il a et qu’il espère que le surplus viendra.

N’avez-vous qu’une poussière de foi ? Employez-là et elle se multipliera.

 

Une bonne prédication.

Si vous voulez sentir la main de Dieu sur vous, eh ! bien, allez écouter un bon prédicateur, sérieux et vivifiant. Si celui que vous écoutez d’habitude n’a jamais apporté de bénédiction à votre âme, mieux vaut faire 100 kilomètres pour aller écouter un serviteur de Dieu fidèle que d’écouter un homme qui ne vous apporte aucun bien quoiqu’il prêche près de chez vous. Les gens font de grands déplacements pour trouver un bon docteur ; Il n’y a pas si longtemps ils traversaient l’Atlantique pour aller se faire opérer du cœur en Amérique. Ainsi quand on désire trouver Christ, on va là où il est le plus honoré et où on en parle le plus. Si vous connaissez un lieu où la rosée du ciel descend, où les âmes se convertissent, eh ! bien, allez là où la pluie tombe afin qu’il y en ait quelques gouttes pour vous. Et si d’autres sont bénis, que votre prière jalouse soit : « O Dieu, bénis-moi aussi ».

 

Les bons livres.

Un autre joueur de harpe peut se trouver dans la bonne littérature chrétienne. Demandez aux chrétiens que vous connaissez quels écrits furent en bénédiction pour leur conversion, et étudiez-les soigneusement. Il n’y a pas de meilleur livre pour sauver une âme que la Bible. Lisez et relisez le Livre sans cesse, jusqu’à ce que vous y rencontriez personnellement le Seigneur Jésus.

 

Solitude et réflexion.

Oh ! vous qui voulez un joueur de harpe parce que vous ne savez pas encore ce que croire en Lui veut dire, prenez le joueur de harpe de la solitude et de la réflexion, et pensez à vos péchés, à vos péchés contre votre Dieu jusqu’à ce que votre cœur se brise. Et puis pensez à Christ, à sa nature, son œuvre, son amour, sa miséricorde. Et puis pensez au Saint-Esprit, à sa puissance pour renouveler, régénérer, consoler et sanctifier. Pensez à ces choses, et tandis que vous y penserez, il en sera pour vous comme pour Elisée quand le joueur de harpe jouait, la main de Dieu sera sur vous.

Recherchez la solitude de la réflexion, mais rappelez-vous qu’il n’y a pas d’espoir pour vous à avoir foi en la réflexion, ou foi en la lecture de la Bible, ou à l’écoute de la prédication, ou à vous fier à quelque chose d’autre qu’à Christ. Ce qu’il vous faut, c’est que la main de Jésus soit posée sur vous. Ces quelques joueurs de harpe que je viens de vous mentionner ne sont pas des fins en soi, ce ne sont que des moyens pour que vous touchiez le bord de son vêtement pour être guéri.

 

 

III – En troisième lieu, nous devrions nous servir souvent des saints joueurs de harpes

 

Peut-être êtes-vous venu aujourd’hui dans l’Assemblée du peuple de Dieu en ne vous sentant pas très à la hauteur. Si cela arrive encore, demandez au joueur de harpe du psaume 84 :1-5 de venir jouer pour vous : « Combien sont aimables tes demeures. O Eternel ! Mon âme désire et même elle languit après les parvis de l’Eternel ; mon coeur et ma chair crient après le Dieu vivant. Le passereau a trouvé une maison, et l’hirondelle un nid pour elle, où elle a mis ses petits...tes autels, ô Eternel des armées ! mon roi et mon Dieu ! Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse ! Bienheureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur coeur des chemins tout tracés » .

 

Quand la maison est pleine de trouble, que le cœur est déprimé, quand les alarmes nous assaillent, que la maladie s’avance, dites : « Qu’on m’amène le joueur de harpe du psaume 46 : 1-5 : « Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver. C’est pourquoi nous ne craindrons point, quand la terre serait transportée de sa place, et que les montagnes seraient remuées et jetées au coeur des mers ; Quand ses eaux mugiraient, qu’elles écumeraient et qu’elles se soulèveraient jusqu’à faire trembler les montagnes.....il est un fleuve dont les ruisseaux réjouissent la ville de Dieu, le saint lieu des demeures du Très-Haut. Dieu est au milieu d’elle ; elle ne sera point ébranlée. Dieu la secourra au lever du matin ».

 

Les éléments sont-ils déchaînés, le tonnerre roule-t-il, l’agitation des peuples emplit-elle votre ciel d’un bruit menaçant ? Qu’on amène le joueur de harpe du psaume 91 :1,2 : « Celui qui habite dans la demeure secrète du Très-Haut logera à l’ombre du Tout-Puissant. J’ai dit de l’Eternel : il est ma confiance et mon lieu fort ; il est mon Dieu, je me confierai en lui ».»

 

Vous arrive-t-il d’être déprimés, mes amis ? Vous êtes troublés parce que vous semblez avoir plus d’afflictions que n’importe qui ? Vous voyez le méchant prospérer tandis que vous êtes ballottés, près à périr par la vague de l’adversité ? Appelez alors le joueur de harpe du psaume 37 ou si vous voulez, inversez les chiffres, ce qui donnera 73, vous trouverez bien vite des paroles comme celles-ci que je vous sert mélangées comme on le ferait d’une macédoine de fruit : « Il s’en est fallu d’un rien que mes pas aient glissé car j’ai porté envie aux arrogants en voyant la prospérité des méchants... ils semblent ne pas être frappés de peines comme les autres... ils sont railleurs et parlent méchamment d’opprimer... ils prospèrent dans le monde... ils augmentent leurs richesses... ils ne sont pas frappés comme le reste des hommes... tandis que moi j’ai été frappé tout le jour et mon châtiment revenait chaque matin... c’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur et lavé mes mains dans l’innocence... quand j’ai réfléchi là-dessus pour m’éclairer la difficulté fut grande à mes yeux... jusqu’à ce que je sois entré dans les sanctuaire de Dieu...là, j’ai compris leur fin ! »

 

Heureusement, vous n’êtes pas toujours déprimés, il y a des moments où vous êtes remplis de joie et où vous avez l’ardent désir d’avoir communion avec Jésus. Appelez un joueur de harpe et s’il vous demande : « Que jouerais-je ? » Dites-lui : « Jouez-moi le Cantique des Cantiques. Il se peut que votre oreille accroche alors des accords comme ceux que j’extrais du chapitre 2 : « Comme les lis entre les épines, telle est mon amie entre les jeunes filles...comme le pommier entre les arbres de la forêt tel est mon bien-aimé entre les jeunes hommes...j’ai pris plaisir à son ombre, son fruit est doux à mon palais, sa bannière sur moi c’est l’amour...soutenez-moi avec des gâteaux de raisin car je suis malade d’amour...mon bien-aimé est à moi et je suis à lui ».

 

Et quand viendra le jour où nous devrons mourir, nous dirons encore : « Amenez-moi le joueur de harpe du psaume 23 :  « L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien...même quand je marcherais dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent... oui le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie et mon habitation sera dans la maison de l’Eternel pour de longs jours ».

 

La Grâce.

Et si vous avez déjà écouté ces joueurs de harpes, le suivant que je veux mentionner c’est celui de la doctrine chrétienne de la Grâce.

Quand je suis perplexe et en proie à quelque doute sur moi-même, ma sanctification et l’assurance du salut, j’aime à repasser en mon cœur un peu de la bonne doctrine calviniste sur la souveraineté de Dieu et je fais mes délices de la grâce souveraine. La doctrine de l’élection est une musique noble. La prédestination est un alléluia glorieux, car les appels de Dieu sont sans repentance. La grâce abondante, l’amour victorieux, la vérité éternelle, la fidélité invincible, voilà des mélodies bien faites pour charmer le cœur. La vérité de Dieu est une musique digne des anges. Et les harpes des rachetés ne résonnent jamais avec autant de noblesse qu’avec la doctrine de la grâce.

 

Et si ces joueurs de harpes ne vous disent encore rien, demandez qu’on vous amène le joueur de harpe de l’expérience. Pensez à ce que Dieu a fait pour vous dans le passé, dans les jours de tristesse et d’obscurité, et alors vous chanterez : « Quand le vol de la tempête vient assombrir ton ciel bleu, Au lieu de courber la tête, compte les bienfaits de Dieu. Compte les bienfaits de Dieu, tu verras en adorant combien le nombre en est grand… » et le psaume 136 où autant de fois qu’il peut y avoir de circonstances dans une vie revient tel un leitmotiv le célèbre refrain : « Car sa miséricorde ou sa bonté dure à toujours... ». 

 

Le joueur de harpe du Calvaire.

Mais s’il vous faut une autre musique plus prenante, demandez qu’on vous amène le joueur de harpe du Calvaire. Au Calvaire il y a une partition musicale en mineur qui a engendré plus de joie sous le ciel que tous les autres. Ecoutez le : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus abandonné est le réconfort des abandonnés. Jésus criant : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » est la consolation des esprits qui ont perdu la lumière de la face de Dieu. Cette note grave et solennelle est capable de changer le plus grand désespoir en délice.

 

Mais si encore et enfin vous voulez un autre hymne, laissez-moi vous recommander le dernier morceau de la Croix : « Tout est accompli ». Toute la musique est là. Condensé dans ces trois mots, vous avez toutes les harmonies de l’éternité et les mélodies de l’infini. Si tant est qu’ils chantent, les anges eux-mêmes dans leurs plus beaux cantiques n’ont jamais chanté un tel hymne. « Tout est accompli », c’est le grand final du cantique nouveau d’Apocalypse 5 :13 « Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force aux siècles des siècles ».

             Ce grand « Tout est accompli » veut dire que :

- le péché est effacé,

- la réconciliation est totale,

- la justification éternelle est introduite,

- les âmes croyantes sont sauvées.

Et ainsi, jusqu’à ce que le jour pointe et que les ombres fuient, disons comme Elisée le fit autrefois : « Amenez-moi un joueur de harpe », et chantons ce cantique nouveau à la gloire éternelle de Celui qui nous a aimés et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang, Amen.