Nous
avons ici les aventures de cent jeunes gens distingués que l’Ecriture appelle
par une expression qui sort des sentiers battus : « les fils des
prophètes ».
Qui
sont ces « fils des prophètes » ?
J’ai
sur le sujet une interprétation personnelle que l’on ne trouve pas dans les
revues, dictionnaires, commentaires ou encyclopédies bibliques que j’ai
consultés. Mais ne craignez rien, si vous n’êtes pas d’accord avec moi,
c’est probablement parce que c’est vous qui avez raison !
Cette
expression revient onze fois dans quelques chapitres seulement du livre des
Rois. Ils n’appartiennent qu’à une génération, car vous ne les retrouvez
ni avant ni après ces quelques chapitres. Ils appartiennent à cette génération
qui a eu le malheur de connaître le règne d’Achab et de la sanguinaire Jézabel.
Cette femme avait inauguré son règne d’apostasie par un sanglant sacrifice ;
elle avait fait mettre à mort tous les prophètes de l’Eternel. Quelques-uns
seulement avaient échappé au massacre général (I Rois 18.4). C’est à
partir de ce moment-là que l’expression « fils des prophètes »
est rapportée. Ils étaient des orphelins, les fils des martyrs de la foi. Ils
étaient les fils de ceux qui avaient donné leur vie dans la lutte contre
l’oppression et pour la Vérité.
Aujourd’hui
on les appellerait « les enfants de la patrie », c’est ainsi
qu’on appelle ceux dont les parents sont morts pour la défense de leur
patrie. Des facilités et des priorités leur sont accordées par le pays que
leurs parents ont si bien servi.
Dieu
n’a pas oublié le sacrifice des pères et il lui a plu d’honorer leurs fils
d’un beau titre que plus jamais personne ne portera après eux. La postérité
les connaîtra désormais comme ayant été les « fils des prophètes ».
Non,
Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail d’amour dit Héb. 6 :10
et il sait faire reposer la bénédiction des pères sur les enfants.
Nous
trouvons même en II Rois 5.22 un homme qui a exploité la situation à son
avantage : Guéhazi, le serviteur d’Elisée. Il a fait ce que font
certains escrocs à l’occasion de catastrophes ou cataclysmes naturels. Ils
vont de porte en porte, exploitent la pitié publique et détournent à leur
profit une générosité qui
devrait secourir les malheureux au nom desquels ils viennent quêter. Guéhazi a couru après le général Naaman qu’Elisée
avait guéri de sa lèpre et duquel le prophète n’avait rien accepté ;
il l’attendrit en lui parlant de deux orphelins, deux pauvres jeunes gens dont
les pères étaient morts pour une cause juste : « Ils sont
sans le sou, et pauvrement vêtus… ». Naaman qui ne se méfiait
pas lui a donné les vêtements et le double de la somme qu’il avait demandé.
Ceci nous montre qu’exploiter l’infortune des autres pour en tirer un profit
personnel n’est pas une malhonnêteté nouvelle. Mais un terrible châtiment
attendait l’indélicat serviteur, car à peine avait-il rangé son argent dans
son bahut, que la terrible maladie de la lèpre, s’est attachée à lui
jusqu’au jour de sa mort. Dieu n’aime pas les mercantiles de la pitié
populaire. Il est le père des orphelins et il prend leur défense. Le châtiment
de ceux qui les outragent est certain.
En
II Rois 9.1, nous trouvons la dernière mention de ces « fils des prophètes ».
Elisée choisit l’un d’eux pour aller oindre l’intrépide Jéhu pour roi
d’Israël. Comme Hercule de la mythologie qui nettoya les écuries d’Augias,
Jéhu ira mettre à mort Jézabel,
la meurtrière du père de ce jeune homme. L’heure du règlement des comptes
à sonné pour Jézabel. Tt pour sceller officiellement l’expiation de ces
meurtres, Dieu se sert du fils d’un de ceux qu’elle a fait tuer.
Voyons maintenant leur
caractère
En
2 Rois 4.1 on lit « qu’une femme d’entre les femmes des fils des
prophètes cria à Elisée en
disant : Ton serviteur mon mari est mort, et tu sais qu’il craignait l’Eternel.... ».
-
On trouve la
jeune veuve d’un de ces fils des prophètes et ses deux enfants; elle
vient demander assistance à Elisée et elle dit de son mari qu’il craignait
l’Eternel dans le sens d’une crainte respectueuse, craignant de lui déplaire
et on sait d’après Prov.8 :13 que la crainte de Dieu c’est « la
haine du mal ». Ils étaient
engagés dans l’œuvre de Dieu - Leurs intérêts gravitaient autour de
la Parole dont ils voulaient être les porteurs.
-
Une fois au
moins l’un deux est appelé du nom de prophète dans le plein sens du terme (I
Rois 20.38).
-
Ils étaient
relativement jeunes, et ce qui m’a frappé c’est qu’ils collectionnaient
erreurs, bévues et maladresses. Ils ressemblaient assez à l’apôtre Pierre
avant la Pentecôte. J’aime beaucoup l’apôtre Pierre et son côté spontané,
mais presque chaque fois qu’il entreprend quelque chose ou qu’il dit quelque
chose, on est sûr qu’il va mettre les pieds dans le plat. Il serait intéressant
de développer cette pensée mais
cela déborderait notre étude de ce soir.
-1
- Eux aussi se mettent dans des situations parfois cocasses. Un jour ils décident
d’aller abattre des arbres au bord de la rivière sans s’assurer que
l’outil etait bien emmanché et « plouf » voila la cognée qui
tombe à l’eau ! Et de s’écrier : Ah, Seigneur, il était emprunté !
-2
- Une autre fois, contre l’avis d’Elisée, ils se mettent à la recherche du
corps d’Elie qui venait d’être enlevé au ciel dans un char de feu tiré
par des chevaux de feu. Après des jours de recherches, ils rentrent
bredouilles, fourbus et exténués pour s’entendre tout simplement rappeler :
Je vous l’avais dit de ne pas aller !
-
1 – Ici ils mettent des fruits empoisonnés dans la marmite à soupe et ils
s’écrient : La mort est dans le pot !
Fils de...
On
comprend qu’à côté du titre et de l’honneur qui s’y attache, ce n’est
pas sans raisons qu’ils ne sont pas appelés prophètes, mais seulement
« les fils des prophètes ». C’est-à-dire que des prophètes, ils
n’en sont que les fils. Ils n’entrent pas dans la pleine révélation de
leurs pères. Dans ce sens, il y a toujours eu des « fils des prophètes ».
Ils sont représentés aujourd’hui par ce que nous appellerions les chrétiens
de deuxième ou de troisième génération. Il ne viendrait à l’idée de
personne d’oser dire qu’ils ne sont pas chrétiens, mais quand on parle
d’eux on songe surtout à leurs pères dont ils ne sont que les fils. Ils sont
les héritiers d’un grand nom, d’une grande réputation. Ils sont fils et
petit-fils de héros dont nous baisons encore les traces qui nous ont été
conservées par les biographies qu’on a écrites d’eux. Je me souviendrai
longtemps de la petite fille d’un couple missionnaire tout auréolé de la
gloire des pionniers qui avaient laissé leur vie en terre de mission. Elle était
l’héritière d’un grand nom. Je considérais comme un privilège de
partager la même table qu’elle. Elle est apparue, la figure peinturlurée
comme l’aurait été la femme-objet que stigmatisent les mouvements féministes.
Quelle déconfiture ! En y réfléchissant, j’ai compris et plaint cette
jeune personne. Le nom de ses parents n’était pas taillé à sa mesure. Elle
n’était que la fille ou la petite-fille de ...... Moralement parlant, elle
flottait dans des vêtements trop larges pour elle.
Eux
aussi devaient sentir le poids d’une réputation qu’ils n’avaient pas gagnée.
Mais il y avait ceci de bien chez eux, et je les salue d’un large coup de
chapeau, c’est qu’ils voulaient se conduire comme des prophètes et ils
essayaient de vivre à hauteur du nom qu’ils portaient et de la réputation
qu’ils avaient à défendre. Ils y ont mis du sérieux et l’un d’eux au
moins a été récompensé car il a été appelé, comme son père, du nom de
prophète.
L’Ecole Biblique.
Dans
le texte qui nous analysons, nous les trouvons tous assis devant leur nouveau
chef. Ils reconnaissaient que l’Esprit de Dieu et même une double mesure de
cet Esprit était sur Elisée et ils désiraient apprendre de lui. C’était
leur professeur. C’était une sorte d’Ecole Biblique. Remarquez, soit dit en
passant, que c’était l’école biblique la plus select du monde même si
elle se tenait en plein air. Par comparaison, celle d’Emmaüs en Suisse
n’est rien ; la faculté de théologie d’Aix-en-Provence n’est rien
à côté de la leur. Celle de Vaux-sur-Seine n’est rien non plus. Le
fameux London Bible College à qui aurait été rattachée celle que j’ai fréquentée,
tout ça, c’est du riquiqui. Jugez-en vous mêmes : Cette école biblique
était présidée par Elisée, elle se faisait dans les champs, c’était donc
l’école biblique des Champs-Élysées ! ! !
Je
prends la liberté de dire aux jeunes gens et jeunes filles qui sont ici et qui
vivent dans un temps de récession où il est si difficile de trouver du
travail, pourquoi n’envisageriez-vous pas de mettre de côté une année de
votre vie pour entrer dans une école biblique et vous préparer, vous former en
vue d’un service auquel Dieu pourrait
alors vous appeler ?.
Ici
aussi c’était l’école de Dieu en un temps de récession et même de famine
où il fallait se serrer la ceinture. Dieu voulait que son école soit bonne et
il l’a fait coïncider avec un temps de privation. Aujourd’hui encore,
c’est souvent le partage de tous ceux qui veulent s’équiper pour servir
Dieu.
J’ai
suivi des cours de formation missionnaire dans un Institut Biblique en
Angleterre que je viens d’évoquer. L’époque était encore au rationnement ;
si je n’ai jamais eu vraiment faim, j’ai
dû apprendre à parfois me serrer la ceinture d’un cran ; j’ai dû me
séparer de mes tickets de bonbons car je ne pouvais pas me payer des douceurs.
Et il y avait pire ; chaque week-end nous descendions en équipe en ville
pour faire de l’évangélisation en plein air et nous choisissions une place
très passante. C’était malheureusement aussi l’endroit qu’avait choisi la friterie ambulante pour
s’y installer. Pour le Belge que j’étais à l’époque, c’était le
supplice de Tantale : me remplir les narines d’un fumet que mon porte
monnaie refusait à mon estomac. Une fois, peut-être deux, je me suis quand même
permis le sachet de frites à trois pence. Sans doute Dieu voulait-il que ces jeûnes
obligatoires soient une excellente préparation pour les jeûnes volontaires car
le cœur et la tête travaillent bien quand l’estomac n’est pas encombré !
A
être prophètes, c’est-à-dire voyants, à avoir la vision d’un prophète,
à faire la volonté de Dieu dans l’œuvre de Dieu. Leurs pères avaient
appris cela, et ils s’y étaient donnés jusqu’à la mort. En plus, outre
les cours donnés par Elisée, ils avaient devant leurs yeux une biographie vécue,
et ils voyaient se reproduire en lui le miracle de la vie d’Elie. Mais cela
restait malgré tout très théorique, et la théorie ne suffit pas. Vous ne
sauriez croire combien grande est la vision qu’on peut avoir quand on entend
quelqu’un parler de l’évangélisation et des besoins du monde. Mais c’est
une toute autre chose de descendre dans la rue et de garder la vision.
Ainsi, certains cours sur l’évangélisation nous faisaient parcourir toute
une carrière d’évangéliste sur ¾ d’heure. C’était formidable !
Mais je n’ai pas accompli en 25 ans la substance que j’ai « visionnée »
en 45 minutes.
Non,
cela était insuffisant pour eux. Dieu voulait les faire se mêler aux expériences
de la vie et leur donner une remarquable leçon de choses.
Elisée,
après leur avoir dispensé la théorie du service va leur donner une scène en
deux panneaux pour leur apprendre comment faire l’œuvre de Dieu. Deux
panneaux contrastés, l’un pour apprendre ce qu’il ne faut pas faire, puis
l’autre pour savoir ce qu’il faut faire. Elisée a peut-être tapé dans ses
mains ou fait sonner la cloche et dit : « La théorie est terminée,
on passe maintenant à la partie pratique :Messieurs, à table! Préparez
la soupe ! » Ca a dû résonner agréablement dans leurs oreilles,
mais sonner creux dans leur estomac, estomac qui à leur âge était comme
l’abîme sans fond de l’Apocalypse... Que va-t-on manger ? De l’eau réchauffée
dans laquelle nagent quelques rares légumes, pour entrée ! Et après ?
D’où viendra le plat de résistance ?
a
besoin de foi.
C’est
par la foi qu’Elisée a ordonné de commencer le repas. Ce qu’il a fait équivalait
à dresser la table quand le buffet à provisions est dégarni. N’est-ce pas là
ce que fit Georges Muller, le fondateur des orphelinats de Bristol ? Il
avait tous ces enfants à nourrir ; l’heure du petit déjeuner était
arrivée mais il n’y avait rien à manger. Il fit dresser la table, et chacun
prit place devant une assiette vide. Il alla même jusqu’à rendre grâce pour
le repas. C’est alors que le nouveau boulanger du coin heurta à la porte, et
vint offrir les pains que par erreur, il avait fait en trop. Faire l’œuvre de
Dieu, c’est d’abord être convaincu que c’est l’œuvre de Dieu ;
c’est se lancer par la foi, et croire que Dieu va se mettre en mouvement et
s’engager à son tour. On me dira peut-être : quelles preuves avez-vous
que ce sera un succès ? La foi ne veut pas de preuves, et elle ne vise
pas le succès. La foi ne veut que Dieu lui-même pour preuve et
l’accomplissement de sa volonté pour but suprême.
Ils
avaient le feu, le pot, un reste de farine, et quelques légumes épars.
Allons-y, mettons tout cela dans la soupière. C’est insuffisant. Soit !
C’est souvent, si pas toujours, que nos ressources naturelles viendront à
manquer dans l’œuvre de Dieu. Mais Dieu n’a-t-il pas promis de pourvoir, de
suppléer à tous nos besoins ? Ces besoins sont si grands qu’ils
engouffrent en un rien de temps nos ressources naturelles. Souvenez-vous qu’un
jour, devant une foule estimée à cinq mille hommes sans compter les femmes et
les enfants, le Seigneur n’avait à sa disposition que cinq petits pains et
deux poissons, c’est-à-dire beaucoup trop peu, et il en sera toujours ainsi .
Et si Dieu a fait nos besoins si grands et nos ressources si petites, c’est
afin de se réserver l’honneur de venir lui-même y suppléer.
Et
la raison du calme olympien d’Elisée ne doit pas être trouvée ailleurs. Il
avait la foi et la vision de ce qui allait venir. Eux ont suppléé à leur
manque de vision en s’agitant et en courant ça et là. Leur intervention dans
la préparation du repas commun est partie d’une bonne intention… On ne peut
quand même pas laisser le serviteur Guéhazi faire ça tout seul ! Mais
bonnes intentions et visions n’ont en commun que la rime ; si ça fait
bien en poésie, ça ne rime pas toujours dans l’œuvre de Dieu. Chaque fois
qu’ils ont fait une de ces bêtises citées tout à l’heure, c’était
chaque fois avec la meilleure intention du monde. L’activité n’est pas
toujours spiritualité… pas plus d’ailleurs que la paresse ou la
nonchalance. La preuve, c’est que l’un d’eux est parti pour chercher des
herbes, et il est revenu avec toute autre chose ; ça ne ressemblait à
rien avec ce qu’il s’était proposé de cueillir. Il n’avait pas la
vision, ou plutôt sa vision était dangereusement faussée. Il est arrivé dans
un vignoble en friche, de la lambrusque et là, ses pauvres yeux n’en ont pas
cru leur rétine. Il découvre à ses pieds ce qu’il croit être un champs de
concombre. Des fruits en quantité comme il n’en n’avait jamais vus mais
qui, en fait de concombre n’étaient que des coloquintes. Ca ne m’étonnerait
pas qu’il soit tombé à genoux pour rendre grâce au Seigneur. Et il a peut-être
cité dans son cœur Esaïe 65 :24 : « Avant qu’ils parlent,
dit l’Eternel, je répondrai », ou encore : « L’Eternel est
ma délivrance ». Ah, mes amis, des réponses et des délivrances
pareilles, il vaut mieux ne pas en avoir ; ce sont des victoires à la
Pyrrhus, lequel, félicité à l’issue d’une bataille victorieuse
mais coûteuse a dit : « Encore une victoire comme celle-ci et je
suis perdu ! ».
Non,
quand on n’a pas de vision dans l’œuvre de Dieu, on risque de partir en
chasseur et de revenir en gibier.
Ce
pauvre n’a pas vu plus loin que la pelure. La coloquinte est un fruit
d’ornement de la famille des cucurbitacées qui a très belle apparence mais
n’est pas comestible. Manquant de discernement ou de connaissance, il n’a
pas vu que la plante était sauvage. Sa nature n’avait pas été transformée.
Oh ! bien sûr, le pan de sa tunique s’est rempli en moins de deux. C’était
du treize à la douzaine, mais des coloquintes au kilo, ça donne des coliques
Avec quoi remplissez-vous votre vie ? Avec ce qui n’a que de
l’apparence, avec ce qui se cueille facilement ? Je vous promets des maux
de ventre avant longtemps.. On vous entendra bien vite crier : Homme de
Dieu, la mort est dans le pot!
Les marmites de notre
temps.
Voyons
maintenant quelques marmites de notre temps..
-
Il y a la marmite ONUSIENNE, dans laquelle on fourre de tout, avec sans doute
les bonnes intentions comme dans notre récit. Mais comme c’est une marmite
moderne, c’est une marmite à pression, dont la soupape de sécurité a ceci
d’inquiétant c’est qu’elle se bloque parfois, et tout le monde de se
demander si elle ne va pas sauter d’un moment à l’autre. Ce qui est à
craindre, ce n’est pas seulement ce qu’il y a dans la marmite, mais c’est
la marmite elle-même qui est devenue un danger. La mort est dans la marmite de
la paix !
-
Il y a aussi la marmite individuelle ; il y a des gens que je n’aime pas
côtoyer de trop près. Ils semblent toujours sous pression, toujours à cran,
toujours les nerfs à fleur de peau, toujours prêts à élever la voix au
moindre contre temps et on se demande si eux aussi ne vont pas finir par
exploser.
-
Il y a aussi la marmite œcuménique dans laquelle on fourre à peu près tout
ce qui a une coloration religieuse et l’aspect agréable des coloquintes. Le
tout finira par avoir le goût amer de l’apostasie nous dit 2 Thess. 2: « ..alors
paraîtra l’impie, le fils de perdition, l’adversaire qui s’élève au
dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, qui va
s’asseoir dans le temple de Dieu et se proclamer lui-même
Dieu...l’apparition de cet impie se fera par la puissance de Satan, avec
toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensonger, et avec toutes
les séductions de l’iniquité... ».
-
Il y a aussi la marmite du mariage. Il y a de jolies coloquintes jusque dans nos
bons milieux évangéliques, et ceux qui avec la meilleure intention du monde,
mais un manque de discernement n’ont pas vu plus loin que la pelure – mais
elle a de si beaux yeux ! - devront vite s’apercevoir que la mort
du couple est aussi dans cette marmite-là.
Suivez mon regard !
-
Il y a aussi la marmite de l’Eglise où à force d’abaisser le niveau
d’admission au raz des pâquerettes, on baptise et on accueille comme membres
des inconvertis aux reflets de coloquintes, mais dont la nature n’a pas été
changée par une nouvelle réelle naissance. Si nous faisons l’œuvre de Dieu
avec la vieille nature seulement, si nous nous servons d’éléments,
d’hommes et de moyens sur lesquels le Saint-Esprit n’a pas greffé la nature
divine, ça finira mal à coup sûr. Ce sont des marmites à retardement dans
lesquelles mijotent les pelures chatoyantes mais mortelles du potage de la
communauté.
Je
pense à ce cher ami avec une âme et une vocation de pionnier ; il avait
commencé une Eglise dans une ville et en avait fait un succès. Mais comme tout
commencement est difficile, il n’a pas pris garde et il a mis des coloquintes
dans cette oeuvre. – je ne le blâme pas, à sa place, j’aurais peut-être
fait comme lui – Ces gens, c’était des mécontents venant d’autres
communautés, et ils sont entrés avec les coloquintes empoisonnées du mécontentement.
Ils ont tout infecté et mis la mort dans l’Assemblée et la faire littéralement
exploser jusqu’à la conduire devant les tribunaux. Voyez-vous, l’oeuvre de
Dieu a besoin de vision et si nous voulons bien la faire, il faut voir plus loin
que la pelure.
Il y a encore bien d’autres coloquintes comme celles de la médisance,
ce sont celles qui ont la plus belle peau, elles tiennent des propos que l’on
écoute favorablement ; ça fait tellement plaisir quand on vous parle sur
quelqu’un et surtout quand on l’agrémente, j’allais dire quand on le
pimente du lénifiant : Surtout, il ne faut le dire à personne !
On
déduit très logiquement que :
« On
ne les connaissait pas » avons-nous lu.
Dieu
n’a jamais recommandé l’ignorance à personne. Proverbes 19.2 dit que
« Le manque de connaissance n’est bon pour personne ». Ecclésiaste
10.16 dit: « Malheur au pays dont le roi est un enfant ». Les
enfants sont ignorants, ils mettent en bouche tout ce qui leur tombe sous la
main, et c’est ce qu’a fait ce jeune homme. Ce n’est pas pour rien que les
grandes responsabilités dans l’Eglise ne doivent pas être confiées à des
jeunes convertis nous dit l’apôtre Paul en1Tim.3 :6. Au jeune Timothée,
Paul écrit ses dernières recommandations et dit : « Efforce toi de
te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point
à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité » (2 Timothée
2.15) Non, l’ignorance et l’obscurantisme ne viennent pas de Dieu. Même Job
a été tancé par le Seigneur qui lui a dit : « Qui est
celui qui obscurcit mes desseins par des discours sans intelligence ? »
(38.2)
V – Dans l’œuvre de
Dieu, une provision de grâce a été prévue pour nos erreurs.
a)
Il y a possibilité
de revenir à une situation saine même si tout est affecté et infecté.
Parce
que c’est ce qui arrive quand on met les coloquintes du péché dans l’œuvre
de Dieu, quel que soit leur nom. Nos vies sont aussi l’œuvre de Dieu.
« Car vous êtes son ouvrage, ayant été créés (non pour les
coloquintes mais) pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin
que nous les pratiquions » (Eph.2 :10). Et il suffit de quelques
fruits de ce genre pour contaminer l’œuvre et même en arriver à dégoûter
ceux qui y participent.
b)
Comment
va-t-on rectifier ?
J’ai
appris qu’on ne débrouille pas des œufs brouillés. Elisée n’a pas dit :
Enlève tes coloquintes de malheur ! Il était trop tard. Elisée n’a pas
amendé ou amélioré le repas. Il l’a ré-gé-né-ré et c’est ce que Dieu
veut faire avec nous.
Dieu
a donné trois solutions possibles à son œuvre quand nous l’avons gâchée :
-
ou nous
acceptons sa solution à lui.
-
ou on
renverse la marmite.
-
ou on refuse
de se juger, on mange quand même et on va au cimetière. C’est ce que
faisaient les Corinthiens. Ils prenaient le souper du Seigneur avec, dans leur
coeur, un esprit de parti qui était la négation de l’unité du corps de
Christ. Leur marmite en était empoisonnée, ils ont refusé de se juger, ils
ont continué d’en manger et ils ont fourni du travail aux fossoyeurs. Cela se
lit en 1 Cor.11 :17-34.
-
c)
Quelle
est la solution ?
Le
prophète vient avec une poignée de farine qu’il jette dans le pot et tout
s’arrange.
La
farine, dans les offrandes de l’Ancien Testament est un type de la parfaite
humanité du Seigneur Jésus, de ses perfections absolues venant au secours de
nos imperfections, et par extension de son pardon gagné par sa mort à la croix
descendant dans l’amertume, le poison et la mort de nos péchés.
La solution unique et radicale aux coloquintes que nous avons mis dans
nos vies, c’est que Jésus lui-même soit reçu dans un coeur repentant qui
reconnaît ses erreurs. Le roi David a commis un grand péché mais il a reçu
un grand pardon parce qu’il s’est humilié devant Dieu, il a reconnu son péché
en ces termes : « Ô Dieu, crée en moi un coeur pur ». Il
voulait dire par là : Purifie- moi des coloquintes que j’y ai mises,
lave-moi complètement de mon iniquité et fais donc pénétrer la sagesse
au-dedans de moi. Ne me retire pas ton Esprit saint , rends-moi la joie de mon
salut. Q’un esprit de bonne volonté me soutienne. J’enseignerai alors tes
voies à ceux qui les transgressent et des pécheurs reviendront à toi ».
Cela se lit dans le psaume 51 qui, à juste titre a été appelé le psaume de
la repentance.
d)
Surtout,
ne blâmons par la marmite !
La
vielle horloge qui est toute déréglée et qui fait 80 minutes dans l’heure
vous dira : « Ne blâmez pas mes aiguilles, le mal est plus profond ».
Ce n’est pas la marmite qu’il faut blâmer, c’est ce qu’on y a mis. Ce
n’est pas la vie qu’il faut blâmer, elle est un don de Dieu, c’est ce
qu’on met dedans. Ce n’est pas le mariage qu’il faut blâmer quand il
vacille, c’est ce qu’on a mis dedans. Ce n’est pas l’Assemblée qu’il
faut blâmer, c’est ce qu’on y met. Si, comme je l’ai dit tout à
l’heure, le monde est plein de coloquintes, il y en a aussi quelques-unes dans
l’Eglise. Des gens viennent me dire : Je ne reçois rien dans mon Assemblée ;
je leur demande : Q’apportez-vous dans votre Eglise ? Rien ?
Alors ne vous étonnez pas que vous ne receviez rien en retour. D’une marmite
à soupe on ne tire jamais que ce qu’on y met.
Il
faut aussi remarquer que l’effet n’a pas été immédiat. Ils n’ont rien
soupçonné quand ils les ont trouvées et ramassées. Ils n’ont rien soupçonné
quand ils les ont coupées en morceaux. Ils n’ont rien soupçonné pendant la
cuisson. L’odeur n’a rien révélé. Mais c’est quand ils ont
mangé le potage qu’ils ont craché tripes et boyaux. Et si nous
mettons les coloquintes du péché dans nos vies, le Seigneur nous mettra en
bouche comme l’Assemblée de Laodicée à laquelle il a dû dire : Parce
que tu n’es ni froid ni bouillant mais parce que tu es tiède, je te vomirai
de ma bouche. Parce que tu es tiède...voilà une des coloquintes de notre siècle,
parce que tu es tiède, parce que tu n’es plus disponible, parce qu’on ne
peut plus compter sur toi pour rien, je te cracherai de ma bouche...
C’était
là le premier panneau de la leçon de choses que le Seigneur voulait qu’ils
apprennent. Ils avaient fait de leur mieux, mais les éléments requis n’ayant
pas présidé à cette entreprise, celle-ci aurait été une faillite complète
sans l’intervention miséricordieuse de Dieu. Quel contraste avec le deuxième
panneau qui va suivre ! Ici tous les éléments sont rassemblés pour en
faire un succès. Ils vont apprendre, et nous avec eux que :
C’est
la sienne. Avant tout, c’est avec lui qu’il faut compter. Nous avons
toujours tendance à tout ramener à nous-mêmes. Bien des impatiences, des
irritations, des découragements ne
nous envahiraient pas si nous ramenions pas tout à notre petite personne. Il
m’arrive parfois dans le colportage ou les visites, quand je frappe aux porte
pour donner des invitations, devant un refus ou une impolitesse ou une porte
qu’on vous ferme au nez, je souffrais moins pour l’œuvre du Seigneur que
pour moi-même. Je me sentais plus repoussé que le Seigneur. Je me sentais plus
meurtri que Lui, ma tristesse était plus terrestre que céleste.
Ainsi
à nos échecs, y trouvons-nous encore une grâce du Maître, celle de nous
replier sur Lui, et de savoir qu’avant tout l’œuvre de Dieu est à Dieu.
C’est ce que Zorobabel s’entendra dire en Zach. 4 :6, « Ce
n’est pas par ta force et par ta puissance, mais par mon Esprit dit l’Eternel
des armées ». Eux se sont agités ; Elisée attend paisiblement.
C’est à eux plus particulièrement que s’adresse le Psaume 127 : 2I
« C’est en vain que vous vous levez de bon matin, que vous vous couchez
tard, que vous mangez le pain des douleurs » Cette première partie du
verset, c’est pour eux ; et pour Elisée l’autre moitié que voici:
« Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil ». Et
c’est alors qu’un homme muni d’un repas surgit tout à coup sur la scène.
Le bouillon vient tout juste d’être mangé et Dieu fait maintenant servir le
plat de résistance ! Et cela à la minute exacte, aussi bien qu’au
restaurant ! Dieu ne fait pas les choses à moitié parce que c’est son
œuvre. « La bonne œuvre qu’Il a commencée en vous, il l’achèvera »
(Philippiens 1 :6). Il l’achèvera parce que c’est son œuvre à lui.
Et
c’est l’irruption inattendue de cet homme qui va nous l’apprendre. On ne
le connaît ni d’Eve ni d’Adam. Son nom n’est même pas mentionné, seule
la ville d’où il vient est citée. Cela nous indique la distance, il avait
parcouru environ 25 Km pour arriver à Guilgal :! Non, il n’est pas
nécessaire d’avoir un nom pour faire l’œuvre et la volonté de Dieu.
Celui-ci n’avait pas un nom illustre. Il n’était pas « fils des prophètes »,
pas d’ancêtre glorieux dans sa famille, pas de martyrs non plus. Il n’est
pas venu avec son arbre généalogique ; il ne venait de nulle part, ou
plutôt si, il venait de Dieu ! Il n’avait jamais été à l’école des
prophètes. Il ne sortait pas d’une faculté de théologie renommée mais Dieu
se sert de lui pour donner une leçon d’envergure à ceux qui sont à l’Ecole
Biblique des Champs-Élysées. Lui qui n’a jamais écrit une thèse, il va
donner de la matière à ceux qui en préparent une. Et ces fils de prophètes
après avoir été aux pieds de ce grand Gamaliel qu’était Elisée, vont
maintenant se mettre aux pieds d’un humble inconnu. Et ils vont apprendre que
non seulement l’œuvre de Dieu se fait avec ceux que Dieu se plaît à
choisir, mais encore elle se fait :
Car
ce qui nous fait connaître cet homme, c’est ce qu’il a apporté et ce que
cela lui a coûté pour l’apporter : 20 pains des prémices et des épis
nouveaux dans un sac.
-
Les
Prémices, c’était la première partie de la récolte qui
devait être offerte à Dieu. Voilà ce qu’il a apporté ! Voilà ce qui
révèle le nouveau Professeur ! N’oublions surtout pas que dans le
Nouveau Testament, les prémices, c’est nous ! Nous ne nous appartenons
plus dit 1 Cor. 6 :19, mais à Celui qui nous a aimé et qui s’est livré
lui-même pour nous, achève Gal.2 :20.
-
Mais ici, il
y a plus encore, nous sommes en Samarie dans la partie apostate du pays d’Israël,
au temps du mauvais roi Achab. Il n’y a pas de temple pour y porter les prémices
ni de serviteurs de l’Eternel à qui les remettre. Où donc aller ? A qui
donner ce qui appartenait à Dieu ? Qui cherche trouve ! Et il a trouvé !
Comment ? Je n’en sais rien. Il a fait 25 kms. avec 20 pains et un sac
d’épis sans triporteur ni 2CV mais à pied. Il n’avait pas d’Elisée pour
lui dire ce qu’il devait faire ; il n’a pas eu de vision spéciale, il
n’a pas entendu des voix, il avait tout simplement: la loi de l’Eternel,
la Parole de Dieu. Il n’avait pas comme nous des Bibles imprimées. Le peu
qu’il connaissait et qu’il avait retenu, il l’a mis en pratique. On
comprend que ce qui était consacré, ce n’était pas que ses épis et son
pain, c’était lui-même. N’oublions pas non plus que ça s’est passé
dans une époque de famine ; il aurait très bien pu garder le tout pour
lui en s’appliquant ce proverbe non biblique mais très répandu et pratiqué :
« Charité bien ordonnée commence par soi-même! » Non, loin de lui
cette pensée, il dépense et se dépense sans compter.
lX. - Les bonnes dispositions.
-
Elisée
aussi était dans de bonnes dispositions, et c’est là un élément important
dans la bénédiction qui va suivre. C’est à lui que la nourriture était
destinée en premier, Mais c’est aux autres qu’il pense d’abord. La Bible
dit qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir et il le sait ;
aussi, après le petit bonheur qu’il a éprouvé en recevant, il veut entrer
dans le plus grand bonheur en donnant. C’est ce que dit le Psaume 133 :
« Voici, oh qu’il est doux pour des frères des frères de demeurer unis
ensemble... c’est là que Dieu met sa bénédiction pour l’éternité ».
Les meilleures conditions sont réunies, à savoir : foi, vision, consécration,
connaissance, amour… Dieu peut y mettre son approbation. Le résultat
s’appellera : surabondance.
-
La leçon
sera apprise. La nuit, avant de trouver le sommeil, les 100 candidats au service
de Dieu, en s’enroulant dans leur couverture ou leur sac de couchage, vont y réfléchir ;
et avant que le sommeil les gagne ils verront surgir dans leur esprit le
contraste entre ces deux leçons de choses :
1
– Dans la première ils s’y verront eux-mêmes: ce sera une faillite.
2
– Dans la seconde ils y verront le Seigneur : ce sera un succès sans
bavure !
1
– Dans la première ils sont restés sur leur faim. Ils n’ont eu qu’un
bouillon empoisonné.
2
– Dans la deuxième ils ont été repus, et il y en avait de reste !
1
– Dans la première l’intervention de Dieu s’appelait : rectification !
2
– Dans la seconde l’intervention de Dieu s’appelait : multiplication !
Le
sommeil pouvait venir, la leçon était apprise : aurons-nous aussi appris
la leçon avant de nous endormir ce soir ?